Voici, je rends toutes choses nouvelles ....

Dossier :  ...visions en coques     de HOMENs

Présentation :...  stockage de textes et de références ... en vue de l'écriture du livre de l'homme-trinitaire ...ou de l'homme-relation .... l'homme sans NOUS ... commencé le 5.10.05

Extraits :   La place de Marie dans le chef d'oeuvre de Mel Gibson. .... Car les premières choses sont passées… Voici, je rends toutes choses nouvelles (Ap 21, 4-5).

Rêver d'un monde ...« Il faut mener la guerre la plus dure qui est la guerre contre soi-même ...Il faut arriver à se désarmer.

 Rameaux. ..Nous saluons Celui qui est venu et qui toutefois demeure toujours Celui qui doit venir.

La résurrection expliquée par Benoît XVI grâce à la théorie de l’évolution

« Reste avec nous » Nous pensons au fond : Reste avec nous, parce que les ténèbres entourent notre âme, et toi seul es la lumière, toi seul peux calmer cette soif qui nous consume… Et Jésus reste avec nous.

 

en z relations .... l'homme relation par opposition à l'homme substance ...

Dieu est amour ....«Deus caritas» est  à la fois une réflexion théologico-philosophique sur l'amour et un enseignement concret sur la charité chrétienne face au sécularisme, au libéralisme et à l'étatisme. ...Benoit XVI 

 

le christianisme n'est pas un système qui s'imposerait de l'extérieur, mais qu'il est d'abord un appel non seulement à vivre autrement, mais à comprendre autrement le monde et soi-même.

 

L’évangile de Marthe et Marie .......Pour chacune le Seigneur donne une meilleure part. A nous de savoir la discerner afin de la recevoir du Christ et de la choisir de tout notre cœur .. http://www.spimaman.org/article.php3?id_article=41 

     

 

 

Source:  http://forum.pelerin.info/view.php?site=pelerin&bn=pelerin_lourdes&key=1101975356

Date :  5.10.05      

 

La place de Marie dans le chef d'oeuvre de Mel Gibson.

Posté par RV le 2004-02-12 09:15

Bonjour,

Dans le cadre de la sortie en DVD du chef-d'oeuvre de Mel Gibson, je voudrais dire que, quoiqu'en pensent certains, la douceur est très présente dans ce long-métrage.

Ce film, en effet, est profondément marial.

La Vierge en est à la fois le "cadre" et la "couleur".

Elle est là au début et à la fin de l'histoire (tels deux bras qui "soutiennent" son Fils de bout en bout) et sa présence maternelle vient aussi "tamiser" chaque scène douloureuse (un peu comme un doux parfum d'humanité et de compassion au coeur même de la violence).

Mais, si vous le voulez bien, essayons de voir cela un peu plus en détail...

A-MARIE EST LE "CADRE" DE "LA PASSION DU CHRIST".

1-Comme vous l'avez noté, le film s'ouvre sur l'image d'une pleine lune accrochée dans un ciel menaçant et doucement bleuté.

Dans la tradition catholique, il faut savoir que la lune a toujours représenté l'Eglise (l'astre du soir qui nous éclaire pendant la nuit).

Or, l'Eglise ayant Marie pour Mère, il est clair que cette première image est une allusion à la Vierge.

La couleur bleutée peut d'ailleurs nous rappeler la ceinture de sa robe (à Lourdes, par exemple) ou bien le couleur de ses yeux (les mystiques affirment que Marie a les yeux bleus !).

Puis, au fur et à mesure que la caméra pénètre dans le jardin de Géthsémani où Jésus souffre intérieurement (Abba ! Lève-toi, défends-moi ! Sauve-moi des pièges qu'ils m'ont tendus !), l'allusion à Marie devient encore plus concrète.

Cela se sent surtout lorsque Jésus se ressaisi et que, d'un coup, il écrase la tête d'un serpent envoyé par satan.

Là, l'allusion à sa Mère (qui est la "Nouvelle Eve") est flagrante !

Le film est commencé depuis à peine 10 minutes, et la figure de Marie crève déjà l'écran !

2-Comme vous vous en souvenez sûrement, la dernière scène du film donne elle aussi une place centrale à la Vierge.

Jésus est lentement descendu de croix. A la droite de sa Mère se trouvent l'apôtre Jean et Marie Madeleine. A sa gauche, il y a un centurion romain.

Marie, à genoux, prend délicatement le corps inerte de son Fils dans ses bras et embrasse tendrement son visage ensanglanté. Elle souffre en silence.

Peu à peu, ses yeux se détournent de son Fils pour se fixer sur nous, les spectateurs, tandis que la caméra, elle, s'éloigne progressivement de ce "tableau" qui rivalise avec les plus célèbres "piétas".

A ce moment, il y a quelque chose de très profond qui se passe.

C'est un peu comme si la Vierge nous parlait, à nous personellement : "Et vous, de quel côté êtes-vous ?" semble-t-elle nous demander. "Du côté de ceux qui haissent mon Fils, ou bien du côté de ceux qui l'aiment ? Donnez-moi votre réponse. Je l'attends."

C'est absolument bouleversant !

B-MARIE EST LA "COULEUR" DE "LA PASSION DU CHRIST".

Comme je l'ai dit, la Vierge est aussi la "couleur" du film de Mel Gibson, et ceci parce qu'elle vient "tamiser" en permanence la violence des hommes en s'unissant spirituellement au sacrifice de son Fils.

Voici quelques exemples.

1-Jésus chez les grands prêtres.

La nuit où Jésus est livré, Marie "sent" intuitivement que quelque chose est en train de se passer à Géthsémani.

Bien qu'Elle ne soit pas sur place, Elle se réveille en sursaut et se demande : "Pourquoi cette nuit est-elle différente de toutes les autres nuits ?"

Rien qu'entendant ces mots, on se dit que Jésus n'est pas tout à fait seul, dans son épreuve. Quelqu'un est là qui se tient à ses côtés.

Plus tard, arrivée aux portes du temple, Marie regarde son Fils, de loin, et, comme Lui, elle redit à Dieu un nouveau "oui" : "L'heure est venue, Seigneur. Amen".

Ainsi, on comprend qu'Elle l'accompagne vraiment dans sa Passion.

On peut noter aussi une autre scène bouleversante.

Après que les grands prêtres aient tourné le Christ en dérision, Marie marche seule dans les allées du temple.

Soudain, à un endroit précis, Elle s'arrête et pose lentement son oreille contre le sol.

Plus bas, bien plus bas (exactement en dessous du lieu où Elle se trouve), Jésus est enchaîné dans une cellule.

Il lève les yeux et "sent" que sa Mère est là, plus haut.

Très sincèrement, pouvait-on mieux exprimer la communion intime qui unit le Christ et sa Mère ?

2-Jésus chez Pilate.

On peut noter également qu'avec Jean et Marie Madeleine, Marie est présente dans la cour de Pilate.

Pâle, elle suit tout le déroulement du procès et s'unit intérieurement aux souffrances de son Fils.

Ensuite, lors de la flagellation, après que Jésus ait reçu une première série de coups, il y a un moment très important où Il lance un regard souffrant à sa Mère qui pleure.

Le regard de Jim Caviezel est alors inoubliable. Nul doute que cette scène deviendra très vite une scène d'anthologie !

Là, la Vierge parle tout bas, comme si elle priait au fond d'Elle-même : "Mon Fils... quand, où, comment... décideras-tu d'être délivré de cela ?.

On sent alors très nettement qu'Elle est vraiment la "Mère douloureuse" du Stabat Mater.

Une musique très douce accompagne les images et nous enveloppe de douceur... jusqu'au moment où Marie vient essuyer le sang de son Fils, sur le sol, avec Marie Madeleine.

3-Jésus pendant le chemin de croix.

Bien sûr, la Vierge est également présente tout au long du chemin de croix : elle marche aux côtés de son Fils tandis que satan, lui, marche le long du côté opposé en manipulant les foules.

Le sommet du film se situe au moment précis où Jésus tombe lourdement sur le sol tandis que la croix, lui échappant, lui enfonce la couronne d'épines encore plus profondément sur la tête.

En le voyant, Marie se souvient d'une chute qu'avait faite son Fils dans son enfance.

Et là, comme jadis, Elle se précipite encore vers Lui et Lui redit les mêmes paroles que lorsqu'il était enfant : "Yeshoua ! Je suis là !"

Jésus lui répond alors ces mots auxquels aucun être humain ne peut rester insensible : "Vois, Mère, je rends toute chose nouvelle".

Cette scène sublime marque de manière tout à fait indiscutable le sommet de l'oeuvre.

Enfin, Marie nous apparaît également comme le modèle du parfait disciple.

Tandis que son Fils est crucifié, elle embrasse ses pieds en sang en lui disant : "Chair de ma chair, coeur de mon coeur, mon Fils, laisse-moi mourir avec Toi".

C'est là aussi un moment intense.

C-CONCLUSION.

Pour conclure, je dirais simplement que c'est une erreur (une très grosse erreur, même) de s'acharner à voir dans le film de Mel Gibson uniquement un film violent.

Encore une fois, ce long métrage est aussi une grande oeuvre mariale.

A mon sens, c'est la plus belle qui ait jamais été portée à l'écran.

La Vierge, comme j'ai essayé de le montrer dans ce petit article, en est à la fois le "cadre" et la "couleur".

On pourrait dire aussi, pour parler différemment, que Marie est "l'écrin" et la "perle rare" de "La Passion du Christ".

Non pas que le rôle de Jésus soit secondaire ! Pas du tout ! Loin de moi l'idée de verser dans une mariolatrie excessive et déplacée !

Simplement, Marie est la perle rare dans le sens où elle apparaît bien comme celle qui n'a jamais trahi, jamais renié, jamais abandonné, jamais désespéré... en un mot : celle qui n'a jamais cessé d'aimer. Même dans les pires moments.

Et si son amour et sa douceur sont exprimés d'une manière aussi magistrale, il faut souligner que c'est aussi en grande partie grâce à la voix tout à fait extraordinaire de l'actrice Maia Morgenstern.

Félicitations, Mel Gibson ! Vraiment : félicitations !!

Vous avez signé là UN IMMENSE CHEF D'OEUVRE !!!

http://www.larchecanada.org/default.htm

 

"Pouvons-nous raisonnablement rêver d’un monde 

où tous, quels que soient leur race, leur religion, leur culture, leurs capacités ou handicaps…
puissent avoir une place et révéler leurs dons?"

- Jean Vanier, Fondateur de L'Arche -

......

Je vois combien il est indispensable pour les assistants – et pour nous tous - de prendre du temps hors de la vie quotidienne pour découvrir le sens de ce que nous vivons, pour renouveler notre vision et trouver la paix et la sagesse pour continuer la route. Notre danger, c’est la fatigue, le stress, le « trop de choses à faire ». Nous avons besoin de nous replonger dans l’Evangile pour découvrir – redécouvrir - que nous sommes aimés de Dieu et envoyés par Dieu pour bâtir la communauté. Nous avons besoin du repos et du silence, silence extérieur et intérieur, pour écouter ce que Dieu désire aujourd’hui de nous, pour ne pas subir la vie mais choisir la vie qui nous est donnée. 

 

Nous avons besoin de ce silence pour pouvoir accepter des changements en nous et autour de nous chaque jour. Toute notre vie est faite de changements…parfois de changements majeurs : choix de vie, maladie, deuil ; parfois  de petits changements intérieurs où on grandit dans l’écoute et l’amour des autres. Chacune de nos vies est un mystère de croissance, de changement et de transformation. De notre naissance jusqu’à notre mort, nous sommes en continuel mouvement de croissance et de décroissance, de joies et de deuils, de choses planifiées et d’événements inattendus. Chaque jour, nous sommes appelés à nous adapter à du nouveau, à des crises ou des manques ou des dons nouveaux.

 

Ce qui ne change pas, c’est l’importance de la Parole de Dieu, la parole de sagesse, de vérité et de justice et du don de l’Esprit Saint et du besoin des autres pour continuer à grandir et rester fidèles dans l’amour les uns pour les autres et pour être un signe dans notre monde.

 

Pendant cette Semaine Sainte, je donne la parole chaque jour  dans une petite retraite à la Ferme de Trosly. Nous suivons Jésus sur son chemin de descente dans la faiblesse et la pauvreté. Jésus a été rejeté car il appelait au changement ;  il appelait les gens à changer leur cœur, à changer leur façon de vivre et d’accueillir les autres – surtout les personnes différentes.  Nous ne pouvons pas rester statiques. Ces changements, ces deuils ou l’accueil de nouvelles responsabilités, sont parfois difficiles car il y a de telles puissances en chacun de nous qui nous empêchent d’avancer. Elles nous incitent à rester fortifiés derrière des murs, des barrières, de notre groupe, de notre famille, de notre communauté…pour nous retrouver en sécurité dans le déjà fait, le déjà connu.  La passion de Jésus est une passion d’amour, une passion douce,  une passion patiente. Jésus a une grande soif de vivre chaque jour davantage à l’intérieur de nous pour que nous vivions l’évangile et soyons au service les uns des autres. Et le plus grand désir de Jésus c’est la paix, l’unité. Son dernier geste sur la croix ce fut d’unir Marie et Jean dans une relation aimante et transformante.

 

La paix de Jésus, c’est sa présence qui nous unifie :« Je serai toujours avec toi…n’aies pas peur »   Nous vivons un temps de très grande insécurité. Tout est fragile au plan du monde, de nos pays, de nos communautés..  Nous pouvons planifier un peu, mais nous ne pouvons pas contrôler l’avenir. Comment vivre cette insécurité dans la confiance ?  Comment accueillir des éléments conflictuels - car il y a toujours et partout  des éléments conflictuels.  La paix est quelque chose que nous sommes appelés à construire chaque jour dans nos communautés. Mais travailler pour la paix implique que nous abandonnions les armes. Comme l’a dit le Patriarche de Constantinople, Athénagoras, mort il y a quelques années :

 

 « Il faut mener la guerre la plus dure qui est la guerre contre soi-même

Il faut arriver à se désarmer.

J’ai mené cette guerre pendant des années,

Elle a été terrible. Mais maintenant je suis désarmé.

Je n’ai plus peur de rien, car l’Amour chasse la peur.

Je suis désarmé de la volonté d’avoir raison,

de me justifier en disqualifiant les autres.  

Je ne suis plus sur mes gardes, jalousement crispé sur mes richesses. J’accueille et je partage.  

Je ne tiens pas particulièrement à mes idées, à mes projets.

Quand on se désarme, on se dépossède,

si l’on ouvre au Dieu-Homme qui fait toutes choses nouvelles,

alors Lui, efface le mauvais passé

et nous rend un temps neuf où tout est possible ».

           

Je voudrais suivre son conseil et me laisser désarmer davantage.

 

Je demeure en communion avec chacun et chacune de vous et je rends grâces pour cette communion qui nous unit tous et qui nous permet ensemble de devenir des artisans de paix.

 

 

......

 

 

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/homilies/2006/documents/hf_ben-xvi_hom_20060409_palm-sunday_fr.html

 

MESSE DU DIMANCHE DES RAMEAUX ET
DE LA PASSION DU SEIGNEUR

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

Place Saint-Pierre
XXI Journée Mondiale de la Jeunesse
Dimanche 9 avril 2006

Pour comprendre ce qui a eu lieu au cours du Dimanche des Rameaux et savoir ce que cela signifie, non seulement à cette époque, mais aussi en tout temps, un détail se révèle important, qui devint également pour ses disciples la clé pour comprendre l'événement lorsque, après Pâques, ils reparcoururent avec un regard nouveau ces journées tumultueuses. Jésus entra dans la Ville Sainte à dos d'âne, c'est-à-dire l'animal des gens simples et ordinaires de la campagne, et en plus sur un âne qui ne lui appartenait pas, mais qu'II avait emprunté pour l'occasion. Il n'arrive pas sur un magnifique char royal, ni à cheval comme les grands de ce monde, mais sur un âne emprunté.

....

A travers ces paroles, le prophète fait trois affirmations sur le roi à venir.

En premier lieu, il dit qu'il sera le roi des pauvres, un pauvre parmi les pauvres et pour les pauvres. La pauvreté doit être comprise dans ce cas dans le sens des anawim d'Israël, ces âmes croyantes et humbles que nous rencontrons autour de Jésus - dans la perspective de la première Béatitude du Discours de la Montagne. Une personne peut être matériellement pauvre, mais avoir le coeur empli de soif de richesse matérielle et du pouvoir qui dérive de la richesse. C'est précisément le fait qu'une personne vit dans l'envie et dans l'avidité qui prouve qu'au plus profond de son coeur, elle appartient au monde des riches. Elle désire renverser la répartition des biens, mais pour arriver à être elle-même dans la situation des riches d'avant. La pauvreté dans le sens où Jésus l'entend - et dans le sens des prophètes - présuppose surtout la liberté intérieure de l'avidité de possession et de la soif de pouvoir. Il s'agit d'une réalité plus grande que la simple répartition différentes des biens, qui resterait toutefois dans le domaine matériel, rendant même les coeurs plus durs. Il s'agit avant tout de la purification du coeur, grâce à laquelle on reconnaît la possession comme responsabilité, comme devoir envers les autres, en se plaçant sous le regard de Dieu et en se laissant guider par le Christ qui, étant riche, est devenu pauvre pour nous (cf. 2 Co 8, 9). La liberté intérieure est le présupposé pour dépasser la corruption et l'avidité qui désormais dévastent le monde; cette liberté ne peut être trouvée que si Dieu devient notre richesse; elle ne peut être trouvée que dans la patience des sacrifices quotidiens, dans lesquels elle se développe comme une véritable liberté. Le Dimanche des Rameaux, c'est Lui, le roi qui nous indique la voie vers cet objectif - Jésus -, que nous acclamons; nous Lui demandons de nous prendre avec lui sur son chemin.

En second lieu, le prophète nous montre que ce roi sera un roi de paix:  il fera disparaître les chars de guerre et les chevaux de bataille, il rompra les arcs et annoncera la paix. Dans la figure de Jésus, cela se concrétise à travers le signe de la Croix. Celle-ci représente l'arc brisé et d'une certaine façon le nouveau, véritable arc-en-ciel de Dieu, qui unit le ciel et la terre et jette un pont sur les abîmes et entre les continents. La nouvelle arme que Jésus dépose entre nos mains est la Croix, signe de réconciliation, de pardon, signe de l'amour qui est plus fort que la mort. Chaque fois que nous faisons le signe de la Croix, nous devons nous rappeler de ne pas opposer à l'injustice une autre injustice, à la violence une autre violence; nous rappeler que nous pouvons vaincre le mal uniquement par le bien et jamais en répondant au mal par le mal.

La troisième affirmation du prophète est l'annonce anticipant l'universalité. Zacharie dit que le royaume du roi de la paix s'étend "de la mer à la mer... jusqu'aux extrémités de la terre". L'antique  promesse  de la terre, faite à Abraham et aux Pères, est ici remplacée par une nouvelle vision:  l'espace du roi messianique n'est plus un pays déterminé qui se séparerait ensuite des autres et qui prendrait donc également inévitablement position contre d'autres pays. Son pays est la terre, le monde entier. En franchissant chaque limite, dans la multiplicité des cultures, Il crée l'unité. En pénétrant du regard les nuées de l'histoire, qui séparaient le prophète de Jésus, nous voyons ici apparaître de loin dans la prophétie le réseau des communautés eucharistiques qui embrasse la terre, le monde entier - un  réseau  de  communautés  qui constituent le "Royaume de la paix" de Jésus s'étendant d'une mer à l'autre, jusqu'aux extrémités de la terre. Dans toutes les cultures et dans toutes les parties du monde, partout dans les cabanes misérables et dans les pauvres campagnes, ainsi que dans la splendeur des cathédrales, Il vient. Il est partout le même, l'Unique, et ainsi toutes les personnes rassemblées en prière, dans la communion avec Lui, sont également unies entre elles dans un unique corps. Le Christ domine en se faisant Lui-même notre pain et en se donnant à nous. C'est de cette façon qu'il construit son Royaume.

.....

La foule acclame Jésus:  "Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur" (Mc 11, 9; Ps 117 [118], 25sq). Ces paroles font partie du rite de la fête des tentes, au cours de laquelle les fidèles marchent autour de l'autel, tenant entre les mains des rameaux composés de branches de palmiers, de myrtes et de saules. Or, les gens élèvent ce cri avec les rameaux dans les mains devant Jésus, en qui ils voient Celui qui vient au nom du Seigneur:  cette expression "Celui qui vient au nom du Seigneur", était en effet devenue depuis longtemps la façon de désigner le Messie. En Jésus, ils reconnaissent Celui qui vient vraiment au nom du Seigneur et apporte la présence de Dieu parmi eux. Ce cri d'espérance d'Israël, cette acclamation faite à Jésus lors de son entrée à Jérusalem, est devenue à juste titre dans l'Eglise l'acclamation à Celui qui, dans l'Eucharistie, vient à notre rencontre de manière nouvelle. Nous saluons avec le cri "Hosanna" Celui qui, de chair et de sang, a apporté la gloire de Dieu sur la terre. Nous saluons Celui qui est venu et qui toutefois demeure toujours Celui qui doit venir. Nous saluons Celui qui, dans l'Eucharistie, vient toujours à nouveau à nous, au nom du Seigneur, réunissant ainsi dans la paix de Dieu les extrémités de la terre. Cette expérience de l'universalité fait partie de manière essentielle de l'Eucharistie. En raison de la venue du Seigneur, nous sortons de nos particularismes exclusifs et nous entrons dans la grande communauté de tous ceux qui célèbrent ce saint sacrement. Nous entrons dans son royaume de paix et nous saluons également en Lui, d'une certaine manière, tous nos frères et soeurs, vers lesquels Il vient, pour devenir véritablement un royaume de paix au milieu de ce monde déchiré.

Les trois caractéristiques annoncées par le prophète - pauvreté, paix, universalité - sont résumées dans le signe de la Croix.

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La résurrection expliquée par Benoît XVI grâce à la théorie de l’évolution

http://www.fairelejour.org/breve.php3?id_breve=1078   site athée

dimanche 16 avril 2006

AFP 15.04.06 | Le pape Benoît XVI, qui célébrait samedi soir au Vatican la veillée précédant la fête de Pâques, a eu recours à la théorie de l’évolution pour expliquer la croyance des chrétiens en la résurrection du Christ et celle des humains après la mort. "Si nous pouvons pour une fois utiliser le langage de la théorie de l’évolution", a-t-il déclaré dans son homélie, la résurrection du Christ est "la plus grande mutation, le saut absolument le plus décisif dans une dimension totalement nouvelle qui soit jamais advenue dans la longue histoire de la vie et de ses développements". "Il s’agit d’un saut qualitatif dans l’histoire de l’évolution et de la vie en général, vers une vie future nouvelle, vers un monde nouveau", a assuré Benoît XVI. Selon les explications du pape théologien, Jésus est ressuscité parce qu’il était "tellement uni à Dieu qu’il formait avec Lui une unique personne", et les chrétiens en recevant le baptême ont accès à cet évènement. Déjà, lors des journées mondiales de la jeunesse de Cologne (Allemagne), le 21 août dernier, Benoît XVI avait fait appel aux sciences en comparant la communion à une "fission nucléaire". Selon le dogme catholique, l’hostie mangée par les fidèles pendant la communion se transforme en "corps du Christ". "Pour reprendre une image qui nous est familière, il s’agit d’une fission nucléaire portée au plus intime de l’être, la victoire de l’amour sur la haine, la victoire de l’amour sur la mort", avait risqué Benoît XVI. "Seule l’explosion intime du bien qui vainc le mal peut alors engendrer la chaîne des transformations qui, peu à peu, changeront le monde", avait-il affirmé. Samedi soir, Benoît XVI a aussi comparé la résurrection à "une explosion de lumière, une explosion de l’amour". [...]

Commentaire FLJ : Dans l’impossibilité que sont les chrétiens de défendre leur théorie de la création face à la science, ils cherchent par tous les moyens (on le voit aux États-Unis avec l’idée de "dessein intelligent") à rendre floues et perméables les notions scientifiques. Ainsi, les adeptes pas trop exigeants (99,99% sans doute) se disent que finalement une théorie vaut bien l’autre. Cela relève de la supercherie, du mensonge organisé.

samedi 14 octobre 2006

  Férie  

 

Ga 3, 22-29
Frères, d'après l'Écriture, tout a été enfermé sous la domination du péché, et ainsi c'est l'accomplissement de la promesse qui a été donné aux croyants par la foi en Jésus Christ.
Avant que vienne le temps de la foi, nous étions des prisonniers, enfermés sous la domination de la loi de Moïse, en attendant l'heure où la foi serait révélée.
Ainsi, pour que nous devenions des justes par la foi, la Loi, comme un surveillant, nous a menés jusqu'au Christ. Et maintenant qu'est venu le temps de la foi, nous ne sommes plus sous la domination de ce surveillant. Car en Jésus Christ, vous êtes tous fils de Dieu par la foi.
En effet, vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ ; il n'y a plus ni juif ni païen, il n'y a plus ni esclave ni homme libre, il n'y a plus l'homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu'un dans le Christ Jésus. Et si vous appartenez au Christ, c'est vous qui êtes la descendance d'Abraham ; et l'héritage que Dieu lui a promis, c'est à vous qu'il revient.

Ps 104 (105), 2-3, 4.6, 5.7
Chantez et jouez pour lui,
redites sans fin ses merveilles ;
glorifiez-vous de son nom très saint :
joie pour les coeurs qui cherchent Dieu !

Cherchez le Seigneur et sa puissance,
recherchez sans trêve sa face,
vous, la race d'Abraham son serviteur,
les fils de Jacob, qu'il a choisis.

Souvenez-vous des merveilles qu'il a faites,
de ses prodiges, des jugements qu'il prononça.
Le Seigneur, c'est lui notre Dieu :
ses jugements font loi pour l'univers.

Lc 11, 27-28
Comme Jésus était en train de parler, une femme éleva la voix au milieu de la foule pour lui dire : « Heureuse la mère qui t'a porté dans ses entrailles, et qui t'a nourri de son lait ! » Alors Jésus lui déclara : « Heureux plutôt ceux qui entendent la parole de Dieu, et qui la gardent ! »

 

Homélie

Pour bien comprendre le cri d’émerveillement : « Heureuse la mère qui t’a porté dans ses entrailles et qui t’a nourri de son lait ! », replaçons le dans son contexte.
A l’occasion de l’exorcisme d’un « démon muet » (Lc 11, 14), Jésus vient d’affronter la jalousie des pharisiens. Ceux-ci tentent de le discréditer devant la foule en l’accusant « d’expulser les démons par Béelzéboul, le chef des démons ». Poussant jusqu’au bout la logique de ses contradicteurs, Notre-Seigneur démontre l’absurdité de leur accusation, et conclut son raisonnement par ces paroles : « Si c’est par le doigt de Dieu que je chasse les démons, alors le Règne de Dieu vient de vous atteindre » (Lc 11, 20). Jésus s’affirme en guerrier vainqueur, et nous somme de choisir l’étendard sous lequel nous voulons combattre : « Qui n’est pas avec moi est contre moi, et qui ne rassemble pas avec moi disperse ». Une telle autorité a sans aucun doute suscité un frémissement de crainte admirative, qui explique le cri de cette femme : « Heureuse la mère » qui peut compter sur la protection d’un tel fils ; elle est sûre d’être à l’abri des ruses et des embûches de l’Ennemi, qui était au centre de la controverse.
Jésus ne l’entend cependant pas ainsi : ce ne sont pas les liens du sang - aussi respectables soient-ils - qui assurent la protection contre Satan. « Heureux plutôt ceux qui entendent la parole de Dieu et qui la gardent ! » Telle est l’unique défense efficace contre les stratégies de « l’esprit mauvais ». Seule la Parole de Dieu peut nous garder dans la lumière de l’Esprit Saint, contre laquelle le Prince des ténèbres n’a aucun pouvoir.
Entendre, garder et mettre en pratique (la Parole) : ces trois verbes expriment les conditions de la sauvegarde de notre liberté intérieure. Telle a toujours été la doctrine des Pères et des moines du désert, qui ne sortaient jamais du rayonnement des Ecritures, mettant en pratique le conseil de l’Apôtre Paul : « Ne prenez pas pour modèle le temps présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser, pour savoir reconnaître quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait » (Rm 12, 2). Plus proche du contexte de notre péricope, citons également Saint Pierre : « Soyez sobres, soyez vigilants : votre adversaire, le Démon, comme un lion qui rugit, va et vient, à la recherche de sa proie. Résistez-lui, avec la force de la foi » (1 P 5, 9).
Si « tous les âges proclament bienheureuse » (Lc 1, 48) la Vierge Marie, ce n’est pas parce qu’elle « a porté le Messie dans ses entrailles, et qu’elle l’a nourri de son lait » ; mais parce que, dès l’aube de sa vie, elle a accueilli, gardé et mis en pratique la Parole de son Dieu. Par sa docilité à l’Esprit, elle « avait revêtu le Christ ; elle lui appartenait et lui demeurait unie » (cf. 1ère lect.). Aussi est-ce de lui qu’elle reçut le pouvoir d’écraser sous son talon l’antique Serpent (Gen 3, 15). A nous également la Parole in-spirée - c'est-à-dire saturée d’Esprit Saint - est offerte comme « une lampe sur nos pas, une lumière sur notre route » (Ps 119, 105) ; et comme une force pour le combat.
L’homme contemporain hélas récuse toute forme de soumission à une parole extrinsèque, qui prétendrait infléchir sa liberté ; il refuse toute hétéronomie, considérée comme aliénante et dès lors indigne de son statut d’homme libre. J’aimerais demander à ce frère en humanité, si ce n’est pas précisément dans sa relation à l’autre qu’il exerce sa liberté ? Et en particulier dans sa relation au Tout-Autre devant lequel il décide du sens de sa vie, en accueillant ou en refusant la Bonne Nouvelle du salut qu’il lui propose ? Comment Dieu serait-il jaloux de notre liberté, lui qui nous la donne à chaque instant afin que nous puissions disposer de nous-mêmes, choisir de le rencontrer dans sa Parole, et décider d’aimer comme il nous le demande, dans la force de son Esprit ?

« Marie, Vierge Sainte, comme les Apôtres au Cénacle, nous venons prendre refuge dans ton Cœur immaculé, pour nous y mettre avec toi à l’écoute des Ecritures. Merci de t’unir à notre prière, afin que l’Esprit descende sur nous pour une nouvelle Pentecôte d’amour. Nous pourrons alors “chercher le Seigneur et sa puissance, rechercher sans trêve sa face, chanter et jouer pour lui, nous glorifiant de son Nom très saint, nous souvenant des merveilles qu’il a faites, de ses prodiges, des jugements qu’il prononça” (Ps 104) ; et témoigner par nos vies renouvelées, de la vérité de l’Evangile. »


Père Joseph-Marie
 

La question n’est pas « si le riche est sauvé » mais « quel riche est sauvé »
Méditation de l’Evangile du dimanche 15 octobre, par le père Cantalamessa

ROME, Vendredi 13 octobre 2006 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le commentaire de l’Evangile de ce dimanche, proposé par le père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale.

Evangile de Jésus Christ selon saint Marc 10, 17-30

Jésus se mettait en route quand un homme accourut vers lui, se mit à genoux et lui demanda : « Bon maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Jésus lui dit : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Personne n'est bon, sinon Dieu seul. Tu connais les commandements : Ne commets pas de meurtre, ne commets pas d'adultère, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère. » L'homme répondit : « Maître, j'ai observé tous ces commandements depuis ma jeunesse. » Posant alors son regard sur lui, Jésus se mit à l'aimer. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel ; puis viens et suis-moi. » Mais lui, à ces mots, devint sombre et s'en alla tout triste, car il avait de grands biens.
Alors Jésus regarde tout autour de lui et dit à ses disciples : « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu ! » Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles. Mais Jésus reprend : « Mes enfants, comme il est difficile d'entrer dans le royaume de Dieu. Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. » De plus en plus déconcertés, les disciples se demandaient entre eux : « Mais alors, qui peut être sauvé ? » Jésus les regarde et répond : « Pour les hommes, cela est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. »
Pierre se mit à dire à Jésus : « Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre. » Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : personne n'aura quitté, à cause de moi et de l'Évangile, une maison, des frères, des soeurs, une mère, un père, des enfants ou une terre, sans qu'il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, soeurs, mères, enfants et terres, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle. »

© AELF


Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu !

Une observation préliminaire est nécessaire pour supprimer les ambiguïtés qui peuvent surgir en lisant ce que l’Evangile de ce dimanche nous dit de la richesse. Jésus ne condamne jamais la richesse et les biens terrestres pour eux-mêmes. Parmi ses amis figurent également Joseph d’Arimathie, un « homme riche » ; Zachée déclaré « sauvé », même s’il garde pour lui la moitié de ses biens qui, étant donné son métier – percepteur d’impôts – devaient être considérables. Ce qu’il condamne est l’attachement exagéré à l’argent et aux biens, le fait d’en faire dépendre sa propre vie et d’accumuler des trésors uniquement pour soi (cf. Lc 12, 13-21).

La parole de Dieu appelle l’attachement excessif à l’argent « idolâtrie » (Col 3, 5 ; Ep 5, 5). Mammon, l’argent, n’est pas une idole parmi tant d’autres ; il s’agit de l’idole par antonomase. Littéralement, « l’idole de métal fondu » (cf. Ex 34, 17). Mammon est l’anti-dieu car il crée une sorte de monde alternatif, il change l’objet des vertus théologales. La foi, l’espérance et la charité ne reposent plus en Dieu mais dans l’argent. Une effrayante inversion de toutes les valeurs se produit. « Rien n’est impossible à Dieu », dit l’Ecriture ; et encore : « Tout est possible à celui qui croit ». Mais le monde dit : « Tout est possible pour celui qui a de l’argent ».

L’avarice, en plus d’être de l’idolâtrie, est aussi source de malheur. L’avare est un homme malheureux. Méfiant à l’égard de tous, il s’isole. Il n’a de liens d’affection avec personne, pas même avec les personnes de son propre sang, qu’il voit toujours comme des personnes cherchant à l’exploiter et qui n’éprouvent souvent elles-mêmes qu’un seul vrai désir : le voir mourir le plus rapidement possible pour hériter de ses richesses. Tourmenté à l’extrême par l’idée d’épargner, il se refuse tout dans la vie et ainsi ne jouit ni de ce monde, ni de Dieu, ne pouvant lui-même profiter de ses renoncements. Au lieu d’en tirer de la sécurité et de la tranquillité, il est un éternel otage de son argent.

Mais Jésus ne laisse personne sans espérance de salut, pas même le riche. Lorsque les disciples, après le récit de la parabole du chameau et du trou de l’aiguille, effarés, demandèrent à Jésus : « Mais alors, qui peut être sauvé ? », celui-ci répond : « Pour les hommes, cela est impossible, mais pas pour Dieu ». Dieu peut sauver le riche également. La question n’est pas de savoir « si le riche est sauvé » (ceci n’a jamais été sujet de discussion dans la tradition chrétienne) mais « quel riche est sauvé ».

Jésus montre aux riches comment sortir de leur dangereuse situation : « Mais faites-vous des trésors dans le ciel, là où les mites et la rouille ne dévorent pas » (Mt 6, 20) ; « Faites-vous des amis avec l'Argent trompeur, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles » (Lc 16, 9).

On dirait que Jésus conseille aux riches de transférer leur argent à l’étranger ! Mais pas en Suisse, au ciel ! De nombreuses personnes, affirme saint Augustin, se fatiguent à enterrer leur argent sous terre, se privant également du plaisir de le voir, parfois toute la vie, pour le simple fait de le savoir en lieu sûr. Pourquoi ne pas l’enterrer au ciel, où il serait bien plus en sûreté et où on le retrouverait, un jour, pour toujours ? Comment faire ? C’est simple, poursuit saint Augustin : à travers les pauvres, Dieu te donne des messagers. Ils se rendent là où tu espères aller un jour. Dieu en a besoin ici, dans le pauvre, et il te le rendra quand tu seras là-bas.

Mais il est évident que l’aumône facile et les œuvres de bienfaisance ne sont plus aujourd’hui les seuls moyens pour faire que la richesse serve au bien commun, ni même peut-être le plus recommandable. Il existe aussi celui de payer ses impôts de manière honnête, de créer de nouveaux postes de travail, de donner un salaire plus élevé aux ouvriers lorsque la situation le permet, de lancer des entreprises locales dans les pays en voie de développement. En d’autres termes, faire fructifier l’argent en le faisant circuler. Etre des canaux qui conduisent l’eau et non des lacs artificiels qui la retiennent uniquement pour soi-même.
ZF06101312


Dieu et la violence : réflexion du président de l’Association biblique italienne


ROME, Vendredi 13 octobre 2006 (ZENIT.org) – Du 11 au 15 septembre a eu lieu à Rome au siège de l’Institut biblique pontifical, la 39ème Semaine biblique nationale, promue par l’Association biblique italienne (ABI), sur le thème de « la violence dans la Bible ».

Le président de l’ABI, le père Rinaldo Fabris, a accepté de répondre aux questions de Zenit.

Zenit : Dans le cadre d’une conférence à Ratisbonne, le pape Benoît XVI a condamné la « djihad » (guerre sainte) car celle-ci est contraire à la raison et à Dieu…

P. Fabris :Si la Djihad dont on parle à plusieurs reprises dans le Coran coïncide avec la « guerre sainte », c’est-à-dire une lutte armée menée contre les adversaires – infidèles ou apostats – justifiée et conduite au nom de Dieu, il est évident que la djihad est contraire à la foi religieuse qui présuppose la libre adhésion à Dieu. Celle-ci est contraire à l’image chrétienne de Dieu, révélée par Jésus Christ, qui a pris sur lui la violence humaine et l’a désamorcée à travers sa mort sur la croix, affrontée comme acte suprême de fidélité filiale à Dieu et de solidarité extrême avec la condition humaine. Cependant, dans l’interprétation islamique du Coran, la djihad n’est pas seulement « guerre sainte » mais avant tout engagement et effort contre le mal sous toutes ses formes.

Zenit : Les extrémistes musulmans invoquent Dieu quand ils commettent d’horribles actes terroristes. Peut-on commettre des actes aussi violents et inhumains au nom de Dieu ?

P. Fabris :Dans le cas du soit disant « martyre », désigné par un terme étranger à la culture arabo-islamique kamikaze, il s’agit d’une pure instrumentalisation blasphématoire de la foi religieuse en fonction d’un geste exécrable sur le plan éthique, personnel et social. On a depuis toujours justifié les actes de terrorisme comme violence extrême et irrationnelle, au nom d’idéologies nationalistes, racistes et dans des sociétés à culture religieuse, également au nom de Dieu.

L’Association biblique italienne, que vous présidez, vient de conclure un congrès sur le thème de la violence dans la Bible. Sur quoi avez-vous réfléchi et quelles ont été les conclusions du congrès ?

P. Fabris : En résumant l’apport des treize conférences données au cours de cette Semaine, suivies avec un grand intérêt par 160 participants – professeurs d’Ecriture sainte dans les facultés théologiques et Instituts de sciences religieuses – l’on peut dire que la violence dans toutes ses acceptions – physique, sociale et morale – est présente dans l’histoire de la Bible rapportée dans les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament. Il s’agit de la violence entre les hommes, à partir du délit de Caïn condamné comme péché, mais aussi de la violence perpétrée au nom de Dieu et d’une image violente de Dieu. Dans la Bible on parle de « Yahvé Sabaot » [Dieu des armées, ndlr] et de la colère de Dieu qui punit inexorablement les impies par un jugement de condamnation. D’autre part, comme le souligne la constitution Dei Verbum, n. 12, dans l’Ecriture sainte, Dieu parle aux hommes d’une manière humaine. Comme la violence fait partie de l’expérience historique de l’humanité, il n’y a rien d’étonnant au fait de la trouver dans la Bible qui en est le miroir. Dans le débat de la Semaine biblique nous avons cherché à comprendre quelles sont les racines de la violence selon la Bible et s’il est possible de la gérer et de la désamorcer. Dans ce contexte nous avons abordé la question du rôle de la loi et du droit pénal, qui sont souvent incapables de contenir la violence et deviennent même des facteurs de nouvelle violence. Sur cette toile de fond vient se placer l’événement pascal de la mort de Jésus sur la croix, à travers laquelle Dieu entre dans l’histoire humaine de violence et se charge de cette violence. Cette image de Dieu est déjà présente dans certains textes des Prophètes et de la Sagesse de l’Ancien Testament. Ce n’est qu’avec la résurrection de Jésus que Dieu réhabilite le juste, sans susciter une violence ultérieure.

Zenit : Au cours du congrès avez-vous également abordé le thème de la « guerre juste » ?

P. Fabris :Au cours de cette semaine d’étude et de débats de l’ABI nous n’avons pas abordé directement le thème de la « guerre », qui est déjà largement traité dans les publications bibliques, où l’on parle de la « guerre sacrée » (ou sainte). Cette dernière est présente dans la Bible comme dans tout le Proche-Orient antique. Elle implique le herem – sacrifice – des ennemis, c’est-à-dire la suppression des ennemis au nom de Dieu. La catégorie de la « guerre juste », a été élaborée à partir de quelques réflexions de saint Augustin, au temps des guerres de Charles Quint, au XVIe siècle, par quelques juristes espagnols qui indiquent quelles sont les conditions pour que la guerre soit juste et légitime. Après les expériences des deux guerres mondiales et de l’actuelle situation de violence terroriste au niveau mondial, la théorie de la guerre juste est non seulement dépassée mais dangereuse. Il est préférable de parler du droit-devoir de la légitime défense des personnes et des sociétés humaines, en ayant recours à des moyens et des méthodes qui n’engendrent pas d’autres formes et situations de violence.
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« Reste avec nous »

 

l'EVANGILE AU QUOTIDIEN

Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jn 6, 68


 

mercredi 26 mars 2008
 

Le mercredi de Pâques


L'Eglise fête : Mercredi de Pâques
Saint(s) du jour : St Ludger, évêque (+ 809),   Ste Larissa (5ème s.)

Voir le commentaire ci-dessous, ou cliquer ici
Saint José Maria Escriva de Balaguer : « Reste avec nous »


Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 24,13-35.

Le même jour, deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient ensemble de tout ce qui s'était passé. Or, tandis qu'ils parlaient et discutaient, Jésus lui-même s'approcha, et il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient aveuglés, et ils ne le reconnaissaient pas. Jésus leur dit : « De quoi causiez-vous donc, tout en marchant ? » Alors, ils s'arrêtèrent, tout tristes. L'un des deux, nommé Cléophas, répondit : « Tu es bien le seul de tous ceux qui étaient à Jérusalem à ignorer les événements de ces jours-ci. » Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth : cet homme était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple. Les chefs des prêtres et nos dirigeants l'ont livré, ils l'ont fait condamner à mort et ils l'ont crucifié. Et nous qui espérions qu'il serait le libérateur d'Israël ! Avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c'est arrivé. A vrai dire, nous avons été bouleversés par quelques femmes de notre groupe. Elles sont allées au tombeau de très bonne heure, et elles n'ont pas trouvé son corps ; elles sont même venues nous dire qu'elles avaient eu une apparition : des anges, qui disaient qu'il est vivant. Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l'avaient dit ; mais lui, ils ne l'ont pas vu. » Il leur dit alors : « Vous n'avez donc pas compris ! Comme votre coeur est lent à croire tout ce qu'ont dit les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Messie souffrît tout cela pour entrer dans sa gloire ? » Et, en partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur expliqua, dans toute l'Écriture, ce qui le concernait. Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d'aller plus loin. Mais ils s'efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous : le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux. Quand il fut à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Alors ils se dirent l'un à l'autre : « Notre coeur n'était-il pas brûlant en nous, tandis qu'il nous parlait sur la route, et qu'il nous faisait comprendre les Écritures ? » A l'instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent : « C'est vrai ! le Seigneur est ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. » A leur tour, ils racontaient ce qui s'était passé sur la route, et comment ils l'avaient reconnu quand il avait rompu le pain.

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint José Maria Escriva de Balaguer (1902-1975), prêtre, fondateur
Homélie in Amigos de Dios (trad. Amis de Dieu, Laurier 2000, p. 366)

 

« Reste avec nous »



      Les deux disciples se rendaient à Emmaüs. Leur allure était normale, comme celle de tant d'autres personnes qui passaient dans ces parages. Et c'est là, avec naturel, que Jésus leur apparaît et qu'il marche avec eux, engageant une conversation qui leur fait oublier leur fatigue… Jésus sur le chemin. Seigneur, tu es toujours grand ! Mais tu m'émeus quand tu condescends à nous suivre, à nous chercher dans notre va-et-vient quotidien. Seigneur, accorde-nous la simplicité d'esprit ; donne-nous un regard pur, une intelligence claire pour pouvoir te comprendre lorsque tu viens sans aucune marque extérieure de ta gloire.

      À leur arrivée au bourg, le trajet s'achève et les deux disciples qui, sans s'en rendre compte, ont été blessés au plus profond de leur coeur par la parole et par l'amour de Dieu fait homme, regrettent qu'il s'en aille. Car Jésus prend congé d'eux en « faisant semblant d'aller plus loin ». Il ne s'impose jamais, notre Seigneur. Une fois que nous avons entrevu la pureté de l'amour qu'il a mis dans notre âme, il veut que nous l'appelions librement. Nous devons le retenir de force et le prier : « Reste avec nous, car le soir tombe et le jour déjà touche à son terme, il commence à faire nuit ».

      Nous sommes ainsi : toujours peu audacieux, par manque de sincérité peut-être, ou par pudeur. Nous pensons au fond : Reste avec nous, parce que les ténèbres entourent notre âme, et toi seul es la lumière, toi seul peux calmer cette soif qui nous consume… Et Jésus reste avec nous. Nos yeux s'ouvrent comme ceux de Cléophas et de son compagnon, quand le Christ rompt le pain ; et bien qu'il disparaisse à nouveau de notre vue, nous serons nous aussi capables de nous remettre en route -- il commence à faire nuit -- pour parler de lui aux autres, parce qu'autant de joie ne tient pas dans un seul coeur.

      Chemin d'Emmaüs. Notre Dieu a rempli ce nom de douceur. Et Emmaüs, c'est le monde entier, parce que le Seigneur a ouvert les chemins divins de la terre.


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