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Le totalitarisme .....par Hannah Arendt    

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vu par  M. Raynald Belay, agrégé de philosophie et réacteur  de l'introduction à l'oeuvre d'Hannah Arendt  paru dans l'un des tomes de la collection Philosophie contemporaine, publié par France-Loisirs.

 

C'est d'abord au totalitarisme  que s'applique l'exigence de penser l'événement. Cette exigence va donner jour en 1951 aux Origines du totalitarisme, oeuvre fondamentale d'Arendt au sens où elle y pose les fondements de toutes ses recherches ultérieures. Il s'agit d'élaborer une pensée neuve pour décrire ce phénomène, sachant qu'on le manquerait en tentant de l'analyser selon les termes de la tradition, en le décrivant par exemple comme une tyrannie.

Les Origines du totalitarisme comprennent trois parties qui décrivent les conditions historiques et sociales de la genèse du totalitarisme. Dans la première, Sur l'antisémitisme, Arendt se penche sur la haine à l'égard des juifs, qui prend une forme nouvelle avec le déclin des Etats-nations au profit des empires  à la fin du XIXe siècle, et qui fournira le terreau propice à l'exploitation par la propagande de la détresse de l'homme moderne, condamné dans une société de masse à se voir attribué en prérogative une « égalité » qu'il ne supporte pas parce qu'elle conduit à l'indistinction avec tout autre individu. L'antisémitisme  sera la clé du contrôle des masses en ce qu'il permettra  de fournir à celles-ci une unité et une cohésion imaginaire et pourtant horriblement agissante dans la fureur de se distinguer de ce type décadent : le juif devenu paria....

La deuxième partie de la trilogie, L Impérialisme, analyse la décomposition de l'État-nation au xixe siècle, donnant lieu à des logiques d'accumulation et d'expansion illimitées pour maintenir le corps national , soit dans l'exploitation de nouveaux territoires (colonialisme), soit dans l'expansion contigus appuyée sur une théorie de l'espace vital . L'État cesse progressivement d'être cette entité circonscrite pour être animé d'un processus d'accroissemment indéfini qui vit de la consommation de toutes les ressources. C'est cette dynamique démesurée (rs ...universalisme..)qui va véritablement engendrer le totalitarisme.

 Dans le dernier tome, Arendt va donc tenter d'éclaircir phénomène propre au xxe siècle, tout en en donnant une définition très précise, qui ne convient nullement pour désigner indistinctement tous les types d'États (rs...ou ensembles ou coques) oppressifs. Ce qui rend tout d'abord possible le totalitarisme, ce sont de nouvelles conditions d'existence collective, caractérisées par la massification ( rs ...d'autres dirait la réification, la chosification) et qu'Arendt nomme l'« esseulement » ou la « désolation» expérience affective de la déliaison, ( rs : pour Simone Weil ..le déracinement ) de la séparation des individus de l'impossibilité d'un projet commun, .... Les mouvements politiques totalitaires vont fournir à ces masses humaines déracinées un encadrement strict sur la propagande et la terreur, et exigeant à tout une loyauté indéfectible des membres, sur le modèle d'une organisation en pelures d'oignon ( rs ... ENUN du parti unique.. et l'HOMENTRANCHE des partis uniques) qui joue de l'appartenance et exclusion pour maintenir les masses :

« L'image qui convient le mieux pour le pouvoir totalitaire est une organisation structurée comme un oignon [...] au centre, dans une sorte de lieu vide, siège le chef (Führer)(rs... le guide ... le père du peuple ..des peuples ...le sauveur ...) [...]. Tous les organes extrêmement divers du mouvement, les organisations de pointe, les différentes associations corporatives, les membres du parti, les formations d'élite et les polices sont si intimement liés que chacun constitue d'un côté une façade, de l'autre, un centre, c'est-à-dire joue pour une strate le rôle d'un monde extérieur normal et pour l'autre celui de l'extrémisme radical'. » C'est l'analyse de cette forme de loyauté qui nous dévoile à proprement parler le fonctionnement totalitaire. Ce dévouement ne s'exerce pas à l'égard de certaines idées, d'un contenu idéologique clairement défini, mais consiste d'abord en une demande d'adhésion absolue et de renoncement à toute pensée individuelle, quelles que puissent être les idées défendues par le mouvement. « L'obsession totalitaire du mouvement perpétuel » (rs ...tiens..Union pour le Mouvement Populaire..UMP ) est une forme sans contenu, une pure adhésion sans qu'il y ait véritablement matière à laquelle on puisse adhérer, sinon toujours provisoirement la volonté arbitraire du chef, qui se substitue à la délibération politique, ou les actions ponctuelles du mouvement, qui remplacent le fonctionnement établi et normé des institutions (rs ... on les modifie à sa convenance..). Soumis aux exigences incessantes du mouvement, qui s'appuie sur la justification fictive de sa prétendue conformité aux lois suprêmes de la nature (race) ou de l'histoire (dictature du prolétariat) (rs ..de la démocratie ..des droits de l'homme...de la liberté ...du bien..la bonne cause en fait... ).dépassant infiniment la faible législation humaine ( rs..et les lois naturelles), l'individu est progressivement séparé de tout rapport au réel, c'est-à­dire, selon Arendt, de tout ce qui résiste, qui manifeste une altérité, le poids d'une chose indépendante qui ne se laisse pas modifier.

 On passe alors du « tout est permis » selon la phrase de Dostoïevski (« Si Dieu n'existe pas, alors tout est permis ») au « tout est possible » , y compris la déshumanisation absolue et les commandements monstrueux, inversions des commandements divins ( rs..tiens les lois naturelles..): « Tu tueras », « Tu porteras de faux témoignages ». Le régime totalitaire veut instaurer une parodie de justice immédiate, conformer le monde à l'idée qu'il s'en fait ( rs...création du Tribunal pénal international de la cour des droits de l'homme...) , abolir la distinction du penser et de l'agir et celles qui lui sont liées pour faire exister l'homme dans une immédiateté barbare. Il refuse de se confronter à l'opacité du réel (rs ..."je ne veux pas entendre parler d'attentat" AZF Toulouse), à la difficulté intrinsèque qu'il y a à vouloir y porter des principes et des normes qui progressivement l'organisent, pour réaliser sur-le-champ le cauchemar d'un monde entièrement unifié et cohérent, entièrement logique et pour cela monstrueux car aveugle à ce qui ne coïncide pas avec cette logique  Cette caractérisation du totalitarisme comme mouvement qui évacue progressivement tout rapport au réel est particulièrement intéressante, car elle n'est pas associée à une forme institutionnelle particulière ou à un type d'État et peut s'extrapoler. Pour Arendt, le totalitarisme n'est pas une forme politique parmi d'autres, mais signifie d'abord la négation la plus achevée de la politique et de ce que la politique prend à sa charge, à savoir la confrontation avec une réalité complexe, multiforme, toujours équivoque et bigarrée, toujours placée sous le signe de la négociation, de l'arbitrage, du choix et de la liberté. C'est d'abord cette dimension de « pluralité » présente dans le réel (pluralité des points de vue, pluralité des intérêts, pluralité des groupes et des communautés, pluralité des forces, etc.) que relève l'effort politique pour organiser le monde. ( rs .. l'esprit de Pentecôte ... multiples et Un) Or c'est justement cette pluralité « loi de la terre », selon Arendt, que le totalitarisme s'efforce de conjurer par le culte mystique de l'unité ( rs ...tour de Babel)et de la fusion dans le chef et dans le mouvement. Il s'agit d'une forme délirante et malheureusement tragiquement efficace de la logique, supprimant tout ce qui résiste et fait obstacle, qu'il s'agisse d'autrui et de son désaccord ou de l'État adverse. En cela, le totalitarisme vient apporter une solution définitive et violente à toutes les oppositions qui structurent, souvent de façon polémique ou conflictuelle, le champ politique moderne : oppositions du privé et du public, de la légalité* et de la légitimité*, du droit* et du fait*, de l'individu et de l'État... En supprimant ces distinctions, il réalise une unité barbare et fantasmatique où toutes les difficultés du politique ne semblent en apparence résolues que parce que l'on a, en fait, régressé au niveau prépolitique barbare où ces distinctions n'avaient pas encore pu servir à organiser le « vivre­ensemble » des hommes.

Les Origines du totalitarisme sont la matrice à partir de laquelle l'oeuvre d'Arendt va pouvoir se déployer. Comme nous l'avons déjà sous-entendu, l'analyse du totalitarisme suppose en fait une analyse des conditions plus générales de la vie commune des hommes et de la genèse du politique. Cela va être la tâche du second grand ouvrage de Hannah Arendt, La Condition de l'homme moderne, qui s'efforce simultanément de mettre au jour les réquisites fondamentaux de toute vie commune et développe une analyse critique de l'âge moderne où il apparaît que ceux-ci sont bafoués. Qu'est-ce qui peut alors caractériser véritablement le « vivre-ensemble » des hommes par opposition à l'unification inhumaine qu'a tentée le totalitarisme ?

 

voir suite: L'homme, domaine d'activités  par Hannah Arrendt

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Du christianisme au libéralisme

Le grand filtrage des internautes français va bientôt commencer

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06.06.08

Le grand filtrage des internautes français va bientôt commencer

http://www.lemonde.fr/technologies/article/2008/06/06/le-grand-filtrage-des-internautes-francais-va-bientot-commencer_1055014_651865.html#ens_id=1048963

Décidément la position privilégiée des fournisseurs d'accès à Internet est le centre de toutes les convoitises. Profitant des ateliers et réunions prévues par les Assises du numérique qui se tiennent ce mois-ci, le gouvernement a programmé une réunion le 10 juin avec les représentants des fournisseurs d'accès Internet (FAI), afin d'aboutir à la signature rapide d'une charte de "confiance en ligne" , destinée à réguler et épurer la Toile française de toutes ses dérives.

Mis sur la sellette dans le cadre du projet de loi Hadopi, les fournisseurs d'accès, véritables points de passage obligés pour accéder au réseau, sont systématiquement impliqués lorsqu'il s'agit de réglementer les bonnes et mauvaises pratiques sur Internet. L'idée d'une ou de plusieurs chartes a donc vu le jour côté législateur. Le document de travail que PCInpact a pu consulter esquisse les grandes lignes du texte. Prévue initialement pour améliorer la sécurité sur le réseau, notamment en ce qui concerne les mineurs, cette charte permettrait de mieux mettre en lumière "les risques existants en matière de sécurité des données et des équipements", mais aussi de présenter "les moyens techniques [...] pour s'en prémunir". D'autres domaines comme la lutte contre le spam, le fishing (hameçonnage) ou encore les escroqueries à la carte bancaire seraient également abordés et nécessiteraient une information de la part des FAI en direction de leurs abonnés. Un volet sur les logiciels de contrôle parental, mais aussi des guides conseils de vigilance seraient mis à disposition des internautes.

LES FAI, VIGIES CONTRAINTES DU LÉGISLATEUR

Sur le plan technique, ce texte prévoirait également que les fournisseurs d'accès aient la possibilité d'intervenir directement sur les équipements installés chez les abonnés afin de fermer certains ports pour empêcher des utilisations frauduleuses. Ils devraient notamment "procéder à une démarche de veille active, sur les risques techniques émergents pour l'utilisateur". Le FAI devra également conserver les traces, adresses IP et horaires de connexion dès lors qu'un contenu consulté paraît contrevenir aux règles.

Ces pratiques entrent évidemment en contradiction avec l'essence même des FAI, qui ne revendiquent depuis leur création qu'une fourniture de services d'accès au réseau et prônent la neutralité de leur fonction. En filigrane de ces mesures, le passage en douceur des responsabilités vers les FAI, qui seront "par contrat" obligés de filtrer et d'épurer le réseau de toute opération que le législateur estimera contrevenir aux bonnes règles ; mais qui permettra aussi un filtrage de masse destiné, dans un premier temps, à dissuader les internautes, puis à appliquer des sanctions avec le concours contraint des FAI.

Olivier Dumons

 

 

 dernière mise à jour: 05/08/13

 

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