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Du blasphème comme nécessité.... |
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Religions
Dieu
Idéologies |
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Présentation :... un article polémique
.... parue en cette période de Choc des cultures ...et de ceux qui
l'instrumentalise .. à leur profit naturellement ....et
une réponse
Extraits : "Le
blasphème comme nécessité. Toutes les religions sont mortifères, tous
les monothéismes détestables. Non il n’est pas irresponsable de le
proclamer. Ridiculiser la religion est une vertu" .... après
Nietzsche et Freud il est difficile à. un lettré de considérer autrement
le fait religieux que comme une béquille métaphysique à l'usage des
esprits épuisés que l'inéluctabilité de la mort et l'horreur de la
corruption des corps effraient au-delà de ce que leur faiblesse peut
supporter. ....
réponse aux “blasphèmes” de Patrick
Declerk ...en "détestant tous
les monothéismes", vous attaquez ce que l’éthique porte de plus haut
: le rapport à l’altérité.
en
z
relations
.... Le Père ..... Homentranche
...darwinisme .... opium des peuples ... idéologies= religion ...
laïcisme/ laïcité ...
Rapport Claeys : unanimité en faveur d'une science sans conscience
.... Son long rapport propose essentiellement deux
évolutions inquiétantes : généraliser l'expérimentation sur les embryons
et légaliser le clonage "thérapeutique".
Quelques remarques sur la
critique des religions
...Une seule voie existe, et elle est étroite : c'est de s'autoriser une
critique, mais qui ne sorte jamais du cadre de la raison. ... quand elle
est rationnelle et non pas passionnelle –, elle est responsable, elle
sert la vérité, elle est bienfaisante pour les croyants et pour tous.
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n Du blasphème comme nécessité
...
par Patrick Declerck
Source:
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-838313,0.html
Date :
24.11.06
A
propos de l'affaire Robert Redeker, professeur de philosophie menacé
de mort après avoir osé critiquer l'islam dans une tribune parue
dans Le Figaro, Renaud Donnedieu de Vabres, successeur d'André
Malraux au ministère de la culture s'est, le 20 novembre, cru obligé
de rappeler "le devoir de responsabilité aux élites". "La science,
précisait le ministre, peut aussi être mise au service de
l'intelligence, pas de la caricature." Et tout en trouvant
évidemment "honteux" que M. Redeker ait été menacé de mort, il a
reproché à la tribune signée par ce dernier de ne pas être
"sophistiquée"...
Je ne sais trop ce que le ministre
de la culture entend par les "élites". Je sais encore moins, au vu
de ses propos chattemites, ce qu'il veut dire au juste par "devoir
de responsabilité". Ce que je sais, en revanche, c'est qu'après
Nietzsche et Freud il est difficile à. un lettré de considérer
autrement le fait religieux que comme une béquille métaphysique à
l'usage des esprits épuisés que l'inéluctabilité de la mort et
l'horreur de la corruption des corps effraient au-delà de ce que
leur faiblesse peut supporter.
Cette terreur les conduit alors à
se bricoler pauvrement des arrière-mondes consolateurs des misères
d'ici-bas, un ici-bas dévalué au profit de promesses eschatologiques
de rédemption post-mortem. Monnaie de singe avec laquelle les
prêtres et la divinité récompensent les comportements dits "moraux",
dont la toxicité et la folie se déclinent du simple jeûne à l'auto-immolation,
en passant par les mutilations sexuelles. Les religions, toutes les
religions, sont ainsi des délires de l'humanité et, comme le
démontrent ad nauseam l'histoire et l'actualité, des délires
dangereux.
Non seulement on ne voit pas en
quoi il serait "responsable" de taire une telle position critique,
mais il apparaît au contraire que le devoir le plus élémentaire
est de lutter contre ces entreprises d'essence mortifère que sont
les religions. Non seulement il ne leur est dû aucun respect
intellectuel et éthique au-delà du cadre légal de l'exercice de la
liberté de culte, mais encore convient-il de les combattre
philosophiquement en en dénonçant, chaque fois que faire se peut,
l'imbécillité, la fausseté, la dangerosité, l'escroquerie, et le
grotesque profond. Ridiculiser la religion est une vertu. Le
blasphème, à propos duquel il faut d'ailleurs rappeler la notion
logique et théologique élémentaire qu'il ne concerne stricto sensu
que le croyant lui-même, le blasphème est, plus que jamais, non
seulement excusable, mais nécessaire. Il doit être clairement et
hautement revendiqué en tant que droit.
Par ailleurs, si le fait religieux
peut en toute légitimité être objet d'anthropologie, de sociologie
ou d'histoire, "la science" - même dans la version
précautionneusement désincarnée et châtrée à laquelle semble
rêvasser le ministre de la culture -, confrontée à la réalité
objective des contenus de croyances telles, par exemple, la
résurrection d'un crucifié, l'exigence de l'ablation du prépuce
comme signe de reconnaissance divine ou l'efficacité de la
lapidation de Satan à La Mecque, "la science" n'a pas fini de
rigoler...
Quant à la "sophistication"
réclamée par M. Donnedieu de Vabres et ses émules, elle n'est que le
masque de la litote. Une litote méprisable parce que lâche. A ces
humanistes d'un nouveau Munich (accords entre Daladier, Chamberlain,
Mussolini et Hitler, le 30 septembre 1938, qui ont permis l'invasion
allemande de la Tchécoslovaquie), à ces bradeurs de cinq siècles de
luttes occidentales pour se débarrasser enfin de l'étouffante
étreinte de la peste chrétienne, à ces Daladier de l'insidieuse
banalisation de l'inacceptable, à ces colporteurs du gnangnan
orientaliste, rappelons que parmi la communauté musulmane
néerlandaise, à l'atroce nouvelle de l'assassinat de Theo Van Gogh,
ils furent à peine 200 à crier leur indignation à La Haye, le 6
novembre 2004. L'immense majorité des 900 000 autres musulmans,
terrassés, il faut croire, par une indicible émotion, restèrent chez
eux...
J'ai déjà eu l'occasion de dire
dans ces colonnes ma détestation de l'islam en particulier et des
autres monothéismes en général. Je persiste et signe.
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Patrick Declerck est membre de la Société psychanalytique de Paris et
écrivain.

Dérapage dans Le
Monde : réponse aux “blasphèmes”
de Patrick Declerk
J.-L. Balsa, E.
Divry, L. Flego*
« Du blasphème comme nécessité », c’est le
titre d’une tribune signée du psychanalyste Patrick
Declerk, dans Le Monde du 25 novembre. Comment ce
quodidien "de référence" peut-il publier une tribune qui
s’en prend à la “peste chrétienne” dans des termes aussi
sommaires et insultants ? Un prêtre, un religieux et un
séminariste réagissent.
QUE LA THERAPIE psychanalytique n’aide pas
particulièrement à penser, tout le monde l’avait depuis
longtemps perçu en étudiant l’exiguïté des catégories
freudiennes – moi, ça, surmoi, eros et thanatos,
complexe … –, nul n’aura donc été étonné du contenu
atterrant de malveillance et de sottise exprimé dans
l’article de M. Patrick Declerck. Nous, prêtre, religieux
et séminariste catholiques, pensons que le mépris
silencieux face à une outrecuidance nigaude et exécrable
pourrait largement suffire à un pareil cas. Mais nous ne
pouvons pas nous taire. Et nous proposons à la rédaction
du Monde une réponse à M. Declerk. Car le problème
s’avère beaucoup plus consternant qu’il n’y paraît.
Quand un quotidien national français verse au débat de son
journal de tels titre et légende –
"Le blasphème comme nécessité. Toutes les religions
sont mortifères, tous les monothéismes détestables. Non il
n’est pas irresponsable de le proclamer. Ridiculiser la
religion est une vertu" –, il se commet à céder
volontairement à l’incitation en faveur de la haine de la
religion. Les limites à ne pas franchir appartiennent
décidément au verdict de la direction de la publication.
Or ce feu vert si ostensiblement donné laisse le lecteur
dans une vive préoccupation face au réductionnisme rigide
de la rédaction. Faut-il ne plus rien avoir à débattre,
voire à penser, pour en venir à céder à ce ressentiment, à
cet ostracisme ? Comment rendre un minimum d’honneur au
journal Le Monde face à un tel déculottage de
l’intelligence, puisque, quoi qu’il en soit, une telle
faute de goût doit être verbalisée ?
A M. Patrick Declerk,
Votre article "Du Blasphème comme nécessité" paru
dans la page "débat" du Monde du 25 novembre 2006 est
d’une violence extrême à l’encontre des monothéismes et de
ceux qui s’y réfèrent.
C’est pourquoi, nous nous adressons à vous, Monsieur, et
nous dénonçons votre malhonnêteté intellectuelle faite
d’amalgames, de simplismes et de méconnaissances des
monothéismes que vous condamnez en les injuriant.
Nous vous mettons en garde en faisant appel à votre raison
et non à vos sentiments personnels de ressentiment et de
haine.
Vous avez cité Nietzsche et Freud, mais vous auriez pu aussi
citer Marx quand il mentionne la religion comme opium du
peuple. N’avez vous pas remarqué que l’Église, tout au long
du XXe siècle, n’a pas eu l’habitude d’endormir mais de
réveiller les consciences politiques, économiques, sociales,
religieuses, pour la dignité de l’homme, à la suite de celui
dont vous raillez la crucifixion et la résurrection ?
Quant à la prétendue "béquille métaphysique" que vous
dénoncez comme palliatif à la faiblesse des hommes devant la
mort, demandez-vous si la métaphysique n’est justement pas
le gage de la liberté humaine comme ont pu le montrer
Emmanuel Levinas ou Paul Ricoeur. Que serait une humanité
sans transcendance ? Elle serait dominée par le règne de la
technique comme l’a dénoncé Martin Heidegger.
L’amalgame qui consiste à mettre en parallèle dans la
même phrase les accords de Munich et la soi-disante " peste
chrétienne " relève de mêmes procédés stylistiques qu’Hitler
utilisait pour rendre les Juifs coupables de tous les maux.
Relisez à toutes fins utiles l’encyclique de Pie XI
condamnant le nazisme comme atteinte fondamentale au
monothéisme.
Enfin, en "détestant tous les monothéismes", vous
attaquez ce que l’éthique porte de plus haut : le rapport à
l’altérité.
Cette altérité, intrinsèque aux monothéismes, porte
l’impossibilité radicale qu’aucun être humain se prenne pour
Dieu : Dieu seul est Dieu et c’est la garantie d’une
véritable fraternité entre les hommes.
Nous osons croire que le monothéisme auquel nous nous
référons saura nous protéger de la pensée totalitaire que
vous exprimez.
*Père Jean-Louis Balsa, vicaire épiscopal et
directeur des études au Grand Séminaire de Nice
Frère Edouard Divry, dominicain au couvent de Nice
Lionel Flego, séminariste du diocèse de Nice
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