une révolte à caractère ethnico-religieux ...

Dossier : Ensembles humains

Présentation :...  page extrêmement importante pour mieux appréhender  la nature de la "révolution" en cours ....

Extraits :   Alain Finkelkraut ....une révolte à caractère ethnico-religieux ....On voudrait réduire les émeutes des banlieues à leur dimension sociale, y voir une révolte de jeunes contre la discrimination et le chômage.Le problème est que la plupart sont noirs ou arabes, avec une identité musulmane...... Il est clair que nous avons affaire à une révolte à caractère ethnico-religieux ......Voir dans les émeutes "une réponse au racisme français, c'est être aveugle à une haine plus large : celle de l'Occident" qui anime, selon lui, les jeunes banlieusards. Il s'agit d'un pogrom antirépublicain : il y a en France des gens qui haïssent la République"

L'antiracisme sera au XXIe siècle ce que fut le communisme au XXe."     .... et ses soi disantes "excuses" ..

Azouz Begag,... la France que je veux descendre ...

Respect ..... Magazine N°1 la France multiculturelle

en z relations .... matyrocratie ... communautarisme  ... destruction de la Nation, de l'Europe ...  multiculturalisme  ... la lutte des races remplaçant la lutte des classes ... cité tautologique ...

 

 

La voix "très déviante" d'Alain Finkielkraut au quotidien "Haaretz"

LE MONDE | 23.11.05 |

On voudrait réduire les émeutes des banlieues à leur dimension sociale, y voir une révolte de jeunes contre la discrimination et le chômage. Le problème est que la plupart sont noirs ou arabes, avec une identité musulmane. En France, il y a d'autres émigrants en situation difficile. Ils ne participent pas aux émeutes. Il est clair que nous avons affaire à une révolte à caractère ethnico-religieux." Tel est le point de vue du philosophe Alain Finkielkraut, qu'il développe dans une longue interview au quotidien israélien Haaretz du 18 novembre.

Le journal le présente comme "une voix très déviante, d'abord parce que ces propos ne sortent pas de la bouche de Jean-Marie Le Pen". La crise des cités est-elle une réaction au racisme dont sont victimes les Arabes et les Noirs ?, lui demande le quotidien. "Je ne le pense pas, répond le philosophe. (...) On nous dit que l'équipe de France est admirée parce qu'elle est black-blanc-beur. (...) En fait, aujourd'hui, elle est black-black-black, ce qui fait ricaner toute l'Europe." Voir dans les émeutes "une réponse au racisme français, c'est être aveugle à une haine plus large : celle de l'Occident" qui anime, selon lui, les jeunes banlieusards.

"On a peur du langage de vérité. Pour des raisons nobles, on préfère dire "jeunes" que "noirs" ou "arabes", dit-il. "Je n'ai pas parlé d'intifada des banlieues. J'ai pourtant découvert qu'eux aussi envoient en première ligne les plus jeunes. Vous, en Israël, connaissez cela : on envoie les jeunes devant parce qu'on ne peut pas les mettre en prison.(...) Il s'agit d'un pogrom antirépublicain : il y a en France des gens qui haïssent la République."

Pour quelle raison ? "Eux et ceux qui les justifient disent que cela provient de la fracture coloniale", répond M. Finkielkraut. "Le principal porte-parole de cette théologie, c'est Dieudonné, qui est le vrai patron de l'antisémitisme, et non le Front national. Mais au lieu de combattre son discours, on fait précisément ce qu'il demande : on change l'enseignement de l'histoire coloniale et de l'esclavage. Désormais, on enseigne qu'ils furent uniquement négatifs, et non que le projet colonial entendait éduquer et amener la culture aux sauvages." Rappelant que son père fut déporté de France à Auschwitz, il ajoute : " Qu'a fait ce pays aux Africains ? Que du bien. A mon père, il a fait subir cinq ans d'enfer. Pourtant, je n'ai jamais été éduqué dans la haine. Or celle des Noirs (contre la France) est pire encore que celle des Arabes."

Les journalistes notent que beaucoup d'enfants d'immigrés ne se sentent pas respectés comme français. Réponse : "Ils disent : "Je ne suis pas français, je vis en France et en plus ma situation économique est difficile." Mais personne ne les retient ici de force." Quant aux motivations des jeunes des cités, elles n'ont aucun lien avec l'emploi, selon lui. Que veulent-ils ? "C'est simple : l'argent, les marques et, parfois, les filles." Certes, reconnaît-il, "il existe des Français racistes, qui n'aiment pas les Arabes et les Noirs". "Ils les aimeront encore moins en prenant conscience de combien ceux-ci les haïssent (...) Imaginons que vous gérez un restaurant. Un jeune vous demande un emploi. Il a l'accent des banlieues. C'est simple : vous ne l'engagerez pas, c'est impossible." Voilà, se désole-t-il, "des propos de bon sens", mais, dans la France actuelle, "on leur préfère le mythe du "racisme français"". Et de conclure : "L'antiracisme sera au XXIe siècle ce que fut le communisme au XXe."

Sylvain Cypel

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Le MRAP a vaincu

le 25/11/2005 16:26:43,

Finkielkraut : « Je présente des excuses »

Le philosophe, contre lequel le Mrap a porté plainte pour incitation et provocation à la haine raciale suite à des propos publiés dans le quotidien israélien «Haaretz», a déclaré vendredi avoir été «victime d'amalgames».

http://www.liberation.com/page.php?Article=340521

Le philosophe Alain Finkielkraut contre lequel le Mrap a décidé de porter plainte pour incitation et provocation à la haine raciale après des propos publiés dans le quotidien israélien «Haaretz», a présenté ses «excuses» vendredi, déclarant avoir été «victime d'amalgames».

«Je présente des excuses à ceux que ce personnage que je ne suis pas a blessé (...). La leçon, c'est qu'en effet je ne dois plus donner d'interview, notamment à des journaux dont je ne contrôle pas ou je ne peux pas contrôler le destin ou la traduction», a déclaré Alain Finkielkraut sur Europe 1.

«Je n'ai en moi aucun mépris ou de haine à l'égard de quelque collectivité que ce soit. Je me sens solidaire par vocation des nouveaux immigrés en France et notamment des immigrés de la deuxième ou troisième génération», a-t-il ajouté.

Le secrétaire général du Mrap, Mouloud Aounit, avait annoncé mercredi son intention de porter plainte contre le philosophe.

Selon Mouloud Aounit, l'entretien publié le 18 novembre par «Haaretz» est «un texte d'une violence raciste inouïe, qui se fait le porte-voix des clichés du Front national et participe à mettre sur le terrain ethnique et religieux cette insurrection sociale de Français qu'il nomme noirs ou arabes».

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Le commentaire publié sur le site du FN

le 25/11/2005 19:22:39, Triarius a écrit  http://forum.subversiv.com/:

Marche arrière toute !

Alain Finkielkraut tient apparemment à ses dîners en ville, son poste sur France Culture voire sur Radio J. Ayant créé l’émoi des bien-pensants et du lobby immigrationniste suite à l’entretien décapant qu’il a accordé au quotidien israélien Haaretz –voir notre précédente édition-, le philosophe médiatique a revu ses prétentions au politiquement incorrect à la baisse vendredi matin sur Europe 1. Questionné par Jean-Pierre ElKabach à ce sujet, M. Finkielkraut a déclaré qu’il « (présentait) ses excuses à ceux que ce personnage que je ne suis pas a blessé » (sic). « La leçon c’est qu’en effet je ne dois plus donner d’interview, notamment à des journaux dont je ne contrôle pas ou je ne peux contrôler le destin ou la traduction ». A ce niveau « l’erreur de traduction » apparaît alors colossale si l’on en juge par la longueur de cet entretien et l’empilement de propos allant tous dans le même sens… « Je n’ai en moi aucun mépris ou de haine à l’égard de quelque collectivité que ce soit. Je me sens solidaire par vocation ( ?) des nouveaux immigrés en France et notamment des immigrés de la deuxième ou troisième génération » a-t-il ajouté, prenant bien soin, nous voilà rassuré, d’affirmer encore qu’il réservait sa « haine » aux défenseurs de la « préférence nationale ». Des patriotes français qui eux, précisons le à Alain Finkielkraut, ne cultivent la haine à l’égard de quiconque mais sont seulement « des patriotes de l’espèce amoureuse » comme le souligne Jean-Marie Le Pen. Mais cela, le « brillantissime » M. Finkielkraut peut-il le comprendre ?

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Finkielkraut veut faire "dérailler" internet   . par pierre Assouline sur son blog au Monde

http://passouline.blog.lemonde.fr/livres/

Cette nouvelle interwiew d’Alain Finkielkraut fera certainement moins de bruit que la précédente, sauf dans la médiasphère, la première concernée. Où l’on voit que le philosophe ne craint pas d’enfoncer le clou, quitte à se faire définitivement cataloguer comme « néo-réac », ce dont il se fiche à juste titre. Car sous la colle des étiquettes, les idées demeurent et elles seules valent d’être analysées nonobstant les catégories dans lesquelles on se hâte de les ranger.

L’entretien en question paraît ces jours-ci dans le numéro de décembre de La Revue littéraire (No21, 256 pages, Editions Léo Scheer). Il s’intitule "Après la défaite" et il est conduit par deux piliers de la revue, Vincent Roy et Florent Georgesco. Consacrés principalement au dernier livre d’Alain Finkielkraut (Nous autres, modernes), les propos ont été recueillis le 14 octobre dernier, soit avant le scandale déclenché par l’article de Haaretz. En voici des morceaux choisis, selon un nécessaire « montage » réalisé par ma pomme avec rigueur et honnêteté, ce qui va sans dire mais va mieux en le disant en un temps où la moindre virgule déplacée vaut un procès d’intention :

Question : (…) On entend partout que vous êtes un conservateur. Mais je crois plutôt que vous êtes moderne au point de réinventer la modernité. Vous dites : regardons ce qui se passe derrière nous pour exister aujourd’hui

Réponse : Oui, j’entends bien –il faudrait être sourd pour ne pas l’entendre !- qu’on me traite de conservateur, voire de réactionnaire. Je suis considéré par toute une intelligentsia progressiste comme un personnage pas fréquentable (…) On connaît aujourd’hui un durcissement, une radicalisation politique. Et, comme d’autres, j’en fais les frais (…)

Question : Vous semblez ne pas avoir renoncé à l’idée qu’en philosophie, la vérité ne peut exister en dehors d’une forme de beauté. Mais n’est-il pas trop tard ? (…)

Réponse : La poésie consiste à rendre grâce. La célébration est sa tonalité fondamentale. Or, l’une des tendances de la modernité est de substituer à la gratitude envers le donné un ressentiment illimité à son encontre. Ce ressentiment conduit à la création de ce que le philosophe Rüdiger Safranski appelle une « cité tautologique », c'est-à-dire un monde où l’homme ne rencontre que lui-même, à travers ses produits, ses instruments, où l’homme, tout harnaché de prothèses, vit dans une connexion perpétuelle, au milieu des écrans. On assiste à une éclipse de la nature – une disparition progressive du donné (…)

Question : Vous connaissez les blogs, où tant de gens, qui parfois ne s’adressent plus à personne, se répandent. Eh bien, j’ai entendu récemment un mot nouveau : blogosphère, dont je ne sais pas ce qu’il désigne au juste, sinon peut-être ce bavardage permanent, ce bruit de fond de l’expression universelle où tout attention, et toute contemplation, est devenue impossible.

Réponse : Vous avez raison. L’avenir de la culture, ce n’est pas le désert du silence total sous un pouvoir écrasant, mais, en effet, la glossolalie, la volubilité exubérante d’une blogosphère planétaire. (…) Voyez-vous, internet est une thèse sur l’être : l’être est information, et une information, disponible, malléable (…) L’information, internet noient les œuvres dans un flux textuel informe, sans contenu. Et cela satisfait une certaine forme d’égalitarisme. On nous parle beaucoup d’humiliation à l’école : l’humiliation par les notes ; l’humiliation, aussi, par ces œuvres trop belles, trop transcendantes pour reprendre votre terme, et qui manifestent un écart insupportable entre leurs auteurs et ceux qui les lisent. Cet écart doit être comblé et c’est à cela que la technologie moderne, ou hypermoderne, se voue. Je ne vois pas bien comment résister à ce phénomène, car il a pour lui une double légitimité : celle du progrès technique et celle de la démocratie triomphante.

Question : En somme, ce processus consiste, pour combler l’écart entre les œuvres et ceux qui étaient censés les recevoir, à détruire les œuvres.

Réponse : Oui. »

Ailleurs dans l’interwiew, Alain Finkielkraut évoque la fameuse métaphore de Walter Benjamin selon laquelle la révolution n’est pas une locomotive conduisant le train de l’histoire, mais la main de l’espèce humaine tirant l’alarme afin de stopper ce train fourvoyé dans la mauvaise direction. Plus loin, il la reprend à nouveau et dit : « Si le sens de l’histoire, c’est la blogosphère, internet et les jeux vidéos, il faut vraiment essayer de faire dérailler le train ».

Au fond, il en est de la philosophie comme du chemin de fer : il n’y a pas que les trains qui y déraillent. Ce qui, soit dit entre nous, ne m’empêchera pas de continuer à être un lecteur et un auditeur attentifs d’Alain Finkielkraut, de prendre ses écrits et ses déclarations au sérieux, d’apprécier son style, d’estimer son intelligence, de reconnaître son travail sur les idées, d’admirer sa culture, de reconnaître sa sincérité et son indépendance, de lui savoir gré de nous faire réfléchir et de nous bousculer, ce qu'on attend en principe d'un intellectuel. Quitte, dans le même temps, à lui reprocher son manque de sang-froid, son incapacité à résister au piège des formules trop brillantes, sa tendance à être le principal invité de sa propre émission, sa facilité à se laisser griser par sa propre rhétorique, une hystérisation des débats, son sens tragique de la vie abusif et un certain goût du martyr, toutes choses préjudiciables à la dispute intellectuelle

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C’est Finkielkraut qu’on assassine (info # 012611/5)

Par Viviane Miles

Saturday 26 November [14:23:00 GMT]

http://www.menapress.com/article.php?sid=1241

Lorsqu’il "présente des excuses à ceux que ce personnage que je ne suis pas a blessés", Finkielkraut dénonce le Golem que Cypel a construit de lui pour le rendre haïssable

Surprise, aujourd’hui, en parcourant la presse française, et plus particulièrement Le Monde, Libération et le Nouvel Obs, d’y trouver les « excuses » présentées par Alain Finkielkraut sur Europe I suite à une interview qu’il a accordée au magazine israélien du journal Haaretz la semaine dernière.

Le Monde, toujours aussi sûr de lui, s’avance même à titrer : « M. Finkielkraut s’excuse pour ses propos dans le quotidien israélien Haaretz » [lire l’article]. Or ce titre, qui induit les lecteurs du Monde à penser que le philosophe regrette ce qu’il a dit aux deux journalistes de Haaretz, n’a strictement aucun lien avec la vérité.

Ce sont au contraire les manipulations sémantiques du Monde que Finkielkraut stigmatise !

Sur Europe 1, c’est d’avoir été « victime d’un immense malentendu » dont le philosophe s’est plaint, dénonçant « un assemblage où [il] ne se reconnaît pas ». Or, cet assemblage est en fait l’amalgame de clichés pompés par Sylvain Cypel dans la longue interview de Haaretz et réalignés par ses soins dans un article qu’il a publié dans Le Monde du 23 novembre [lire l’article]. Le résultat de cette reconstruction de texte par Cypel, malhonnête et simpliste, renvoie à dessein l’image d’un penseur raciste ou même fascisant, aux convictions assurément méprisables.

Or donc Le Monde, l’Obs et Libération, agissant derechef comme les segments d’un même media unique, annoncent triomphalement qu’Alain Finkielkraut, la victime de ce readers’ digest véreux, présente des excuses pour ce qu’il a affirmé aux Israéliens !

Comme ces arrogants sont loin du compte ! Le philosophe ne renie en aucun cas ses déclarations, il l’a affirmé à Stéphane Juffa il y a quelques heures, précisant qu’il ne concevait aucun grief à l’encontre de ses interlocuteurs israéliens. Lorsqu’il "présente des excuses à ceux que ce personnage que je ne suis pas a blessés", Finkielkraut dénonce le Golem que Cypel a construit de lui pour le rendre haïssable. Impossible de s’y méprendre, c’est exactement ce que le philosophe déclare au micro d’Europe 1 :

"Mais là, il s'agit de tout autre chose : du puzzle de citations qu'il y a eu dans Le Monde, surgit un personnage odieux, antipathique, grotesque auquel je n'aurais pas envie de serrer la main.

Et on me dit, là le cauchemar commence, que ce personnage c'est moi.

Je n'ai aucun rapport avec le personnage que dessine ce puzzle. Ce personnage, je le déteste comme tout le monde (...). Ce corps textuel, cette tunique de Nessus que je suis obligé d'habiter !

Le philosophe refusa d'ailleurs, au cours de l'interview d’Europe 1, [écouter l’interview] de "faire une autocritique d'un assemblage où (il ne se) reconnaît pas". Devant un Elkabbach agressif, qui n’a cessé d’interrompre grossièrement le philosophe à chacune de ses réponses, usant à l’excès du procédé de déstabilisation qui prétend donner la parole à l’interviewé, tout en l’empêchant de s’exprimer librement. Et malgré ça, on a pu remarquer la patience et la ténacité d’un Finkielkraut attaqué mais gardant parfaitement le cap de ses raisonnements.

A vrai dire, il suffisait de lire les réponses faites par le philosophe aux journalistes israéliens [lire l’article de Haaretz en anglais], pour se rendre compte qu’elles sont par trop élaborées et complexes pour constituer le corps d’une gaffe spontanée que le philosophe pourrait avoir déplorée par la suite.

Que l’interview de Haaretz soit critiquée avec autant de véhémence hystérique par les media franciliens, mais aussi qu’ils lui accordent autant d’importance, et qu’ils aient tous jugé inutile de la traduire, voilà qui renseigne autant sur leurs méthodes lapidatrices que sur leurs intentions.

Il importe au contraire de pouvoir lire paisiblement l’interview qu’Alain Finkielkraut a accordée à Dror Mishani et Aurelia Smotriez avec beaucoup d’attention. Elle est intéressante à plus d’un égard et même remarquable, dans ce sens où ce n’est pas tous les jours que l’un des plus grands philosophes français de notre époque prend le risque de dire des choses qui s’écartent des frontières de la pensée unique. Il n’est pas nécessaire d’être totalement en accord sur tous les points que soulève Finkielkraut pour relever le degré de consommation, la constance et le courage des propos de leur auteur. A des années-lumière de tout sentiment raciste, l’auteur apporte un éclairage significatif et circonstancié, un regard d’authentique philosophe, sur les violences dont les banlieues françaises ont été récemment le théâtre.

La pensée unique du Monde, de Libération et du Nouvel Obs est hégémoniste et exclusiviste par définition ; elle ne saurait accepter de cohabiter avec d’autres explications que celles dont elle gave le public. Dès lors elle se trompe, s’astreignant à un manichéisme amputateur de pensées indispensables ; la pensée unique, pauvre, par choix des plus petits dénominateurs communs, et incapable d’un regard suffisant sur des événements exceptionnels, réagit en imposant la conjonction alternative OU, s’en servant comme d’un outil à exclure ; à exclure tout ce qui ne lui ressemble pas et qui refuse de se soumettre à sa loi.

C’est de la conjonction de coordination ET, qu’il faudrait se servir, lorsque l’on veut réellement appréhender la problématique qui nous envahit. Comme : "dans les banlieues règne l’exclusion ; l’ascenseur social est en panne ET il importe de considérer au fond les remarques d’un philosophe de la trempe de Finkielkraut pour creuser la réflexion".

Ce n’est pas en collant ses plus grands penseurs au poteau d’exécution intellectuel, ce en bidouillant lamentablement leurs propos, que la France s’en sortira !

Il est vrai que dans l’interview de Haaretz, Finkielkraut commence par expliciter au media israélien la tendance générale de la presse française à vouloir cantonner les causes de la révolte à une dimension socio-économique. Selon lui, le problème est bien plus vaste ET ne peut se satisfaire de cette explication réductrice (OU) ; c’est pourquoi il invoque une composante ethnique et religieuse, déclarant que « la plupart de ces jeunes sont des noirs ou des Arabes, avec une identité musulmane ».

Une composante ethnique et religieuse qui est fort différente d’une composante islamiste et aussi d’un militantisme pro ethnique ou pro religieux, que Finkielkraut se garde bien d’invoquer. Ce qui n’empêche nullement Laurent Joffrin, le directeur de la rédaction à l’Obs, d’ajouter ses pierres à la lapidation du philosophe en critiquant des propos que ce dernier n’a pas tenus : "je n’ai vu chez eux (les jeunes) aucune revendication religieuse ou culturelle qui évoquerait celles d’ethnies minoritaires et homogènes revendiquant des droits particuliers". Pur égarement de Joffrin…

Même fourvoiement chez Michel Wieviorka, sociologue à l"EHESS, lui aussi convié par l’Obs à faire partie du peloton d’exécution : « En tant que sociologue, je n'ai jamais entendu dire que ces violences aient été menées au nom de la cause "noire", "arabe" ou au nom d'une quelconque couleur de peau. L'interprétation de Finkielkraut ne correspond pas à la réalité. ».

Une nouvelle fois : où le philosophe a-t-il parlé d’une cause ou d’une revendication noire ou arabe. Il fait état d’une composante, d’un caractère ethnico-religieux, et cela n’a strictement rien à voir ! Et pour ne laisser aucun doute sur sa perception des choses, Finkielkraut rappelle que, "au contraire d’autres, (il) n’a pas évoqué une Intifada des banlieues, et (il) ne pense pas que ce vocabulaire devrait être utilisé".

Le philosophe est également très rigoureux quant aux mots qu’il utilise, même oralement, ne laissant aucun espace pour des digressions fantaisistes du genre de celles de Joffrin et de Wieviorka : "Et, assurément, nous devons aussi éviter les généralisations : Il ne s’agit pas des noirs et des Arabes comme d’un tout, mais cela (son analyse) concerne certains noirs et Arabes. Et, c’est sûr, la religion  non comme la religion, mais comme une ancre (un symbole unificateur) d’identité, si vous voulez  joue un rôle. La religion telle qu’elle apparaît sur Internet, sur les chaînes de télévision arabes, tient le rôle d’ancrage d’identité pour certains de ces jeunes".

A l’Obs on s’en est donné à cœur joie dans l’exercice d’ « un mot pour un autre », arme d’autant plus efficace qu’elle est utilisée de manière intensive [lire l’article]. Toutes les réponses du philosophe sont assorties de subtils petits mots assassins qui détournent le sens que l’auteur leur avait donné.

Chaque ligne de l’article est une incitation à clouer Finkielkraut au pilori. L’Obs définit l’interview comme « pour le moins surprenante, digne, selon les journalistes, d’un dirigeant d’extrême droite ».

Des exemples, en veux-tu, en voilà ! Une insinuation fallacieuse qui fait mouche par ci, lorsqu’on écrit qu’ « il [Finkielkraut] s’en prend vivement aux ‘noirs’, aux ‘Arabes’ et à l’islam. ». Bis repetita par là au paragraphe suivant : « Le philosophe s’en prend notamment, et vivement, aux jeunes musulmans des banlieues. ». L’Obs interprète allègrement les propos finkielkrautiens, affirmant que « L’écrivain s’en prend vivement à l’antiracisme… ».

Décidément, ils n’ont que ces mots sous la plume ; mais lisez mieux, Finkielkraut ne s’en prend vivement à personne !

Finkielkraut n’a pas tort lorsqu’il dit et redit qu’ « il est impossible, voire même dangereux, de dire ces choses (celles qu’il dit dans l’interview) en France aujourd’hui ». Preuve en est la plainte que le MRAP a décidé de déposer pour « incitation et provocation à la haine raciale » ; plainte que le MRAP a ensuite renoncé à faire valoir, saisissant probablement qu’il chevauchait vers un désastre juridique.

Auprès des journalistes d’Haaretz, Alain Finkielkraut a abordé sans faux semblants des dossiers sensibles, comme celui de la faillite de l’école. D’une part, soutient-il, le système éducatif a démissionné de sa tâche de transmission des valeurs de la République, à commencer par l’enseignement du respect, et a permis à certains d’imposer une réécriture de l’histoire – entre autres de l’histoire coloniale – telle qu’elle est enseignée, selon des critères opposés à l’héritage culturel de la France. D’autre part, le rôle de l’école a été détourné de sa vocation première, qui est l’instruction ; aujourd’hui on attend d’elle qu’elle soit garante de débouchés professionnels, ce qu’elle ne peut être en aucun cas.

L’école, dit Finkelkraut, n’avait pas pour but d’être « agréable », mais de diffuser un savoir, d’enseigner un langage. « Au sein d’une démocratie, il est difficile de tolérer des espaces non démocratiques. Tout doit être fait démocratiquement dans une démocratie, mais l’école ne peut pas être comme ça. (…) L’asymétrie est flagrante : entre celui qui sait et celui qui ne sait pas, entre celui qui amène un monde avec lui et celui qui est nouveau dans ce monde. ». L’asymétrie entre le détenteur du savoir, l’enseignant, et le récepteur de ce savoir, l’élève, était logique. Aujourd’hui, l’école républicaine a été remplacée par une communauté éducative horizontale plutôt que verticale. On a voulu insérer au sein de l’école la démocratie qui s’y trouvait à l’extérieur, et le résultat est que les maîtres ne peuvent plus enseigner leur programme scolaire.

La France peut-elle se passer de ces réflexions ? La France d’aujourd’hui, soumise au vide par l’absence d’élites dignes de se nom, peut-elle se permettre le luxe de marginaliser les Alain Finkielkraut, ou de finir de le "communautariser", comme ils disent ?

Le risque existe, car le media unique qui y fait la loi, concentré sur sa chasse aux sorcières de la différence, semble, à constater sa tentative de lapidation publique d’Alain Finkielkraut, avoir totalement cessé de réfléchir…

 

1.11.05... fe .... Un superbe lapsus d'Azouz Begag, le ministre délégué à la promotion de l'égalité des chances... ... dans l'émission « Mots croisés » d'Yves Calvi, « Non mais ça va pas ? Mon rôle c'est exactement de rester et de continuer à me battre pour faire en sorte que la France que j'aime, la France que je veux descendre, défendre, la France de la lutte contre les discriminations où chacun trouve sa place, soit respectée. »   ... http://www.france-echos.com/actualite.php?cle=7412

 

 

 

 

Vous l'avez tous reconnu, inutile de nier....Begag a définitivement franchi le mur du con.

source : http://www.ilikeyourstyle.net/blog/

via http://forum.subversiv.com/

Begag se lâche devant ses cousins, pour le magazine Respect :

(…) Il faut traverser le périphérique, aller chez les indigènes là-bas, les descendants de Vercingétorix….Il faut casser les portes, et si elles ne veulent pas s’ouvrir, il faut y allé aux forceps. Partout où la diversité n’existe pas, ça doit être une invasion de criquets, dans les concours de la fonction publique, dans la police Nationale. Partout de manière à ce qu’on ne puisse pas revenir en arrière.

(…) Je veux un Noir, je veux un antillais, un type de Madagascar, je veux des femmes, je veux la diversité. J’ai composé mon cabinet en fonction de cette diversité, il ressemble à la France d’aujourd’hui. *

Site à visiter d'urgence ...

Respect

Magazine N°1 la France multiculturelle

http://www.respectmag.net/

 sa devise :

Décoloniser nos imaginaires, Apprendre à vivre ensemble

 

 

APRES LES FLAMMES

éditorial ce 23.11.05

 

On connaît son talent, sa liberté de pensée et de parole. Nommé en juin 2005, ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances, Azouz Begag a du pain sur la planche. «Je suis là pour que les choses bougent.» Car tout le monde veut y croire… Il y aura un « après ». Après le deuil, après le bruit assourdissant d'une bombe lacrymo dans un lieu de culte pendant la prière, les échos du silence qui a suivi, après les voitures calcinées, les écoles ou autres lieux publics saccagés… Lorsque le seul mot « jeune » accolé à « banlieue » prendra, plus encore qu'hier, un aspect menaçant, « casseur, violeur, dealer », silhouette sombre surgie d'une cité de nulle part… Alors, après, plus que jamais, le lien, le dialogue, l'information, seront une nécessité, pour réapprendre à vivre ensemble. Plus que jamais, l'égalité devra être LE but à atteindre, la mixité sociale ne pas rester un rêve, un fantasme ou, pire encore, un terme banalisé ajouté à la longue liste des spécialistes de la langue de bois… Plus que jamais il sera urgent de donner du sens, du concret, du vivant, du piquant même, aux valeurs censées nous rassembler.

Plus que jamais, il faudra communiquer auprès des jeunes ce que les entreprises ont amorcé avec la Charte de la diversité, leur faire connaître cette démarche qui reconnaît la réalité des discriminations et pose les bases pour en sortir. Et il faudra dire à ces entreprises, comme l'a fait Azouz Begag, « Allez-y, c'est ici, maintenant que tout se joue, montrez votre détermination ». Il faudra les aider à déconstruire, et reconstruire, leurs représentations sur tout ce qui intrigue, inquiète, questionne, peut prêter à penser « ces gens sont trop différents de nous, c'est beaucoup trop compliqué à gérer»… L'histoire de l'immigration, celle des quartiers, les codes qui s'y sont développés, l'inventivité pour s'en sortir, l'identité des jeunes nés en France, le fait religieux, la richesse de la diversité… Tout cela devra être expliqué, débattu, comparé aux impressions et sentiments de chacun, dits, et redits pour sortir des non-dits qui produisent de la discrimination. Il faudra fixer des objectifs, se donner les moyens de les quantifier, avancer, avancer encore, montrer que cette fois, ça y est, ça bouge. Il faudra, pour les pouvoirs publics, de la gestion locale jusqu'aux plus hautes instances, sortir de l'obsession « modèle contre modèle », « républicain » contre « communautariste » et voir, avec lucidité, ce qui avance ici et ce qui bloque ailleurs, mais faire aussi la démarche inverse, afin d'identifier nos manques et les réponses possibles. Comprendre que la référence religieuse est, plus encore pour une population privée de mémoire, dont l'histoire reste si peu enseignée, source de fondement, de construction et d'espoir, le comprendre sans enfermer les gens là-dedans, parce que s'ils sont majoritairement croyants, ils sont aussi autre chose, parce que leur positionnement, dans une entreprise comme dans la société en général, n'est pas déterminé par cette appartenance. Comprendre que les jeunes issus de l'immigration ne sont pas un terrain d'investissement «people » mais que, bien au contraire, depuis le terrain, des initiatives se prennent, existent. C'est bien elles qu'il faudra soutenir aujourd'hui. Gestion du fait religieux, coaching de jeunes entrepreneurs, prévention, rencontre artistique… Leurs domaines d'intervention sont des plus variés : inspirons-nous de leurs constats comme de leur démarche, au lieu de plaquer de haut en bas des pseudo mouvements militants créés de toute pièce pour être dans l'air du temps qui, du coup, devient parfois irrespirable. Admettre que les images médiatiques, avec l'islamisme en première ligne dans la presse écrite juste derrière (ou devant) le marché de l'immobilier, comme dans les médias télé, créent des amalgames violents qui visent tout de même près de cinq millions de personnes, dont une bonne partie, les jeunes justement, sont citoyens français.

Comprendre enfin que l'apartheid scolaire, plus seulement social, mais de plus en plus ethnique, est devenu intolérable. Que les jeunes ont besoin d'une société qui leur tende un miroir possible. Si j'allume mon poste de télé, si je regarde l'Assemblée nationale, comment imaginer que ma place est bien de ce monde, et non dans celui d'en face, hors-la-vie de la cité, hors-la-loi de l'égalité ? Comprendre que nous avons besoin d'espaces, pour apprendre modestement, apprendre et construire une société qui ne serait pas idéale, non, mais possible à investir pour chacun. Une université de la diversité , que nous appelons à créer, mettrait sur ses bancs politiques, entreprises et autres décideurs à l'écoute, à l'écoute enfin, de ceux qui ont pensé ces questions, et de ceux qui les vivent au quotidien. Créons cette université chargée d'identifier ce qui avance comme ce qui bloque : affichons nos couleurs. Aujourd'hui, nous ressentons plus que jamais la nécessité d'un grand magazine populaire, d'un lieu de réflexion et de proposition qui dise aux jeunes « ensemble », plutôt que « chacun chez soi », et à la société « avec » plutôt que « contre ». Avec les jeunes, tous les jeunes, ensemble… ça sera seulement « après », mais cet après-là donne envie.

Et l'envie, le désir d'ensemble, c'est ce qu'il nous faut retrouver.

Marc Cheb Sun, rédacteur en chef de Respect Magazine

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Culture : Vincent Mc Doom

Mercredi, 19 heures. J'ai rendez -vous avec Vincent Mc Doom à deux pas de la Porte d'Auteuil. Raffiné et excentrique comme à l'accoutumée, il sort d'un taxi en talons aiguilles et minijupe et m'annonce: «Désolé pour le retard, je suis tombé sur un abruti!» Le ton est donné.

 

texte hébergé en  11/05

 

 

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