Parole ouverte

....en gestation

 en coques -  ses notes

SOMMAIRE :

Lettre au conseil paroissial ... tentative PO du 1 octobre 2002

STE PAULINE : La tentative PO de 2003 .....

La Passion et le cardinal Lustiger  lettres printemps 2004 à propos du film de Mel Gibson

Relation entre la paroisse et les mouvements ecclésiaux interview du professeur D. A. Cattaneo publié par Zenit

«Recentrer l’enseignement catholique sur le Christ»  ....le choc de  la charte d'Avignon

en io-relation ....

Rencontre-Café " Notre Pain de ce jour..."

L'Eglise, atelier de l'Esprit saint ?  

Communauté des fils de Dieu  .

Allez ! je vous envois ... prophétiser .

Le Discernement des esprits ..

Conscience et goût de la réflexion .. Face à une société chaotique et violente, ouvrir aux jeunes le chemin de la splendeur de la vérité sur la vie, l'amour, la sexualité.

Synode : une femme chinoise demande au pape d’ouvrir un blog

Jésus figure de  « trans-formation » .....Ne regardons pas la       lumière mais ce qu'elle nous éclaire  

 

 
 

Lettre au conseil paroissial

Le 1, octobre 2002 

Chers membres du conseil paroissial,  

Merci pour cette belle opportunité de rencontre, de partage et de communion que vous vous nous avez offerte en ce beau dimanche. 

Y exprimant une fois de plus ma recherche de moments de rencontre avec mes proches ....spirituels et géographiques... il m'a été suggéré de vous écrire afin de vous préciser la finalité, la motivation de ma "démarche".  Aussi je vous prie de bien vouloir excuser de ce qui pourrait éventuellement  apparaître par certains, comme du "harcèlement".. 

Paraphrasant la phrase d’introduction du dernier bulletin paroissial, nous constatons, en effet, un décalage croissant entre notre vision chrétienne du monde et celui-ci.... Or nous avons chacun une perception personnelle de ces déphasages. Nous avons tous des doutes, des questions, des responsabilités en cette cité, ce monde.... Aussi certains d'entre nous éprouvent-ils le besoin de croiser leur "regard, …..afin de pouvoir mieux servir notre communauté, et de mieux vivre notre mission de baptisés dans la cité ...dans ce monde.

J'apprécie énormément tout ce que vous faites dans ce sens et les possibilités offertes sont nombreuses..  S'il vous apparaissait toutefois qu'une forme de rencontre où les participants ont l'occasion de débattre d'un sujet donné, pouvait s'insérer parmi les possibilités extraordinaires offertes... n'hésitez pas à me solliciter si vous estimez que je puisse vous aider... Je me tiens à votre entière disposition. 

Comme demandé par ailleurs, veuillez trouver ci-joint à titre d'exemple, une liste de thèmes qui actuellement me préoccupent .... sachant que c'est aux participants de telles rencontres qu'il appartiendrait naturellement de déterminer les sujets des débats....  

Encore grand merci pour votre attention et aide apportées aux "travaux de la vigne....." qui nous incombent...

 Robert Sablong  

    

________________ANNEXE_______________

 

 A titre d'exemple…

liste personnelle des sujets proposés…. 

Les « décalages » de vision à propos de :

La création -- le darwinisme...

La vie...

La morale... Le bien commun...

Aimer...

Le prochain... La cité... Le pays... La patrie... La nation...

L’universalité …L’universalisme…

Le quatrième commandement...

Les idéologies... Les religions...

La démocratie...

La paix... La guerre...

La loi naturelle...

……..

Réunion débat à la suite des conférences organisées : 

Exemple : réunion à la suite de celles sur l’ Argent et la corruption ….ou Les Juifs et les Musulmans…

…..en conclusion, ce qui me paraît encore plus important que le sujet …c’est le fait de se rencontrer , de pouvoir « croiser NOS regards » …..  

Robert Sablong, 31.09.2002

...sans réponse ....

 

 

STE PAULINE

Le "flyer" proposé le 14.10.03:

 

Coté face

 

coté pile

Si vous aimeriez pouvoir rejoindre de temps en temps un groupe de personnes ... de futurs proches....qui auraient le plaisir de se rencontrer régulièrement pour échanger leurs points de vue, leur compréhension sur des sujets « hors les murs » tels : ... un livre  ... un fait de société... un regard sur notre monde... alors rendez-vous à :

PAROLE OUVERTE

ce LUNDI SOIR

20 octobre à 20 h 30

salle ...........

pour une première réunion au cours de laquelle nous pourrions échanger nos attentes, nos centres d'intérêts......et lancer en conséquence un cycle pour l'année qui vient de commencer.



.....au nom d' êtres qui cherchent

le chemin par et avec les autres ...les proches

 

N.B. si vous êtes intéressés et que vous nous puissiez pas vous rendre à cette réunion faites le savoir ( tel 01 30 71 07 92 )

A priori, ces réunions seraient ouvertes à toute personne et quel que soit son "âge de raison" ... faites le savoir …Merci.

 

 

Réponse....

MESSAGES COURRIELS

Le 15.10.03

OK good!! je vais faire des collages et proposer le flyer demain.
PS : il est super et je pense qu'il vaut mieux proposer lundi soir..mais a voir avec l'Equipe Pastorale.

Le 16.10.03

Nous avons transmis ton projet à l'Equipe Pastorale, qui va  réfléchir sur le bien fondé de faire quelque chose comme cela à l'intérieur de la "structure" paroissiale de Sainte Pauline.


NB : Donc :ATTENTION!....rien n'est mis en place pour l'instant:  ni date, ni projet.

Mais tu peux passer à la permanence si tu veux qu'on en reparle, bien sur!

page crée en  11/03

 

jamais aucune discussion avec le Conseil ni l'Equipe ....

En relation ....Rencontre-Café " Notre Pain de ce jour..."

 

 
 

La Passion et le cardinal

AUTEUR: Cardinal Lustiger

SOURCE:CITE DU VATICAN, Jeudi 26 février 2004 (ZENIT.org)

l'article complet peut être retrouvé en consultant les archives de ce jour

 

Message envoyé à Zenit ce même jour :

 

Réponse:

Merci de transmettre le message également au cardinal Lustiger ... si cela vous est possible.

Bien cordialement

Robert

-----Message d'origine-----

De : Zenit-Français [mailto:infofrench@zenit.org]

Envoyé : samedi 28 février 2004 13:53

À : Robert Sablong

Objet : Re: La Croix et le cardinal



Merci de votre message qui a été transmis aux journalistes de Zenit.

 

Cordialement,

Geneviève Sidaner

Agence ZENIT

 

----- Original Message -----

From: Robert Sablong

To: infofrench@zenit.org

Sent: Saturday, February 28, 2004 1:05 PM

Subject: La Croix et le cardinal



Le cardinal Lustiger recommande la pratique du Chemin de Croix" paru ce jour à la suite de la rencontre de vendredi dernier 20 février avec les journalistes.

Extraits: "..... le cardinal Lustiger s’est refusé à donner un point de vue sur le film de Mel Gibson "La Passion".". Il précisait qu’il avait un point de vue "très personnel" sur le rapport entre les récits évangéliques et ses représentations.

Il expliquait : "Je suis très réservé sur toute théâtralisation de la Passion, même si je comprends que cela puisse se faire, et encore plus sur son expression par l’image électronique ou chimique". ....

Le cardinal insistait sur l’importance de l’interprétation, des clefs "herméneutiques" en faisant remarquer : "Faute d’une éducation du regard, et de l’intelligence, la télévision risque d’abrutir les gens plus que de les éduquer. Il faudrait que l’outil télévisuel fasse lui-même une herméneutique, une interprétation de ce qu’il donne".
 

Ce texte me fait beaucoup de peine ....

Lors d'une conférence de presse .... le cardinal est sensé exprimer, je suppose, le point de vue .. de l'Eglise et non son point de vue personnel. ... et de plus vous reprenez cela au nom de Zenit, le monde vu de Rome....

Ne vaudrait-il pas mieux que la sortie de ce film donne à l'Eglise l'occasion de faire elle-même pour les croyants et les non-croyants , "une herméneutique " de la Passion .....de la Croix ? D'autant que cela est d'actualité !
 

Et plus généralement comment espérer de ceux qui abrutissent les gens ...l'éducation du regard, et de l’intelligence des gens...de leurs fonctions de discernement ... n'est-ce pas là, la mission principale de l'Eglise en cette civilisation de l'image ?
 

Quel est la position de l'Eglise quant à une herméneutique au regard des philosophes contemporains ...Exemple .. René Girard ? Michel Henri ?


Remercions toutefois le cardinal ...pour nous faire éprouver un début de pratique du chemin de Croix .... assis devant un écran électronique .....

Mais sommes nous dans le vrai ?
 

En toute sympathie ....


Paule et Robert Sablong

NB .... je serais extrêmement heureux de pouvoir discuter et participer aux actions de l'Eglise dans l'esprit de l'éducation du regard et de l’intelligence des gens ... ces fonctions du discernement ...

à votre disposition.

Robert
 

....sans réponse ......

 

Lettre au curé de Ste Pauline

le 7 février 2004

Très cher père,

le message publié par ZENIT.org  le 28 février, à propos du film de Mel Gibson m'a fait réagir. Ci-joint une copie du texte transmis à la rédaction de ZENIT.org .

Si ma démarche vous paraît mériter attention, je serais extrêmement heureux de m'en entretenir avec vous.

filialement

Robert

....sans réponse ......

 
 

Message à libertepolitique.com 

 

Félicitations pour votre action et la ligne directrice de votre Fondation ...... une bouffée d'air frais ... une Espérance  ....

 

 Cette révolution copernicienne que vous annoncez .. à savoir ..." ...transformer librement la société "par le bas", sans artifices politiciens." est essentielle.... et fondamentalement chrétienne.

 

Comment "le bas" peut-il  "s'ouvrir"  et relayer votre action ? ... pas facile ... et pourtant l' attente est grande .

 

J'essaye .... mais je serais extrémement heureux ...si je pouvais confronter mon expérience avec quelqu'un qui connaît ces mêmes préoccupations.

 

Est-ce possible ?

 

avec toute ma gratitude

 

Bien cordialement

 

Robert Sablong

 
....message resté sans réponse ......

 

 
 

Relation entre la paroisse et les mouvements ecclésiaux (I)

Entretien avec le Professeur Arturo Cattaneo


CITE DU VATICAN, Mardi 21 décembre 2004 (ZENIT.org) - A l’occasion de sa XXIème Assemblée plénière (24-28 novembre), le Conseil pontifical pour les Laïcs a réfléchi sur la manière de « redécouvrir le vrai visage de la paroisse ».


Le thème délicat de la relation entre la paroisse et les mouvements ecclésiaux a été traité par Dom Arturo Cattaneo, Professeur de Droit canonique à Venise, et d’Ecclésiologie à Rome et à Lugano.
Nous publions ci-dessous la première partie de l’interview qu'il a accordée à Zenit.
 

Zenit : Les mouvements ecclésiaux sont en perpétuel développement. Doit-on s’attendre à ce qu’ils se substituent aux paroisses ?
D. A. Cattaneo : Je dirais franchement non, parce que la paroisse aura toujours un rôle fondamental et irremplaçable. Elle constitue en effet, comme l’a écrit Jean-Paul II , « le dernier degré de la localisation de l’Eglise ; c’est en un certain sens, l’Eglise elle-même qui vit au milieu de ses fils et de ses filles ». (Exhortation apostolique Christifideles laici n. 26). La paroisse doit donc être considérée comme la « maison commune des fidèles », le « premier lieu de l’incarnation de l’Evangile » et ne peut être remplacée par aucun mouvement.
 

Zenit : Pourquoi le Saint-Père considère-t-il donc si positif et prometteur le développement des mouvements ?

D. A. Cattaneo : Il est évident que la paroisse n’est pas le seul moyen par lequel l’Eglise répond aux exigences de l’évangélisation. La paroisse ne peut en outre englober en elle toutes les formes possibles de vie chrétienne, qu’elles soient individuelle ou de groupe, comme s’il s’agissait d’un diocèse en miniature.
 

Zenit : Quelles contributions apportent les mouvements aux paroisses ?

D. A. Cattaneo : Jean-Paul II a souvent manifesté sa confiance dans la capacité des mouvements de raviver l’action apostolique de l’Eglise et, de manière particulière, celle des paroisses. En effet, l’on trouve quelquefois des paroisses présentant des symptômes de sclérose qui ne sont plus que des « stations de service pastorales ».
Dans cette situation, le rôle des mouvements demeure particulièrement important et providentiel dans le défi aux phénomènes de déchristianisation et dans la réponse aux questions relatives à la religion, qui en Occident sont toujours plus pressantes.
 

Zenit : Pouvez-vous préciser en quoi consiste, concrètement, leur contribution ?

D. A. Cattaneo : Chaque mouvement à un charisme propre et ceux qui y participent sont appelés et aidés à le vivre dans la vie familiale, sociale, professionnelle, politique, culturelle, sportive, etc.… La contribution principale des mouvements à la paroisse est justement cette présence capillaire de vie chrétienne.
Comme l’a récemment observé le Prof. Giorgio Feliciani : « La première et la contribution la plus importante que peuvent apporter les mouvements à une communauté paroissiale est la présence dans son domaine territorial de ce que le pape Jean-Paul II a défini ‘une personnalité chrétienne mature, consciente de sa propre identité baptismale, de sa propre vocation et mission dans l’Eglise et dans le monde’. Et donc capables d’offrir à ceux qu’ils rencontrent un témoignage significatif de vie chrétienne ».
 

Zenit : On parle parfois du danger que les mouvements constituent une « Eglise parallèle ». Qu’en pensez-vous ?

D. A. Cattaneo : Avant tout je dirais que ce slogan peut être une simplification injuste, qui tend à mettre les mouvements sous une mauvaise lumière et n’aide certainement pas à faire que ces mouvements soient bien accueillis dans la vie des paroisses, contribuant à les revitaliser. Les autorités ecclésiastiques qui approuvent les statuts des mouvements et veillent sur leurs œuvres sont là pour éviter que les mouvements tendent à se développer dans le sens d’une « Eglise parallèle ».
Œuvrer à ce que ne se forment pas des « Eglise parallèles », dépend, en outre également, de la capacité des paroisses d’être accueillantes et de promouvoir, comme l’a demandé le pape dans la lettre ‘Novo millennio ineunte’, cette « école de communion » qui fera obstacle à la « mentalité de clocher ».
 

Zenit : Que signifie concrètement « école de communion » ?

D. A. Cattaneo : Le pape a expliqué que cela demande avant tout d’avoir « le regard du cœur porté sur le mystère de la Trinité qui habite en nous ». A partir de cette réalité profonde et personnelle naîtront des dispositions et des attitudes qui favoriseront le développement de la communion ecclésiale. Dans une société comme la nôtre, tellement imprégnée d’individualisme et dans laquelle beaucoup souffrent de solitude, tout cela me semble d’une grande actualité et importance.
 

Zenit : Que peut faire le curé pour promouvoir cette communion ?

D. A. Cattaneo : L’Instruction de la Congrégation pour le Clergé sur « Le prêtre pasteur et chef de la Communauté paroissiale » (2003) rappelle que « le curé de manière spécifique doit être l’artisan patient de la communion de sa propre paroisse avec l’Eglise particulière et avec l’Eglise universelle.

Il devrait être également un véritable modèle d’adhésion au Magistère éternel de l’Eglise et à sa grande discipline » (n. 16). On exhorte précisément souvent les mouvements à respecter et à promouvoir l’unité de l’Eglise. On ne peut toutefois oublier que ceci est valable également pour les paroisses et qu’on observe parfois des manquements à cette unité, aussi de la part des paroisses.
 

Zenit : Et si un curé appartient à un mouvement ?

D. A. Cattaneo : Cela pourra certainement constituer pour le curé lui-même une source de soutien et d’enrichissement spirituel, qui se manifestera par un dynamisme pastoral croissant, au bénéfice de toute la paroisse. Le curé devra toutefois veiller à ce que le mouvement auquel il appartient ne monopolise pas les activités de la paroisse ; il veillera également à ce que personne ne fasse l’objet de discrimination.
 

Fin de la première partie.

 

Zenit : Aujourd’hui on parle souvent d’un renouveau missionnaire de la paroisse. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ?

 D. A. Cattaneo : C’est justement à cet aspect que s’est référé le Saint-Père lors de l’Audience accordée aux participants à la plénière du Conseil pour les Laïcs quand il a rappelé que la paroisse « a besoin de se renouveler en permanence pour devenir une 'communauté de communautés', capable d’une action missionnaire véritablement incisive ». Dans cette perspective on apprécie l’enrichissement que reçoit la paroisse de la vitalité apostolique des mouvements. Mgr Renato Corti, Vice-président de la CEI, a récemment observé « que l’accent mis sur le devoir, grand et urgent, de l’évangélisation pourra nous rendre tous plus sensibles à l’unité de la mission et nous donner le courage d’accomplir les pas de conversion nécessaires ».

 

Zenit : En défense des mouvements on rappelle parfois le respect pour la liberté des fidèles. Ne pensez-vous pas que cela puisse miner l’unité nécessaire de l’Eglise, et même celle de la paroisse ?

D. A. Cattaneo : Il est évident que la liberté des fidèles trouve sa limite intrinsèque dans l’obligation d’observer la communion avec l’Eglise et donc son unité. Mais à y voir de plus près, liberté et unité ne sont pas opposées, comme si l’on affirmait que la première nie la seconde. Il s’agit plutôt de deux exigences simultanées et harmonieuses de la communion ecclésiale. L’unité de la paroisse implique le respect de la liberté de chacun ; l’absence de liberté nuirait en revanche à l’unité; plus encore, elle serait une cause de désagrégation.

 

Zenit : Quelles sont les principales exigences dont doivent tenir compte les mouvements en vue d’un rapport fructueux avec la paroisse ?

D. A. Cattaneo : Tout ce que j’ai dit à propos de la paroisse, afin que celle-ci soit « une école de communion » et soit perméable à « l’aspect missionnaire », vaut également pour les mouvements. Ceux-ci ont toutefois des caractéristiques, en partie diverses, de la paroisse. L'une d’elle est de transcender le milieu paroissial. L’intégration des mouvements au niveau diocésain et donc l’unité avec l’évêque diocésain, demeure un point essentiel. Divers textes du magistère ont en outre indiqué quelques « critères d’ecclésialité » pour les mouvements. Dans mon intervention j’ai donc préféré analyser de quelle manière la paroisse peut rendre fructueuse une telle relation.

Zenit : Pouvez-vous nous parler aussi des principaux « critères d’ecclésialité» pour les mouvements ?

D. A. Cattaneo : Je rappellerai avant tout la capacité de faire en sorte que le charisme s’insère dans la réalité de l’Eglise locale. Le fort sentiment d’appartenance exprimé au sein du mouvement pourrait en effet obscurcir le sens d’appartenance à la propre Eglise locale, tout comme la propre responsabilité à son égard. En restant fidèles à leur propre charisme, les membres des mouvements devront chercher à l’insérer de manière créative dans la vie de leur propre Eglise locale. Cela ne signifie pas nécessairement que ceux-ci doivent être présents, - les représentants du mouvement - dans les organismes diocésains ou paroissiaux ; le premier domaine d’action ecclésiale des fidèles laïcs est en effet celui de la vie familiale, sociale, professionnelle, politique, culturelle, sportive, etc.… Une autre exigence que doivent garder à l’esprit les mouvements est l’estime pour les autres réalités ecclésiales. La conscience de la variété et de la complémentarité des divers charismes et vocations dans l’Eglise, conduira les membres de chaque mouvement à comprendre que celui-ci, pour autant qu’il soit merveilleux, constitue seulement un des éléments qui composent cet ensemble symphonique que l’on appelle la « catholicité ». Cela a comme conséquence que les membres des mouvements sauront apprécier aussi les autres expériences et styles de vie chrétienne. Parlant du fait que chaque mouvement est porteur de vie à l’Eglise, Don Luigi Guissani a affirmé : « Le premier signe est que, qui le vit, est rempli d’estime, d’attention à l’égard des autres mouvements, prêt à les valoriser et à collaborer avec eux ». Il faut également rappeler l’esprit de service qui conduira les membres des mouvements à soutenir volontiers les initiatives de l’évêque et du curé, selon les caractéristiques de leur propre charisme. Les membres d’un mouvement éviterons ainsi la soif de protagonisme peu ecclésiale, qui peut se révéler contre-productif, et de faire obstacle à une insertion harmonieuse dans la communion de l’Eglise locale et paroissiale.

ZF04122204

«Recentrer l’enseignement catholique sur le Christ» : le choc de la charte d’Avignon
Thierry Boutet

Un pavé dans la mare. Après trois ans de travail, l’archevêque d’Avignon vient d’annoncer la publication d’une charte de l’enseignement catholique pour son diocèse qui rompt avec trente ans de compromis regrettables. En voulant «replacer le Christ au centre de l’école catholique», Mgr Jean-Pierre Cattenoz opère un virage qui fera date, quand bien même l’archevêque mesure les difficultés, et l’immense effort à entreprendre de la part de toute l’Église de France : vis-à-vis d’elle-même, du corps enseignant et de l’Éducation nationale.

Incontestablement, le brûlot de l’archevêque, mûrement pensé, rejoint l’immense préoccupation des parents chrétiens, et ne peut laisser indifférentes les familles qui confient leurs enfants à l’école catholique.

Rédigé dans une langue claire qui ne cède pas une virgule à la langue de buis, ce texte est porté par un souffle inhabituel. L’archevêque a un projet pour l’enseignement catholique, il a aussi du style.

Le ton change, la méthode aussi. Depuis le Concile aucun évêque n’avait osé agir avec une telle liberté de parole et d’esprit sur un sujet aussi majeur. Dans moins d’un mois, du 4 au 11 novembre 2006, l’assemblée des évêques planchera à Lourdes sur «la mission de l’enseignement catholique dans l’Église et dans la société». Un groupe de travail présidé par Mgr Aumonier, évêque de Versailles, présentera ses conclusions. Le travail de Mgr Cattenoz ne sera pas sans incidence. Il sera intéressant de comparer les textes, si l’assemblée parvient à un accord : les évêques n’aiment pas apparaître désunis.

L’initiative n’a suscité pour le moment aucune réaction officielle de la part des instances nationales de l’enseignement catholique, dont les représentants se réfugient dans un silence prudent. Mais l’émoi est perceptible, tant la réorientation invoquée par Mgr Cattenoz bouscule les habitudes.

En attendant, la charte fait aujourd’hui l’objet d’une circulation limitée. Fruit de trois longues années de travail et de concertation, la charte vient d’être adressée pour avis à tous les chefs d’établissement du diocèse. À l’issue de cette consultation, la rédaction définitive de la charte, ad experimentum pour trois ans, sera rendue publique.

Afin de ne pas gêner le travail en cours, nous ne citerons aucun passage de la charte. Mais il est permis d’en présenter largement le contenu. À l’archevêché d’Avignon on précise que l’écho médiatique donné à l’annonce de la charte n’est pas négatif. Mais on espère que les querelles idéologiques ou de chapelle ne l’emporteront pas sur l’unité nécessaire à l’ampleur du défi à relever. Notre vœu le plus cher est de nous y associer.

Un bilan et un projet

D’entrée, Mgr Cattenoz situe la charte diocésaine en aval du statut de l’enseignement catholique promulguée par la Conférence des évêques de France, et en amont des projets pastoraux élaboré par les établissements en lien avec leurs projets éducatifs. La première partie de son texte dresse un bilan ; la seconde présente son projet.

Pour commencer, l’archevêque évoque le contexte culturel dans lequel s’insère l’enseignement catholique : sentiment d’impuissance sur les événements, consumérisme, «cathophobie», sécularisation, relativisme, montée de l’islam... Dans ce contexte, Mgr Cattenoz remarque que le caractère propre de l’enseignement catholique est ambigu, mal défini. Dans les établissements catholiques la proposition de la foi est insuffisante, voire absente. En revanche, on y trouve souvent une logique de compétition propre à l’entreprise.

Dans ces conditions, le caractère propre se réduit au plus petit dénominateur commun, à un consensus sur des valeurs évangéliques fluctuantes, un humanisme chrétien au contour flou. Les valeurs qui sont au fondement de la plupart des projets pédagogiques sont la tolérance, la solidarité, l’ouverture aux autres ou à l’universel. Elles relèvent toutes d’un humanitarisme bon teint davantage inspirées de la philosophie des Lumières que de la rencontre avec le Christ. En phase avec cette Modernité, la proposition de foi est donc le plus souvent indigente, peu religieuse, syncrétique. Elle véhicule même selon Mgr Cattenoz de véritables hérésies.

Cette édulcoration du caractère propre des écoles catholiques porte en germe leur disparition ou leur intégration totale dans le service public. Le prélat appelle donc à repenser le caractère propre des établissements catholiques et à refonder leur enseignement sur de nouvelles bases.

Un projet résolument missionnaire

Mgr Cattenoz prend soin de préciser qu’il ne s’agit pas pour lui de revenir en arrière, ou de justifier un repli identitaire. Interrogé par l’hebdomadaire Famille chrétienne (n. 1648) sur les vieux démons de la guerre scolaire, il répond sans détours : «Ne craignez-vous pas de faire un bond de cent ans en arrière ?», il répond : «…ou peut-être de cent ans en avant ! En tout cas, je ne suis pas prêt à renoncer à ma foi en Jésus Christ. À force de faire un catholicisme mou, on n’aura bientôt plus de catholicisme du tout ! J’ai passé quinze ans de ma vie en Afrique à annoncer Jésus-Christ. Je ne vois pas pourquoi maintenant que je suis à Avignon, je ferais autrement.» Le projet de Mgr Cattenoz est en effet clairement missionnaire.

Pour lui la question n’est pas de mettre l’enfant au centre de l’école, comme on peut l’entendre dire souvent, mais d'y mettre Jésus-Christ. Car l’enfant ne trouve sa véritable dimension qu’en étant mis en relation avec le Christ. Dans cet esprit, l’enseignement catholique est à la fois une institution de formation générale et une structure d’apprentissage de la vie dans le Christ.

Pour l’évêque, cet apprentissage comporte deux volets : l’expérience de cette vie et une catéchèse systématique selon le plan dessiné par le catéchisme de l’Église catholique.

Confessionnel ou confessant ?

Et c’est ici que la charte, qui développe ce point largement, donne la mesure de la distance prise avec les orientations du secrétariat général de l’enseignement catholique : la conception de l’école catholique comme une institution “non confessionnelle” mais simplement “confessante”, n’a plus aucun sens dans l’optique missionnaire qui est celle de la charte de Mgr Cattenoz.

L’ouverture à tous, le respect du cheminement spirituel de chacun, ne peut empêcher l’école catholique d’être une cellule authentique d’Église, en lien étroit avec la paroisse du lieu ou elle se trouve. «La priorité, dit-il au journaliste de "Famille chrétienne", c’est de remettre des heures de transmission de la foi dans touts les classe chaque semaine, et pas entre midi et deux...Tous les élèves, je dis bien tous les élèves doivent pouvoir participer à une découverte de la foi en Jésus Christ. Cela doit faire partie du cursus normal de l’école. Les écoles qui me disent quelles ne peuvent pas cette année, parce que ce n’est pas prévu, j’accepte. Mais il faudra qu’elle le fasse, sans cela je leur enlèverai l’agrément d’école catholique. »

Un objectif réaliste ?

L’objectif emporte l’adhésion, mais soulève de légitimes questions. Ce programme n’est-il pas totalement utopique ? Les directeurs d’établissement qui souhaiterait le plus ardemment le mettre ne œuvre sont-ils en mesure de le faire ? Mgr Cattenoz n’écarte aucune objection, il est conscient des difficultés pratiques.

Principal problème, le recrutement. Il n’est pas rare que dans des établissements catholiques, mêmes hauts-de-gamme, il n’y ait pas 10 % des enseignants qui soient des pratiquants ou même simplement croyants. Quant aux parents, ils ne sont pas plus de 15 % à choisir l’école catholique pour des motifs religieux.

La charte avance donc des solutions en terme de formation pour que l’ensemble des enseignants soit partie prenante du projet éducatif et que la communauté éducative devienne véritablement une cellule d’Église.

Pour y parvenir, les structures elles-mêmes doivent être repensées. Il faudra faire face à des problèmes difficiles de formation des équipes pédagogiques et des maîtres, sans oublier les parents qu’il faut impliquer d’avantage dans cette démarche.

L’archevêque sera-t-il suivi ? «Il est vrai,déclare t-il encore dans “Famille chrétienne”, que le recrutement devient de plus en plus difficile. Il va falloir se battre. Et pour moi c’est là que qu’il faudrait que la Conférence épiscopale soit prête à se battre. Il faut travailler dans nos relations avec le gouvernement, à pouvoir garder une certaine liberté, à ne pas être étouffé par une embauche que l’on ne maîtrise plus du tout. Bref, réfléchir pour que l’enseignement catholique garde vraiment un caractère propre.»

Faire sauter les blocages

Mais la Conférence épiscopale est-elle en mesure de peser aujourd’hui sur le secrétariat général de l’enseignement catholique pour changer d’orientation ? Celui-ci fonctionne comme une administration quasi autonome. Les évêques en ont largement délégué la maîtrise concrète à des laïcs ou à quelques clercs qui ont le plus souvent une tout autre approche de la mission de l’école catholique. Les relations contractuelles entre l’enseignement catholique et le service public auquel il est associé sont très complexes et techniques. Elles sont suivies et gérées par des professionnels parmi lesquels ne figure aucun évêque maîtrisant parfaitement le dossier.

Pour réformer le système sans le dynamiter, il est nécessaire que les évêques s’investissent eux-mêmes dans l’administration de l’enseignement catholique au lieu de le déléguer à des laïcs aussi techniquement compétents soient-ils, mais trop souvent porteurs d’un projet différent du leur. Cela suppose que la Conférences des évêques de France évolue dans son fonctionnement et se donne de nouvelles priorités.

Or la culture du consensus et du compromis a contribué à édulcorer le fameux “caractère propre” de l’enseignement catholique. La conférence épiscopale de France donne l’impression d’avoir perdu la main. L’heure vient peut-être où sous la charitable pression de nouveaux évêques comme Mgr Cattenoz, certains blocages qui entravent le dynamisme missionnaire de l’Eglise de France peuvent sauter.

Depuis son élection, Benoît XVI appelle les catholiques à sortir du compromis avec la pensée dominante et de la soumission aux contraintes exercées par les autorités temporelles. Parmi les priorités «non négociables» se trouve la liberté d’éducation des parents. En proposant à l’enseignement catholique d’échapper à la facilité, Mgr Cattenoz met en œuvre ce que Benoît XVI nous invite au redressement. À sa manière la charte de l’archevêque d’Avignon est un fruit de l’encyclique programme Deus et Caritas et du discours de Ratisbonne.

 

 
 

 

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