..... Sciences-Po ...

... l’ignorance crasse ..et/ou ... l'élite c'est eux ..

     le dossier :  stalacTites 

Source: [cc] Présent du 2.02.2012

 Le témoignage de Pierre Bénichou

L’article de Pierre Bénichou, paru dans Le Nouvel Observateur (12 janvier), commence ainsi : « C’est passé presque inaperçu. » Il fait, en l’occurrence, référence à ses mésaventures à Sciences-Po et qu’il raconte. Mais il serait dommage que son remarquable témoignage, pétillant d’intelligence, ne soit pas connu de ceux qui ne lisent pas Le Nouvel Observateur. C’est pour cela que je vous en parle.

L’été dernier, Pierre Bénichou reçoit un coup de fil d’un prof (oublions son nom) de Sciences-Po en charge de l’organisation du département journalisme de l’Institut. Pour lui proposer de conduire à la rentrée de novembre un séminaire sur « le récit journalistique ». Il hésite. Puis il accepte. Quelques jours, plus tard, il reçoit une lettre d’une responsable (oublions son nom) du département journalisme pour lui donner sa feuille de route : « Tout en s’inspirant des différentes techniques narratives utilisées dans les récits de fiction comme de non-fiction, le cours : “Ecrire une histoire” vise à nourrir l’écriture des étudiants. »

Il est un peu défrisé par ce charabia, mais bon, il a dit oui, alors il se met en quête de « référents » qui pourraient l’épauler (une heure chacun) : Franz-Olivier Giesbert, Philippe Labro, Jean Daniel, Laurent Joffrin. Et fixe un programme de lectures commentées d’articles de Victor Hugo, Mona Ouzouf, Céline, Lucien Bodard, Jean Cau, André Breton.

Le jour dit, il découvre ses étudiants. Ils sont en deuxième année de Sciences-Po après avoir fait deux ans d’université. Ils sont quinze : neuf ont eu mention « bien » au bac et six mention « très bien ». Des tronches, se dit-il. Il va vite déchanter : « Je commence mon laïus. Un désintérêt à peine poli accueille mes propos. » Il essaiera de les faire bouger : « Quels journaux lisez-vous ? », « Quel journaliste aimeriez-vous être ? », « Quel est votre poète préféré ? ». Pas de réponse. Sinon d’une jeune fille qui déclare aimer « Paroles de Jacques Prévert »…

Plus tard, il apprendra qu’ils ne lisent jamais aucun « journal papier » et qu’« une revue de presse hebdomadaire sur le net leur suffit ». Des journalistes ? « Ils n’en connaissent pas un seul. » Il va essayer : « Plutôt Raymond Aron ou plutôt Delfeil de Ton ? » Le bide ! « Stupeur dans leur regard. »

Rentré chez lui, Pierre Bénichou reçoit un coup de téléphone de celui qui l’a embauché : « Cher monsieur Bénichou, je crois qu’on n’y est pas. Vous savez, les bruits vont vite. Ce sont tous des étudiants qui ont déjà fait un an d’école de journalisme. Ce qu’ils veulent, ce sont des conseils pratiques. Vous leur dites ce qu’ils savent déjà. » Réponse de Bénichou : « Mais ils ne savent rien. » Et réaction de l’embaucheur : « Bien sûr qu’ils ne savent rien, et alors (sic) ? Ils savent des choses que nous ne savons pas. Ils ont leur langage, leur culture. »

« A ces mots, je me retiens pour ne pas sortir mon revolver », écrit Bénichou. Mais, se contenant, il explique qu’il leur a distribué trois textes très courts de Rimbaud, La Bruyère et Flaubert. » Haut-le-cœur du responsable du prof en charge de l’organisation du département journalisme : « Ce n’est pas Sciences-Po. » Peut-être voulait-il dire : « Ce n’est plus Sciences-Po »… Le même continuera : « Vous les avez choqués ! Ils ont l’impression que vous méprisez (resic) leur culture. » Là, Bénichou va se fâcher : « Et merde ! On ne doit pas parler d’Apollinaire à ces enfants perdus ? Les laisser à l’extérieur du monde de la pensée, de l’écriture, c’est cela le mépris ! Et en plus, ce sont les premiers de la classe ! »

La suite de l’échange mérite d’être cité :

— « Vous savez que vous devez les noter à la fin de votre cycle, mais les étudiants aussi vont vous noter. C’est ainsi dans toutes les universités.

— Et alors ?

— J’ai peur que vous n’ayez pas une bonne note et cela risque de nous retomber dessus à tous. Nous allons essayer quelque chose de plus haut de gamme pour vous. Là, franchement, je crois que cela ne va pas le faire. »

Ce « ça ne va pas le faire » sera le mot de trop : « Certaines expressions dépassent notre quota d’indulgence. Ce “ça ne va pas le faire” dans la bouche d’un recruteur de professeurs d’université me met hors de moi. Je claque la porte. »

La conclusion de Bénichou mérite aussi d’être citée : « Qui gouverne ce petit monde de Sciences-Po ? D’où vient, coïncidant avec ma mésaventure, cette circulaire annonçant la suppression de l’épreuve écrite de culture générale ? De l’Education nationale ? Des “privés” du conseil d’administration ? Qui a voulu qu’au sortir du secondaire on refuse une dernière chance à ces jeunes gens ? Voilà une enquête que j’aimerais demander à “mes” étudiants. Qu’ils fassent vite. Demain, en juin prochain, ils quitteront l’école et s’installeront dans leur fauteuil. L’élite c’est eux. »

Qui gouverne ce petit monde de Sciences-Po ? Apparemment des gens qui n’en savent guère plus que ces étudiants qui ne savent rien…

ALAIN SANDERS

Article extrait du n° 7531 de Présent

le 20.02.2012

Sciences Po : Descoings mis en cause ..

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/02/20/97001-20120220FILWWW00455-sciences-po-descoings-mis-en-cause.php

Des étudiants de Sciences Po Paris ont interpellé aujourd'hui, dans une tribune à Libération, le directeur de l'établissement Richard Descoings sur son salaire, en lui reprochant notamment l'opacité sur les primes versées aux cadres dirigeants et des justifications récentes en la matière.

Ces treize étudiants demandent à Richard Descoings "expliquez-nous", en l'interpellant "par voie de presse, puisque celle-ci semble être le seul moyen de se faire entendre". Tout en saluant le "bilan" du directeur de Sciences Po Paris depuis 1996, "globalement très bon", et en se disant "fiers de faire partie d'une institution qui a su se renouveler", ils regrettent que celui-ci ne se soit "jamais adressé directement à ses élèves" pour justifier ses rémunérations, à la suite de révélations faites en décembre par Mediapart.

Les étudiants critiquent un manque de transparence dans "le refus de communiquer le montant des primes versées aux cadres dirigeants" ainsi que "les critères sur lesquels ces primes sont versées". Ils estiment également "intolérable" que, dans ses déclarations faites le 31 janvier à Libération pour justifier ces rémunérations,Richard Descoings ait "sous-entendu que les étudiants de son institut ont pour motivation première le quadruplement de leur salaire au cours de leur carrière".

"Bien plus que" cela, "nous sommes venus chercher à Sciences Po des clés de méthode, de compréhension et d'analyse du monde contemporain. Nous espérons ainsi contribuer, modestement, au bon fonctionnement et à la dynamique des institutions et entreprises nationales, européennes ou internationales". Depuis la divulgation par Mediapart de primes d'un montant total de 292.000 euros versées en 2011 aux onze membres du comité exécutif de Sciences Po, le salaire de Richard Descoings fait l'objet d'une polémique. Celui-ci a expliqué à Libération qu'il gagnait 24.000 euros nets par mois, plus une prime dont il a cependant refusé de dévoiler le montant.

Surpris par les réactions à la mort de Descoings, un sociologue explique*

http://mcetv.fr/mon-mag/0604-surpris-par-les-reactions-a-la-mort-de-descoings-lexplication-dun-sociologue

Quelques jours après le décès à New York de Richard Descoings, directeur de Sciences Po Paris pendant 16 ans, le professeur de science politique de l’Université de Nanterre, Alain Garrigou, réagit aux réactions attristées. Elles proviennent à la fois des étudiants, des anciens et de nombreux journalistes. Interviewé en exclusivité par MCE, l’auteur de Les élites contre la République, Sciences Po et l’ENA, cliquez pour feuilleter  émet les premières critiques de son action

Selon vous, Alain Garrigou, pourquoi le décès du directeur d’école a suscité autant de réactions de tristesse de là part des élèves et des élites en général ?

C’est dû au sentiment d’appartenance très fort des élèves et anciens de Sciences Po Paris. Cet « esprit d’école », renforcé par Richard Descoings durant ses seize années à la direction, fait partie d’un mouvement général qui touche les business schools. C’était aussi le cas à l’ENA, comme l’avait montré justement Jean-Michel Eymeri dans l’ouvrage La fabrique des énarques. Il est devenu important pour les élèves de revendiquer « l’esprit d’école », voire « l’esprit de corps », montrer que l’on fait partie des « happy few ». Durant ses mandats Richard Descoings a renforcé cet esprit, notamment en instaurant une cérémonie de remise de diplômes formelle et un certain nombre de rituels. L’émotion en est un résultat.

Ne trouvez-vous pas étonnant que les élèves aillent jusqu’à reprendre le blason de Sciences Po sur leur profil Facebook le lendemain du décès ?

Ces blasons rappellent justement ce sentiment d’entre soi, comme une marque de fabrique. C’est un nouveau rituel dans la lignée de ceux qui ont été instaurés en 16 ans. De plus, il y a toujours eu un côté frime, ce n’est pas nouveau. Dans une société où les valeurs primordiales sont liées à la réussite sociale, il est logique de mobiliser tous les titres de réussite, dont le fait d’être passé par Sciences Po Paris. Les étudiants se sentent aussi concernés car c’était un chef charismatique bien évidemment…

Plus généralement, que pensez-vous de l’écho médiatique élogieux qui fait suite à sa disparition ?

L’écho dans la presse cette semaine est lié au fait qu’une grande partie des journalistes parisiens a étudié sur les bancs de Sciences Po Paris. Cette école n’est plus républicaine au sens propre, selon moi, car elle instaure la connivence entre les futurs acteurs de milieux de pouvoir. Ce que je démontrais dans mon livre Les élites contre la République, Sciences Po et l’ENA (2001). Elle mélange des élèves qui deviendront banquiers, hauts fonctionnaires et journalistes… sans que cela ne pose de problème à personne.

Pourquoi critiquez-vous la transformation de l’école ces seize dernières années ?

J’avais effectivement préparé un article critique pour Le Monde diplomatique sur ce que Richard Descoings avait fini par faire de Sciences Po…qui ne sortira peut-être pas aujourd’hui. Il faisait suite aux révélations sur son salaire de 27 000 euros bruts mensuels et sur les rémunérations en général. Avec les super-bonus des cadres dirigeants de l’école, il avait introduit les principes de l’économie de marché dans une école publique. En choisissant de conserver l’adresse rue Saint-Guillaume alors que le loyer plombe les finances de l’école, il souhaitait mettre en avant le prestige de l’institution et rester proche des centres de pouvoir. Pour moi, Richard Descoings a réinstauré l’Ecole libre de sciences politiques, une institution de production et surtout de reproduction des élites… avec pour stratégie de légitimation l’ouverture aux boursiers et aux élèves des lycées de banlieues.

Quels étaient vos rapports avec Richard Descoings ?

Il est vrai que nous n’étions pas particulièrement amis, mais j’étais surtout un adversaire de sa politique – un opposant à la discrimination positive – et du culte autour de sa personnalité… L’homme était très cordial par ailleurs. Mais est-il seulement sympathique d’être appelé par son surnom – «Richie» – par ses étudiants ?

Il y avait des choses obscures autour de Richard Descoings et de ses réseaux de pouvoir. Avec ce triste décès dans des circonstances mystérieuses, elles vont peut-être apparaître…

Les médias anglophones font un rapprochement entre Descoings et DSK

http://mcetv.fr/news-express/0504-les-medias-anglophones-font-un-rapprochement-entre-descoings-et-dsk

Richard Descoings est mort dans des circonstances encore mystérieuses dans une chambre d’hôtel new-yorkaise, les médias anglophones, ont fait un curieux rapprochement entre la victime et l’affaire DSK

Un universitaire français et une chambre d’hôtel à New York… Il n’en faut pas plus pour que les médias anglophones établissent une relation avec un autre universitaire français devenu malgré lui célèbre : Dominique Strauss-Kahn. L’affaire du Sofitel avait en effet fait les gros titres de la presse en 2011.

L’agence de presse britannique Reuters déclare en effet :
«Dans le sillage du scandale de l’été dernier autour de Dominique Strauss-Kahn dans la chambre d’hôtel du Sofitel de New York, un deuxième incident impliquant une figure française d’envergure surprend.»

Un lien que les médias français ont pour le moment encore peu relayé.

Richard Descoings aurait visité des sites de rencontre gay

http://mcetv.fr/mon-mag/0604-richard-descoings-aurait-visite-des-sites-de-rencontre-gay

 

Les élites contre la République, Sciences Po et l'ENA

http://www.amazon.fr/%C3%A9lites-contre-R%C3%A9publique-Sciences-lENA/dp/2707135119#reader_2707135119

livre que l'on peut feuilleter par le lien ci-dessus

Marine Le Pen répond à Elle en direct de Sciences-Po

http://www.nationspresse.info/?p=166545

...à remarquer à quel hauteur avait été réglé son siège ...

 

substituer au « monde des hommes » un « monde des appareils ».

 

Julien Rochedy ( responsable jeunesse dans équipe MLP) invité du Petit Journal

http://gaelle.hautetfort.com/archive/2012/04/08/julien-rochedy-invite-du-petit-journal.html

voir l'intro ...modèles pop ...

 

 

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 date d'émergence :  .. 07.02.2012         :

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