Destruction d'une cité, d'un
peuple, d'une civilisation : quelle action mieux que celle-là donne à
l'homme la fausse divinité ? Déjà tué un homme, son semblable, l'élève
en imagination au-dessus de la mort. Mais tuer du social, ce social qui
est au-dessus de nous, que nous ne pouvons jamais comprendre, qui nous
contraint dans ce qui est presque le plus intérieur de nous-mêmes,
qui imite le religieux au point de s'y confondre sauf discernement
surnaturel. 894
Le repentir
qu'ont eu les Grecs de cette action, sentiment surnaturel, leur a valu le
miracle de leur civilisation. La volonté de puissance. Rajas. C'est
la tentation d'Adam et celle du Christ.
894
L'amour chez celui qui est heureux est
de vouloir partager la souffrance de l'aimé malheureux.
L'amour chez celui qui est malheureux
est d'être comblé par la simple connaissance que l'aimé est dans la joie,
sans avoir part à cette joie ni même désirer y avoir part .
894
La rêverie
fournit un ersatz à l'éternité.
837 Pour changer quelque chose
(supprimer un mal), dans l'ordre moral, en soi ou dans la société, il faut
une action correspondant à l'effet à obtenir. Sans quoi le mal demeure
sous un autre aspect, mais équivalent. Comment se définit une telle
correspondance ?
Le levier, dans l'âme, est l'attention
ou la prière. Mais dans la société ? Quelle est le rapport du surnaturel
et de la société ?
On peut peut-être dire que le levier,
dans la société, est la religion (n'importe quelle bonne religion). Mais
en quel sens ?
Le levier, dans la société, c'est le
beau, les cérémonies, etc. par suite, la religion.
Il faut que la force consacrée à un
effet soit de l'espèce de cet effet. Formes d'énergie. Entropie. À
examiner de très près.
837
Le Verbe est le silence de Dieu.
La nécessité est le voile de
Dieu.
Supprimer le moi
Se regarder (en tant qu'être
phénoménal) simplement et exclusivement comme une petite partie de
l'univers.
« Folie d'amour. » Et la création
est une folie bien plus grande encore que l'incarnation.
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi
m'as-tu abandonné ? » (Mathieu,XXVII, 46.) Là est la véritable preuve que
le christianisme est quelque chose de divin.
Hébreux,II, 15
«... Ce qui, par crainte de la mort,
passait toute leur vie dans une situation d'esclave. »
Quasi enfer sur terre: le déracinement
extrême dont le malheur, la justice humaine fabrique généralement non pas
des martyrs, mais des quasi-damnés. Les êtres tombés dans ce quasi-enfer
sont l'homme dépouillé nu et blessé par les voleurs. Ils ont perdu le
vêtement du caractère.
La plus grande souffrance qui laisse
subsister des racines est encore à une distance infinie du quasi-enfer.
«... Celui qui s'occupe des choses sans
valeur hait la lumière... Celui qui fait la vérité via la lumière... »
(Jean,III, 20 -- 21.)
(Pourtant, Marie-Madeleine...)
Timée, 37C. Le Monde fournit lui-même la
nourriture, et sa propre destruction. Communion.
On peut peut-être dire que le levier,
de la société, est la religion (n'importe quelle bonne religion). Mais
dans
quel sens ?
837 Qui s'abaisse sera élevé (Mathieu,
Luc,p.837). Il faut donc s'abaisser jusqu'au sol. Mais qu'est-ce que
s'abaisser ? Un religieux qui couche sur une planche ne s'abaisse pas.
Tout peut-être matière à compétition. Descendre dans l'échelle de la force
sans y être contraint. intenses tensions
Accepter d'être anonyme, d'être de la
matière humaine. Eucharistie. Renoncer au prestige, à la considération.
C'est rendre témoignage à la vérité, à savoir qu'on est de la matière
humaine. Qu'on n'a pas de droit. Se dépouiller des parures, supporter la
nudité. Mais comment cela est-il compatible avec la vie sociale et les
étiquettes ?
Il s'agit, toujours, d'un rapport avec
le temps. Perdre l'illusion de la possession du temps. S'incarner.
L'homme doit faire l'acte de
s'incarner, car il est désincarné par l'imagination. Ce qui procède en
nous de Satan, c'est l'imagination.
S'il n'y avait pas d'être fini et
pensant ? Seulement Dieu et le monde? Dieu est crucifié par le fait que
des êtres finis pensent. Des êtres soumis à la nécessité.
S'il n'y avait que Dieu et la
matière...?
Ce n'est pas à l'homme à aller vers
Dieu, cet à Dieu à aller vers lui. L'homme doit seulement regarder et
attendre. 896
Dieu envoie le malheur
indistinctement aux méchants comme aux bons ainsi que la pluie et le
soleil. (Il n'a pas réservé la croix au Christ.) Il entre en contact avec
l'individu humain comme tel que par la grâce purement spirituelle qui
répond au regard tourné vers lui, c'est-à-dire dans la mesure exacte ou
l'individu cesse d'en être un .Aucun événement n'est une faveur de Dieu;
la grâce seule.896
Le bien que Dieu fait à l'ensemble
de l'humanité pendant une période donnée, spirituel et temporel, est
mathématiquement proportionnel à la coopération des hommes avec Dieu
pendant cette période. Il ne peut aller d'un atome au-delà.
897
L'amour à besoin de réalité. Aimer à
travers l'apparence corporelle un être imaginaire, quoi de plus atroce, le
jour où l'on s'en aperçoit ? Bien plus atroce que la mort, car la mort
n'empêche pas l'aimé d'avoir été. C'est la punition du crime d'avoir
nourri l'amour avec de l'imagination.897
En un sens les malheurs sont justes.
Car les êtres sur lesquels ils s'abattent, ou sont enracinés dans l'amour
surnaturel, ou ne le sont pas. Dans le premier cas, ils ne sont pas
avilis. Dans le second, ils seraient capable, dans des circonstances
déterminées, d'infliger un malheur semblable à autrui. Le malheur n'a
prise sur toute l'âme que chez ceux dont toute l'âme est au niveau du mal,
et du bien comme simple contraire du mal. 897
... Dieu est impuissants à faire le bien
parmi les hommes sans la coopération des hommes,de même le démon à faire
le mal.
900
Dieu n'aime pas tel événement comme un moyen en vue de tel autre comme
fin, mais l'un et l'autre au même titre. Nous de même. Nous devons être
parfaits comme notre père céleste est parfait. l'intelligence est forcée
de disposer les moyens en vue des fins; mais l'amour doit s'attacher aux
uns et aux autres au même titre. Aimer l'acte de balayer autant que la chambre balayée. (cela ne signifie
pas nécessairement y prendre plaisir).
Renoncement au fruit.
Sentiment, du à la fatigue, de temps
infranchissable. C'est une faveur de l'éprouver.900
Amour sans perspective.900
Ce n'est pas parce que Dieu nous
dit que nous devons l'aimer. C'est parce que Dieu nous aime que
nous devons nous aimer. Comment s'aimer soi-même sans ce motif ?
L'amour de soi est impossible à
l'homme, sinon par ce détour.903
page 904... Les suivantes :
Il n'est pas
dit : aimez Dieu, et le prochain pour l'amour de Dieu. Mais : le
prochain comme toi-même, et les deux commandements sont un.
Donc : quiconque aime authentiquement
Dieu, même s'il croit avoir oublié les créatures, aime les hommes sans
le savoir.
Quiconque aime le prochain comme
lui-même, même s'il nie l'existence de Dieu, aime Dieu.
On ne s'aime pas soi-même, il s'agit de
perspectives. Il faut prendre la perspective.
.....
...
Le fait que le sentiment surnaturel
de l'amour du prochain est possible est une preuve expérimentale de la
réalité et de la bonté de Dieu....
Nul ne va a Dieu créateur et souverain
sans passer par Dieu VIDÉ DE SA DIVINITÉ. Si on va a Dieu directement,
c'est Jéhovah (où Allah, celui du Coran).
Nous devons
vider Dieu de sa
divinité pour l'aimer.
Aimer Dieu à travers telles choses,
c'est
aimer purement telles choses ; il y a identité entre ces deux sentiments.
Aimer Dieu à travers ses péchés, c'est le repentir.
Aimer Dieu à travers le malheur
d'autrui, c'est la compassion du prochain.
Comment cela ? Là est le mystère.
Se révolter contre Dieu à cause du
malheur des hommes, à la manière de Vigny ou d'Ivan Karamasov, c'est se
représenter Dieu comme un souverain.
Se représenter Dieu tout-puissant,
c'est se représenté soi-même dans l'état de fausse divinité.
Com-passion. Dieu a eu compassion de
notre misère, bien qu'il accepte qu'elle soit.
Parmi les êtres humains, on ne
reconnaît pleinement l'existence que de ceux qu'on aime.
... Dieu est plus caché dans la
création que dans l'incarnation
La joie porte sur un objet. J'ai la
joie qu'il y ait du soleil, où la lune au-dessus de la mer, ou une belle
cité, ou un être humain admirable ; pas de je dans la plénitude de
la joie.
Au contraire je souffre.
A mesure que je deviens rien, Dieu
s'aime à travers moi.
voir aussi page 928...
...
Il n'y a que trois amours
inconditionnels : l'amour de Dieu, l'amour anonyme du prochain, l'amitié
de deux saints.
L'amour inconditionnel de
l'Eglise est de l'idolâtrie.
On a le droit d'aimer
inconditionnellement que ce qui est inconditionné. c'est-à-dire Dieu et la
présence infuse de Dieu -- soit actuelle dans un saint, soit potentielle
de toute créature pensante.
Il y a une chose inconditionnée dans
l'Eglise, mais c'est seulement en la présence du Christ dans l'Eucharistie.
L'Eglise comme société émettant des
opinions est un phénomène de ce monde, conditionné.
Dieu a mis en tout être pensant la
capacité de lumière nécessaire pour contrôler la vérité de toute pensée.
Le Verbe est la lumière qui éclaire tout homme. Quel texte plus formel
pourrait-on désirer?
944
L'Évangile contient
une conception de
la vie humaine, non une théologie.
Si dehors, dans la nuit, j'allume une
lampe électrique de poche, ce n'est pas en regardant l'ampoule que j'en
juge la puissance, mais en regardant quelle quantité d'objets est
éclairée.
L'éclat d'une source lumineuse
s'apprécie par l'éclairement projetée sur les objets non lumineux.
La valeur d'une forme de vie
religieuse, ou plus généralement spirituel, s'apprécie par l'éclairement
projetée sur les choses ici-bas.
Les choses charnelles sont le critérium
des choses spirituelles.
C'est ce qu'on ne veut généralement pas
reconnaître, par ce qu'on a peur d'un critérium.
La vertu d'une chose quelconque se
manifeste hors d'elle.
Si sous prétexte que les choses
spirituelles ont seule une valeur on refuse de prendre pour critérium
l'éclairage projeté sur les choses charnelles, on risque de n'avoir pour
trésor que du néant.
Les choses spirituelles ont seule une
valeur, mais les choses charnelles ont seule une existence constatable.
Par suite la valeur des premières les constatable que comme éclairement
projeté sur les secondes.
Dieu, qui a voulu créer ce monde, a
voulu qu'il en soit ainsi.
Voir 949... Mort, rédemption...
950...le mal
Le mal, tout mal suscité dans le
monde voyage de tête en tête jusqu'à ce qu'ils tombent sur un être
parfaitement pur qui le subit tout entier et le détruit....
Relevé sous Citations ...7.08.09 ...
La Pesanteur et la grâce La beauté, c'est l'harmonie du hasard et du bien
....
..... noté ????? .... « L’ordre de l’Univers incarné
dans une pensée humaine. C’est notre fin ; Le vrai se définit ainsi. »