Il s'agit dans l'esprit des
inspirateurs, de conforter la « sanctuarisation des ghettos »... Le
roi Charles Ier est mort, avant tout, pour avoir lâché son ministre de
l'Intérieur. Remember.
Les chiffres sont flous, mais la
situation est claire à comprendre comme elle est sombre à observer.
Après 12 jours d'émeutes,
d'intensité grandissante, s'élargissant territorialement de jour en
jour, après 4 300 véhicules incendiés, plus des écoles, des autobus,
des instruments de travail, des équipements sociaux, etc. dans toute
la France, on sait en très grande partie à quoi on a affaire.
En dernière minute, nous apprenons
ce matin même, à la fois qu'à Grigny des émeutiers ont ouvert le feu
sur les forces de l'ordre, et que le p. de la r., avec retard et
réticence, a parlé, mollement et misérablement, de rétablir l'ordre,
tout en suggérant que les contribuables français devront payer, encore
plus cher, pour subventionner des gens qui se comportent comme des
barbares et des égorgeurs. Au prix de quelles manifestations de
faiblesse ce politicien en fin de parcours imagine-t-il acheter la
paix ?
Dès maintenant nous pouvons
comprendre, — plus précisément : nous savons, — combien les émeutes
ethniques parties de la Seine Saint Denis étaient tout sauf
spontanées, tout sauf imprévisibles.
Indiscutablement, le maillage
central s'en appuie sur les réseaux de ces petits caïds locaux de la
drogue appelés naïvement « grands frères ». Et il est invraisemblable
d'avoir rêvé les premiers jours en faire des interlocuteurs valables.
De même est-il incroyable que le gouvernement de Paris imagine de
requérir l'intermédiation de M. Dalil Boubakeur, c'est-à-dire pour
parler clair de mobiliser le symbole de l'islam et le poids de
l'Algérie. Mais depuis quand, et au nom de quoi, la religion de
Mahomet et l'État barbaresque sont-ils devenus les pacificateurs du
royaume de France ? J'ai dû rater un épisode.
Je dis, d'ailleurs : incroyable,
invraisemblable, par habitude d'écriture. Tout cela est bel et bien
croyable et se passe de qualificatif, car aucun n'est assez fort pour
mesurer ici l'imbécillité d'État.
La phase actuelle relève sans doute
plus de "1905" que de "1917", plus d'une répétition générale, que
d'une exécution définitive.
Bien évidemment, il s'agit, pour
l'instant, dans l'esprit des inspirateurs, de conforter la «
sanctuarisation des ghettos », en en chassant les derniers
représentants de l'ordre public national. Le drame serait en effet
qu'ils se voient abandonnés par l'Élysée ou par Matignon. Le risque
permanent est qu'ils soient désavoués par la cellule communication qui
gangrène, au sein du pouvoir parisien, ce qui tient lieu de cerveau, à
ce qui fait fonction de chef, dans ce qui se proclame encore un État.
Les leçons de l'Histoire sont
pourtant claires. Qu'on me permette, au hasard d'évoquer la révolution
cromwellienne et la guerre civile d'Angleterre au XVIIe : c'est bien
la matrice des subversions modernes. Le roi Charles Ier est mort,
avant tout, pour avoir lâché son ministre de l'Intérieur. Remember.
Si le pouvoir cède, les conséquences
pour la France seront dramatiques, sinon de manière immédiate, du
moins à moyen terme. Et le lâche répit que la république négocierait
ne serait, comme à l'accoutumée, même pas mis à profit. Il ne
servirait qu'à renforcer l'adversaire, d'aujourd'hui et de demain, et
à démoraliser les forces de résistance.
Oui, on doit tenir bon, et l'on doit
espérer, on devrait exiger, que la ligne de fermeté l'emporte, sans
aucune concession subventionniste. On ne ravitaille pas l'ennemi. On
cesse de payer tribut.
Il existe bien sûr, comme toujours
dans l'Histoire une convergence de causes, une accumulataion de faits
« conspirant » à détruire ce qui demeure de ce pays. Ils tiennent à la
fois, par exemple, aux courants islamistes radicaux, c'est la première
idée qui vient à l'esprit, ce n'est pas nécessairement la plus juste,
car il faut se référer aussi au discours impuni d'un Bouteflika (qui
n'a d'autres moyens de survivre qu'en faisant payer la France, et qui
dispose de moyens d'intervention parfaitement repérables au sein de la
classe politique hexagonale) et à l'intérêt matériel direct des
réseaux de la drogue, mais aussi à l'exemple contagieux et désastreux
de « révoltes » et de « rébellions », toujours présentées pour
légitimes par des médiats décervelants et décervelés. Tout cela doit
être pris en compte.
Faut-il même commenter, quand tout
le monde a bien compris que, dans les balances truquées de l'idéologie
dominante, les « jeunes » sont fondés à manifester leurs « colères »
pour l'affairer accidentelle de Clichy, mais que les « vieux » n'ont
certes aucun droit à témoigner de leur indignation dans l'affaire
criminelle d'Épinay.
Bref un scénario se met en place, un
scénario conduisant à la servitude.
Ah ! certes, les scénarios de
destruction des civilisations, de disparition des cités, et de
construction corrélative de nouveaux empires conquérants sont variés.
En disant de l'histoire qu'elle est
« la science des faits qui ne se répètent pas » Paul Valéry n'épuise
pas la question : il la pose. La logique de l'histoire devrait être
utile. Les faits recommencent toujours, ressemblants mais non
identiques.
Cette réflexion méthodologique n'est
certainement pas inutile, au moment où nous entrevoyons la possibilité
d'une autodestruction de l'Europe, et peut-être, pour un certain
nombre de nos pays, une longue période de captivité.
Les précédents existent, y compris
en Europe. Ainsi la Russie fut-elle soumise en partie aux Mongols,
entre le XIIIe et le XVIe siècles. Ainsi l'Europe du sud-est, Balkans
et même un temps la Hongrie demeurèrent captives de l'Empire ottoman,
entre le XVe et le XIXe siècles. Et surtout l'Espagne : du début du
VIIIe à la fin du XVe siècles.
Les mécanismes furent chaque fois
différents.
Il faut convenir que l'opération la
plus spectaculaire fut accomplie en 711 par Tarik, et son maître
Moussa, gouverneur de la partie occidentale (al-maghreb) de l'empire
omeyyade. En 3 ans, ces conquérants s'emparent de presque toute la
péninsule ibérique. En 714 ils sont à Saragosse. Ils ne furent
entièrement chassés que plus de 700 ans plus tard en 1492 par les Rois
catholiques.
On a voulu nier ou édulcorer le
caractère « arabe » de cette conquête.
On a voulu y voir la simple
conversion d'une partie des Espagnols à la religion mahométane.
On prétend encore chanter
l'Andalousie comme le lieu de rencontre heureux des « trois religions
monothéistes ».
Ces trois assertions, si souvent
entendues, déforment triplement la réalité.
À ce sujet, la redécouverte du
livre, plutôt pittoresque et en partie bienveillant, de Jules de
Marlès La Conquête de l'Espagne par les Arabes m'a semblé tout à fait
édifiante. On a reproché à l'éditeur de faire appel à un texte du XIXe
siècle, datant d'une époque où Napoléon III envisage d'établir un «
royaume arabe » en Algérie, et s'allie aux Turcs dans la guerre de
Crimée. L'ouvrage présente les Arabes sous leurs meilleurs jours. Il
fut distribué aux enfants des écoles, etc…
Eh bien pourquoi pas ? Entrons dans
ce livre sans crainte. L'auteur se base d'abord sur les travaux
érudits et irremplaçables de José Antonio Conde (1765-1820) rédacteur
d'une monumentale « Histoire de la domination des Arabes et des Maures
en Espagne et au Portugal : depuis l'invasion de ces peuples jusqu'à
leur expulsion définitive », dont, jeune, Jules Lacroix de Marlès
avait été le traducteur.
La domination britannique sur
Gibraltar (1) n'était alors qu'un triste souvenir du Traité d'Utrecht
de 1714, pas encore l'occasion pour la finance saoudienne d'y imposer
l'édification d'une gigantesque mosquée, aucun Européen n'était tenté
de confondre le passé et le futur. L'islamo-terrorisme ne terrorisait
alors personne.
Et cependant le lecteur remarque le
décalage entre l'histoire réelle de l'Espagne musulmane et la légende
politiquement correcte, aujourd'hui propagée.
Passons sur les entr'égorgements
perpétuels des princes omeyyades, almohades, almoravides, etc… Nos
Mérovingiens à nous disparaissent au VIIIe siècle, quand les Omeyyades
chassés de Damas s'établissent à Cordoue.
Le régime politique musulman de «
l'âge d'or » était celui de la monarchie absolue tempérée par
l'assassinat. Il l'est encore dans certains pays. Nos bons esprits
démocratiques devraient s'en préoccuper.
La leçon de la « Conquête de
l'Espagne », et plus encore celle de l'Espagne conquise, est que, dans
tous les territoires « musulmans » ce n'est pas une religion, supposée
universaliste, présentée pour « tolérante », c'est bien une domination
arabe qui régna pendant quelque 800 ans. Arabe, elle l'est, certes, au
sens large, puisque l'on s'y déchire entre tribus et clans yéménites,
syriens, berbères, maures, etc.
Quant aux Espagnols, même appelés «
mozarabes », ils ne sont là que pour servir le souper des maîtres.
Il nous semble banal de dire qu'il
n'est pas, qu'il n'est nulle part, de bon occupant, pas plus en Europe
qu'en Chine.
Dans de telles conditions la
question qui se pose est de savoir à quoi ressemble un pays à la
veille d'une invasion :
1° Inconscience et division de ses
dirigeants. La dynastie des rois wisigoths était en pleine
décomposition et la mort héroïque du roi Rodrigue en juillet 711 ne
changea rien.
2° Trahison de quelques princes.
C'est en effet, bel et bien, un haut personnage espagnol qui
convainquit Moussa et Tarik d'entreprendre cet événement, —
improbable, et qui cependant survint.
3° Dépeuplement de la péninsule. Ce
sont des populations à forte natalité qui submergent des populations
vieillissantes (on ne parle pas encore de « sauver la retraite par
répartition »).
4° Enfin, et peut-être surtout,
expliquant le reste : cette époque est celle d'une sorte de religion
laïque, relativiste – l'arianisme, hérésie laxiste et moralement
décadente qui rongeait l'Espagne sous les Wisigoths.
Toute ressemblance avec (l'ex) «
fille aînée de l'Église » serait de nature à contrarier l'idée de «
faits qui ne se répètent pas ».
N'est-ce pas ?
JG Malliarakis
©L'Insolent
(1) djabal-al-tarik = la montagne de
Tarik.