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René Girard.... une théorie de l'humain..
(1)
INTRODUCTION |
René Girard |
Présentation :
Les travaux de René Girard
révolutionnent les sciences humaines. Aussi est-il considéré pour
certains comme le penseur le plus important depuis plusieurs siècles,
bousculant Marx, Freud, Lévi-Strauss, Deleuze...... pour d'autres
comme un charlatan, d'autant qu'il se réfère entre autre à la
Bible comme prophétique du Christ...
René Girard pense comme Simone Weil, que
les Evangiles sont une théorie de l'homme avant d'être une théorie de
Dieu. Une carte des violences où son orgueil et son envie enferment
l'humanité.
RG insiste plus particulièrement sur les aspects inter-individuels,
les conséquences du mimétisme et des médiations au niveau des
individus, ainsi que sur les aspects anthropologiques qui sont leurs
conséquences au niveau des sociétés humaines.
Cette démarche est très pertinente dans la mesure où elle nous
amène à nous interroger, en dehors de tout credo, sur nous-mêmes et
sur nos sociétés. Et c'est bien là le plus important, l'oeuvre de RG
se présente comme une théorie scientifique. Elle expose une
explication de l'humain concurrente des théories psychanalytiques,
ethnologiques, anthropologiques, sociologiques, etc. et le moins que
l'on puisse dire est qu'elle est bien documentée.
Ce document se veut une
introduction à la pensée de René Girard.
Les textes de ce document
proviennent de plusieurs sites qui semblent donner une bonne
introduction à la pensée et au "phénomène" René Girard.
Extraits:
Biographie de René Girard
Né à Avignon en 1923, René Girard fait ses études
supérieures à l'Ecole des Chartes avant de s'expatrier en 1947 aux
Etats-Unis...
Le système Girard fondamentalement
homme n'a pas de désir en lui si ce n'est celui qu'il voit
s'exprimer chez les autres. Ainsi, spontanément, nous ne faisons que
nous imiter les uns les autres.
La fin du mécanisme victimaire :
c'est le Christianisme La
Révélation chrétienne a radicalement bousculé ces fondements en
substituant l'amour à la violence....
« Soyez mes imitateurs,
comme je le suis moi-même du Christ »
Le phénomène René Girard Jamais
sans doute un tel ostracisme de la part de ses pairs n'aura frappé un
intellectuel.
Bibliographie
René Girard liste de ses ouvrages...
Résonances :... sa pensée
ne laissera aucun indifférent....c'est du moins le cas pour
homocoques ... qui croit avoir trouvé là son maître. Il se peut que
l'un des groupe de réflexion, auquel il participe, veuille bien prendre
Des choses cachées depuis la fondation
du monde comme sujet de travail pour l'année (scolaire) 2003/04.
D'autres pages viendront donc compléter ce site.
Corrélats
: violence, sacré, bouc émissaire,
religions, mythes, évangiles, sciences de homme,
religions, idéologies, masses ....
La
Passion
________________________________________
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Biographie
de René Girard
Source
:
http://home.nordnet.fr/~jpkornobis/Girard/Page_2x.html
Né à Avignon en 1923, René Girard
fait ses études supérieures à l'Ecole des Chartes avant de s'expatrier
en 1947 aux Etats-Unis. En 1976 il est professeur de littérature
comparée à l'université John Hopkins de Baltimore.Mais, laissons le se
présenter lors d'un entretien avec Marie-Louise Martinez en 1994.
RG : "Je suis parti aux
Etats-Unis en 1947, après avoir fait l'Ecole des Chartes à Paris.
J'avais un poste d'assistant de français et je travaillais à un
doctorat d'histoire, rapidement on m'a confié des cours de littérature
et je me suis trouvé confronté à des oeuvres que j'avais lues,
certaines d'entre elles une seule fois, certaines pas du tout. Par
conséquent mon problème était: que dire aux étudiants? J'ai
l'impression qu'à cette époque-là mes classes m'apparaissaient très
longues, elles devaient paraître plus longues encore à mes étudiants.
Ne connaissant pas la mode littéraire de l'époque qui était la
recherche de la singularité absolue de l'oeuvre (on ne s'intéressait
déjà qu'à ce qui distingue les oeuvres les unes des autres), je suis
parti d'un principe différent.
Ce qui me frappait dès le départ
c'est ce qui fait que dans des langues différentes certaines oeuvres
se ressemblent et en particulier que ces contacts avaient trait au
désir. Ce qui me frappait c'était le rapport entre ce que Proust
appelle snobisme, ce que nous appelons tous snobisme et ce que
Stendhal appelle vanité. Et je me souviens: ce qui a déclenché mon
idée du désir mimétique, (ce désir imité qui n'est jamais vraiment
spontané) c'est lorsque j'ai compris que chez Cervantès et chez
Dostoievski, au fond, il y avait la même chose que chez Proust et
Stendhal, et parfois sous des formes plus outrées, sous des formes qui
avaient un caractère psycho-pathologique.
Par exemple, dans Don Quichotte
......
voir suite sur le site mentionné
ci-dessus
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________________________________________
Le système René Girard
Auteur :
Emmanuel Bethoux, un dominicain
Source
:
http://perso.wanadoo.fr/emmanuel.bethoux/reflexio/girard/som_gi.htm
"C'est pour
expulser la vérité au sujet
de la
violence qu'on se confie à la violence."
René Girard
Voici in extenso le début des pages consacrée par
ce dominicain à RG... Il en contient le plan. Seul la première
partie est reprise ci-dessous.
Tout l'intérêt de cette oeuvre vient
de ce qu'elle lève un coin du voile qui obscurcit notre perception de
ce qu'est homme et de ce que sont les communautés humaines.
Faisant partie du monde profane,
comme je l'ai dit, le "Système Girard" est ainsi une théorie
scientifique sur l'humain qui met en relief la pertinence de tout
l'héritage judéo-chrétien pour l'accomplissement de cette humanité.
Pour expliciter ces propos je vais tout d'abord:
(I) décrire
sommairement cette théorie scientifique, ... voir le texte
ci-dessous. Les chapitres suivants sont à consulter sur le site de
l'auteur.
(II) vous proposer quelques
pistes de réflexion sur l'intérêt de cette oeuvre pour l'Eglise,
(III)
passer en revue les livres de René Girard en introduction de leur
lecture que je vous conseille vivement,
(IV) je vous présenterai en
quelques mots la biographie de l'auteur et enfin
(V) je conclurai par
une brève réflexion sur l'histoire de l'accueil de cette théorie par
le grand public et je vous indiquerai les coordonnées du site
girardien "officiel" sur internet
Donc..ne sont repris ci-dessous que des
éléments du premier chapitre.
LE SYSTÈME GIRARD
Le point de départ du système, dans
une perspective chrétienne, est le fait que homme ne possède pas
"l'être". Il y a là une charnière. A mon avis les saints font ce
constat et demandent précisément leur être au seul Etre qui puisse le
leur donner : notre Père, Yahvé (Je Suis). René Girard pour sa part
étudie les conséquences de ce non-être chez les humains.
Si la thèse selon laquelle les hommes n'ont pas d'être est exacte, qui
ne comprendrait que ce vide a d'importantes conséquences sur la façon
de vivre des hommes ?
Comme René Girard situe son analyse
sur la rive profane, il présente les choses différemment. Je crois
qu'historiquement, par rapport à l'élaboration de son système et à sa
propre conversion, c'est cet aspect qui lui est apparu en premier.
Soit la thèse : fondamentalement homme n'a pas de désir en lui si
ce n'est celui qu'il voit s'exprimer chez les autres. Ainsi,
spontanément, nous ne faisons que nous imiter les uns les autres.
Mimesis
C'est l'équivalent en grec du mot imitation mais
avec une connotation inconsciente. homme ou plutôt son cerveau est
une énorme machine à imiter.
C'est un trait que nous partageons avec les animaux. Comme eux homme
se développe en imitant ses congénères. Déjà les oiseaux au sein d'une
même espèce ont dans leurs chants des accents régionaux et même
certains petit oiseaux élevés exclusivement par des adultes d'une
autre espèce essaieront d'imiter leurs chants. La mimesis et la soif
correspondante, le désir mimétique, sont pour RG le fondement de
l'humain. Comme il le dit : le désir mimétique "n'est pas mauvais en
soi, il est même très bon et heureusement, les hommes ne peuvent pas
plus y renoncer qu'à la nourriture ou au sommeil."
Médiation
Une notion moins évidente et qu'il
est important de bien intégrer pour comprendre RG. J'ai composé la
phrase suivante pour essayer de l'expliciter : la "médiation" c'est
lorsqu'un homme "immédiat" est "médiatisé" par un "médiateur" et
devient ainsi "médiat".
Les phénomènes infiniment complexes
de médiation sont une conséquence de la mimesis et du désir mimétique.
A un certain niveau ils relèvent de
la recherche d'un certain rendement de l'imitation, à un autre c'est
le début d'un cauchemar.
Pour vous donner un exemple
personnel, je joue aux échecs et dans ma recherche d'un meilleur
niveau j'ai choisi d'étudier et d'imiter le jeu d'un ancien champion
du monde, Tigran Petrossian. Je puis dire qu'il m'a médiatisé et qu'il
est devenu mon médiateur et dans ce processus mon niveau s'est
nettement amélioré (de très modeste à modeste) car j'ai imité une
cohérence magistrale. Là où le cauchemar aurait pu commencer c'est si
Petrossian avait été un maître vivant et moi un élève vraiment doué
qui aurait cherché à conquérir sa couronne de champion du monde. La
fascination pour notre médiateur se heurte à la jalousie avec laquelle
il protège ses prérogatives. Rejeté par son médiateur le médiatisé
devient littéralement obsédé par lui, la haine remplace l'adoration,
etc.
.....
Le cadre ainsi posé au niveau individuel, René Girard va l'élargir
au niveau collectif et le plonger d'aujourd'hui aux premiers jours de
l'humanité.
Si tout ce qui a précédé semble anodin, même si nous en sentons le
caractère menaçant, c'est que nous n'avons pas encore introduit une
dimension sans contexte universelle de l'humain : sa violence.
Selon René Girard, le jeu de la mimesis et des médiations combinées
à la violence sont à l'origine dans l'histoire de homme d'une
multitude de crises parfois surmontées et parfois fatales aux
communautés humaines qui les ont vécues.
Tout commence toujours par un objet et deux hommes qui le désirent
ensemble mais voici comment : "Ce désir qui est le vôtre et que je
vais imiter, peut-être était-il au départ insignifiant, peut-être
n'avait-il pas d'intensité très forte. Mais lorsque je me porte vers
le même objet que vous, l'intensité de votre désir augmente. Vous
allez donc devenir mon imitateur comme je suis le vôtre. L'essentiel,
c'est ce processus de feedback (médiation double) qui fait que tout
couple de désir peut devenir une espèce de machine infernale. Elle
produit toujours plus de réciprocité et, partant, toujours plus de
violence."
Or ces conflits mimétiques, s'ils ne trouvent pas une résolution à
l'amiable (par le partage par exemple) ou par des stratégies
d'évitement que nous avons développées à la longue, ce qui revient au
même, sont très dangereux car ils sont contagieux et donc peuvent
gagner tous les membres d'une communauté.
"Si les conflits mimétiques sont contagieux c'est à dire s'il y a
deux individus qui désirent la même chose, il y en aura bientôt un
troisième. A partir du moment ou il y en a trois, quatre, cinq, six,
le processus fait boule de neige et tout le monde désire la même
chose. Le conflit commence par l'objet mais il finit par devenir si
intense qu'il aboutit à la destruction ou à l'oubli de l'objet et
qu'il se transfère au niveau des antagonistes, devenus, hors de tout
désir, obsédés les uns par les autres. A la contamination des désirs
succède celle des antagonistes." "Désirant la même chose, les membres
du groupe sont tous devenus antagonistes, en paires, en triangles, en
polygones, tout ce que vous voulez.
La contamination signifie que certains vont abandonner leur
antagoniste personnel pour "choisir" celui du voisin. Nous voyons cela
tous les jours, lorsque nous reportons sur les hommes politiques la
haine que nous éprouvons pour nos ennemis privés sans oser la
satisfaire contre ceux-ci."
Evidemment le point de vue chrétien est autre mais force est de
reconnaître dans l'avant de notre conversion l'existence de ces haines
et sa persistance chez nos contemporains : haine pour les extrémistes
politiques de la part des hommes du centre et haine des extrémistes
politiques pour tout l'éventail politique hors leurs propres camps
ainsi que le caractère de substitution de ces haines par rapport à un
sentiment diffus ou réel de mal vivre et des antagonismes quotidiens
au travail, dans sa famille, etc.
"C'est ainsi qu'apparaissent des boucs émissaires partiels, dont le
même phénomène de concentration va progressivement réduire le nombre
et augmenter la charge symbolique."
Nous sommes au tournant d'un processus qui selon RG est surtout
inconscient et dont, pour cela même, nous ne saurions mépriser la
force. Le risque est grand pour tout homme d'être inexorablement
conduit à son tour dans ce maelström.
RG y voit la signification du récit concernant la femme de Loth
changée en statue de sel. Un seul regard peut nous être fatal s'il
nous entraîne sur le lieu où se déroule le drame.
Dans le chaos de ces haines qui se déchaînent, le nombre des boucs
émissaires potentiel s'est réduit et soudain il va se réduire à un
seul individu, homme, femme ou enfant. Toute cette haine, accumulée en
quelque sorte, va se cristalliser en dehors de toute rationalité sur
un seul individu, typiquement un individu présentant un caractère
distinctif : un roux, une bègue, un aveugle, une borgne, un boiteux,
une "belle" fille, un étranger, une femme aux yeux pers, etc.
Ce qui se passe, c'est que ce bouc émissaire est soudain considéré
comme à l'origine du chaos qui déchire le groupe. "Finalement on pense
vraiment que le bouc émissaire est coupable. Leur mimétisme pousse
"tout naturellement" les hommes à penser ainsi."
Par exemple, le groupe unanime va alors fixer son regard sur ce
"coupable", s'approcher de lui, sans le toucher toutefois, subjugué
qu'il est par l'horreur de la culpabilité qu'il voit littéralement
dans cet individu. Le bouc émissaire, effrayé et horrifié à son tour,
va chercher à s'enfuir, il va être acculé sur une falaise et de là,
dans une panique insurmontable, se jeter dans le vide
Mort et naissance d'un dieu
Quant le bouc émissaire a été mis à mort, "il n'y a plus d'ennemi
et plus de vengeance puisqu'avec lui on a mis à mort l'ennemi absolu."
C'est l'opinion du groupe unanime. "Si cette réconciliation est
assez forte, si le malheur qui a précédé, si la souffrance ont été
assez grands, le saisissement va être tel que la communauté va
s'interroger sur sa bonne fortune. Elle est trop modeste pour s'en
attribuer le mérite. L'expérience lui a montré qu'elle est incapable
de surmonter ses divisions par ses propres moyens, incapable de
rafistoler son "contrat social" en quelque sorte. Elle va donc se
tourner à nouveau vers son bouc émissaire. A l'idée qu'il peut
détruire la communauté"
- je rappelle que tous pensent qu'il est responsable de ce qui la
détruisait et que c'est bien pourquoi il a été mis à mort - "s'ajoute
désormais celle qu'il peut la reconstruire. C'est l'invention du sacré
dont la vieille ethnologie avait compris qu'il existe dans toutes les
cultures."
Tout comme le chaos initial va être interprété comme d'origine
surnaturelle de par son caractère contagieux et irréductible, de même
la paix (cathartique, le grand ouf final de soulagement) qui succède à
la mise à mort du bouc émissaire sera ressentie comme la manifestation
de quelque chose de transcendant ; le même individu va être divinisé.
Le mythe dira que ce dieu boiteux, tellement dangereux qu'il aurait pu
détruire "sa" communauté n'a pas été tué mais qu'il a plongé de la
falaise et avant de mourir au contact des rochers en contrebas s'est
envolé vers le ciel d'où il était venu.
RG pense également que dans le saisissement abyssal qui subjugue la
communauté après l'agitation et les cris de la crise qui a précédé,
tous les doigts étant pointés vers le lieu où leur bouc émissaire a
disparu ou vers son cadavre, le premier mot de l'humanité a été émis
et qu'il était l'équivalent en son temps du mot : dieu (idole).
"La sacralisation fait de la victime le modèle d'une imitation et
d'une contre-imitation proprement religieuses. On demande à la victime
d'aider la communauté à protéger sa réconciliation, à ne pas retomber
dans la crise des rivalités. On veille donc bien à ne pas imiter cette
victime dans tout ce qu'elle a fait ou paru faire pour susciter la
crise : les antagonistes potentiels s'évitent et se séparent les uns
des autres. Ils s'obligent à ne pas désirer les mêmes objets. On prend
des mesures pour éviter la même contamination mimétique générale : le
groupe se divise, sépare ses membres par des interdits (tabous).
Lorsque la crise parait menacer de nouveau, on recourt aux grands
moyens et on imite ce que la victime a fait, semble-t-il pour sauver
la communauté. Elle a accepté de se faire tuer. On va donc choisir une
victime qui lui sera substituée et qui mourra à sa place, une victime
sacrificielle : c'est l'invention du rite.
Enfin, on va se souvenir de cette visitation sacrée : cela
s'appelle le mythe. Les monstres mythologiques témoignent du désordre
dont ces récits gardent la trace, des perturbations de la
représentation au moment de la crise mimétique.
Dans le sacrifice on refait le mythe. Pour faire en sorte que le
mécanisme du bouc émissaire fonctionne de nouveau et qu'il rétablisse
une fois de plus l'unité de la communauté, on prend bien soin de
copier très exactement la séquence originelle. On commence donc par se
plonger dans une imitation de la crise mimétique. Les ethnologues
n'ont jamais compris pourquoi tant de communautés dans leurs rites
déclenchent volontairement le type de crise qu'elles redoutent le
plus. C'est pour arriver plus vite à l'immolation de la victime dont
on pense qu'elle va ramener une fois de plus l'ordre et la paix. Si
les ethnologues ne repèrent jamais le bouc émissaire" - une victime
innocente - "c'est parce que le processus est représenté par des
persécuteurs qui en sont vraiment le jouet, des persécuteurs
convaincus de bien fondé de leur violence, de la culpabilité de leur
victime."
C'est la paix selon le monde, celle fondée sur les interdits et la
ritualisation de l'immolation d'une victime innocente. Même si ce
n'est plus Isaac mais un bélier qu'Abraham va sacrifier. Même si à la
fin des fêtes de Bayonne, après sept jours de danses, de chants et
parfois de beuveries et autres licences, ce n'est même plus un animal
mais une statue en carton du roi Léon qui est brûlée publiquement.
Même si après avoir diabolisé tout au long du film "Independence
Day" des extraterrestres qui refondent l'unité du genre humain dans la
résistance commune au fléau qu'ils sont censés représenter, l'orgie de
leur destruction jusqu'au dernier a encore un effet puissant de
catharsis alors même que ces extraterrestres n'existent pas.
Ainsi, nous pensons généralement qu'il est anodin de défouler notre
haine sur un coupable sous prétexte qu'il est fictif.
En ce sens René Girard nous montre que les consommateurs des
tragédies grecques de l'époque, du théâtre plus tard, d'un certain
cinéma et de certains genres littéraires aujourd'hui sont des adeptes
inconscients du religieux païen. Avec un peu de catharsis encore mais
sans plus d'interdits : une très mauvaise béquille en somme.
Au commencement les victimes des rituels sacrificiels sont des
hommes et RG nous explique qu'elles ne sont pas choisies au hasard :
il ne faut pas que leur mise a mort provoque un nouveau cycle de
vengeances ... et l'on songe aux prisonniers de guerre des sacrifices
de l'Amérique pré-colombienne.
Le remplacement par un animal, identifié à un homme, constitue une
évolution assez logique dans ce soucis d'immunité à l'égard de la
violence vengeresse.
Plus tard, au fur et à mesure que la connaissance, la foi en
quelque sorte dans le dieu qui a (re-)fondé sa communauté s'affaiblit,
le mythe est aussi revisité, adoucit, mis en conformité avec les dieux
des communautés voisines, revu selon l'air du temps (mais jamais à la
légère). Plus tard encore, cette connaissance religieuse se perd en
même temps que la force des rites et le respect des tabous. La
communauté est alors à la veille d'une nouvelle crise sacrificielle
(l'éternel retour).
Elle succombe parce que ses fondations reposent sur du sable, sur
un mensonge (la responsabilité du bouc émissaire dans les haines qui
divisent les hommes) qui aux temps pré-chrétiens s'ignorait lui même
(inconscient comme il a été dit) et qui se dévoile depuis peu à peu.
C'est un processus millénaire qui est décrit par RG et qui concerne
l'hominisation même de notre espèce. Et dans ce processus le religieux
païen tient une place fondamentale. Comme on le dit parfois, homme
est bien un animal religieux.
.......
RG insiste plus particulièrement sur les aspects inter-individuels,
les conséquences du mimétisme et des médiations au niveau des
individus, ainsi que sur les aspects anthropologiques qui sont leurs
conséquences au niveau des sociétés humaines.
Cette démarche est très pertinente dans la mesure où elle nous
amène à nous interroger, en dehors de tout credo, sur nous-mêmes et
sur nos sociétés. Et c'est bien là le plus important, l'oeuvre de RG
se présente comme une théorie scientifique. Elle expose une
explication de l'humain concurrente des théories psychanalytiques,
ethnologiques, anthropologiques,sociologiques, etc. et le moins que
l'on puisse dire est qu'elle est bien documentée.
.........
Pour la suite rendez vous sur le
site :
http://perso.wanadoo.fr/emmanuel.bethoux/reflexio/girard/som_gi.htm
une autre très bonne présentation de la pesée de
René Girard sur le....
site :
http://perso.wanadoo.fr/emmanuel.bethoux/reflexio/girard/som_gi.htm
... site souvent cité
Retour haut
_________________________________________
La fin du mécanisme victimaire : c'est le
Christianisme !
Auteur :
frère François, ermite
Source
:
http://ermitage.ouvaton.org/article.php3?id_article=84
Girard a de très hautes prétentions
:il veut révéler entre autres les origines de toute les civilisations,
en particulier de la civilisation occidentale porteuse selon lui de
trois secrets essentiels :
la violence est le fondement de
toute société ;
le rite religieux est le fondement
de toute culture ;
la Révélation chrétienne a
radicalement bousculé ces fondements en substituant l'amour à la
violence.
Ses deux "avancées" majeures sont la perception du
"désir médiatisé" : l'objet de tout désir est désigné par les autres (
et cela de manière inconsciente) et l'existence et l'importance de la
fascination (donc du tabou) du mimétisme.
Nous consacrerons 3 parties dans cet exposé :
la première pour expliquer en qui consiste le mimétisme et le désir
mimétique
la seconde pour dire en quoi et comment le désir mimétique engendre la
violence, le sacré et les boucs émissaires.
Dans la troisième enfin nous essaierons de montrer en
quoi la notion de sacrifice devient alors nécessaire et la valeur et
l'actualité d'un christianisme souvent déformé, mal compris et
demeuré inappliqué
Ci après des extraits du troisième exposé
...Ces textes ont paru sur le site en juillet 2003.... Pour les deux
premières parties aller directement sur le site.
Le rôle du christianisme historique
se laisse concevoir selon Girard au sein d'une histoire eschatologique
gouvernée par le texte évangélique, histoire qui se dirige
infailliblement vers une révélation de la vérité universelle de la
violence humaine par des moyens d'une patience infinie(...).
" Et pourtant, homme, aveuglé,
essaye de retarder cette révélation pour perpétuer le mensonge du
mécanisme victimaire car " à la suite de l'idéalisme allemand, tous
les avatars de la théorie contemporaine ne sont jamais que des espèces
de chicanes destinées à empêcher la démystification des mythologies,
de nouvelles machines à retarder le progrès de la révélation biblique.
" Autrement dit, le Christianisme s'imposera à l'humanité entière, à
l'échelle planétaire quoi que nous fassions pour retarder son
avènement et... quoi qu'en disent les autres religions. ? Ou une
conciliation peut-être possible ? Epineux problème."
C'est donc à un désir mimétique
inversée, nantie de ce savoir sur la violence (ce qui change tout) que
nous convie René Girard. Que toute la planète entière se conforme aux
paroles du Christ, au savoir de la non-violence révélé par lui.
Un vaste programme qui suppose qu'un
jour les cinq à six milliards d'individus que comporte notre bonne
vieille terre refuseront toute violence mimétique, toute vengeance
imitative pour se serrer fraternellement la main.
Utopie ?
Réalité ?
Qui peut l'affirmer ? En tous cas,
retenons l'essentiel de ce message de René Girard, c'est-à-dire qu'il
est primordial que homme apprenne à se connaître, qu'il
approfondisse et réactualise sa foi s'il ne veut pas disparaître
complètement de la planète après une folie meurtrière, ce que la Bible
prédit dans l'Apocalypse de Jean.
" Pour qu'il y ait progrès, même minime, il faut triompher de la
méconnaissance victimaire dans l'expérience intime et ce triomphe,
pour ne pas rester lettre morte, doit entraîner l'effondrement ou tout
au moins l'ébranlement de tout ce qui est fondé sur cette
méconnaissance de nos rapports interindividuels, et par conséquent, de
tout ce nous pouvons nommer notre "Moi", notre "personnalité", notre
"tempérament" . (1)
(1) Des choses cachées depuis la
fondation du monde", op. cité, p 551.
Pour la totalité voir :
http://ermitage.ouvaton.org/article.php3?id_article=84
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Mimétisme
La récurrence du terme « mimétique » peut surprendre celui qui n'est
pas familier de la pensée de R.G.
Toute son œuvre en donne la clef... D'un mot, ici : Le désir est
spontanément jaloux, il ne porte pas sur l'objet, mais sur l'autre
(désirant lui-même ou possesseur, et par là désignant le désirable). D'où
rivalité. Quand le conflit des désirs produit un orage social, le groupe
refait son unité par la désignation (arbitraire) d'un coupable dont
l'injuste sacrifice ramènera, pour un temps, la tranquillité, et
installera dans le groupe des différences sacralisées censées émaner de la
puissance surnaturelle dont l'exclusion constitue la fausse transcendance.
Celle-ci nous menace de son retour violent si nous ne respectons pas les
barrières et interdits qui paraissent son « ordre ». A cette fausse
religion du mensonge et de la haine, le christianisme est venu opposer le
Dieu de la vérité et de l'amour... Désir mauvais : « Mangez ce fruit...
vous serez comme ». Désir suprêmement bon : « Mangez ce corps... vous
serez un ». De l'être-comme à l'être-un, tel est le processus de la
conversion chrétienne, impossible si le Christ ne la fonde
L'incapacité — par trop de
retard pris — à participer à la concurrence avec l'Occident, dont on rêve,
qui fait le tourment unique, et dont on a, par imitation, adopté les
valeurs, devient le désir brûlant de briser ce qu'on ne peut atteindre.
Il semble en effet inconcevable
qu'on puisse être jaloux du bien. Et cependant... Vous connaissez cette
histoire de monarchie sacrée au Soudan : renversant les anciennes façons,
le nouveau roi et son épouse avaient instauré le régime le plus
raisonnable qu'il soit possible d'imaginer, et produisant le plus de bien
commun. Une telle envie en était résultée que les voisins s'étaient réunis
pour le détruire... Sans aucunement idéaliser notre propre histoire, c'est
peut-être la fable du destin de l'Occident...
C'est justement ce qui justifie
« la repentance », que certains catholiques ont bien tort de reprocher au
pape. Certes, les non-chrétiens, qui oublient régulièrement de se
repentir, n'ont pas moins de choses à se reprocher (souvent, bien
davantage : quand je pense que l'on continue à monter en épingle les abus
de l'Inquisition, après ce que l'incroyance a fait au XXe siècle !) Mais
grâce à la Révélation, les chrétiens auraient dû avancer, et faire avancer
le monde plus vite. Nous avons « les paroles de la vie éternelle ». Or,
c'est toujours le petit nombre qui a compris, et vécu de l'esprit du
Christ. Seulement, aujourd'hui, je ne vois pas d'autre lieu que l'Église
pour faire barrière à cette terrible désagrégation de tout, qu'on appelle
parfois l'apocalypse. Est-ce pour cela que cette Église devient comme un
ultime bouc émissaire, et qu'on emploie tant d'efforts pour discréditer ou
empêcher sa parole, alors qu'elle n'a plus de pouvoir que spirituel ? Et
parfois de son sein même... On a l'impression d'une force diabolique d'auto-destruction...
Je dis le mot, on ne l'écrira pas.
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LE PHENOMENE GIRARD.
Auteur :
Yannick Rolandeau
un internaute
Source :
http://membres.lycos.fr/yrol/LITTERA/GIRARD/girard.htm
http://www.revue-kephas.org/02/1/Girard103-108.html
Jusqu'ici, tout le monde est content (ou presque). Là, où tout le monde
tire triste figure, c'est quand on apprend que René Girard est chrétien.
Dès lors, le navire se déserte rapidement comme s'il était contaminé par
la peste. Reste ceux qui écoutent et tentent de comprendre le déroulement
de sa pensée sans verser dans un athéisme aveugle, ni dans un
christianisme radical ou intégriste. La thèse de Girard et son
christianisme ne font qu'un. Pourtant, on peut être tout à fait d'accord
sur une très grande majorité de sa thèse sans être chrétien pour autant.
C'est-à-dire en la laïcisant. On y reviendra. Voilà donc aussi un auteur
qui est approuvé par des chrétiens, des non croyants et des athées (ce que
je suis) et détestés par d'autres, ayant d'ailleurs les mêmes opinions ou
croyances !
...... que dit Girard fondamentalement ? Renoncer à la violence en ayant
compris son mécanisme intime sinon notre planète est menacée
d'anéantissement. Bref, c'est là son apport (non seulement dans sa lecture
des œuvres littéraires) sur une chose aussi importante que la violence,
théorie qui a le grand mérite de fonctionner dans le réel de tous les
jours.
........Le
mal n'est jamais extérieur à homme, il est en lui-même, en chacun de
nous comme le dépasser est en lui aussi, en chacun de nous aussi. ....
Suivent d'autres développement
dont celui sur le message évangélique ... et le désir mimétique
inversé.... à voir sur le site.
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Auteur :
Jean-Pierre Dupuy
(Le Nouvel Observateur du 18/ 08/ 94)
Source :
http://home.nordnet.fr/~jpkornobis/Girard/Page_2x.html
"Il y a un phénomène Girard. De
par le monde, nombreux sont ceux qui le tiennent pour l'un des plus
grands penseurs de notre temps, de la stature d'un Freud ou d'un
Marx, avec la vérité en plus. Dans le petit cercle des spécialistes
des sciences de homme, en revanche, il n'est pas rare de le voir
traiter d'imposteur. Jamais sans doute un tel ostracisme de la part
de ses pairs n'aura frappé un intellectuel. Je connais maints
universitaires qui, bravant l'interdit et s'inspirant des idées de
Girard, trouvent prudent de n'en rien dire. Avant que chante le coq
de la Sorbonne, ils auront protesté, trois fois plutôt qu'une : " Je
ne connais pas cet homme ! "Le plus fort, c'est que la théorie
girardienne se paie le luxe suprême d'expliquer et de prévoir la
violence même du rejet dont elle fait l'objet".
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Auteur :
Père Joseph-Marie Verlinde
Source
:homélie
mercredi 8 septembre 2004 Nativité de la vierge Marie
« Soyez mes imitateurs, comme je le
suis moi-même du Christ »
Marie accomplit dans sa vie le parcours que tout
chrétien est appelé à réaliser : devenir, par l’action de l’Esprit
Saint, mère du Sauveur. A la question qu’il pose lui-même : « “Qui
est ma mère, et qui sont mes frères ?” Jésus ne répond-il pas, en «
tendant la main vers ses disciples : “Voici ma mère et mes frères.
Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là
est pour moi un frère, une sœur, une mère” » (Mt 12, 48-49). Nous
sommes tous appelés à offrir à Dieu notre vie, afin que par notre
obéissance et par l’action de la grâce, le Christ Jésus puisse
continuer le mystère de son incarnation rédemptrice en chacun de
nous. Bien plus que saint Paul, Marie peut nous dire : « Soyez mes
imitateurs, comme je le suis moi-même du Christ » (1 Co 11, 1).
En célébrant la nativité de la Vierge, l’Eglise
veut rendre un hommage respectueux à celle que Dieu nous donne comme
modèle du disciple de son Fils, et comme modèle de l’épouse du Verbe
incarné, que chacun de nous pour sa part est appelé à devenir dans
le dessein d’amour du Père.
Bibliographie
René Girard
Ouvrages:
Mensonge romantique et vérité romanesque,
Grasset, 1961
Dostoïevski: du double à l'unité,
Plon, 1963
La violence et le sacré,
Grasset, 1972
Critique dans un souterrain,
l'Age d'Homme, 1976 **
Des choses cachées depuis la fondation
du monde, Grasset, 1978 **
Le bouc émissaire,
Grasset, 1982 **
La route antique des hommes pervers,
Grasset, 1985
Shakespeare: les feux de l'envie,
Grasset, 1990
Quand ces choses commenceront,
Arléa, 1996.
Je vois Satan
tomber comme l'éclair, Grasset, 1999,**
** existent en livre de poche
Il me semble que pour la découverte de sa pensée,
l'approche par Des choses cachées
depuis la fondation du monde,
Grasset, 1978 ** peut être recommandée...
Voir aussi le site:
http://www.cottet.org/girard/gbiblio.htm
qui donne une courte présentation des principaux ouvrages
Ouvrage sur René Girard :
Essais sur le
mimétisme ..par Olivier Maurel Sept
oeuvres littéraires et un film revisités à la lumière de la théorie de
René Girard (L¹Harmattan, 2002. Prix : 18,30 euros)
http://home.nordnet.fr/~jpkornobis/Livres/maurel.html
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05/03 |
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Résonances:
Je me classe parmi les admirateurs de RG.... et
plus j'approche ses publications, plus je m'y intéresse ...plus
j'adhère à son discours, à sa vision.... d'autant que tous les jours
les évènements confirment sa vision. De plus, il me redonne
l'espoir, et une direction.....en ces temps de violences mondiales.
Puissent les pages de ce site qui lui sont consacrées stimuler la
curiosité ... sa pensée ne laissera aucun d'entre nous indifférent. Il
me paraît essentiel de la connaître ... d'autant que tout me semble
fait pour l'occulter...
...."ils n'auront pas le dernier
mot".....le paraclet poursuit son oeuvre.
22.08.03
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Corrélats:
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