l'Âme et la Vie  ..... Carl Gustave Jung

Dossiers : Jung Freud Laborit

 

Présentation :... j'ai découvert cet auteur à l'occasion de l'étude de « l'inconscient avant et après Freud» ... sujet du Groupe De Réflexion Sur La Pensée Contemporaine de l'association IRIS pour l'année 2006-2007.

L'Homocoques se retrouve complètement dans cette vision de l'homme appelé à la vraie grandeur ...

Ci-dessous quelques extraits qui devraient donner envie d'en savoir plus... ils ont été dictés en reconnaissance vocale. Des erreurs truffent certainement ce texte... avec toutes mes excuses.

Extraits :  

 la vie érotique ne s'épanouit que lorsque l'esprit et l'instinct se trouve en une heureuse concordance....

La volonté opiniâtre de conservation personnelle est brisée : la femme devient mère, l'homme de vient père et tout deux perdent de ce fait leur liberté pour devenir des instruments de la vie en marche.

Toute conscience supérieure appelle une Weltanschauung (une conception du monde). Toute conscience de raison et d'intentions est déjà Weltanschauung en germe. Tout accroissement de connaissance et d'expérience est un pas de plus vers son développement. Et en même temps qu'il créait une image du monde, l'homme qui pense se transforme lui-même

 

en z relations ....  l'homenMULTETUN

http://fr.wikipedia.org/wiki/Carl_Gustav_Jung

Rencontre de SOI-MÊME  .... l'homocoques mars 2007

Actualité Jungienne

 

l'Âme et la Vie  ..... Carl Gustave Jung

EXTRAITS

homme et femme   page 118

Là où l'amour règne, il n'y a pas de volonté de puissance et là où domine la puissance, manque l'amour. L'un est l'ombre de l'autre.

Il n'est à mon avis caractéristique pour notre psychologie qu'au seuil de l'époque nouvelle se rencontrent deux penseurs qui devaient exercer sur les coeurs et les esprits de jeune génération une influence considérable: Wagner et Nietzsche; le premier, défenseur de l'amour, fait retentir dans sa musique toute l'échelle sentimentale de Trissant, jusqu'aux bas-fonds de la passion incestueuse, et de Tristan jusqu'au sommet de la spiritualité du Graal ; le second est l'avocat de la puissance et de la volonté victorieuse de l'individu. Wagner se rattache dans son expression la plus noble à la légende du Graal, comme Goethe et Dante ; Nietzsche au contraire, idée d'une caste et d'une morale des maîtres, comme le Moyen Age en avait plus d'une fois réalisé dans les personnages de nombreux chevaliers héroïques à la blonde chevelure. Wagner brise les liens qui entravaient l'amour, Nietzsche brise les «tables de valeur» qui étranglent l'individualité. Tous deux tendent vers des buts analogues, mais ils provoquent l'irréparable scission, car là où règne l'amour, la puissance individuelle n'a nul pouvoir, et là où domine cette puissance, il n'y a point d'amour.

Il est difficile de croire que ce monde si riche puisse être pauvre au point de ne pouvoir offrir un objet à l'amour d'un être humain. Il offre à chacun un espace infini. C'est bien plutôt l'incapacité d'aimer, qui enlève à I'homme ses possibilités. Notre monde n'est vide que pour qui ne sait pas diriger sa libido sur les choses et les hommes et se les rendre vivants et beaux. La beauté ne réside pas dans les choses mais dans le sentiment que nous conférons aux choses. Donc, ce qui nous contraint à créer de nous-mêmes un substitut, ce n'est pas le manque extérieur d'objets. c'est notre incapacité de saisir avec amour une chose hors de nous. Certes, les difficultés des conditions d'existence, les contrariétés de la lutte pour la vie nous accableront, mais, d'autre part, des situations extérieurement pénibles ne contrarieront pas l'amour; au contraire, elles peuvent nous éperonner pour de plus grands efforts, nous amenant à inscrire toute notre libido dans la réalité.

Notre duperie sentimentale a pris des proportions vraiment inconvenantes. Pensons au rôle vraiment catastrophique des sentiments populaires en temps de guerre ! Pensons à notre prétendue humanité ! Combien chaque particulier est la victime impuissante, mais nullement à plaindre, de ses sentiments ! sans doute le psychiatre pourrait-il en révéler bien des choses. La sentimentalité est une superstructure de la brutalité. l'insensibilité est la position contraire; elle souffre, inévitablement des mêmes manques.

Par malheur, c'est presque un idéal collectif que de  rester aussi négligent et inconscient que possible dans la situations concernant l'amour. Derrière le masque de respectabilité et d'attachement, la puissance négligée de l'amour empoisonne les enfants. Evidemment on ne peut faire aucun reproche à l'individu puisqu'on ne peut attendre de lui qu'il sache quelle attitude il devrait faire sienne et comment il devrait résoudre le problème de l'amour dans le cadre de notre idéal et de nos convictions d'aujourd'hui. Le plus souvent on ne connaît que les moyens négatifs : négligence, ajournement, refoulement et répression.

Plus est lointaine et irréelle la mère personnelle, plus la nostalgie du fils va chercher loin dans les profondeurs de l'âme et y réveille cette image originelle et éternelle de la mère, à cause de laquelle tout ce qui embrasse, qui entoure, qui nourrit et qui aide prend la figure de la mère, de l'alma mater de l'université jusqu'à la personnification des villes, des pays, des sciences et des idéaux.

 

 

124... La sexualité n'est pas seulement instinctivité; elle est aussi, indubitablement, puissance créatrice, non seulement cause essentielle de notre vie individuelle, mais encore facteurs qu'il faut prendre très au sérieux dans notre vie psychique.

125... La vie érotique enclos des problèmes qu'elle comportera de jusqu'à la fin des temps, quels que soient les dispositions que des législations futures pourront être menées à envisager. Son problématisme procède, d'une part, du fait que l'homme possède à titre originel une nature animale qui persistera tant que l'homme aura encore un corps animal et, d'autre part du fait qu'elle est apparentée aux formes les plus hautes de l'esprit. Par suite, la vie érotique ne s'épanouit que lorsque l'esprit et l'instinct se trouve en une heureuse concordance. Que l'un ou l'autre aspect présente une carence, est déjà se fait jour un dommage ou au moins une unilatéralité qui déformante qui mène facilement vers le maladif. Trop d'animalité défigure l'homme civilisé, trop de culture crée des animaux malades.

La sexualité normale, l'expérience que les conjoints partagent, et qui semble avoir chez eux la même orientation, renforce le sentiment d'unités et d'identité. On appelle cet état harmonie totale ; on le chante comme un grand bonheur (« un coeur et une âme »), et a juste raison, sans doute, car le retour à cet état d'inconscience et dignité instinctive d'autrefois est comme un retour à l'enfance (d'où le comportement puéril de tous les amoureux) et plus encore, c'est comme un retour dans le sein maternel, dans les eaux mystérieuses, pleine d'une abondance créatrice encore inconsciente. En vérité, il est impossible de le nier, c'est faire vivre en soi la divinité dont la toute-puissance efface et englouti tout ce qui est individuel. C'est une véritable communion avec la vie et à la destinée impersonnelle. La volonté opiniâtre de conservation personnelle est brisée : la femme devient mère, l'homme de vient père et tout deux perdent de ce fait leur liberté pour devenir des instruments de la vie en marche.

 

130...

Alors que, dans l'attitude externe de l'homme, logique et réalisme prédominent ou sont, pour le moins, son idéal, chez la femme, c'est le sentiment qui tient le plus de place. Dans l'âme, c'est le contraire; intérieurement, l'homme s'abandonne aux sentiments et la femme délibère. Aussi l'homme désespère-t-il plus vite dans des circonstances où la femme peut toujours consoler et espérer, et recourt-il plus facilement au suicide. Si la femme devient aisément victime des conditions sociales (dans la prostitution, par exemple), l'homme succombe aussi aisément aux poussées de l'inconscient comme dans l'alcoolisme ou autres vices semblables.

^ La lutte des contraires — qui se joue dans le monde des hommes de l'Europe dans le domaine des applications de l'esprit et s'exprime sur les champs de bataille et par les bilans des banques — est, chez la femme, conflit spirituel.

 La femme sait de plus en plus que l'amour seul lui donne la plénitude du développement, de même que l'homme commence à saisir que l'esprit seul donne à sa vie son sens le plus noble, et tous deux, au fond, cherchent le rapport qui les unira, parce que l'amour a besoin, pour se compléter, de l'esprit, et l'esprit, de l'amour.

La femme d'aujourd'hui a pris conscience de cette réalité indéniable qu'elle n'atteint à ce qu'il y a de plus élevé et de meilleur en elle que dans l'état d'amour et ce savoir la pousse à cette autre connaissance que l'amour est au-delà de la loi; mais là contre se dresse la respectabilité.

Ce que veut l'amour de la femme, c'est l'homme tout entier, non pas l'homme seulement, mais en plus l'indice de sa négation. L'amour, chez la femme, n'est pas sentimental — il ne l'est que chez l'homme — : il est une volonté de vivre, parfois terriblement dépourvue de sentimentalité, et qui même la conduira au sacrifice de soi. Un homme ainsi aimé ne peut échapper à ce qu'il y a d'inférieur en lui, car il ne peut répondre à cette réalité que par sa propre réalité.

Tant qu'une femme se contente d'être «femme à hommes» , elle n'a pas d'individualité féminine. Réciproquement bienvenu pour les projections de l'homme, elle est creuse et n'a que du clinquant. La femme comme personnalité, c'est tout autre chose: les illusions ne servent plus à ce moment. Quand conséquemment a question de la personnalité se pose, ce qui en règle  générale est l'affaire pénible de la seconde moitié de la vie la forme enfantine du soi-même devient caduque.

......

La caractéristique de la femme est de pouvoir tout faire par amour pour un être humain. Mais les femmes qui font des travaux importants par amour pour une chose sont de rares exceptions, ce genre d activité n'est pas en harmonie avec leur nature. L amour des choses est une prérogative masculine. Mais comme l'être humain réunit en lui le masculin et le féminin, il peut arriver qu'un homme vive en femme et une femme, en homme. Chez l'homme, cependant, le féminin est à l'arrière-plan, comme chez la femme, le masculin. Quand on vit ce qui est le propre du sexe opposé, on vit, en somme, dans son propre arrière-plan, et c'est l'essentiel qui est frustré. L'homme devrait vivre en homme ; la femme, en femme.

La nature émotionnelle de l'homme (vir) correspond à l'être conscient de la femme, mais non pas l'«es-prit». L'esprit, correspond bien plutôt à l'âme, mieux, à l'animus de la femme. Et de même que l'anima de l'homme se compose d'abord de relations affectives de moindre valeur, l'animus de la femme est fait de jugements inférieurs ou plutôt d'opinions.

Les suppositions, ou les opinions inconscientes, sont les plus grandes ennemies de la nature féminine, par-

 

 

l'Occident -- l'Orient et leur sens     295

 

Toute conscience supérieure appelle une Weltanschauung (une conception du monde). Toute conscience de raison et d'intentions est déjà Weltanschauung en germe. Tout accroissement de connaissance et d'expérience est un pas de plus vers son développement. Et en même temps qu'il créait une image du monde, l'homme qui pense se transforme lui-même. L'homme pour qui est le soleil continu à tourner autour de la terre est différent de celui qui considère la terre comme un satellite du soleil. Ce n'est pas sans raison que Giordano Bruno et sa pensée de l'infini représente un des points de départ les plus importants de de la pensée moderne. L'homme dont le cosmos est suspendu à l'empyrée est différent de celui dont la vision de Kepler illumine l'esprit. Celui qui doute encore de ce que peut être le résultat de la multiplication de deux par deux est un autre homme que celui pour qui rien de plus sûr que les vérités a priori des mathématiques. En d'autres termes, n'est pas indifférent que l'on ait ou non une Weltanschauung, ni de quelle sorte elle est; car non seulement nous créons ainsi une image du monde mais, par un choc en retour, cette image du monde nous transforme à son tour.

Une science n'est jamais une Weltanschauung; elle n'en est que l'instrument. Quelqu'un s'emparera-t-il de cet instrument ou non? La réponse dépend de cette autre question: quelle Weltanschauung possède déjà l'homme en question? Car tout le monde en a une. Dans les cas extrêmes, on a au moins celle qu'ont imposée l'éducation et le milieu. Si, par exemple, cette Weltanschauung dit: «Le plus grand bonheur pour les fils de la terre, c'est la personnalité » ; sans hésiter, on s'emparera docilement de la science et de ses résultats pour construire une Weltanschauung et pour se construire soi-même. Mais si la conviction héréditaire dit que la science n'est pas un instrument mais un but et un objet en elle-même, on obéira au mot d'ordre qui, depuis cent cinquante ans, est considéré comme le seul valable en qui prévaut dans la pratique. Des isolés se sont opposés désespérément à cette façon de voir; l'idée qu'ils se faisaient de la perfection et du sens de la vie culminait en la perfection de la personnalité humaine et non pas dans la multiplicité des moyens techniques qui aboutit à la différenciation unilatérale d'une tendance unique, celle du savoir, par exemple. Si la science est une fin en soi, l'homme a sa seule raison d'être en tant qu'intellect. Si l'art est une fin en soi, l'attitude représentative est l'unique valeur humaine en l'intellect est mis au rancart. Si le gain d'argent est fin en soi, la science et l'art peuvent remballer leur bric-à-brac. Personne ne peut nier que la conscience moderne est presque désespérément disloquée entre ces «fins en soi». Et ainsi les hommes ne cultivent plus que des qualités spécialisées: ils deviennent eux-mêmes des instruments.

L'âme, dans sa totalité, ne pourra jamais être comprise et appréhendée par l'intellect seul. Que nous le voulions ou non, nous nous heurtons au problème de la conception des choses, l'âme aspirant à une expression qui, tenant compte de son universalisme, l'englobe tout entière.

L'intellect n'est qu'une fonction psychique parmi d'autres fondamentales; aussi ne suffit-il pas à donner une image complète de l'univers. Il faut y ajouter au moins le sentiment. Or celui-ci a bien souvent des convictions autres que celles de l'intellect; il n'est pas toujours possible de prouver qu'elles sont inférieures aux siennes.

Il nous faut nous arrêter encore à cette crainte que nous les Occidentaux entretenons à l'égard de «l'autre côté ». Il nous faut en effet nous avouer - en faisant abstraction du fait même qu'elle est une réalité existante - qu'elle n'est pas dénuée de tout fondement.

Nous n'avons aucune difficulté à comprendre la peur de l'enfant ou du primitif devant les mystères du vaste monde. Or, c'est la même peur que nous éprouvons sur le versant intérieur de notre être où nous sommes encore pareils à des enfants balbutiants. Ainsi, cette angoisse de «l'autre côté», nous l'éprouvons comme une émotion, comme un affect, sans nous douter qu'elle est la peur d'un monde, monde qui nous demeure invisible. Envers ce dernier, nous avons tout au plus de simples préjugés théoriques ou des représentations superstitieuses. Notre situation n'est vraiment pas enviable : ainsi, nous ne pouvons même pas prononcer le terme d'inconscient en présence de certaines personnes, fussent-elles cultivées, sans nous voir aussitôt accusés de mysticisme. Or, il faut bien avouer que la peur de « l'autre côté » est fondée dans la mesure où notre conception rationnelle des choses, avec ses sécurités morales et scientifiques, auxquelles on s'accroche avec tant de passion (précisément parce qu'elles sont douteuses), se trouve ébranlée par les données qui proviennent de « l'autre côté ».

Il semble peu vraisemblable au premier abord d'admettre que l'énergie en l'intérêt que nous dépensons à la science et à la technique étaient en grande partie consacrés par l'homme d'autrefois à sa mythologie. Cela explique cette perpétuelle évolution déconcertante dans les mythes durant la floraison de la culture grecque. De là ces changements à vue, ces regroupements syncrétistes désordonnés et leur rajeunissement incessant. En effet, nous sommes ici dans un monde de fantaisies qui jaillissent d'une source intérieure en prennent des formes variant à l'infini, sans cesse renouvelées, tantôt plastiques, tantôt nuageuses, sans se soucier des lois qui régissent la masse des choses dans la réalité extérieure. Du fait de son activité tout imaginative, l'esprit antique constituait un foyer idéal de création, artistique. Il semble avoir cherché à saisir non pas objectivement et exactement le comment du réel, mais à adapter esthétiquement ce monde aux fantaisies en aux espérances subjectives. Parmi les hommes de l'Antiquité, très peu connurent le froid et la déception que l'idée d'infini de Giordano Bruno et les découvertes de Képler ont apportés à l'humanité moderne. Pour l'antiquité naïve, le soleil était le père puissant du ciel et du monde, et la lune était la bonne mère féconde. Chaque chose avait ton démon, s'est-à-dire était animée et semblable à un homme ou à ton frère animal ; on représentait tout de façon anthropomorphique ou theriomorphique tout forme humaine ou animale. Le disque du soleil lui-même avait été pourvu de deux ailes ou de quatre pieds pour représenter sa courte d'une manière sensible. C'est ainsi que se forma une image de l'univers très éloignée de la réalité, mais en parfait accord avec les fantaisies subjectives.

Freud fut un grand destructeur. Mais lors du changement de siècle, t'offrirent tant d'occasions de démolir qu'un Nietzsche n'y a pat suffi non plut. Freud s'est chargé de se qui restait, et il l'a fait à fond. Il a éveillé une méfiance salutaire et ainsi aiguisé indirectement le sens des vraies valeurs. Le vertige de l'homme bon qui obnubilait les esprits, alors qu'ils ne pouvaient plus comprendre le dogme du péché originel, a été en très grande partie démoli par Freud. Et ce qu'il en restait encore, la barbarie du XXe siècle, espérons-le, l'extirpera définitivement.

Je crois l'histoire capable de tout. Il n'y a pas de stupidité qu'elle n'ait tentée. Et si l'on peut réaliser une oeuvre aux moindres frais, ceux qui cherchent la difficulté font partie des sots par excellence.

Durant les cent cinquante dernières années, nous avons connu de nombreuses conceptions des choses, se qui en prouve le discrédit, car plus une maladie est difficile à traiter, plus il y a de médicaments pour elle, et plus il y en a, plus chacun d'eux est suspect

Le XXe siècle finissant nous a laissé en héritage tant de positions douteuses que le doute était non seulement possible mais justifié, voire utile: il n'y a pas d'autre moyen que l'épreuve du feu pour prouver la valeur de l'or.

Il me semble que l'erreur fatale de la conception du monde qui a existé jusqu'à présent soit d'avoir voulu être une vérité objective valable, de prétendre même, en dernier lieu, à une sorte d'évidence scientifique. Il en découle des conséquences insupportables somme celle-ci : le même bon Dieu doit venir en aide aux Allemands, aux Français, aux Anglais, aux Turcs et aux païens et, pour finir, à tout contre tout.

Si l'image du monde que nous créons ne réagissait pas sur nous-mêmes, on pourrait te contenter d'une illusion de belle apparence ou de caractère réjouissant. Mais l'illusion que nous nous donnons retombe sur nous ; elle nous rend irréels, insensés, incapables. Parceque nous luttons avec une image trompeuse du monde, mous succombons à la supériorité du réel.

Le bien-être de la psyché a un rapport direct avec la conception qu'un être se fait des choses. La façon qu'il de conceptualiser et de concevoir en images est pour lui et pour son bien-être psychique d'une importance si cardinale qu'on serait tenté de dire que les choses sont beaucoup moins telles qu'elles sont que comme nous les ressentons. Si nous nous faisons une idée fâcheuse l'une situation ou d'un objet, la joie que nous pourrions ressentir à son propos nous est gâchée et cela suffit le plus souvent pour créer un ensemble de circonstances qui nous seront peu favorables. Au contraire, qu'est-ce qui ne devient pat supportable et même possible si nous arrivons à abandonner certains préjugés et à modifier la conception préalable que nous nous faisions; Paracelse, qui fut en premier lieu un médecin génial, souligne que personne n'est médecin qui ne pratique pas l'art de « théorisier ». Il entendait par là que le médecin devait acquérir pour lui-même, mais aussi devait enseigner à son malade une conception, voire une vision de ta maladie qui permette au médecin de soigner et au malade de guérir, ou au moins lui permette de supporter sa maladie. C'est pourquoi il disait que toute maladie était un feu purificateur. Il a consciemment reconnu la force curative qui peut s'attacher à une conception et l'a largement utilisée.

 

 

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299 --Il me semble que l'erreur fatale de la conception du monde qui existait jusqu'à présent soit d''avoir voulu être une vérité objective valable, de prétendre même, en dernier lieu, à une sorte de évidence scientifique. La découle des conséquences insupportables comme celle-ci : le même bon Dieu doit venir en aide aux Allemands, au Français, aux Anglais, au Turc et aux païens et, pour finir, à tous contre tous.

Si l'image du monde que nous créons ne réagissait pas sur nous-mêmes, on pourrait se contenter d'une illusion de belle apparence ou de caractères réjouissant. Mais l'illusion que nous ne donnons retombent sur nos points, elle rend irréel, insensés, incapable. Parce que nous luttons avec une image trompeuse du monde, nous succombons à la supériorité du réel.

Le bien-être de la psyché à Anna rapport directe avec la conception qu'un maître se fait des choses. La face sans qu'il a de conceptualiser et de concevoir et pour lui et pour son bien-être psychique une importance si cardinale qu'on serait tenté de dire que les choses sont beaucoup moins tels quels sont que comme nous les ressentons. Si nous nous faisons une idée fâcheuse d'une situation ou d'un objet, la joie que nous pourrions ressentir à son propos usait gâcher les ceux-là suffit le plus souvent pour créer un ensemble de circonstances qui nous seront peu favorables. Au contraire, qu'est-ce qu'il devient insupportable est même possible si nous arrivons à abandonner certain préjugés et à modifier la conception préalable que nous nous faisions ; Paracelse, qui fait en premier lieu un médecin génial, celui de personnes les médecins qui ne pratiquent pas là de « théoriciser ». Il entendait par la quelle médecin devait acquérir pour lui-même, mais aussi devait enseigner à son malade une conception, voire une vision de la maladie qui mère met au médecin de soigner leur malade de guérir, ou au moins lui permettent de supporter sa maladie. C'est pourquoi il disait que toute maladie était un feu purificateur. Il a consciemment reconnu la force curative qui peut s'attacher à une conception et la largement utilisée.

avoir une conception du monde (Weltanschauung), c'est se formé une image du monde et de soi-même, savoir ce qu'est le monde, savoir ce qu'on est. Si l'on prenait cela au pied de la lettre ce serait exagéré. personne ne peut savoir ce que le monde ; personne ne peut davantage savoir ce qu'il est. Cela donne donc dire, cum grano salis : la meilleure connaissance possible. Cette meilleure connaissance possible exige du savoir et a horreur des suppositions gratuites, des affirmations arbitraires, les opinions d'autorité. Elle cherche au contraire des hypothèses solidement fondées, sans oublier jamais que tout savoir et borné est sujet à erreur.

Le monde change de visage-- tempora mutantur et nos in illis-- (les temps changent et nous en eux). -- nous ne pouvons le saisir que sous la forme d'une image psychique en nous et il ne sera pas toujours facile de décider, quand l'image se transforme, si c'est le monde, où nous, où les deux qui ont changé. L'Image du monde peut changer à tout moment, de même que peut aussi changer l'idée que nous nous faisons de nous-mêmes. Chaque nouvelle découverte, chaque nouvelle idée de donner au monde à visage nouveau. Il faut tenir compte, sinon nous sommes contraints brusquement de vivre dans un monde devenu désuet, étant nous-mêmes un déchets démodés de stades de conscience inférieure. Chacun finira un jour pas être dépassé, mais dans l'intérêt de la vie vivante, il importe de retarder le plus possible ce moment : cela ne se réussit que si nous ne laissons pas se figer notre image du monde et si on contraire les examinant chaque idée nouvelle pour savoir si elle apporte, ou non, quelque chose de nouveau à l'image que nous nous en faisons.

Toute conception du monde à une singulière tendance à se considérer comme la vérité dernière sur les divers, alors qu'elle est un nom que nous donnons aux choses, irons-nous, dans la science, nous quereller pour savoir si le nom de la planète Neptune correspond bien au caractère du corps céleste et que ce soit par conséquent le nom qui lui convient bien ? Pas le moins du monde et c'est pourquoi la science et au-dessus de ses différents : elle ne connaît que des hypothèses de travail. L'esprit primitif seul croit au nom « juste ».

302 -- beaucoup d'homme de science et d'avoir une conception du monde parce que c'est ce ne serait pas scientifique. Ces gens ne voient évidemment pas bien ce qu'ils font en agissant ainsi. En réalité ils laissent volontairement planer l'obscurité sur leurs idées directrices, autrement dit, ils en restent à un degré de conscience plus inférieure et plus primitive que celui qui correspondrait à leurs aptitudes conscientes. Critiqués scepticisme ne sont pas toujours des preuves d'intelligence ; bien au contraire, surtout quand on se retranche derrière le scepticisme pour voiler son manque de conception du monde. Bien souvent, ce qui fait défaut, c'est plutôt le courage moral que l'intelligence. Car on ne peut voir Le Monde sans savoir soi-même et on ne se voit soi-même comme on voit le monde ; il faut pour cela un assez grand courage. Aussi est-il toujours désastreux de n'avoir pas de conception du monde.

Si les avions conscience de l'esprit de notre temps, nous reconnaîtrions ,en raison des recours abusifs adressés dans le passé à l'esprit, notre goût pour les explications puisées de préférence dans l'ordre de physique, cette connaissance exciterait notre verve critique à l'égard de notre «penchant ». Le dirions : très probablement nous commettons maintenant l'erreur inverse, qui est offrant la même. Il se surestimant le cause matérielle et nous nous figurons dès lors avoir trouvés le modèle énigme, bercé par l'illusion de mieux connaître la matière qu'un esprit « métaphysique ». En la matière Lucette est aussi inconnu que l'esprit. Nous ne savons rien des choses dernières. Seul cet aveu nous restitue l'équilibre....

... Tout le rationalisme du siècle des Lumières ne sert à rien.

304 -- le progrès obtenu par la volonté, de façon concrète et forcée, est toujours une convulsion. L'état arriéré est certes plus près du naturel, mais il est toujours menacé d'un réveil pénible.

J'ignore tout d'une supra réalité. La réalité contient tout ce qu'on peut savoir, car est réel ce qui agit. S'il n'y a pas d'actions, on ne remarque rien et par conséquent on ne peut rien savoir à ce sujet. Je ne puis donc affirmer quelque chose que sur ce qui est réel, mais nullement sur ce qui sera supra réel, irréel ou infra réel. À moins qu'ils ne viennent à l'esprit de limiter de quelque manière la notion de réalité, de telle sorte que seule une portion déterminée du réel universel aurait droit à l'attribut « réel ». La façon de penser que l'on appelle le sens comme et l'usage courant du langage réalise cette limitation à la réalité matérielle ou concret des objets sensibles, et cela sans tenir compte du fait que l'entendement renferme tout le possible qui ne provient pas des données des sens. À ce point de vue « est réel » tout ce qui provient ou semble provenir directement ou indirectement d'un monde accessible par les sens. Cette limitation de l'image du monde correspond à l'unilatéralité de l'homme d'Occident.

Combien été différent le mode de l'homme du Moyen Âge !alors la terre était au centre de l'univers, éternellement fixe et en repos ; autour d'elle tournait un soleil attentif à lui distribuer de la chaleur ; des hommes blancs, saucisses de Dieu, comblée avec amour par lettre suprême est élevé pour la féliciter éternelle, savait exactement ce qu'il fallait faire et comment il fallait se conduire pour passer de la vie terrestre transitoire à une vie éternelle remplis de joies. Immiscé impossible d'imaginer, même en rêve, une réalité de ce genre. La science de la nature a depuis longtemps déchirer ce voile gracieux. Sans défini de cette tant comme de celle-ci de la jeunesse, où l'on tenait son père pour l'homme le plus beaux et le plus puissant de tout le pays. Toutes les certitudes métaphysiques de l'homme du Moyen Âge sont disparues pour nous et nous avons troqué contre elle idéale de la nécessité matérielle, du bien-être général et de l'humanité. Celui qui a conservé inaltéré encore aujourd'hui ce dernier idéal dispose d'une dose peu commune d'optimisme.

L'homme primitif se distingue -- du fait de sa proximité avec instinct, comme l'animal -- par un misonéisme est un attachement aux traditions à notre goût, il est péniblement arriéré. -- alors que nous voulons le progrès ! Mais si notre tendance au progrès permet la réalisation d'une foule de désirs les plus beaux, il s'accumule d'autre part une dette de Prométhée tout aussi gigantesque qui, de temps en temps, peut-être payé par des acomptes sous forme de catastrophe calamiteuse. Pendant combien de temps l'humanité n'a-t-elle pas rêvé de voler ? -- et nous voilà déjà arriver aux bombardements aériens ! On sourit de deux jours de l'espérance chrétienne en un au-delà, est souvent on tombe soi-même dans des chiliasme qui sont cent fois moins raisonnables que l'idée d'un au-delà de féliciter après la mort.

L'homme n'est certes pas une machine susceptible, le cas échéant, d'être transformé à d'autres fins et qui fonctionnerait avec la même régularité qu'auparavant, bien que de façon toute différente. L'homme porte toujours en lui toute son histoire et celle de l'humanité. Or le facteur historique représente un besoin vital qu'il faut traiter avec une sage économie il faut que le passé s'exprime est lié de quelque façon dans le nouveau. L'assimilation totale à l'objet se heurte donc à la protestation de la minorité opprimée du passé et de ce qui exista depuis le début.

 

 

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