LETTRE D'INFORMATIONS CONFIDENTIELLES D'EMMANUEL RATIER
DOSSIER LE DINER DU CRIF
Nul dîner de gala n'est aussi couru en France que celui du Conseil
représentatif des institutions juives de France (en abrégé CRIF, ou
curieusement le »j » ne figure pas), présidé depuis cinq années par
Roger Cukierman. li est impossible de trouver ailleurs, en particulier
pour des associations confessionnelles, religieuses ou politiques, une
telle pléïade de personnalités de très haut niveau, représentant de
nombreux secteurs de la société (politique, justice, police, églises,
syndicats, etc.). C'est une espèce de concentré de tous les pouvoirs
qui effectuent, désormais chaque année, une espèce de geste rituel en
se rendant à ce fameux dîner. On mesure là l'influence du CRIF, par
rapport à toutes les associations du même type pouvant exister en
France (comme le «dîner des Potes» de SOS-Racisme) qui, en général, se
satisfont d'attirer un ou deux ministres, quelques députés et deux ou
trois autres personnalités. Voici donc, en intégralité et en
exclusivité (la liste n'est jamais distribuée à l'extérieur), la liste
des personnalités qui se sont rendues le 20 février à cette grandiose
cérémonie «dont il faut être» pour espérer peser quelque chose (la
plupart d'entre eux ont des fonctions n'ayant strictement aucun
rapport avec les activités du CRIF).
Hôte
d'honneur: Dominique
de VILLEPIN,
Premier ministre
Liste de
Personnalités officielles
(la liste
suivante est par ordre de préséance selon
les critères internes du CRIF)
Christian
PONCELET,
Président du
Sénat, ancien Ministre
Jean-Louis DEBRE,
Président de l'Assemblée Nationale, ancien Ministre
Gouvernement (16 ministres sur 30)
Nicolas SARKOZY,
Ministre d'Etat, Ministre de
l'Intérieur et de
l'Aménagement du Territoire
Philippe
DOUSTE-BLAZY,
ministre
des
Affaires
étrangères (annoncé, il n'était pas présent)
Gilles de
ROBIEN, Ministre (le
l'Education Nationale, de
l'Enseignement Supérieur et de la Recherche
Pascal CLEMENT,
Garde
des Sceaux, Ministre de la Justice
Dominique PERBEN,
Ministre des Transports, de
l'Equipement, du
Tourisme et (le la Mer
Xavier
BERTRAND,
Ministre de la
Santé et des Solidarités
Renaud DONNEDIEU
de VABRES, Ministre de la
Culture et de la Communication
François BAROIN,
Ministre (le l'Outre-Mer
Henri
CUQ, Ministre
délégué aux Relations avec
le
parlement
Azouz BEGAG,
Ministre délégué à la Promotion
de l'Egalité (les
Chances
Jean-François
COPE,
Ministre délégué au
Budget et à la
Réforme de l'Etat, Porte-Parole (lu
Gouvernement
Brigitte GIRARDIN,
Ministre déléguée
à la Coopération,
au développement et 'à la Francophonie
Catherine
COLONNA,
Ministre déléguée
aux
Affaires Européennes
François LODS,
Ministre délégué à l'Industrie
Christine
LAGARDE,
Ministre déléguée
au Commerce Extérieur
Hamlaoui
MEKACHERA,
Ministre délégué
aux Anciens Combattants
Députés et
sénateurs
Laurent FABIUS,
député PS de
Seine-Maritime,
ancien Premier
Ministre
Eric RAOULT,
Député-Maire UMP du Raincy, Vice-président de l'Assemblée Nationale,
ancien Ministre
Bernard
ACCOYER
Député
de
HauteSavoie.
Président
du
groupe
UMP
de
l'Assemblée Nationale,
Maire
d'Annecy-leVieux,
ancien Ministre (titre figurant dans le listin<_> officiel, mais,
d notre
connaissance. il n'a jamais été
ministre...)
Christophe
BAGUET. Député UMP des
Hauts-de-Seine
Claude BARTOLONE, Député PS de
ScineSt-Denis. ancien Ministre
Patrick
BEAUDOUIN, Député UMP du Valde-Marne, Maire de Saint-Mandé
Martine
BILLARD.
Député PCF (le
Paris
Serge BLISKO,
Député PS de Paris, Maire du
XIII°
arrondissement de Paris
Patrick BLOCHE,
Député PS et Conseiller (le
Paris
Christine
BOUTIN, Député UMP des Hautsde-Seille
Jean-Pierre
BRARD,
Député PCF de
SeineSt-Denis,
Maire de Montreuil
Marie-George
BUFFET, Député PCF (le
Seine-St-Denis,
Secrétaire Nationale du Parti
Communiste,
ancien Ministre
Bernard DEBRE,
Député UMP (le Paris,
ancien
Ministre
Patrick
DEVEDJIAN. Député UMP des
Hauts-de-Seine,
ancien Ministre
Julien DRAY,
Député PS (le Paris. VicePrésident
du Conseil Régional d'lle-de-France
Henri EMMANUELLI,
Député
PS
des
Landes, Président
du Conseil Général des Landes. ancien Ministre
Claude
GOASGUEN,
Député UMP
et Conseiller de Paris, ancien
Ministre
Elisabeth
GUIGOU. Député PS de Seine-StDenis,
ancien Ministre
David HABIB,
Député UMP des PyrénéesAtlantiques.
Maire de Mourenx
Danielle
HOF1J'MAN-RISPAL,
Député PS et
adjointe au Maire de Paris
François
HOLLANDE, Député PS de la
Corrèze. Premier
Secrétaire du Parti Socialiste
Jean-Marie LE
GUEN, Député UMP de Paris
Pierre
LELLOUCHE,
Député
UMP et
Conseiller de Paris
Alain MADELIN,
Député UMP (1111e-etVilaine,
ancien Ministre
Arnaud
MONTEBOURG, Député PS de
Saône-et-Loire
Patrick OLLIER.
Député UMP des Hauts-deSeine
Françoise de
PANAFIEU, Député-Maire UMP du
X\/Il arrondissement, Conseillère de
Paris, ancien MinistreRudy
SALLES,
Député UDF des
AlpesMaritintes,
Président du
groupe d'amitié
FranceIsraël
de l'Assemblée Nationale,
représentant François BAYROU, Président de l'UDF
André SANTINI,
Député-Maire UDF d'Issyles-Moulineaux,
ancien Ministre
Dominique
STRAUSS-KAHN,
Député PS du
Val
d'Oise, ancien Ministre
Daniel VAILLANT,
Député PS de Paris, ancien
Ministre
David
ASSOULINE, Sénateur PS Lie Paris
Robert BADINTER,
Sénateur PS des Hautsde-Seine,
ancien Ministre, ancien Président du
Conseil
Constitutionnel
Jean-Michel
BAYLET, Sénateur PRG du
Tarn-et-Garonne,
ancien Ministre, Président du
Parti Radical de Gauche
Robert HUE,
Sénateur PCF du Val-d'Oise
Roger MADEC,
Sénateur PS de Paris, Maire
du XIX`
arrondissement
Robert PLANCADE,
Sénateur de la HauteGaronne,
Vice-Président du Groupe d'Amitié
France-Israël
du Sénat
Simone
VEIL,
Membre
du
Conseil
Constitutionnel, Présidente (le la
Fondation
pour la Mémoire de la Shoah,
ancien Ministre
d'Etat, ancienne Présidente du
Parlement
Européen
Ambassadeurs
Son Exc. Christiaan KRONER,
Ambassadeur (les Pays-Bas
Son Exc.
Jan TOMBINSKI,
Ambassadeur de
Pologne
Son Exc. Sir
John
HOLMES,
Ambassadeur de
Grande-Bretagne Son Exc.
François
NORDMANN,
Ambassadeur de Suisse
Son
Exc.
Hatem
SELF EL
NASP,
Ambassadeur
d'Egypte
Son Exc.
Ahmed ANEESUDIN,
Ambassadeur du Pakistan
etc.......
Autres
personnalités
Bertrand
LANDRIEU, Préfet de la Région liede-France,
Préfet de Paris
Pierre MUTZ.
Préfet de Police (le Paris Bernard
TOMASINI, Préfet (lu Val-de-Marne
Bertrand DELANOE, Maire de Paris
Jean-Paul
HUCHON, Président du Conseil Régional d'ile-de-France
Jacques BARROT,
Vice-Président de la Commission
Européenne, ancien Ministre
Tokia SAIFI,
membre du Parlement Européen,
ancien Ministre
Pierre SCHAPIRA,
membre
du Parlement
Européen. Adjoint
au Maire (le Paris, chargé des
relations
internationales et de la francophonie. Conseiller de Paris
Jacques TOUBON,
membre du Parlement Européen,
Conseiller (le Paris, ancien Ministre
Renaud CHAZAL
de MAURIAC,
Président
de la Cour d'Appel de Paris
Yves BOT, Procureur général auprès de la Cour d'Appel de Par
.....
texte hébergé
en 03/06

Les petits
déjeuners du CRIF

Accueilli par Roger Cukierman, Nicolas Sarkozy a été
l’invité d’un petit déjeuner qui a réuni près de 250 responsables et
amis du CRIF, mercredi 26 avril à Paris.
Le Ministre de l’Intérieur a réaffirmé sa volonté de
combattre l’antisémitisme et toutes les formes de racisme, et souligné
sa sympathie « pour la belle leçon démocratique que vient de donner le
peuple d’Israël ».
Evoquant l’attentat du 17 avril à Tel Aviv, qui a
coûté la vie à neuf personnes dont deux français, Nicolas Sarkozy a fait
part de : son « émotion ». Le Numéro 2 du gouvernement a estimé que «
cet acte barbare ne saurait être justifié : Il n’y a aucune explication
à la barbarie ». Pour le président de l’UMP, l’une seule attitude
s’impose : « combattre le terrorisme ».
Pour Nicolas Sarkozy : « Il n’est pas question
d’engager un éventuel dialogue politique avec le gouvernement
palestinien du Hamas tant qu’il ne satisfera pas à trois conditions
élémentaires : renonciation à la violence, reconnaissance des
engagements internationaux souscrits par l’Autorité palestinienne,
reconnaissance du droit d’Israël à vivre en paix. Il est normal que
l’Union européenne ait décidé de suspendre son aide directe à l’Autorité
palestinienne. Il ne s’agit pas de « punir » le peuple palestinien pour
le choix qui a été le sien lors des élections du 28 janvier. Mais il
faut que son gouvernement prenne conscience de ce qu’il restera
totalement isolé, s’il ne répond pas aux attentes de la communauté
internationale ».
Revenant sur les attentats de Dahab en Egypte, Nicolas
Sarkozy a constaté que le Hamas les avait condamnés : « Il y aurait donc
des attentats légitimes, ceux où on tue les juifs comme à Tel Aviv, et
les autres !
Le Ministre d’Etat a dénoncé les déclarations «
irresponsables » du président iranien Ahmadinejad, qui a nié la Shoah et
veut éliminer Israël. Il a fait part de son inquiétude devant la reprise
des activités nucléaires par Téhéran. « La communauté internationale ne
peut laisser faire l’Iran ce qu’il veut. Il faut laisser la porte
ouverte à tous les moyens d’actions », a-t-il déclaré.
Dans ce contexte, a estimé Nicolas Sarkozy : « le
peuple israélien fait montre d’une parfaite dignité. Il vient de donner,
une fois encore, une belle leçon démocratique au Proche-Orient ». Il a
rappelé que peu de temps après son élection à la présidence de l’UMP, il
avait effectué son premier voyage, dans cette fonction, en Israël et
rencontré Ariel Sharon : « Je crois avoir été l’un des premiers à venir
sur place saluer ses initiatives de paix !».
Nicolas Sarkozy est longuement revenu sur «
l’inquiétude » des juifs de France, qui s’est renforcé après «
L’assassinat sauvage d’Ilan Halimi, qui a marqué les cœurs et les
consciences ». Le Ministre n’a pas cherché à dissimuler que «
l’antisémitisme n’est pas vaincu dans notre pays… c’est une réalité de
notre temps ». Il a estimé que si l’antisémitisme continue, c’est parce
qu’il n’a pas été assez réprimé : « Il doit y avoir une tolérance zéro
par rapport aux actions et propos antisémites ».
Se félicitant de la baisse « significative » des
chiffres de la violence antisémite en 2005, Nicolas Sarkozy a déploré
une remontée au cours du premier trimestre 2006 : « L’Ile-de-France : et
ses banlieues continuent à concentrer l’essentiel de ces agressions »,
a-t-il déploré.
« Je mesure, à ce égard, la responsabilité qui est la
mienne, comme responsable politique et comme ministre de l’Intérieur, et
qui me poussent à rester dans mes fonctions », a révélé Nicolas Sarkozy
».
Evoquant la prochaine élection présidentielle, Nicolas
Sarkozy a déclaré « Mon ambition est que les Français votent pour
quelqu’un auquel ils croient ».Il a ajouté qu’il souhaitait que la
prochaine campagne soit placée sous le signe du débat d’idées, et qu’ «
on prenne des engagements, et qu’on s’y tienne ».
Source : Lettre du Crif
Photo : © Erez Lichtfeld

http://fr.novopress.info/?p=5359
le 22.06.06
Les dirigeants américains ont touché en 2005 une
rémunération 262 fois supérieure à celle de leurs salariés moyens, selon
une étude de l’Institut de politique économique (EPI), un centre de
recherche de Washington.
Un P-DG gagne, ainsi, plus en un jour qu’un
travailleur de base en un an.
Un patron est payé, en moyenne, près de 11 millions de
dollars par an, quand un salarié de base ne touche que 42.000 dollars.
Le grand écart par rapport à 1965, car à l’époque, un
patron gagnait “seulement” 24 fois plus qu’un salarié moyen.
La rémunération des grands patrons est, actuellement,
au cœur d’une polémique avec les actionnaires.

http://www.libertepolitique.com/public/decryptage/article-1803-Meeting-du-CRIF-%3A-Francois-Leotard-au-chevet-de-l%92unite-juive.html
Au cours d’un meeting rassemblant
plusieurs milliers de personnes à la maison de la Mutualité à Paris,
le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF)
a appelé mardi dernier (13 février 2007) à une résistance sans faille
contre la politique de l’Iran en matière nucléaire. Les orateurs qui
se sont succédé à la tribune, responsables de la communauté juive ou
personnalités politiques de tous bords, ont en effet souligné que,
d’après les propres déclarations du président Mahmoud Ahmadinejad,
l’équipement nucléaire iranien aurait pour principale vocation de
“rayer Israël de la carte”.
MEME SI LA PRESSE classique avait très peu relayé
l’information, le premier niveau de la mythique salle parisienne était
déjà plein à 19 h 30, horaire indiqué par le CRIF pour le début de la
réunion, de sorte que les nombreux retardataires ont dû remplir les
balcons. Une affluence qu’on peut interpréter comme un signe de
l’inquiétude croissante de la communauté juive et de ses amis à
l’endroit des gesticulations du président iranien, dont
l’antisémitisme caricatural confine aujourd’hui à la provocation
suicidaire. Dans son intervention, le député Rudy Salles, président du
groupe d’amitié parlementaire France-Israël, a toutefois tenu à
rappeler que les discours de haine contre Israël ne sont pas nouveaux
sous le soleil de la République islamique d’Iran : celui qu’on
qualifie depuis quelques années de chef de file des “conservateurs
modérés”, l’ayatollah Ali Khamenei, est en effet lui aussi un
coutumier du fait. C’est donc le régime islamiste lui-même qui révèle
sa part la plus sombre à travers la figure radicale d’Ahmadinejab.
Dans la salle, on reconnaissait quelques rabbins, et notamment le
grand rabbin de Paris David Messas, mais dans l’ensemble le meeting
avait le caractère laïc, et donc assez consensuel, dont le CRIF est
familier. Un “politiquement correct” bien en phase avec la pluralité
des opinions représentées à la tribune, mais dont la salle semblait
être lasse. De concert, Bertrand Delanoë, maire de Paris, Corinne
Lepage, candidate à l’élection présidentielle, Jean-Louis Bianco,
directeur de campagne de Ségolène Royal, et Pierre Lellouche, chargé
de lire un message de soutien adressé à la communauté juive par
Nicolas Sarkozy, ont affirmé avec force que l’Iran ne devait sous
aucun prétexte disposer de la force nucléaire, tout en concédant la
possibilité d’un nucléaire civil sous contrôle de la communauté
internationale.
En cela, ils rejoignent les dernières propositions faites par George
W. Bush. Le président américain a en effet déclaré mercredi soir (14
février 2007) que la stratégie diplomatique employée pour faire plier
la Corée du Nord conviendrait aussi pour faire plier l’Iran, allant
même jusqu’à revenir sur les insinuations habituelles selon lesquelles
le régime des ayatollahs financerait la guérilla chiite en Irak.
Fermeté et dialogue : il faut avouer que la salle a mollement applaudi
ce slogan, refusant même à grands cris que les orateurs critiquent
l’intervention américaine en Irak, laquelle participe du soutien à
Israël.
Brouhaha
Mais c’est quand l’oratrice communiste, le sénateur de Paris Nicole
Borvo Cohen-Séat, a pris le micro que le bateau de la Mutualité a
méchamment tangué. Manifestement accrochée aux positions idéologiques
de son parti sur la question palestinienne, crispée et craintive comme
une révolutionnaire qui sait à l’avance qu’elle va soulever des
protestations, elle s’est livrée à une critique en règle de la
politique suivie par le gouvernement israélien, qualifiée
d’“occupation” et de “colonisation”. Comme si les démantèlements
dramatiques – et impopulaires – des colonies de Gaza et de
Judée-Samarie n’avaient pas marqué la volonté de réforme des
Israéliens… La salle s’est levée comme un seul homme (ou presque) et a
exigé, à grands renforts de sifflets, que l’oratrice se taise. Dans un
brouhaha indescriptible, l’animateur de la réunion a essayé de
rétablir un semblant d’ordre, pour que Nicole Borvo continue de
s’exprimer, sans y parvenir. Des balcons et dans la salle, plusieurs
personnes ont notamment fait référence aux attentats-suicides du
Hamas, affirmant qu’il était hors de question de transiger avec des
terroristes, qu’ils aient été démocratiquement élus ou non.
De jeunes militants – sans doute issus des rangs du Bétar ou de la
Ligue de défense juive – ont lancé les slogans traditionnels de la
droite israélienne et demandé le départ du sénateur de Paris, aux cris
de “Communistes collabos !”. Cette dernière a alors tenté
d’invoquer le respect de la démocratie et, surtout, le souvenir des
communistes juifs déportés pendant la guerre. Tentative
d’instrumentalisation fort maladroite qui lui a été fatale : elle a dû
abréger son discours sous les huées et les cris de l’assistance
scandalisée, et quitter la salle sans revenir à son siège.
Quelle unité ?
La communauté juive de France se trouve aujourd’hui à un tournant.
Elle est d’abord, depuis la deuxième Intifada, à fleur de peau. Un
sénateur communiste qui revendique son appartenance à la communauté
juive au point d’adjoindre son nom de jeune fille à son nom d’épouse,
mais qui tient en même temps des propos assimilables pour certains à
une véritable trahison, la communauté juive ne peut plus supporter ce
genre d’ambiguïté. Et pourtant, c’est un point notable, les habitués
des réunions du CRIF sont loin d’être les plus extrémistes.
Ensuite, la communauté juive a de plus en plus de mal à vivre son
unité : vivre son unité, et non seulement la proclamer. Car
pour s’unifier, elle doit reconnaître, à rebours de la tradition
consistoriale bi-séculaire, que son seul motif d’unité – celui qui lui
donne son identité de “peuple à part” – réside dans le choix de Dieu.
Sans religion, pas de communauté juive. Sans Abraham, Isaac et Jacob,
pas d’Israël. C’est dire si la laïcité prônée par le CRIF, et qui lui
vaut une inimitié croissante de certains milieux juifs qui gagnent en
influence, suscite embarras et mécontentement. Surtout dans un
contexte d’exacerbation des identités où les musulmans, prompts à
assimiler la cause de la reconnaissance de l’islam à celle des
Palestiniens, semblent parfois tenir la dragée haute aux Juifs dans
les médias.
C’est finalement le dernier orateur de la soirée, François Léotard,
qui a remporté tous les suffrages, gratifié d’une standing ovation.
S’appuyant sur sa longue amitié avec la communauté juive et l’État
d’Israël, il a puisé au plus profond de lui-même – de ses tripes, de
son cœur, de son âme – et, servi par un verbe admirable évoquant à la
fois Léon Bloy, Péguy et Lévinas, a souligné la mission unique du
peuple juif dans l’histoire des hommes : citant Daniel Sibony, il a
rappelé que «l’origine de la haine, c’est la haine de l’origine».
Or, l’origine du peuple juif, la raison pour laquelle il a été “créé”
par Dieu, est d’être une matrice
(selon un mot de Benoît XVI) pour toute
l’humanité.
On savait l’ancien ministre, retiré de la politique pour se consacrer
à l’écriture, familier des choses de l’esprit, mais il a donné là une
preuve insoupçonnée de sa hauteur de vue. Il a rappelé, lui le goy,
le Gentil, le chrétien tourmenté, qu’on ne comprend pas le problème du
Proche-Orient si l’on occulte sa dimension métaphysique et
spirituelle. Il rejoint ainsi les paroles d’André Neher :
“Être ou ne pas être, c'est le problème des Gentils.
Être moi-même ou être comme les autres, c'est le problème des Juifs.
Une commune destinée nous lie tous : celle que notre histoire a
forgée. En chacun des visages juifs que nous côtoyons, si
dissemblables, si discordants soient-ils, nous devons respecter le
descendant d'un des six cent mille hommes à qui Dieu a parlé au
Sinaï.”
*Matthieu Grimpret est essayiste, professeur d'histoire.
Vient de faire paraître Dieu est dans l’isoloir, – Politique
et religions, des retrouvailles que Marianne n’avait pas prévues,
Presses de la renaissance, janvier 2007, 268 p., 18 €
de la notion de religion ...à la notion
de " peuple et l'humanité ..."
Le christianisme lié à la religion juive « sa matrice
éternellement vivante »
ROME, Mercredi 28 juin 2006 (ZENIT.org)
- Benoît XVI réaffirme « le rapport inséparable qui lie le christianisme
à la religion juive comme à sa matrice éternellement vivante et
valable ».
Benoît XVI a en effet consacré sa catéchèse du mercredi
à saint Jacques, « le Mineur », « Fils d’Alphée », auteur de la fameuse
épître, et qui demeure encore aujourd’hui « un maître de vie pour chacun
de nous », disait-il lors de l’audience générale de ce matin, en
présence de quelque 40 000 visiteurs, sous un soleil brûlant, place
Saint-Pierre.
« A côté de la figure de Jacques ‘le Majeur’, fils de
Zébédée, dont nous avons parlé mercredi dernier, un autre Jacques
apparaît dans les Evangiles, dit ‘le Mineur’. Il fait lui aussi partie
des listes des douze Apôtres choisis personnellement par Jésus, et il
est toujours désigné comme ‘fils d’Alphée’. Il a souvent été identifié
avec un autre Jacques, dit ‘le Petit’, fils d’une Marie, qui pourrait
être ‘Marie de Cléophas’, présente, selon le Quatrième Evangile, au pied
de la Croix avec la Mère de Jésus », rappelait le pape.
Le pape mentionnait la parenté de l’apôtre avec Jésus :
« Il était lui aussi originaire de Nazareth et probablement parent de
Jésus, dont il est appelé ‘frère’ à la manière sémite ».
Une « colonne » de l’Eglise Il évoquait le témoignage de
saint Paul en ces termes : « Saint Paul, qui lui attribue une apparition
particulière du Ressuscité, à l’occasion de sa venue à Jérusalem, le
nomme même avant Simon-Pierre, le qualifiant comme lui de ‘colonne’ de
cette Eglise ».
Il rappelait qu’on lui attribue également « la Lettre
qui porte le nom de Jacques et qui est comprise dans le canon
néo-testamentaire » : « Il ne s’y présente pas comme ‘frère du
Seigneur’, mais comme ‘serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus’ ».
Pour ce qui est de son rôle au sein du collège des
Douze, le pape précisait : « Le Livre des Actes souligne le rôle
prépondérant exercé dans l’Eglise de Jérusalem par ce dernier Jacques.
Lors du Concile apostolique qui y fut célébré après la mort de Jacques
le Majeur, il affirma avec les autres que les païens pouvaient être
accueillis au sein de l’Eglise sans devoir d’abord se soumettre à la
circoncision ».
« Ensuite, soulignait Benoît XVI, les judéo-chrétiens le
considérèrent comme leur principal point de référence ».
Chrétiens d’origine juive et ceux d’origine païenne
« L’acte le plus important qu’il accomplit, expliquait en effet le pape,
fut son intervention dans la question du rapport difficile entre les
chrétiens d’origine juive et ceux d’origine païenne : il contribua avec
Pierre à surmonter, ou mieux, à intégrer la dimension juive originelle
du christianisme avec l’exigence de ne pas imposer aux païens convertis
l’obligation de se soumettre à toutes les règles de la loi de Moïse. Le
Livre des Actes nous a transmis la solution de compromis, proposée
précisément par Jacques et acceptée par tous les Apôtres présents, selon
laquelle aux païens qui auraient cru en Jésus Christ on ne devait
demander que de s’abstenir de la coutume idolâtre de manger la chair des
animaux offerts en sacrifice aux dieux, et de l’’impudicité’, terme qui
faisait probablement allusion aux unions matrimoniales non permises. En
pratique, il s’agissait de ne respecter que quelques interdictions
considérées plutôt importantes par la loi mosaïque ».
Une « matrice éternellement
vivante et valable » Et Benoît XVI en tirait les conséquences en
ces termes : « De cette façon, on obtint deux
résultats significatifs et complémentaires, tous deux encore valables
actuellement ; d’une part, l’on reconnut la relation indissoluble qui
relie le christianisme à la religion juive comme à sa matrice
éternellement vivante et valable ; de l’autre, on permit aux
chrétiens d’origine païenne de conserver leur identité sociologique,
qu’ils auraient perdue s’ils avaient été obligés d’observer ce qu’on
appelle les ‘préceptes cérémoniaux’ mosaïques : désormais ceux-ci ne
devaient plus être considérés comme obligatoires pour les païens
convertis. En substance, on marquait le début d’une pratique d’estime et
de respect réciproque, qui, malgré de malheureuses incompréhensions
successives, cherchait par sa nature à sauvegarder ce qui était
caractéristique de chacune des deux parties ».
Le martyre Pour ce qui est du martyre de Jacques, le
pape précisait : « L’information la plus ancienne sur la mort de ce
Jacques nous est offerte par l’historien juif Flavius Joseph. Dans ses
Antiquités juives, rédigées à Rome vers la fin du Ier siècle, il nous
raconte que la fin de Jacques fut décidée sur une initiative illégitime
du Grand Prêtre Anan, fils de Annas cité dans les Evangiles, qui profita
de l’intervalle entre la déposition d’un Procureur romain (Festus) et
l’arrivée de son successeur (Albinus) pour décréter sa lapidation en
l’an 62 ».
Le pape soulignait ensuite l’importance théologique de
l’épître de Jacques : « Il s’agit d’un écrit très important, qui insiste
beaucoup sur la nécessité de ne pas réduire sa propre foi à une simple
déclaration verbale ou abstraite, mais à l’exprimer concrètement par des
œuvres de bien. Entre autres, il nous invite à la constance dans les
épreuves joyeusement acceptées et à la prière confiante pour obtenir de
Dieu le don de la sagesse, grâce auquel nous parvenons à comprendre que
les véritables valeurs de la vie ne se trouvent pas dans les richesses
passagères, mais plutôt dans le fait de savoir partager ses propres
biens avec les pauvres et les indigents ».
L’accord entre Jacques et Paul, bien interprétés Benoît
XVI précisait qu’on a erronément opposé cette lettre à la théologie de
Paul et proposait une interprétation réconciliant les affirmations des
deux apôtres : « La Lettre de saint Jacques nous montre un christianisme
très concret et pratique. La foi doit se réaliser dans la vie, surtout
dans l’amour du prochain et particulièrement dans l’amour pour les
pauvres. C’est dans ce cadre que doit également être lue la phrase
célèbre : ‘En effet, comme le corps qui ne respire plus est mort, la foi
qui n’agit pas est morte’. Cette déclaration de Jacques a parfois été
opposée aux affirmations de Paul, selon lequel nous sommes rendus justes
par Dieu non en vertu de nos œuvres, mais grâce à notre foi. Toutefois,
ces deux phrases, apparemment contradictoires avec leurs perspectives
différentes, se complètent en réalité, si elles sont bien interprétées.
Saint Paul s’oppose à l’orgueil de l’homme qui pense ne pas avoir besoin
de l’amour de Dieu qui nous protège, il s’oppose à l’orgueil de
l’autojustification sans la grâce simplement donnée et non méritée.
Saint Jacques parle en revanche des œuvres comme du fruit normal de la
foi : ‘C’est ainsi que tout arbre bon donne de beaux fruits’, dit le
Seigneur. Et saint Jacques le répète et nous le dit ».
Nous abandonner entre les mains de Dieu Un autre aspect
que le pape a voulu souligner : l’abandon à Dieu auquel la lettre de
Jacques exhorte : « La Lettre de Jacques nous exhorte à nous abandonner
entre les mains de Dieu dans tout ce que nous accomplissons, en
prononçant toujours les paroles : ‘Si le Seigneur le veut bien’.
Il nous enseigne ainsi à ne pas présumer de planifier notre vie de
manière autonome et intéressée, mais à laisser place à la volonté
insondable de Dieu, qui connaît ce qui est véritablement bon pour nous.
Ainsi, saint Jacques demeure aujourd’hui encore un maître de vie pour
chacun de nous ».