Européens aisés, Européens décadents ..... vu par Michel HOUELLEBECQ ....

 

 

LE VIDE DE L’OCCIDENT 

 

Ce titre je l’emprunte à Jean Raspail, qui est l’auteur d’un roman prémonitoire « Le Camp des Saints ».

Curieusement, je l'avais fait précéder d’un extrait du dernier roman de Michel Houellebecq « Plateforme ». Curieusement aussi..... car je faisais remarquer que c’est n'est pas cet aspect du roman que la presse ... ou les critiques mettront en évidence . Pourtant, c’est de cela que Houellebecq nous parle. Comme disent certains : c’est le premier romancier de la mondialisation ..ou de la société globale.... Comme on veut .... c’est de nous qu’il s’agit. 

 

PLATEFORME

de Michel HOUELLEBECQ

Extrait Page 307

..............la sexualité devait rentrer dans le secteur des biens d'échange, la meilleure solution était sans aucun doute de faire appel à l'argent, ce médiateur universel qui permettait déjà d'assurer une équivalence précise à l'intelligence, au talent, à la compétence technique ; qui avait déjà permis d'assurer une standardisation parfaite des opinions, des goûts, des modes de vie. Contrairement aux aristocrates, les riches ne prétendaient nullement être d'une nature différente du reste de la population ; ils prétendaient simplement être plus riches. D'essence abstraite, l'argent était une notion où n'intervenait ni la race, ni l'apparence physique, ni l'âge, ni l'intelligence ou la distinction - ni rien d'autre, en réalité, que l'argent. Mes ancêtres européens avaient travaillé dur, pendant plusieurs siècles ; ils avaient entrepris de dominer, puis de transformer le monde, et dans une certaine mesure ils avaient réussi. Ils l'avaient fait par intérêt économique, par goût du travail, mais aussi parce qu'ils croyaient à la supériorité de leur civilisation. ils avaient inventé le rêve, le progrès, l'utopie, le futur. Cette conscience d'une mission civilisatrice s'était évaporée, tout au long du XXe siècle. Les Européens, du moins certains d'entre eux, continuaient à travailler, et parfois à travailler dur, mais ils le faisaient par intérêt, ou par attachement névrotique à leur tâche ; la conscience innocente de leur droit naturel à dominer le monde, et à orienter son histoire, avait disparu. Conséquence des efforts accumulés, l'Europe demeurait un continent riche ; ces qualités d'intelligence et d'acharnement qu'avaient manifestées mes ancêtres, je les avais de toute évidence perdues. Européen aisé, je pouvais acquérir à moindre prix, dans d'autres pays, de la nourriture, des services et des femmes ; Européen décadent, conscient de ma mort prochaine, et ayant pleinement accédé à l'égoïsme, je ne voyais aucune raison de m'en priver. J’étais cependant conscient qu’une telle situation n'était guère tenable, que des gens comme moi étaient incapables d'assurer la survie d'une société, voire tout simplement indignes de vivre. Des mutations surviendraient, survenaient déjà, mais je n'arrivais pas à me sentir réellement concerné ; ma seule motivation authentique consistait à me tirer de ce merdier aussi rapidement que possible. Le mois de novembre était froid, maussade ; je ne lisais plus tellement Auguste Comte, ces derniers temps. Ma grande distraction, pendant les absences de Valérie, consistait à observer le mouvement des nuages par la baie vitrée. D'immenses bancs d'étourneaux se formaient, en fin d'après-midi au-dessus de Gentilly, et décrivaient dans le ciel des plans inclinés et des spirales ; j'étais assez tenté de leur donner un sens, de les interpréter comme l'annonce d'une apocalypse.

Michel Houellebecq

 .... c’est le narrateur du livre qui parle...  

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Les  Particules  RRRayonnantes     La SOCIETE           07.09.01

 

C

 

La ligue Islamique Mondiale, dernier plaignant à vouloir poursuivre le « procès en blasphème » contre l'écrivain Michel Houellebecq, vient de jeter l'éponge. L'Internationale saoudienne renonce à faire appel contre l'auteur de la phrase célèbre « La religion la plus con, c'est quand même l'islam ».

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Extrait des débats, lorsque Michel Houellebecq a été interrogé sur le « racisme anti-musulman » :
- Michel Houellebecq : « Cette notion n'a aucun sens. Le racisme, à la base, ça concerne la race. C'est quand on déteste quelqu'un pour des caractéristiques qu'il ne peut pas changer : l'origine, la couleur de peau... La religion, en revanche, on peut en changer, pour une autre ou pour aucune. Critiquer une religion, ce n'est pas attaquer les croyants. » - L'avocat de la Ligue Islamique Mondiale : « Mais vous avez dit que les musulmans étaient des cons. »

- Michel Houellebecq : « Mais non, j'ai dit qu'ils suivaient une religion qui me paraissait stupide. »

- Maître Jean-Marc Varaut, avocat de la Mosquée de Paris : « Et vous niez que critiquer la religion d'une personne, ce soit la remettre en cause en tant qu'être humain, dans ce qu'elle a de plus sacré ? »

- Michel Houellebecq : « Si les gens considèrent que tout leur être tient dans la religion... La civilisation arabe a donné de grands astronomes, de grands médecins, de grands mathématiciens, mais ce n'était pas grâce à l'islam. En fait, tout est parti du fait que je croyais que tous les musulmans étaient de bons musulmans. Je me suis rendu compte que ce n'était pas vrai. »

france-echos.com 12.10.04

20.09.02

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