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Démocratie ...une délibération publique...?.....pas de démocratie sans liberté d'expression ....Paul RICŒUR, 1990

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...... il n'est pas de démocratie sans un espace public de discussion, sans une liberté d'expression, qui en sont parties constitutives. Voici des lignes de Paul Ricœur, extraites de Lectures I. Autour du politique, et plus précisément, d'un article intitulé « Langage politique et rhétorique ». Le philosophe s'attache ici à ce débat politique interne à toute démocratie.

 

 

DÉMOCRATIE ET ESPACE PUBLIC DE DISCUSSION

 

« Le moment est venu, après avoir considéré la dimension politique de l'action humaine, de situer le langage dans la vie politique. Pour ce faire, je vais maintenant caractériser la politique par sa manière propre d'user du langage. Nous savons que toute action peut être portée au langage, dans la mesure même où parler est une sorte d'action. C'est clairement le cas avec les actes de discours du genre de la promesse, du commandement, de l'avertissement, comme l'a montré le philosophe

Austin dans How to Do Things with Words. Quand dire, c'est faire. Comment ce trait s'applique-t-il au langage politique en particulier? Quelles "choses" fait-il? Et qu'est-ce qui fait la fragilité de ce faire?

On a commencé à répondre à la question quand on a proposé de considérer cette fragilité comme liée au fonctionnement rhétorique de ce langage. Avant d'entrer dans les détails, permettez-moi de dire avec quelque insistance que cette fragilité rhétorique, loin de condamner le langage politique, le confie plutôt à notre garde et à notre protection et nous oblige à veiller à ce qu'il fonctionne aussi bien que possible, étant donné le niveau d'argumentation qui lui est propre — à savoir encore une fois le niveau rhétorique, qui le situe dans la zone vulnérable entre la preuve rigoureuse et la manipulation fallacieuse.

[...] Plaçons-nous dans le cadre des démocraties occidentales modernes, caractérisées par un État de droit dont les règles du jeu font l'objet d'un assentiment large. On peut dire que dans un tel État le langage politique est essentiellement impliqué dans des activités de délibération publique qui se déploient dans un espace libre de discussion publique. La notion de publicité est ici la notion cardinale, non au sens de propagande, mais au sens d'espace public. La première conquête des démocraties, c'est la constitution d'un espace public de discussion, avec son corollaire obligé : la liberté d'expression, dont la liberté de publier, au sens usuel du terme, affectant la presse, les livres et l'ensemble des grands moyens de communication. Dans cet espace public s'affrontent des courants d'opinion plus ou moins organisés en partis. Cet affrontement met en jeu la seconde notion importante pour notre réflexion sur le langage, à savoir l'articulation entre consensus et conflit. Loin que ces deux notions s'opposent, elles s'appellent mutuellement et se complètent. D'un côté, une démocratie n'est pas un régime politique sans conflits, mais un régime dans lequel les conflit sont ouverts et en outre négociables.

Éliminer les conflits — de classes, de générations, de sexes, de goûts culturels, d'opinions morales et de convictions religieuses — est une idée chimérique. Dans une société de plus en plus complexe, les conflits ne diminuent pas en nombre et en gravité, mais se multiplient et s'approfondissent. L'essentiel, comme on l'a suggéré, est qu'ils s'expriment publiquement et qu'il existe des règles pour les négocier. C'est ici que le conflit appelle le consensus, autant que le consensus rend possible la négociation. Car comment négocier les conflits sans accord sur la règle de jeu commune? De cette situation résulte pour le langage politique une contrainte fondamentale qui définit le cadre de ce que j'ai appelé, pour faire court, délibération publique. Le langage politique fonctionne au mieux dans les démocraties occidentales modernes comme langage qui affronte des prétentions rivales et qui contribue à la formation d'une décision commune. C'est donc un langage à la fois conflictuel et consensuel. »

Paul RICŒUR, Lectures!. Autour du politique. Seuil, 1990, pp. 165 sq.

 

voir à ce propos:

Démocratie en folie ..

Démocratie par V. Volkoff

Exclusion Bernard Lugan

La démocratie directe enrichit le processus de connaissance

Le : 25 Mars 2010

Démocratie directe et pensée existentielle

http://www.polemia.com/article.php?id=2794

La pensée existentielle repose sur une expérience vécue ce qui la différencie de la raison abstraite.

Ainsi, pour comprendre la véritéd’une église, il faut avoir la foi. Le touriste, si érudit soit-il, n’en a pas idée en tant que touriste.

De même la connaissance des dossiers par l’administration (ou les groupes de pression), qui fonde les décisions des hommes politiques, ne permet pas, à elle seule, de pénétrer dans ce domaine de vérité. Elle peut même être un écran qui empêche de saisir la vérité.

Dossiers et vérité vécue

Les décisions administratives sont établies sur la base de dossiers. Ceux-ci peuvent être fort bien faits. Cela ne garantit pas que les informations qu’ils contiennent reflètent la vérité vécue par les citoyens. Les dossiers reflètent les points de vue des instances officielles qui les élaborent. L’intérêt de la démocratie directe est d’insérer dans les processus de décision des informations supplémentaires d’une autre nature.

Continuons dans le politiquement incorrect car cela fait mieux ressortir notre problématique existentielle.

La démocratie directe enrichit le processus de connaissance

Imaginons un citoyen français modeste dont le quartier est occupé de façon croissante par des immigrés d’autres cultures et non intégrés. Il se sentira chez lui à l’étranger. Il ne se sentira plus chez lui car son environnement a perdu son aspect familier. Heidegger dit que là où est la patrie (Heimat), là les visages vous sont familiers. Ce qui peut être le cas dans un village ne sera plus le cas dans le métro d’une grande ville cosmopolite. Notre citoyen, pris comme exemple, entend dire à la télévision que les immigrés sont une chance pour la France et que la diversité est un enrichissement. Il va ressentir ce discours comme inauthentique, c’est-à-dire sans rapport avec sa vérité vécue. Pour peu que les étrangers qui l’environnent, et peu importe pour lui s’ils ont ou non un passeport français, soient trop souvent des délinquants ou simplement des personnes impolies, il ne ressentira pas leur présence comme une chance ou un enrichissement. Il aura le sentiment d’entendre à la télévision un discours de pure propagande sans rapport avec la réalité. Pire encore : si ce sont des politiciens qui reprennent ce discours, il aura le sentiment de ne plus être représenté, il aura le sentiment d’être trahi et de ne plus être dans une vraie démocratie

. Information mimétique et information existentielle

C’est là où intervient la démocratie directe. En permettant à ce citoyen de s’exprimer en déclenchant un référendum par une pétition, puis de participer à une décision en votant à ce référendum, la démocratie directe permet à ce citoyen de ne pas se sentir exclu par le système politique. De plus, en intégrant les préoccupations de ce citoyen, la démocratie directe enrichit le processus de décision d’informations nouvelles que les autorités officielles avaient pu ignorer. La décision politique sortant du référendum sera donc plus près de la réalité et plus conforme au principe même de la démocratie. Elle tiendra compte de l’information mimétique qui reproduit les informations officielles, mais aussi l’information existentielle ou expérimentale qui est celle du vécu des citoyens.

Yvan Blot

 

 

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Résonances ...rs...

Une démocratie est d'autant plus solidaire qu'elle peut supporter un plus grand volume d'informations de qualité.   Louis Armand, Plaidoyer pour l'avenir

.....or nous avons des lois, comme la loi Gaissot.. la loi sur les sectes....des lois sur le délit d'opinion....les subventions aux médias... le ministère de la culture... les salons du livre qui excluent certains écrivains ( exemple: B. Lugan exclu du salon du livre ...informé la veille au soir et figurant sur la liste des stands...organisé par le Figaro en 2001 à la mairie de Paris après l'élection du nouveau maire et avant le limogeage de Griotteray du Figaro-Magazine...et organisateur de cette même manifestation -----Voir tract à ce sujet distribué en sous main pendant la manifestation)....etc.

Voir

Résonances ..2...Fig

"Oui, les élections-spectacles aident puissamment à décortiquer les faux problèmes. De même que la pédagogie empêche de réfléchir à l'éducation,  la politique permet d'éviter d'un revers de vote les vraies questions, celles de l'économie, et de la société qui en dépend. "

Claude Duneton, Dernier ouvrage paru : Donadinl.

Seguler.56pages.23C ; extraits du Figaro du 3.05.02

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