redécouvrir la nation, la famille, la fierté, le mérite, etc ...

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Dossier : Histoire

Présentation :... ....l'HOMENTRANCHE, le mondialisme et ENUN, l'islam  ..face à homocoques qui implose .. après cette première intifada ... qui n'est pas sans réjouir le ennemis de homocoques  ...de la Nation, de la famille, du français, de la culture ...de son histoire ...sa vision du monde ... toutes ces données en ruine   et comme dit Emmanuel Todd .... l'explosion des nations produit la mondialisation, et non l'inverse.  ..et la chritianophobie et le laïcisme , l'islamisation

Extraits :   «Si les églises sont vides, si personne, en France, n'ose chanter la Marseillaise, si personne n'ose brandir un drapeau français dans ce pays, ce n'est pas de la faute des musulmans.»

La Nation contrat ou Nation génie

en z relations .. La France hésite entre la peur et la révolte....... c'est la faiblesse des nations qui conduit au mondialisme ... Emmanuel Todd

La mondialisme économique et la nation ... par Emmanuel Todd

C'est le recyclage de la lutte des classes : les victimes sont innocentes et la société est coupable, elle opprime les pauvres et les exploite. ....

 

 

 

Résister à la régression

 Le bloc-notes d'Ivan Rioufol

[25 novembre 2005]

Deux obstacles à la modernisation de la France: le communautarisme ethnique, révélé par la première «Intifada» des cités, et le corporatisme syndical. Cette semaine, ce dernier a tenté de prendre, en vain, le relais du soulèvement des banlieues. Une continuité qui n'est pas fortuite, tant les deux phénomènes se complètent. L'un ébranle l'unité, l'autre la solidarité nationale. Tous deux affaiblissent l'Etat, en le maintenant dans son rôle d'obligé. Qui leur résiste?

Le gouvernement a répondu aux émeutiers en accroissant les crédits, déjà importants, destinés aux banlieues. La direction de la SNCF a calmé la CGT – pourtant peu suivie par les cheminots – en offrant, mardi, prime exceptionnelle, hausse des salaires et embauches supplémentaires. Mais de telles vénalités ne peuvent qu'encourager les stratèges de la lutte des classes à attiser les braises du «mouvement social», label dont a bénéficié la rébellion urbaine.

Une régression se profile si rien n'est fait pour corriger le modèle d'intégration et le modèle social français. L'asphyxie du premier prive la nation de la puissance d'une identité commune, acceptée par tous les nouveaux venus. L'archaïsme du second empêche l'économie de s'adapter à une concurrence née de l'ouverture des marchés. C'est ainsi qu'un pays devient vulnérable.

Les grèves à la SNCF et à la RATP, menées sous prétexte d'une «privatisation rampante» et d'une défense du service public, ont été des actes de protection de statuts privilégiés. Comme l'ont été les conflits à la Société nationale Corse Méditerranée ou à la Société des transports marseillais. Ces abus de droit, face auxquels les salariés concernés semblent prendre leurs distances, devraient inciter à faire l'inventaire des avantages accumulés par des syndicats s'étant appropriés des biens publics.

Dans son livre, Cet Etat qui tue la France, édité chez Plon, Nicolas Lecaussin révèle notamment les gaspillages de la RATP et les avantages de ses agents: «Moins de 30 heures de travail par semaine, des salaires 20% plus élevés que dans le privé, les retraites à 53,5 ans.» Une situation rendue encore plus confortable sous l'actuelle majorité, alors que le trafic voyageurs se stabilisait, et baissait même entre 2002 et 2003. Les conditions à la SNCF sont du même ordre. Fallait-il flatter à nouveau ces privilégiés en leur accordant d'autres égards?

Les renoncements du PS

Y prendre garde: des contribuables sont las d'avoir à combler les dettes de la SNCF (7 milliards d'euros) et de la RATP (4 milliards). D'autant qu'ils n'ont aucun contrôle sur la gestion de ces entreprises confisquées par des clans au détriment des usagers. Des contribuables sont las d'avoir à financer des «politiques de la ville» ne sachant offrir que des droits, sans oser imposer à leurs bénéficiaires quelques obligations élémentaires, à commencer par la maîtrise du français.

Ce n'est pas le PS qui se fera l'interprète du ras-le-bol de l'opinion, stupéfaite de découvrir tant de réalités cachées. Pour avoir assuré que Nicolas Sarkozy ne se remettra jamais de ses «propos incendiaires» («Kärcher», «racaille»), la gauche peut voir le ministre de l'Intérieur porté par les sondages. Les socialistes, eux, peinent à être écoutés. Ils sont d'ailleurs prêts à toutes les excentricités pour se faire entendre.

Démonstration l'autre week-end, au Mans. Jamais le PS n'est apparu aussi indifférent aux faits que lors de son congrès, qui a accouché d'une «synthèse» aggravant son irréalisme. «Il faut faire rendre gorge au capitalisme sauvage», a déclaré Jack Lang, donnant une idée de ce que sont les références poussiéreuses de la gauche. Plutôt qu'une réflexion sur la crise du «modèle français» nourrissant un tribalisme identitaire et corporatiste, le PS veut revenir aux 35 heures, renationaliser EDF, abroger la loi sur les retraites...

Cette attitude réactionnaire est prête à toutes les connivences avec des syndicats pantouflards et des mouvements protestataires qui ne voient dans l'Etat que la vache à lait. Mardi, Dominique Strauss-Kahn a trouvé légitime la grève de la SNCF (dénoncée par la CFDT), et intolérable que le gouvernement envisage de se désengager du secteur des transports. Est-ce avec ces capitulations que la nation va inciter les Français qui s'exilent à revenir?

Mutation conservatrice

Résister à l'éclatement possible de la nation et à son affaiblissement économique revient à la droite, vu le peu d'entrain de la gauche et son absence de projets novateurs. Mais ce seul réveil sera vain s'il n'est pas répondu à cette question : pourquoi la France ne fait-elle plus rêver ceux qu'elle accueille? Si la force de l'identité musulmane est un frein à une totale assimilation, cette donnée n'explique pas l'ensemble des réticences à suivre l'hôte. Remarque d'un lecteur musulman, Vincent Karim Ammi: «Si les églises sont vides, si personne, en France, n'ose chanter la Marseillaise, si personne n'ose brandir un drapeau français dans ce pays, ce n'est pas de la faute des musulmans.» Exact. Aussi reste-t-il à poursuivre la mutation conservatrice, déjà observée ici et là, afin de redécouvrir la nation, la famille, la fierté, le mérite, etc. Des valeurs que nombre de Français musulmans ne demandent qu'à soutenir.

«Guerre souterraine»

Nicolas Sarkozy, mercredi: «Le terrorisme est une guerre souterraine.» «La lutte contre le terrorisme n'est en rien un conflit contre l'islam.» Deux évidences depuis le 11 Septembre. Mais c'est la première fois qu'un membre du gouvernement s'écarte de la version officielle considérant ce terme de «guerre» comme «inexact et dangereux» (Dominique de Villepin). Premiers effets d'une résistance à la barbarie islamiste en marche?

irioufol@lefigaro.fr

 

 

texte hébergé en  11/05

 

 

La Nation contrat ou génie

Alors que la théorie jacobine repose sur l’idée de la nationalité élective, la théorie allemande sous-entend une nationalité inconsciente. La nation repose essentiellement sur des facteurs objectifs tels que la langue, la race ou le territoire, facteurs totalement indépendants de la volonté des êtres humains qui y sont soumis. “La nation est constituée de tous ceux qui parlent la même langue et forment un tout que la pure nature a liés par avance de mille liens invisibles…”, écrit Fichte, représentant essentiel de cette thèse, dite objective, dans son “Discours à la nation allemande”. Il est alors quasiment inconcevable de perdre sa nationalité, de même qu’il est exceptionnel de pouvoir l’acquérir autrement que par la naissance.

L’individu, loin d’être, comme chez les révolutionnaires, sans attache, est donc enraciné dans le passé par des liens naturels organiques et fortement conditionné par sa naissance dans un pays donné. Vision des choses qui comporte une part de vérité certaine, mais vision trop étroite qui peut devenir dangereuse poussée à l’extrême.

Suite de l’article “Les deux patries”

Telles sont les deux conceptions qui s’affrontent et qui sont habituellement présentées comme les deux écoles-types de la nation moderne : la nation rousseauiste, jacobine, nation-contrat, et la conception allemande de la nation, ancrée sur des données biologiques, naturalistes.

La recherche d’une nécessaire synthèse

Daniel Masson s’interroge, “n’est-il pas dangereux d’opposer l’impératif du sang, qui est la théorie allemande et la théorie élective, théorie jacobine ? La nation n’exige-t-elle pas de n’exclure - autant qu’il est possible - ni l’unité ethnique, ni l’unité historique qui sont en quelque sorte le corps de la nation, ni l’unité de destin et de volonté qui est en quelque sorte son âme ?”.
C’est autour de cette question que se développe en France, dans le dernier quart du XIXème siècle, un mouvement intellectuel d’une grande ampleur opposé à l’idéalisme révolutionnaire, une réflexion fondée sur l’expérience positive de la science. Les contre-révolutionnaires du début du siècle s’appuient sur la pensée de Joseph de Maistre et Louis de Bonald qui fondent la Nation sur la tradition. Les circonstances expliquent la naissance de ce mouvement : l’annexion de l’Alsace-Lorraine, après la guerre de 1870, a été douloureusement ressentie par les Français et cela les conduit à réfléchir à la définition de la nation; en effet, la France voulait récupérer ses “deux enfants perdus” au nom d’une volonté commune de vivre ensemble, tandis que l’Allemagne s’en tenait à la communauté de langue et de race.
Nous devons les premières critiques des abstractions des Lumières à Taine et à l’historien Fustel de Coulanges. Taine, dans son ouvrage monumental sur “Les origines de la France contemporaine”, condamne la Révolution française parce qu’elle a marqué “le triomphe de la raison pure et de la raison pratique”. Quant à Fustel de Coulanges, l’un des premiers grands historiens français à avoir conçu et étudié l’histoire comme une science, il insiste sur l’attachement nécessaire des Français à leur patrimoine. “L’amour du sol tout court n’est pas le patriotisme. Il faut y joindre l’amour de son histoire. La patrie géographique serait peu de chose si on ne relève l’affection qu’on lui porte (…) du respect, de l’amour de son histoire”.

Le témoignage de Renan

Surtout, s’il est un nom à retenir dans cette réaction contre les thèses jacobines, c’est celui d’Ernest Renan. On y fait référence dans toutes les études sur la nation mais, en général, en schématisant ses vues : il est présenté comme le défenseur de la théorie révolutionnaire de la nation alors qu’il a tenté de concilier les deux conceptions prédominantes à cette époque, et antagonistes: la nation-contrat et la nation-génie. Cet extrait de la célèbre et très belle conférence qu’il a prononcée à la Sorbonne en 1882 : “Qu’est-ce qu’une nation ?” en témoigne :
“Une nation, c’est un principe spirituel résultant des complications profondes de l’histoire, une famille spirituelle, non un groupe déterminé par la configuration du sol… Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L’une est dans le passé, l’autre dans l’avenir. L’une est dans les possessions en commun d’un riche legs de souvenirs, l’autre est dans le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis. L’homme, Messieurs, ne s’improvise pas. La nation, comme l’individu, est l’aboutissement d’un long passé d’efforts, de sacrifices, de dévouements. Le culte des ancêtres est, de tous, le plus légitime, les ancêtres nous ont fait ce que nous sommes.
Avoir des gloires communes dans le passé, une volonté commune dans le présent; avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en faire encore, voilà la condition essentielle pour être un peuple… On aime la maison qu’on a bâtie et qu’on transmet”.

Le désir d’opérer une synthèse entre les deux conceptions de la nation ne fait aucun doute. On trouve dans ce propos tant l’idée du contrat (la volonté de vivre ensemble) à laquelle s’ajoute une certaine épaisseur historique puisque cette association doit être animée par le désir de “faire valoir l’héritage”, que la notion de descendance si chère aux Allemands. Mais elle est fondée non sur son appartenance à une race - entendue comme unité historique, linguistique, territoriale… - mais sur la reconnaissance de notre condition d’héritiers et de débiteurs.
Toutefois, bien que l’entreprise de Renan soit louable et qu’elle ouvre une première brèche dans l’édifice contre nature élaborée par les songe-creux de 1789, elle n’est pas complètement satisfaisante.

D’abord parce que la conception qu’il se fait de la nation reste quelque peu abstraite. Renan fait reposer l’héritage uniquement sur un principe spirituel et néglige les facteurs objectifs de l’existence d’une nation (ethnie, langue, religion…).
Ensuite parce qu’on ne voit pas très bien comment s’incarne concrètement “la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis”. Qu’une nation, pour vivre, doive défendre et transmettre l’héritage, c’est un fait. Mais les volontés individuelles y suffisent-elles ? Elles évoluent : que devient alors la nation ? Renan lui-même butait sur cette difficulté et reconnaissait qu’il y avait là une “faille” dans sa réflexion.
En dépit de ces imperfections, Renan, a mis le doigt sur les questions essentielles ayant trait à la définition de la nation. En partant du fait que la nation est une “communauté d’héritiers” et en reconnaissant que nation-contrat et nation-histoire coexistent nécessairement, il soulevait, le problème fondamental : celui de la nature de cet héritage et de cette conscience communautaire.

 

 

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