Intention de l’auteur
Recherche d’une « fonction
primordiale »
Faire exister pour soi le assumer le
approprier
Concerne la relation du sujet à un
objet au sens large et déneutralisé (espace objet ou instrument), à
un autre qui mobilise un mouvement en soi.
Paradoxe : pour l’instant, il n’y
a pas encore d’autre être. L’accent est mis sur la force créatrice
du sujet-peintre pas sur la teneur de celui qui est
peint-aimé-désiré.
Problème de l’autre comme espace ou
chose perçue : risque inhérent, presque automatique, d’un
dépouillement de l’être incarné au profit d’une relation aseptisée
sujet-objet : épistémologique pur au détriment de l’existentiel.
Ecueil : « l’en soi » de la
« nature », « qui n’a pas besoin d’être perçue pour exister ».
Donc : recherche d’un « pour soi », tout l’enjeu du chapitre (
indépendamment de la question de savoir si l’être aimé existe
réellement, question épistémologique à nouveau qui se place sur un
autre plan)
Au delà du caractère en soi
de la nature, MP veut « mettre en évidence la genèse de l’être pour
nous », autrement dit affirme qu’il n’y a d’existence à
proprement subjective, donc humaine, que pour un être qui crée par
dessus l’en soi des choses une réalité de sa propre étoffe. Cette
création est appelée plus loin « affectivité ».
L’affectivité est le lieu
par excellence où ce qui a de l’importance et une forme privilégiée
d’existence ne l’a que par nous et pour nous : la polarité accentuée
de l’existence humaine est ici privilégiée. C’est moi qui aime et
désire pas mon voisin, pas même mon ami, ni même un autre, qui me
ressemblerait.
Ainsi, la sexualité a pour
enjeu d’être
le paradigme de la coloration subjective
de l’être par
un sujet : fin du §1 : « cherchons à voir comment un objet
ou un être se met à exister pour nous par le désir ou par l’amour et
nous comprendrons mieux par là comment des objets et des êtres
peuvent exister en général » : opération de pensée
emblématique de la geste merleau pontienne : réfléchir non pas sur
l’intimité du corps incarné, mais depuis elle, se replacer
pleinement dans l’incarnation.
Qu’est-ce que
l’affectivité ?
Elle est une faculté qui ne
se réduit ni à une somme d’états affectifs, ni à notre organisation
corporelle sur laquelle viendrait jouer une part d’intellect. ( la
représentation déplace et fait varier le stimulus mais au fond, le
stimulus est roi, et donc le modèle causal)
MP cherche
à conférer à
l’affectivité le statut de « mode original de la
conscience », et par conséquent à défaire la conception de
la sexualité comme l’association d’une représentation à un stimulus.
Or la sexualité, affirme-t-il, n’a pas pour lieu central la
représentation.
En prenant l’exemple, décrit
par Steinfeld dans Ein Beitrag zur Analyse der Sexualfonktion,
MP soutient que l’absence de représentations sexuelles n’est
pas la cause de l’inertie sexuelle d’un malade (atteint d’une lésion
cérébrale), mais bien plutôt le symptôme d’autre chose. En effet, en
l’absence d’activité représentative, le malade n’exerce pas plus
d’activité réflexe purement mécanique, que l’absence de
représentation aurait dû libérer. = ni la représentation ni
l’automatisme n’expliquent l’activité sexuelle. « La
pathologie met en évidence, entre l’automatisme et la
représentation, une zone
vitale où s’élaborent les possibilités sexuelles du malade,
comme plus haut ses possibilités motrices, perceptives et mêmes ses
possibilités intellectuelles. »
Cette zone vitale est l’espace où
l’esprit se mêle au corps. Dans cette zone doit être présente la
« fonction » recherchée : « l’extension normale de la
sexualité repose sur les puissances internes du sujet organique »
NOTES
Déploiement, extension =
épanouissement
Sujet organique, mais sujet, mais
organique
Quelle est cette
puissance interne ? « un Éros ou une Libido » puissance d’animation
dont la fonction est de donner « valeur et signification »
à la stimulation sexuelle.
CCl : « C’est la structure
même de la perception ou de l’expérience érotique qui est altérée
chez Schn. »
Autrement dit : la perception et
l’expérience érotique ont une même structure
Déplacement sexualité (organique)
érotique ( psychique)
Description par MP
du « schéma corporel », ou de la perception érotique du corps de
l’autre
« perception objective habitée par
une perception plus secrète »
pas d’homogénéité du corps mais
accentuation sur les zones érogènes.
- appelle un acte
du corps masculin : lien perception/mouvement
description du désir masculin,
question du désir féminin ? schéma différent ? acte ?
( hcq / ...??? idem ..interrogation ?????)
fin de la description : intégration
de la spécification (zones privilégiées, schéma corporel sexuel
« unique » pour chaque corps, action) à une totalité
affective qui désactive la relation offensive sujet
désirant-objet désiré
Conséquence : la sexualité
humaine suppose et exige de se placer dans un être au monde érotisé
ou sexuel, suppose une globalité dans laquelle s’insère l’acte
particulier, dont est justement dépourvu le sujet atteint.
Explication de la sexualité
en termes de sens :
Adresser à l’entourage cette
« question muette et permanente qu’est la sexualité normale ».
Donc : sexualité réintégrée dans le
lieu de l’humain.
Retentissement du sens sur
l’engagement. Pas d’action sans sens, pas de sens sans action.
Autrement dit, la sexualité
est traité sur le même plan que la perception ou que le corps
lui-même, et ce qui est dit d’elle fut dit du corps :
« La perception (érotique)
n’est pas une cogitatio qui vise un cogitatum ; à travers un corps
elle vise un autre corps elle se fait dans le monde et pas dans une
conscience » p. 842
« Compréhension » érotique comme il y
a pensée du corps
« Même avec la sexualité,
qui a pourtant passé longtemps pour le type de la fonction
corporelle, nous avons affaire, non pas à un automatisme
périphérique, mais à une intentionnalité qui sui le mouvement
général de l’existence et qui fléchit avec elle. »
Gain : pour un sujet normal le monde
n’est jamais « affectivement neutre », mais un réseau d’attraction
répulsion, aimantation préférence, sympathie antipathie. Coloration
C’est la structure même de la
perception qui est redécouverte par l’étude de la sexualité. P.
843 : « nous redécouvrons à la fois la vie sexuelle comme
une intentionnalité originale et les racines vitales de la
perception, de la motricité et de la représentation en faisant
reposer tous ces « processus » sur un « arc intentionnel » qui
fléchit chez le malade et qui chez le normale donne à l’expérience
son degré de vitalité et de fécondité.
Acte perceptif : partie prenante du
vital, pas « noble » , ie « supérieur ». Intégration de toutes les
fonctions de l’humain en même temps.
// Nous rejoignons ici les
acquisitions les plus durables de la psychanalyse. P 843
Torsion déclaration de droit (
expliquer supérieur par inférieur) et découverte de fait :
sexualité
lieu de conscience
Il n’y a jamais chez
l’homme d’organique pur.
Tout acte humain « a un sens »
Adhésion et rapprochement
généreux de MP, gommant les différences de sens des deux
démarches : MP intègre pleinement la sexualité à la conscience et
donc au sujet, là où une activité psychanalytique pouvait expliquer
la conscience par la sexualité seule. Pas plus il ne faut oblitérer
la conscience, pas plus il ne s’agirait de la souligner
excessivement son impact.
Cela pose la question du
rapport exact du biologique à la donation de sens.
Sur ce point les formulations de MP
semblent osciller, à la recherche du lieu exact de
l’entre deux, du
point d’équilibre typique
p. 845
« l’existence biologique est
embrayée sur l’existence humaine »
« vivre » (leben) est une
opération primordiale à partir de laquelle il devient possible de
« vivre » (erleben)
pas point de passage mais
reprise et redite, lieu de manifestation du psychisme
« signe privilégié »
« rapport d’expression réciproque »
entre la vie charnelle et le psychisme
Formules qui toutes
excluent
la pensée causale
Et qui toutes font du corps autre
chose que l’expression servile de l’esprit, son « enveloppe
transparente »
Résistance, altérité du corps. MP :
pas un spiritualisme
P 846
Exemple emprunté à Binswanger
Über Psychotherapie
Lien aphonie et interdiction d’aimer
Vs Freud la bouche n’est pas le lieu
d’un stade oral du développement sexuel
Dimension affective bcp plus large :
lieu de l’émotion
« ce qui est fixé sur la bouche, ce n’est
pas seulement l’existence sexuelle, ce sont, plus généralement, les
relations avec autrui dont la parole est le véhicule ».
Bouche : lieu de la
parole, lieu de relation avec le vital
( hcq : lieu également du
mensonge ? )
Tout est présent : histoire du sujet
( organe cible lié à sa biographie voire son histoire sexuelle) :
Lien avec la mort
Au passé
A l’esprit
Au corps
II Le rapport à la
psychanalyse : au delà des théories, entrée dans la complexité du
corps sujet ou du sujet corps
A) Mp et la psychanlayse
P 847
Rectification de l’idée du corps
comme « signe »
Le corps est ce qu’il signifie, la
conscience n’est pas ici représentée par le corps, elle est le
corps.
Ici, lieu de compréhension de
la psychanalyse : « comme la psychanalyse aussi le montre à
merveille »
Laquelle ? quelle école ? Freud ?
Exemple de Binswanger, donc autre école que Freud…
1- aphonie n’est pas se taire
intentionnellement, c’est refuser de parler
2- p 848
l’oubli : un homme brouillé
avec sa femme ne va pas oublier intentionnellement un livre offert
par elle, et le récupérer une fois réconcilié. Il « n’avait pas
absolument perdu le livre, mais ne savait pas davantage où
il se trouvait ». ici : pas lésion corporelle immédiate,
exemple psychique à la suite d’un exemple corporel, montrant à mon
avis, sans surinterpréter, que la conscience et le corps sont
destinés à être traités de la même façon parce qu’au bout du compte,
une fois dépassées et déboutées les théories qui les séparent, ils
sont UNE SEULE ET MÊME CHOSE (fonction unitive de la catégorie
sujet, distinguer ce qui est et pédagogie consistant à mettre
l’accent sur un des éléments défavorisés par l’histoire humaine)
Ici l’unité du corps et de
l’esprit défont l’action volontaire et la prétendue « conscience »
limpide, unique lieu de subjectivité véritable selon la pensée
classique.
A rebours, avec l’entrée du corps
en philosophie, MP réhabilite l’obscur, le trouble, le différent ;
il ne convoque pas le terme d’inconscient mais le sujet incarné
semble être cet espace complexe allant bien au delà de la « pensée
consciente et volontaire classique) Lieu d’une altérité et d’une
harmonie bien plus grande, car à ce niveau, il n’y a pas de scission
de l’individu : ils aiment tout d’un bloc, sont déçus tout d’un
bloc, refusent tout d’un bloc, se réconcilient tout d’un bloc :
explication du terme d’ « originaire », ie en deçà des distinctions
fragilisantes ?
Lieu aussi du
corps comme espace
de vérité, car exprimant ce « tout d’un bloc, cette unité profonde
du corps et esprit avant la « conscience volontaire »
3- Hystérie et refoulement
(lien premier exemple, corporel, et deuxième exemple, psychique) :
« nous pouvons ignorer quelque chose tout en le sachant parce que
nos souvenirs et notre corps, au lieu de se donner à nous dans des
actes de conscience singuliers et déterminés, s’enveloppent dans la
généralité.
Développement d’une
globalité
Hystérie et refoulement :
lien d’un
refus d’adhésion soit avec une zone de notre corps, soit avec notre
vie : qui rompent la globalité au profit d’une pensée sectorisée et
sectionnée.
B) Objection ? passage très singulier
où se confrontent de deux modes de pensée comme la nuit se confronte
au jour : la réflexion psychanalytique et la pensée sartrienne, ou
pensée de l’obscur et de la nuit contre le parangon de la pleine
lucidité, du plein midi
« bien entendu on pourra parler ici
d’hypocrisie ou de mauvaise foi »
réponse de MP :
le mensonge
à soi fait partie de la condition humaine.
p. 849
Décollement d’avec ses
manifestations :
déhiscence
inhérente à l’homme.
Exemple d’une
crise de nerfs
déclenchée artificiellement pour fuir une situation : une fois le
corps engagé, l’esprit suit aussi, la crise devient presque réelle.
« Il est presque devenu cette existence spasmodique et haletante qui
se débat sur un lit. » L’acte effectué, même par mensonge, prend
possession de la psyché et s’impose. Idem pour la bouderie
l’acte
s’empare de l’être tout entier et prend des envergures
métaphysiques. « bouderie contre la vie ».
« A chaque instant qui passe, la
liberté se dégrade et devient moins probable » comme si la liberté
abstraite des actes qui l’instancie disparaît : voir la
fin de la phénoménologie de la perception, sur
l’héroïsme et l’essence de la liberté.
Singulière solution de MP :
invocation du corps sujet
a)
remède à la mauvaise foi : la
« nuit de sommeil » qui désamorce tous les mensonges, les postures
et les masques devenus visages.
Visage d’un homme qui dort
Nuit de sommeil : « force anonyme »,
au delà de la clairière du cogito, qui enveloppe et régénère le
sujet corporel, ie le sujet véritable. ( on retrouvera cette
réflexion sur la nuit : s’endormir, c’est faire sécession de la
volonté. On n’est pas conscient de l’instant où l’on s’endort)
Face à
l’endurcissement du mensonge, ou de la déhiscente condition humaine,
le sommeil, espace de régénération corporelle, opère comme un retour
à l’originaire, fait retrouver l’homme au lieu un d’avant la
scission consommée d’avec lui même.
b)
remède à la pathologie :
non pas l’élucidation de la cause, mais contact humain dans la
relation patient-soignant ( Weizsäcker ; conception élargie de
la psychanalyse comme thérapie englobant tout l’humain :
« rapport
personnel », « confiance et amitié » et impact, « changement
d’existence qui résulte de cette amitié)
C’est l’autre qui possède les
clés de nous mêmes
Il est
intéressant de remarquer : quelle psychanalyse ici ?
Référence psychanalytique : non
pas Freud mais Binswanger . « un contact de la main met fin
quelquefois aux contractures et rend la parole au malade
Le grand apport de
la psychanalyse est la prise en compte de la globalité : « le
symptôme comme la guérison ne s’élaborent pas au niveau de la
conscience objective ou thétique, mais au-dessous »
On remarque aussi que le
mal ( empreinte corporelle donne résultats) est aussi le remède ( se
mettre dans la position et les dispositions du sommeil finit tôt ou
tard, une fois la volonté désamorcée, par entrainer le sommeil)
Image des rites antiques,
comparaison du sommeil avec l’inhabitation par le Dieu.
+
site
P 850
« Il y a un moment où le
sommeil p. 850 vient, il se pose sur cette imitation de lui-même que
je lui proposais, je réussis à devenir ce que je feignais d’être »
Différence d’avec le faux mimétisme,
qui nous éloigne de nous : donne accès aux forces « obscures »,
tournées vers la vie, plus larges que le cogito. // même
bienveillance de la vie elle même au moment d’accomplir l’acte
héroïque (fin)
c) Nuance : en quoi la maladie
n’entrave pas la liberté ? en quoi le sommeil n’est il pas une
« possession » où s’annihile le sujet dans la fusion d’avec un grand
tout ?
« Nous restons libres à l’égard du
sommeil et de la maladie dans l’exacte mesure où nous restons
toujours engagés
dans l’état de veille et de santé, notre liberté s’appuie sur notre
être en situation, et elle est elle même une situation »
-(
pas de liberté sans
être au monde (situation), pas d’être au monde sans liberté)
-Idée d’un contrepoids à
l’état, comme la lumière n’est permise que par une quantité
équivalente d’obscurité. Pensée de la globalité qui enveloppe un
acte, non pas retour régressif à un grand tout inactif. Pensée du
monde en même temps que pensée du sujet .
En d’autres termes,
la maladie n’est pas entrave à la liberté parce qu’elle est
l’expression d’une liberté en acte. ( hcq : vie en
sur-vie .?) C’est ce « pas existentiel »
repris à Binswanger qui permet à MP de comprendre que l’aphonie
exprime, outre un problème à la gorge, un refus d’autrui.
d) Dégagement de la « fonction »
recherchée initialement :
« le rôle du corps est
d’assurer cette métamorphose. Il transforme les idées en chose, ma
mimique du sommeil en sommeil effectif »
en d’autres termes le corps
est l’auxiliaire de la liberté. Sans lui et sa puissance
d’instanciation, la liberté resterait un thème métaphysique abstrait
contredit par la causalité physique. Avec le corps, et le corps
sujet, la liberté a son lieu d’ancrage, et le corps sa rédemption
philosophique.
Mp parvient aux plus grands
questionnements philosophiques en restant arrimé à l’être au monde
de tout être humain : son propre corps. Sans passer par la
nécessaire opération d’abstraction de la matière qui fut ce par quoi
on parvenait classiquement à développer le même thème.
III Impact métaphysique de la
corporéité : ou le corps, siège de ma liberté
1) Le
corps exprime l’existence
Il « symbolise » l’existence, mais
dans un sens généreux : non pas l’image abstraite et réduite,
schématisant, d’elle, mais, au fond, son incarnation, sa mise en
acte… « il la réalise et en est l’actualité »
a)
Le corps comme lieu
de fermeture
et d’ouverture au monde
Comparaison de l’existence
avec un cœur, non pas symboliquement, mais organiquement : quels
sont les systoles et dyastoles de l’existence ?
Mon existence par mon corps
( par l’altérité du sommeil) se démet d’elle même ( de ses faux
semblants, de ses objectivations, de la tendance diurne à la
réification) (systole)
Ce qui permet
l’incorporation de connaissances nouvelles et l’ouverture à des
horizons nouveaux, de nouvelles rencontres, des possibles futures.
(diastole)
Maladie :
expression accrue
d’une fonction du sujet : l’arrêt en soi, l’immobilité « le
sujet, en tant qu’il a un corps, garde à chaque instant le pouvoir
de s’y dérober. »
P 851 description de
la capacité de se fermer au monde
Capacité de se fermer au
monde ( antisartrien par excellence)
« à l’instant même où je vis dans le
monde,… »
Et de s ouvrir au monde
« mouvement de l’existence vers autrui, vers l’avenir, vers le
monde »
Les problèmes locaux (oubli,
aphonie) se règlent au moment précis où le corps dans son entier
s’ouvre au monde. Image du fleuve : globalité généreuse.
« De nouveau, il
signifie au delà de lui-même » fleuve en crue générant plus
que de l’eau.
b)
Une fermeture qui n’est faite que
pour l’ouverture.
L’impossible clôture totale du corps,
l’en soi de la pierre. ( à cause des sens qui par nature sont
ouverture)
Modalité du corps, écoute de son
monde de sensations ou introspection, écoute du corps, absorption
dans l’espace intérieur : n’ôte jamais totalement l’existence au
monde ( réponse au
risque de disparition du monde extérieur
initial dans la recherche du mode du pour soi)
Mais même alors, « je n’arrive pas à
supprimer toute référence de ma vie à un monde »
Respiration, lumière : tout est
extériorité
Antisartre :
« il me manque
toujours la plénitude de l’existence comme chose »
L’existence corporelle :
faite pour la vie « me fait toujours la proposition de vivre »
= Vivre : non
pas seulement voir le monde, mais être impliqué dedans : engagé dans
une intention, d’où la pertinence du modèle érotique : être présent,
non pas corps désaffecté d’intention
Le corps est fait pour aller
au monde, pour agir dans le monde, pour aller à la rencontre des
autres. N’est pas une monade.
c)
Le corps, invitation et support
de la présence au monde
(en ce sens,
antimétaphysique par excellence. Le corps est du côté de la vie, du
côté du oui)
p 852
Le corps me condamne à
l’être ( hcq : au couple ) en dépit de moi (
la volonté
est peu de choses dans la pensée
de MP, car elle
est sectorisée)
d)
CCL : quel est le rapport exact
entre le corps et l’existence ?
comparaison ( retrouvée dans
La prose du monde, unité et diversité des thèmes de MP)
le corps exprime l’existence au sens où la parole exprime
la pensée
Non pas un « accompagnement
extérieur, mais parce qu’elle se réalise en lui ».
« Sens incarné » dans
lequel « corps » et « esprit » « ne sont que des moments abstraits »
-
Rectification de l’idée texte original-traduction : encore dualiste.
Intéressant sur le statut
du corps comme socle : idée encore trop dualiste
pour saisir le tout, l’unité corps-existence.
- Mouvement
corps et existence : ( cf Weizsäcker « le corps est
l’existence figée ou généralisée et l’existence une incarnation
perpétuelle »)
2) Retour à la sexualité éclairée
par la charge métaphysique du corps
p. 853
a) La sexualité ne saurait donc se
réduire à la pure machine anatomique. Lourde de sens métaphysique,
ie phénomènes (« pudeur », « désir », « amour en général ») rendus
inexplicables par le seul pôle organique réduit lui-même à une
machine. (« machine gouvernée par des lois naturelles »), car
« concernent l’homme comme conscience et comme liberté »
- Exemple analyse de la
pudeur
Toujours un rapport à
autrui, un rapport de vérité sur l’autre et sur soi même, recherche
du fil ténu entre la maîtrise d’autrui ou l’objectivation de soi par
le regard d’autrui.
Dans la recherche du désir
d’autrui, il y a la recherche de la liberté d’autrui : « un être
fasciné, sans liberté, et qui à ce titre ne compte plus pour moi ».
« Dire que j’ai un
corps est donc une manière de dire que je peux être vu comme un
objet et que je cherche à être vu comme un sujet »
Donc la
pudeur, en tant qu’elle exprime la « dialectique des consciences »,
a donc bien une signification métaphysique.
- Exemple analyse du désir sexuel
comme lieu de signification métaphysique
« Ce qu’on cherche à
posséder ( hcq..à aimer ?), ce n’est pas un corps, mais un corps animé par une
conscience »
Idée de
la folle qu’on n’aime pas : // Breton, Nadja. Pbm : toujours rapport
masculin/féminin
p. 854
b) CCl : intérêt de
l’expérience sexuelle vécue : « l’objet » sexualité uniquement pensé
perd de sa simplicité d’objet, ( « devant la pensée, étant un objet,
le corps n’est pas ambigu) et on rentre de plein pied dans la
complexité nommée « ambiguïté » qu’est le corps vécu, sa nature
« métaphysique » ( ou « l’émergence d’un au-delà de la nature »)
( la pensée de MP n’est donc pas
une pensée d’objet mais une description de l’expérience, l’audace de
plonger dans une complexité à rebours de tous les couples dualistes)
Intérêt de la
sexualité :
fonde la métaphysique
non pas dans la connaissance ( tjs
un rapport de soi à soi) mais dans l’ouverture à l’autre.
(dira plus
loin que la sexualité est un « système de relation »
(hcq : EN l'Â totalité ...l'Absolu système de relation" )
- Objection : et le discours
sexuel de Freud qui a eu pour effet de « généraliser » la
sexualité ?
Ici, traitement étrange, comme si
Freud lui-même avait été pris au piège de la tendance qu’avait la
sexualité de se généraliser pour mieux camoufler son drame ( le
drame de la conscience)
« La sexualité se cache à
elle-même sous un masque de généralité, elle tente sans cesse
d’échapper à la tension et au drame qu’elle institue. »
Traitement
MP de la sexualité : défait le caractère ciblé de l’excitation
génitale pour faire de la sexualité une
« atmosphère »
( Stimmung allemande) plus ou moins latente dans
l’existence humaine .
Comparaison avec le rêve :
sens sexuel détourné
Extension jusqu’à la vie
consciente, elle-même prise dans une « brume »
« cette brume individuelle à
travers laquelle nous percevons le monde »
Dimension
indirecte, médiate, étale, de la sexualité comme Stimmung
« rayonnement », comparaison
à une odeur ou à un son.
Formulation finale : « atmosphère
ambiguë coextensive à la vie »
Ambiguité=
équivocité, ie une même situation a toujours plusieurs sens dont on
ne saurait exclure le sens sexuel. Mp aboutit à la formulation d’un
« principe d’indétermination » de l’existence qui ne correspond pas
à une connaissance lacunaire, mais à la « structure fondamentale »de
l’existence
p. 856
Richesse de sens et multiplicité des
sens
lien sexualité et
donation de sens
La sexualité est donc un des
fils de l’existence, contribuant à lui donner forme.
Dans cette formulation, souci
manifeste de ne pas traiter la Sexualité comme centre et explication de
tout. Cf note : Freud « gonfle » la notion de sexualité
Retour au début du
chapitre : recherche de la fonction par laquelle le monde prend la
qualité d’un pour soi : la sexualité exprime la manière propre qu’a
l’homme de « mettre en forme le monde » ie de lui donner sens.
p. 857
c) Justification du chapitre : statut
de la sexualité.
nécessité de la sexualité au même titre que
l’intelligence. Système être : tout se tient : pas d’architectonique
« L’homme… ne serait plus un
homme s’il lui manquait un seul des systèmes de relation qu’il
possède effectivement ».
« Tout est nécessité dans
l’homme »
Rectification immédiate : au sens où rien n’est fortuit. Mais ici
nécessité n’est pas le contraire de contingent . « L’existence
humaine nous obligera à réviser notre notion usuelle de la nécessité
et de la contingence, parce qu’elle est le changement de la
contingence en nécessité par l’acte de reprise »
(// corps : lieu de
transformation. )
Nous avons à faire nôtre ce
qui est pourtant déjà là ( Sartre) // liberté
L’idée qui achève le texte est celle d’un entre deux,
d’un refus des extrêmes : position inconfortable car non
catégorique, délicate à formuler dans sa positivité, car tient
place dans un clair obscur.
Le corps est « miroir de notre être » car il n’est ni
tout à fait nature, ni tout à fait esprit, et appelle un
travail d’appropriation du pour soi.
Conclusion :
Fécondité
de cette analyse dans les textes ultérieurs : Prose du monde in « langage indirect
et les voix du silence »: notion de style ; lien
style et perception p. 1482
« Une femme qui passe n’est
pas d’abord pour moi un contour corporel, un mannequin colorié, un
spectacle, c’est une « expression individuelle, sentimentale,
sexuelle », c’est une certaine manière d’être chair donnée tout
entière dans la démarche ou même dans le seul choc du talon sur le
sol, comme la tension de l’arc est présente à chaque fibre du bois –
une variation très remarquable de la norme du marcher, du regarder,
du toucher, du parler que je possède par-devers moi parce que je
suis corps. (Lien corps sexualité style perception peinture)
si de plus je suis peintre, ce qui passera sur la toile, ce ne sera
plus seulement une valeur vitale ou sensuelle, il n’y aura pas
seulement sur le tableau « une femme » ou « une femme malheureuse »
ou « une modiste », il y aura l’emblème d’une manière d’habiter le
monde, de le traiter, de l’interpréter par le visage comme par le
vêtement, par l’agilité du geste comme par l’inertie du corps,
bref
d’un certain rapport à l’être. »
...hcq
: .. à la vie ...à
l'ENtre deux ...
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