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 René Girard.... une théorie de l'humain..

(1) INTRODUCTION

René Girard

     

Présentation :  Les travaux de René Girard révolutionnent les sciences humaines. Aussi est-il considéré pour certains comme le penseur le plus important depuis plusieurs siècles, bousculant Marx, Freud, Lévi-Strauss, Deleuze...... pour d'autres comme un charlatan, d'autant qu'il se réfère entre autre à  la Bible comme prophétique du Christ...

René Girard pense comme Simone Weil, que les Evangiles sont une théorie de l'homme avant d'être une théorie de Dieu. Une carte des violences où son orgueil et son envie enferment l'humanité.

RG insiste plus particulièrement sur les aspects inter-individuels, les conséquences du mimétisme et des médiations au niveau des individus, ainsi que sur les aspects anthropologiques qui sont leurs conséquences au niveau des sociétés humaines.
Cette démarche est très pertinente dans la mesure où elle nous amène à nous interroger, en dehors de tout credo, sur nous-mêmes et sur nos sociétés. Et c'est bien là le plus important, l'oeuvre de RG se présente comme une théorie scientifique. Elle expose une explication de l'humain concurrente des théories psychanalytiques, ethnologiques, anthropologiques, sociologiques, etc. et le moins que l'on puisse dire est qu'elle est bien documentée.

Ce document se veut une introduction à la pensée de René Girard.

Les textes de ce document proviennent de  plusieurs sites qui semblent donner une bonne introduction à la pensée et au "phénomène"  René Girard.

 Extraits: Biographie de René Girard Né à Avignon en 1923, René Girard fait ses études supérieures à l'Ecole des Chartes avant de s'expatrier en 1947 aux Etats-Unis...

Le système Girard fondamentalement homme n'a pas de désir en lui si ce n'est celui qu'il voit s'exprimer chez les autres. Ainsi, spontanément, nous ne faisons que nous imiter les uns les autres.

La fin du mécanisme victimaire : c'est le Christianisme  La Révélation chrétienne a radicalement bousculé ces fondements en substituant l'amour à la violence....

« Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même du Christ »

Le phénomène René Girard   Jamais sans doute un tel ostracisme de la part de ses pairs n'aura frappé un intellectuel.

Bibliographie  René Girard   liste de ses ouvrages...

 

Résonances :... sa pensée ne laissera aucun indifférent....c'est du moins le cas  pour homocoques ... qui croit avoir trouvé là son maître. Il se peut que l'un des groupe de réflexion, auquel il participe, veuille bien prendre Des choses cachées depuis la fondation du monde comme sujet de travail pour l'année (scolaire) 2003/04. D'autres pages viendront donc compléter ce site.

Corrélats : violence, sacré, bouc émissaire, religions, mythes,  évangiles,  sciences de homme, religions, idéologies, masses   .... La Passion

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 Biographie de René Girard

Source : http://home.nordnet.fr/~jpkornobis/Girard/Page_2x.html

 

Né à Avignon en 1923, René Girard fait ses études supérieures à l'Ecole des Chartes avant de s'expatrier en 1947 aux Etats-Unis. En 1976 il est professeur de littérature comparée à l'université John Hopkins de Baltimore.Mais, laissons le se présenter lors d'un entretien avec Marie-Louise Martinez en 1994.

RG : "Je suis parti aux Etats-Unis en 1947, après avoir fait l'Ecole des Chartes à Paris. J'avais un poste d'assistant de français et je travaillais à un doctorat d'histoire, rapidement on m'a confié des cours de littérature et je me suis trouvé confronté à des oeuvres que j'avais lues, certaines d'entre elles une seule fois, certaines pas du tout. Par conséquent mon problème était: que dire aux étudiants? J'ai l'impression qu'à cette époque-là mes classes m'apparaissaient très longues, elles devaient paraître plus longues encore à mes étudiants. Ne connaissant pas la mode littéraire de l'époque qui était la recherche de la singularité absolue de l'oeuvre (on ne s'intéressait déjà qu'à ce qui distingue les oeuvres les unes des autres), je suis parti d'un principe différent.

Ce qui me frappait dès le départ c'est ce qui fait que dans des langues différentes certaines oeuvres se ressemblent et en particulier que ces contacts avaient trait au désir. Ce qui me frappait c'était le rapport entre ce que Proust appelle snobisme, ce que nous appelons tous snobisme et ce que Stendhal appelle vanité. Et je me souviens: ce qui a déclenché mon idée du désir mimétique, (ce désir imité qui n'est jamais vraiment spontané) c'est lorsque j'ai compris que chez Cervantès et chez Dostoievski, au fond, il y avait la même chose que chez Proust et Stendhal, et parfois sous des formes plus outrées, sous des formes qui avaient un caractère psycho-pathologique.

Par exemple, dans Don Quichotte ......

voir suite sur le site mentionné ci-dessus

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Le système René Girard

Auteur : Emmanuel Bethoux, un dominicain

Source :

http://perso.wanadoo.fr/emmanuel.bethoux/reflexio/girard/som_gi.htm

 

 

"C'est pour expulser la vérité au sujet

de la violence qu'on se confie à la violence."

René Girard 

 

Voici in extenso le début des pages consacrée par ce dominicain à RG... Il  en contient le plan. Seul la première partie est reprise ci-dessous.

Tout l'intérêt de cette oeuvre vient de ce qu'elle lève un coin du voile qui obscurcit notre perception de ce qu'est homme et de ce que sont les communautés humaines.

Faisant partie du monde profane, comme je l'ai dit, le "Système Girard" est ainsi une théorie scientifique sur l'humain qui met en relief la pertinence de tout l'héritage judéo-chrétien pour l'accomplissement de cette humanité.

Pour expliciter ces propos je vais tout d'abord:

 (I) décrire sommairement cette théorie scientifique, ... voir le  texte ci-dessous. Les chapitres suivants sont à consulter sur le site de l'auteur.

(II) vous proposer quelques pistes de réflexion sur l'intérêt de cette oeuvre pour l'Eglise,

(III) passer en revue les livres de René Girard en introduction de leur lecture que je vous conseille vivement,

(IV) je vous présenterai en quelques mots la biographie de l'auteur et enfin

(V) je conclurai par une brève réflexion sur l'histoire de l'accueil de cette théorie par le grand public et je vous indiquerai les coordonnées du site girardien "officiel" sur internet

Donc..ne sont repris ci-dessous que des éléments du premier chapitre.

LE SYSTÈME GIRARD

Le point de départ du système, dans une perspective chrétienne, est le fait que homme ne possède pas "l'être". Il y a là une charnière. A mon avis les saints font ce constat et demandent précisément leur être au seul Etre qui puisse le leur donner : notre Père, Yahvé (Je Suis). René Girard pour sa part étudie les conséquences de ce non-être chez les humains.

Si la thèse selon laquelle les hommes n'ont pas d'être est exacte, qui ne comprendrait que ce vide a d'importantes conséquences sur la façon de vivre des hommes ?

Comme René Girard situe son analyse sur la rive profane, il présente les choses différemment. Je crois qu'historiquement, par rapport à l'élaboration de son système et à sa propre conversion, c'est cet aspect qui lui est apparu en premier. Soit la thèse : fondamentalement homme n'a pas de désir en lui si ce n'est celui qu'il voit s'exprimer chez les autres. Ainsi, spontanément, nous ne faisons que nous imiter les uns les autres.
 

Mimesis

C'est l'équivalent en grec du mot imitation mais avec une connotation inconsciente. homme ou plutôt son cerveau est une énorme machine à imiter.
C'est un trait que nous partageons avec les animaux. Comme eux homme se développe en imitant ses congénères. Déjà les oiseaux au sein d'une même espèce ont dans leurs chants des accents régionaux et même certains petit oiseaux élevés exclusivement par des adultes d'une autre espèce essaieront d'imiter leurs chants. La mimesis et la soif correspondante, le désir mimétique, sont pour RG le fondement de l'humain. Comme il le dit : le désir mimétique "n'est pas mauvais en soi, il est même très bon et heureusement, les hommes ne peuvent pas plus y renoncer qu'à la nourriture ou au sommeil."

Médiation

Une notion moins évidente et qu'il est important de bien intégrer pour comprendre RG. J'ai composé la phrase suivante pour essayer de l'expliciter : la "médiation" c'est lorsqu'un homme "immédiat" est "médiatisé" par un "médiateur" et devient ainsi "médiat".

Les phénomènes infiniment complexes de médiation sont une conséquence de la mimesis et du désir mimétique.

A un certain niveau ils relèvent de la recherche d'un certain rendement de l'imitation, à un autre c'est le début d'un cauchemar.

Pour vous donner un exemple personnel, je joue aux échecs et dans ma recherche d'un meilleur niveau j'ai choisi d'étudier et d'imiter le jeu d'un ancien champion du monde, Tigran Petrossian. Je puis dire qu'il m'a médiatisé et qu'il est devenu mon médiateur et dans ce processus mon niveau s'est nettement amélioré (de très modeste à modeste) car j'ai imité une cohérence magistrale. Là où le cauchemar aurait pu commencer c'est si Petrossian avait été un maître vivant et moi un élève vraiment doué qui aurait cherché à conquérir sa couronne de champion du monde. La fascination pour notre médiateur se heurte à la jalousie avec laquelle il protège ses prérogatives. Rejeté par son médiateur le médiatisé devient littéralement obsédé par lui, la haine remplace l'adoration, etc.

.....
Le cadre ainsi posé au niveau individuel, René Girard va l'élargir au niveau collectif et le plonger d'aujourd'hui aux premiers jours de l'humanité.

Si tout ce qui a précédé semble anodin, même si nous en sentons le caractère menaçant, c'est que nous n'avons pas encore introduit une dimension sans contexte universelle de l'humain : sa violence.

Selon René Girard, le jeu de la mimesis et des médiations combinées à la violence sont à l'origine dans l'histoire de homme d'une multitude de crises parfois surmontées et parfois fatales aux communautés humaines qui les ont vécues.
Tout commence toujours par un objet et deux hommes qui le désirent ensemble mais voici comment : "Ce désir qui est le vôtre et que je vais imiter, peut-être était-il au départ insignifiant, peut-être n'avait-il pas d'intensité très forte. Mais lorsque je me porte vers le même objet que vous, l'intensité de votre désir augmente. Vous allez donc devenir mon imitateur comme je suis le vôtre. L'essentiel, c'est ce processus de feedback (médiation double) qui fait que tout couple de désir peut devenir une espèce de machine infernale. Elle produit toujours plus de réciprocité et, partant, toujours plus de violence."

Or ces conflits mimétiques, s'ils ne trouvent pas une résolution à l'amiable (par le partage par exemple) ou par des stratégies d'évitement que nous avons développées à la longue, ce qui revient au même, sont très dangereux car ils sont contagieux et donc peuvent gagner tous les membres d'une communauté.
"Si les conflits mimétiques sont contagieux c'est à dire s'il y a deux individus qui désirent la même chose, il y en aura bientôt un troisième. A partir du moment ou il y en a trois, quatre, cinq, six, le processus fait boule de neige et tout le monde désire la même chose. Le conflit commence par l'objet mais il finit par devenir si intense qu'il aboutit à la destruction ou à l'oubli de l'objet et qu'il se transfère au niveau des antagonistes, devenus, hors de tout désir, obsédés les uns par les autres. A la contamination des désirs succède celle des antagonistes." "Désirant la même chose, les membres du groupe sont tous devenus antagonistes, en paires, en triangles, en polygones, tout ce que vous voulez.

La contamination signifie que certains vont abandonner leur antagoniste personnel pour "choisir" celui du voisin. Nous voyons cela tous les jours, lorsque nous reportons sur les hommes politiques la haine que nous éprouvons pour nos ennemis privés sans oser la satisfaire contre ceux-ci."

Evidemment le point de vue chrétien est autre mais force est de reconnaître dans l'avant de notre conversion l'existence de ces haines et sa persistance chez nos contemporains : haine pour les extrémistes politiques de la part des hommes du centre et haine des extrémistes politiques pour tout l'éventail politique hors leurs propres camps ainsi que le caractère de substitution de ces haines par rapport à un sentiment diffus ou réel de mal vivre et des antagonismes quotidiens au travail, dans sa famille, etc.

"C'est ainsi qu'apparaissent des boucs émissaires partiels, dont le même phénomène de concentration va progressivement réduire le nombre et augmenter la charge symbolique."

Nous sommes au tournant d'un processus qui selon RG est surtout inconscient et dont, pour cela même, nous ne saurions mépriser la force. Le risque est grand pour tout homme d'être inexorablement conduit à son tour dans ce maelström.

RG y voit la signification du récit concernant la femme de Loth changée en statue de sel. Un seul regard peut nous être fatal s'il nous entraîne sur le lieu où se déroule le drame.
Dans le chaos de ces haines qui se déchaînent, le nombre des boucs émissaires potentiel s'est réduit et soudain il va se réduire à un seul individu, homme, femme ou enfant. Toute cette haine, accumulée en quelque sorte, va se cristalliser en dehors de toute rationalité sur un seul individu, typiquement un individu présentant un caractère distinctif : un roux, une bègue, un aveugle, une borgne, un boiteux, une "belle" fille, un étranger, une femme aux yeux pers, etc.

Ce qui se passe, c'est que ce bouc émissaire est soudain considéré comme à l'origine du chaos qui déchire le groupe. "Finalement on pense vraiment que le bouc émissaire est coupable. Leur mimétisme pousse "tout naturellement" les hommes à penser ainsi."

Par exemple, le groupe unanime va alors fixer son regard sur ce "coupable", s'approcher de lui, sans le toucher toutefois, subjugué qu'il est par l'horreur de la culpabilité qu'il voit littéralement dans cet individu. Le bouc émissaire, effrayé et horrifié à son tour, va chercher à s'enfuir, il va être acculé sur une falaise et de là, dans une panique insurmontable, se jeter dans le vide

Mort et naissance d'un dieu

Quant le bouc émissaire a été mis à mort, "il n'y a plus d'ennemi et plus de vengeance puisqu'avec lui on a mis à mort l'ennemi absolu."

C'est l'opinion du groupe unanime. "Si cette réconciliation est assez forte, si le malheur qui a précédé, si la souffrance ont été assez grands, le saisissement va être tel que la communauté va s'interroger sur sa bonne fortune. Elle est trop modeste pour s'en attribuer le mérite. L'expérience lui a montré qu'elle est incapable de surmonter ses divisions par ses propres moyens, incapable de rafistoler son "contrat social" en quelque sorte. Elle va donc se tourner à nouveau vers son bouc émissaire. A l'idée qu'il peut détruire la communauté"
- je rappelle que tous pensent qu'il est responsable de ce qui la détruisait et que c'est bien pourquoi il a été mis à mort - "s'ajoute désormais celle qu'il peut la reconstruire. C'est l'invention du sacré dont la vieille ethnologie avait compris qu'il existe dans toutes les cultures."

Tout comme le chaos initial va être interprété comme d'origine surnaturelle de par son caractère contagieux et irréductible, de même la paix (cathartique, le grand ouf final de soulagement) qui succède à la mise à mort du bouc émissaire sera ressentie comme la manifestation de quelque chose de transcendant ; le même individu va être divinisé. Le mythe dira que ce dieu boiteux, tellement dangereux qu'il aurait pu détruire "sa" communauté n'a pas été tué mais qu'il a plongé de la falaise et avant de mourir au contact des rochers en contrebas s'est envolé vers le ciel d'où il était venu.

RG pense également que dans le saisissement abyssal qui subjugue la communauté après l'agitation et les cris de la crise qui a précédé, tous les doigts étant pointés vers le lieu où leur bouc émissaire a disparu ou vers son cadavre, le premier mot de l'humanité a été émis et qu'il était l'équivalent en son temps du mot : dieu (idole).

"La sacralisation fait de la victime le modèle d'une imitation et d'une contre-imitation proprement religieuses. On demande à la victime d'aider la communauté à protéger sa réconciliation, à ne pas retomber dans la crise des rivalités. On veille donc bien à ne pas imiter cette victime dans tout ce qu'elle a fait ou paru faire pour susciter la crise : les antagonistes potentiels s'évitent et se séparent les uns des autres. Ils s'obligent à ne pas désirer les mêmes objets. On prend des mesures pour éviter la même contamination mimétique générale : le groupe se divise, sépare ses membres par des interdits (tabous). Lorsque la crise parait menacer de nouveau, on recourt aux grands moyens et on imite ce que la victime a fait, semble-t-il pour sauver la communauté. Elle a accepté de se faire tuer. On va donc choisir une victime qui lui sera substituée et qui mourra à sa place, une victime sacrificielle : c'est l'invention du rite.

Enfin, on va se souvenir de cette visitation sacrée : cela s'appelle le mythe. Les monstres mythologiques témoignent du désordre dont ces récits gardent la trace, des perturbations de la représentation au moment de la crise mimétique.

Dans le sacrifice on refait le mythe. Pour faire en sorte que le mécanisme du bouc émissaire fonctionne de nouveau et qu'il rétablisse une fois de plus l'unité de la communauté, on prend bien soin de copier très exactement la séquence originelle. On commence donc par se plonger dans une imitation de la crise mimétique. Les ethnologues n'ont jamais compris pourquoi tant de communautés dans leurs rites déclenchent volontairement le type de crise qu'elles redoutent le plus. C'est pour arriver plus vite à l'immolation de la victime dont on pense qu'elle va ramener une fois de plus l'ordre et la paix. Si les ethnologues ne repèrent jamais le bouc émissaire" - une victime innocente - "c'est parce que le processus est représenté par des persécuteurs qui en sont vraiment le jouet, des persécuteurs convaincus de bien fondé de leur violence, de la culpabilité de leur victime."

C'est la paix selon le monde, celle fondée sur les interdits et la ritualisation de l'immolation d'une victime innocente. Même si ce n'est plus Isaac mais un bélier qu'Abraham va sacrifier. Même si à la fin des fêtes de Bayonne, après sept jours de danses, de chants et parfois de beuveries et autres licences, ce n'est même plus un animal mais une statue en carton du roi Léon qui est brûlée publiquement.

Même si après avoir diabolisé tout au long du film "Independence Day" des extraterrestres qui refondent l'unité du genre humain dans la résistance commune au fléau qu'ils sont censés représenter, l'orgie de leur destruction jusqu'au dernier a encore un effet puissant de catharsis alors même que ces extraterrestres n'existent pas.

Ainsi, nous pensons généralement qu'il est anodin de défouler notre haine sur un coupable sous prétexte qu'il est fictif.

En ce sens René Girard nous montre que les consommateurs des tragédies grecques de l'époque, du théâtre plus tard, d'un certain cinéma et de certains genres littéraires aujourd'hui sont des adeptes inconscients du religieux païen. Avec un peu de catharsis encore mais sans plus d'interdits : une très mauvaise béquille en somme.

Au commencement les victimes des rituels sacrificiels sont des hommes et RG nous explique qu'elles ne sont pas choisies au hasard : il ne faut pas que leur mise a mort provoque un nouveau cycle de vengeances ... et l'on songe aux prisonniers de guerre des sacrifices de l'Amérique pré-colombienne.

Le remplacement par un animal, identifié à un homme, constitue une évolution assez logique dans ce soucis d'immunité à l'égard de la violence vengeresse.


Plus tard, au fur et à mesure que la connaissance, la foi en quelque sorte dans le dieu qui a (re-)fondé sa communauté s'affaiblit, le mythe est aussi revisité, adoucit, mis en conformité avec les dieux des communautés voisines, revu selon l'air du temps (mais jamais à la légère). Plus tard encore, cette connaissance religieuse se perd en même temps que la force des rites et le respect des tabous. La communauté est alors à la veille d'une nouvelle crise sacrificielle (l'éternel retour).

Elle succombe parce que ses fondations reposent sur du sable, sur un mensonge (la responsabilité du bouc émissaire dans les haines qui divisent les hommes) qui aux temps pré-chrétiens s'ignorait lui même (inconscient comme il a été dit) et qui se dévoile depuis peu à peu.

C'est un processus millénaire qui est décrit par RG et qui concerne l'hominisation même de notre espèce. Et dans ce processus le religieux païen tient une place fondamentale. Comme on le dit parfois, homme est bien un animal religieux.

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RG insiste plus particulièrement sur les aspects inter-individuels, les conséquences du mimétisme et des médiations au niveau des individus, ainsi que sur les aspects anthropologiques qui sont leurs conséquences au niveau des sociétés humaines.
Cette démarche est très pertinente dans la mesure où elle nous amène à nous interroger, en dehors de tout credo, sur nous-mêmes et sur nos sociétés. Et c'est bien là le plus important, l'oeuvre de RG se présente comme une théorie scientifique. Elle expose une explication de l'humain concurrente des théories psychanalytiques, ethnologiques, anthropologiques,sociologiques, etc. et le moins que l'on puisse dire est qu'elle est bien documentée.
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Pour la suite rendez vous sur le site :

http://perso.wanadoo.fr/emmanuel.bethoux/reflexio/girard/som_gi.htm

 

une autre très bonne présentation de la pesée de René Girard sur le....

site :  http://perso.wanadoo.fr/emmanuel.bethoux/reflexio/girard/som_gi.htm

... site souvent cité

 

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La fin du mécanisme victimaire : c'est le Christianisme !

Auteur : frère François, ermite

Source :

http://ermitage.ouvaton.org/article.php3?id_article=84

 

 

 

Girard a de très hautes prétentions :il veut révéler entre autres les origines de toute les civilisations, en particulier de la civilisation occidentale porteuse selon lui de trois secrets essentiels :

la violence est le fondement de toute société ;

le rite religieux est le fondement de toute culture ;

la Révélation chrétienne a radicalement bousculé ces fondements en substituant l'amour à la violence.
 

Ses deux "avancées" majeures sont la perception du "désir médiatisé" : l'objet de tout désir est désigné par les autres ( et cela de manière inconsciente) et l'existence et l'importance de la fascination (donc du tabou) du mimétisme.

Nous consacrerons 3 parties dans cet exposé :

la première pour expliquer en qui consiste le mimétisme et le désir mimétique
la seconde pour dire en quoi et comment le désir mimétique engendre la violence, le sacré et les boucs émissaires.

Dans la troisième enfin nous essaierons de montrer en quoi la notion de sacrifice devient alors nécessaire et la valeur et l'actualité d'un christianisme souvent déformé, mal compris et demeuré inappliqué

Ci après des extraits du troisième exposé ...Ces textes ont paru sur le site en juillet 2003.... Pour les deux premières parties aller directement sur le site.
 

Le rôle du christianisme historique se laisse concevoir selon Girard au sein d'une histoire eschatologique gouvernée par le texte évangélique, histoire qui se dirige infailliblement vers une révélation de la vérité universelle de la violence humaine par des moyens d'une patience infinie(...).

" Et pourtant, homme, aveuglé, essaye de retarder cette révélation pour perpétuer le mensonge du mécanisme victimaire car " à la suite de l'idéalisme allemand, tous les avatars de la théorie contemporaine ne sont jamais que des espèces de chicanes destinées à empêcher la démystification des mythologies, de nouvelles machines à retarder le progrès de la révélation biblique. " Autrement dit, le Christianisme s'imposera à l'humanité entière, à l'échelle planétaire quoi que nous fassions pour retarder son avènement et... quoi qu'en disent les autres religions. ? Ou une conciliation peut-être possible ? Epineux problème."
 

C'est donc à un désir mimétique inversée, nantie de ce savoir sur la violence (ce qui change tout) que nous convie René Girard. Que toute la planète entière se conforme aux paroles du Christ, au savoir de la non-violence révélé par lui.

Un vaste programme qui suppose qu'un jour les cinq à six milliards d'individus que comporte notre bonne vieille terre refuseront toute violence mimétique, toute vengeance imitative pour se serrer fraternellement la main.

Utopie ?

Réalité ?

Qui peut l'affirmer ? En tous cas, retenons l'essentiel de ce message de René Girard, c'est-à-dire qu'il est primordial que homme apprenne à se connaître, qu'il approfondisse et réactualise sa foi s'il ne veut pas disparaître complètement de la planète après une folie meurtrière, ce que la Bible prédit dans l'Apocalypse de Jean.

" Pour qu'il y ait progrès, même minime, il faut triompher de la méconnaissance victimaire dans l'expérience intime et ce triomphe, pour ne pas rester lettre morte, doit entraîner l'effondrement ou tout au moins l'ébranlement de tout ce qui est fondé sur cette méconnaissance de nos rapports interindividuels, et par conséquent, de tout ce nous pouvons nommer notre "Moi", notre "personnalité", notre "tempérament" . (1)

(1) Des choses cachées depuis la fondation du monde", op. cité, p 551.
 

Pour la totalité voir :
http://ermitage.ouvaton.org/article.php3?id_article=84

 

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Mimétisme

La récurrence du terme « mimétique » peut surprendre celui qui n'est pas familier de la pensée de R.G.

Toute son œuvre en donne la clef... D'un mot, ici : Le désir est spontanément jaloux, il ne porte pas sur l'objet, mais sur l'autre (désirant lui-même ou possesseur, et par là désignant le désirable). D'où rivalité. Quand le conflit des désirs produit un orage social, le groupe refait son unité par la désignation (arbitraire) d'un coupable dont l'injuste sacrifice ramènera, pour un temps, la tranquillité, et installera dans le groupe des différences sacralisées censées émaner de la puissance surnaturelle dont l'exclusion constitue la fausse transcendance. Celle-ci nous menace de son retour violent si nous ne respectons pas les barrières et interdits qui paraissent son « ordre ». A cette fausse religion du mensonge et de la haine, le christianisme est venu opposer le Dieu de la vérité et de l'amour... Désir mauvais : « Mangez ce fruit... vous serez comme ». Désir suprêmement bon : « Mangez ce corps... vous serez un ». De l'être-comme à l'être-un, tel est le processus de la conversion chrétienne, impossible si le Christ ne la fonde

 

L'incapacité — par trop de retard pris — à participer à la concurrence avec l'Occident, dont on rêve, qui fait le tourment unique, et dont on a, par imitation, adopté les valeurs, devient le désir brûlant de briser ce qu'on ne peut atteindre.

 

Il semble en effet inconcevable qu'on puisse être jaloux du bien. Et cependant... Vous connaissez cette histoire de monarchie sacrée au Soudan : renversant les anciennes façons, le nouveau roi et son épouse avaient instauré le régime le plus raisonnable qu'il soit possible d'imaginer, et produisant le plus de bien commun. Une telle envie en était résultée que les voisins s'étaient réunis pour le détruire... Sans aucunement idéaliser notre propre histoire, c'est peut-être la fable du destin de l'Occident...

 

 

C'est justement ce qui justifie « la repentance », que certains catholiques ont bien tort de reprocher au pape. Certes, les non-chrétiens, qui oublient régulièrement de se repentir, n'ont pas moins de choses à se reprocher (souvent, bien davantage : quand je pense que l'on continue à monter en épingle les abus de l'Inquisition, après ce que l'incroyance a fait au XXe siècle !) Mais grâce à la Révélation, les chrétiens auraient dû avancer, et faire avancer le monde plus vite. Nous avons « les paroles de la vie éternelle ». Or, c'est toujours le petit nombre qui a compris, et vécu de l'esprit du Christ. Seulement, aujourd'hui, je ne vois pas d'autre lieu que l'Église pour faire barrière à cette terrible désagrégation de tout, qu'on appelle parfois l'apocalypse. Est-ce pour cela que cette Église devient comme un ultime bouc émissaire, et qu'on emploie tant d'efforts pour discréditer ou empêcher sa parole, alors qu'elle n'a plus de pouvoir que spirituel ? Et parfois de son sein même... On a l'impression d'une force diabolique d'auto-destruction... Je dis le mot, on ne l'écrira pas.
 

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LE PHENOMENE GIRARD.

 

Auteur : Yannick Rolandeau

 un internaute

Source :

 http://membres.lycos.fr/yrol/LITTERA/GIRARD/girard.htm

 

http://www.revue-kephas.org/02/1/Girard103-108.html


Jusqu'ici, tout le monde est content (ou presque). Là, où tout le monde tire triste figure, c'est quand on apprend que René Girard est chrétien. Dès lors, le navire se déserte rapidement comme s'il était contaminé par la peste. Reste ceux qui écoutent et tentent de comprendre le déroulement de sa pensée sans verser dans un athéisme aveugle, ni dans un christianisme radical ou intégriste. La thèse de Girard et son christianisme ne font qu'un. Pourtant, on peut être tout à fait d'accord sur une très grande majorité de sa thèse sans être chrétien pour autant. C'est-à-dire en la laïcisant. On y reviendra. Voilà donc aussi un auteur qui est approuvé par des chrétiens, des non croyants et des athées (ce que je suis) et détestés par d'autres, ayant d'ailleurs les mêmes opinions ou croyances !


...... que dit Girard fondamentalement ? Renoncer à la violence en ayant compris son mécanisme intime sinon notre planète est menacée d'anéantissement. Bref, c'est là son apport (non seulement dans sa lecture des œuvres littéraires) sur une chose aussi importante que la violence, théorie qui a le grand mérite de fonctionner dans le réel de tous les jours.

........Le mal n'est jamais extérieur à homme, il est en lui-même, en chacun de nous comme le dépasser est en lui aussi, en chacun de nous aussi. ....

 Suivent d'autres développement dont celui sur le message évangélique ... et le désir mimétique inversé.... à voir sur le site.
 

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Auteur : Jean-Pierre Dupuy

(Le Nouvel Observateur du 18/ 08/ 94)

Source :

http://home.nordnet.fr/~jpkornobis/Girard/Page_2x.html

"Il y a un phénomène Girard. De par le monde, nombreux sont ceux qui le tiennent pour l'un des plus grands penseurs de notre temps, de la stature d'un Freud ou d'un Marx, avec la vérité en plus. Dans le petit cercle des spécialistes des sciences de homme, en revanche, il n'est pas rare de le voir traiter d'imposteur. Jamais sans doute un tel ostracisme de la part de ses pairs n'aura frappé un intellectuel. Je connais maints universitaires qui, bravant l'interdit et s'inspirant des idées de Girard, trouvent prudent de n'en rien dire. Avant que chante le coq de la Sorbonne, ils auront protesté, trois fois plutôt qu'une : " Je ne connais pas cet homme ! "Le plus fort, c'est que la théorie girardienne se paie le luxe suprême d'expliquer et de prévoir la violence même du rejet dont elle fait l'objet".


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Auteur : Père Joseph-Marie Verlinde

Source :homélie

mercredi 8 septembre 2004 Nativité de la vierge Marie

 

 

« Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même du Christ »

Marie accomplit dans sa vie le parcours que tout chrétien est appelé à réaliser : devenir, par l’action de l’Esprit Saint, mère du Sauveur. A la question qu’il pose lui-même : « “Qui est ma mère, et qui sont mes frères ?” Jésus ne répond-il pas, en « tendant la main vers ses disciples : “Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère” » (Mt 12, 48-49). Nous sommes tous appelés à offrir à Dieu notre vie, afin que par notre obéissance et par l’action de la grâce, le Christ Jésus puisse continuer le mystère de son incarnation rédemptrice en chacun de nous. Bien plus que saint Paul, Marie peut nous dire : « Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même du Christ » (1 Co 11, 1).

En célébrant la nativité de la Vierge, l’Eglise veut rendre un hommage respectueux à celle que Dieu nous donne comme modèle du disciple de son Fils, et comme modèle de l’épouse du Verbe incarné, que chacun de nous pour sa part est appelé à devenir dans le dessein d’amour du Père.

 

 

Bibliographie René Girard

Ouvrages:

Mensonge romantique et vérité romanesque, Grasset, 1961

Dostoïevski: du double à l'unité, Plon, 1963

La violence et le sacré, Grasset, 1972
 
Critique dans un souterrain, l'Age d'Homme, 1976 **
 
Des choses cachées depuis la fondation du monde, Grasset, 1978 **
 
Le bouc émissaire, Grasset, 1982 **
 
La route antique des hommes pervers, Grasset, 1985
 
Shakespeare: les feux de l'envie, Grasset, 1990
 
Quand ces choses commenceront, Arléa, 1996.

 

 

Je vois Satan tomber comme l'éclair, Grasset, 1999,**

 

 

 

** existent en livre de poche

 

 

Il me semble que pour la découverte de sa pensée, l'approche par Des choses cachées depuis la fondation du monde, Grasset, 1978 ** peut être recommandée...

 

 

Voir aussi le site:

 

http://www.cottet.org/girard/gbiblio.htm

 

 

qui donne une courte présentation des principaux ouvrages

 

 

Ouvrage sur René Girard :

 

Essais sur le mimétisme ..par Olivier Maurel  Sept oeuvres littéraires et un film revisités à la lumière de la théorie de René Girard (L¹Harmattan, 2002. Prix : 18,30 euros) http://home.nordnet.fr/~jpkornobis/Livres/maurel.html

 

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 05/03

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sonances:               

Je me classe parmi les admirateurs de RG.... et plus j'approche ses publications, plus je m'y intéresse ...plus j'adhère à son discours, à sa vision.... d'autant que tous les jours les évènements confirment sa vision.  De plus, il me redonne l'espoir, et une direction.....en ces temps de violences mondiales. Puissent les pages de ce site qui lui sont consacrées stimuler la curiosité ... sa pensée ne laissera aucun d'entre nous indifférent. Il me paraît essentiel de la connaître ... d'autant que tout me semble fait pour l'occulter...

...."ils n'auront pas le dernier mot".....le paraclet poursuit son oeuvre.

22.08.03

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Corrélats:

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" A perçu" auquel  ce document était joint.

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René Girard...et le 11septembre 2001 « Ce qui se joue aujourd'hui est une rivalité mimétique à l'échelle planétaire »

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Le désir mimétique .... René Girard

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