le perdant radical ...

Dossier :

Présentation : ... voilà, à mon avis, un bel exemple de détournement de pensée d'un philosophe...Hans Magnus Enzensberger ... que je viens de découvrir via Google.

Je crains que ce soit plutôt l'ensemble des Français qui sont aujourd'hui « des perdants radicaux»... à ce propos ne faut-il pas se souvenir que l'étymologie du mot radical est « racines ».

Qui en dehors de l'islam cherche à apporter aux Français des banlieues des racines ? ?

Vu sous cet aspect ce sont les Français de souche qui sont aujourd'hui "les grands perdants radicaux"

Extraits :   Le perdant radical est un homme ou une femme qui a intériorisé le jugement négatif qui est passé sur lui..... Puisque le monde m'a condamné, c'est le monde qui est condamné.  ...C'est le paradoxe de ces sociétés musulmanes où l'islamisme (parfois le nationalisme radical comme en Palestine) effraie encore beaucoup mais parvient à imposer la solidarité au nom d'une perception commune d'un malheur effectivement commun.  ....  La guérison du perdant radical passe, nous dit Enzensberger, par une mutation psycho-culturelle fondamentale. L'estime de soi revient à mesure que le monde extérieur n'est plus constitué d'un vaste complot anéantissant.

en z relations .... 

"Travail de mémoire ..... colonialisme ... négationisme .

Hans Magnus Enzensberger   on considère aujourd’hui que le monde est marqué par « l’analphabétisme secondaire ». C’est une conséquence de la pensée hétéroclite de la macro-structure des média, marquée par les images et les messages éphémères.

Contre la Martyrocratie ...Aujourd'hui, il faut appartenir à la catégorie des persécutés pour plaire aux médias et à l'opinion publique,,." Le choc de la Shoah a entraîné une détestation de l'État-Nation. .... (il faut) démasquer ces faux humanistes qui fabriquent des victimes à la chaîne et rejeter cette idéologie moribonde. " ....Ce sont les milices communautaires qui jouent sur la victimisation et sur la violence.

Troubling “Facts” of the Paris Riots ...“The problem is not that these ... kids are unemployed, but that they are unemployable.

 

 

Le nihilisme suicidaire des banlieues

 

Auteur:   La chronique d'Alexandre Adler ...

et le philosophe allemand Hans Magnus Enzensberger

Source:  http://www.lefigaro.fr/debats/20051110.FIG0206.html  

 

 

le 10/11/2005 09:14:21, Kubrick a écrit :

La révolte des banlieues et le perdant radical ... Il est rare que l'on ait envie de s'effacer pour exprimer son opinion sur un événement historique devant la prose d'un autre. C'est pourtant ce que j'aimerais faire avec l'insurrection de la jeunesse musulmane maghrébine dans nos banlieues : avec la capacité prédictive des prophètes, le philosophe allemand Hans Magnus Enzensberger vient de consacrer, dans la dernière édition de notre confrère le Spiegel, un essai dédié au nihilisme contemporain et intitulé «le perdant radical».

La chronique d'Alexandre Adler

[10 novembre 2005]

Résumons le propos de l'auteur. Le perdant radical est un homme ou une femme qui a intériorisé le jugement négatif qui est passé sur lui. Il a cessé de protester avec des mots et s'est muré dans le silence. Mais d'abattement cette mélancolie devient résolution. D'en finir. Puisque le monde m'a condamné, c'est le monde qui est condamné. Notre philosophe allemand fait remarquer que cette résolution suicidaire qui fut autrefois flétrie par les religions monothéistes – y compris l'islam – a trouvé dans la repaganisation de notre monde des appuis culturels : on admire les néostoïciens de l'euthanasie revendiquée, tout autant que les sportifs et les explorateurs.

De cette indigeste modernité, le perdant radical retient la légitimité du suicide qu'il combine avec son envie de meurtre. Tous les GIGN du monde connaissent ce profil de forcené qui tue ses enfants et son épouse ainsi que deux ou trois gendarmes avant de se tirer le coup fatal. Mais, poursuit Enzensberger, qui fut adolescent témoin du suicide violent des jeunesses hitlériennes, ses contemporains de classe dans les ruines de Berlin, il faut franchir un pas supplémentaire et comprendre ce que devient l'énergie du perdant radical lorsque celle-ci rencontre des âmes soeurs à la recherche des mêmes solutions, ce que Sartre avait naguère baptisé, mais sans péjoration de sa part, de formation d'un «groupe en fusion».

Pour que se produise la réaction explosive, encore faut-il disposer d'une sorte de matière fissile humaine. Si aujourd'hui le nihilisme maghrébin de banlieue a pu prendre comme un feu de brousse, c'est bien sûr parce que l'immense majorité des Français d'origine maghrébine et des Maghrébins qui travaillent en France éprouvent, à des degrés divers, la même vertigineuse mélancolie que la poignée de perdants radicaux qui passent au suicide actif sur le dos des autres. Non qu'ils approuvent les violences, mais l'écho du malheur qu'ils ressentent eux-mêmes les tétanise suffisamment pour leur imposer le silence et accroître leur mélancolie. C'est le paradoxe de ces sociétés musulmanes où l'islamisme (parfois le nationalisme radical comme en Palestine) effraie encore beaucoup mais parvient à imposer la solidarité au nom d'une perception commune d'un malheur effectivement commun.

Cette paralysie de l'indignation, qui ne laisse pas de troubler ceux-là mêmes qui l'éprouvent, malgré l'écoeurement que certains actes provoquent dans le tréfonds de leur conscience, peut laisser libre cours tout un temps à l'initiative d'un groupe en fusion suicidaire de perdants radicaux qui a su capter la basse fréquence sur laquelle se reproduit la mélancolie beaucoup plus vaste du groupe en question. Et pour faire le ménage devant ma propre porte, je n'hésite pas à avouer que le souvenir entêtant du génocide juif, commis vingt ans auparavant, a pu armer, chez moi comme chez bien d'autres, une violence ou une tolérance à la violence envers ces policiers de 1968 que nos parents redoutaient tant en 1943. Cette violence exprimait, sans doute à doses non mortelles, comme la suite des événements le révélera, un sentiment de mélancolie proche de celui du perdant radical.

Dans le cas français, un phénomène aggravant est venu tout compliquer. L'absence d'identité algérienne propre, qui est un résultat direct du choix malencontreux de l'annexion pure et simple, imposée par des colons insensés à Napoléon III qui eût préféré un royaume arabe d'Afrique du Nord. A la différence des Indiens et des Pakistanais de Grande-Bretagne, les Algériens demeurent des Français rejetés plutôt que les citoyens d'une nation exaltée par le martyre de sa guerre d'indépendance mais déprimés depuis lors par l'aboulie socialiste et nationale de ses équipes dirigeantes. Face au courage remarquable des militaires, des femmes, et des berbéristes, qui ont d'abord remporté la guerre civile et fait reculer l'islamisme, l'opportunisme cynique du président Bouteflika et de son homme à tout faire semi-islamiste Belkhadem ont fait le reste : une mise en accusation systématique de la France ouvre à leurs yeux la voie à la liquidation des pouvoirs laïco-militaires à Alger. Cette propagande stupide est venue raviver le souvenir mélancolique de la guerre d'Algérie et accentuer la colère suicidaire d'une jeunesse qui se pense tout à la fois comme française et exclue de la France.

Alors que faire ? La guérison du perdant radical passe, nous dit Enzensberger, par une mutation psycho-culturelle fondamentale. L'estime de soi revient à mesure que le monde extérieur n'est plus constitué d'un vaste complot anéantissant. C'est là que la victoire que l'on espère prochaine de forces hostiles au nihilisme, potentiellement majoritaire dans la nébuleuse de l'islam, nous conduit à espérer. D'ici là un peu d'intelligence, beaucoup de compassion, et pas mal de fermeté policière avec des résultats qui ne peuvent être qu'à long terme, ce qui ne plaît guère aux politiques

 

texte hébergé en  11/05

 

 

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