la menace islamiste ...vue de Rome

Dossier : Europe

Présentation:

Le Vatican semble prendre, « enfin » diront certains, la mesure de la menace islamiste ....

Extraits: 

Là où ils s'installent, ils finiront par devenir tôt ou tard une force politique dominante....ils se rendront compte bientôt que les musulmans ont tiré avantage de leur bonne volonté. »

L'Eglise a vaincu le communisme, mais elle commence seulement à comprendre que le prochain défi, peut-être pire encore, c'est l'islamisme. ... Le grand problème de l'avenir, ce sera nos relations avec le monde islamique. C'est un défi qui ne concerne d'ailleurs pas la seule Eglise.
 

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Le Vatican semble prendre, « enfin » diront certains, la mesure de la menace islamiste

 

Auteur: ALAIN SANDERS

Source: Présent 18.11.04

 

Dans le magazine du Vatican, Civilta Cattolica, on pouvait lire le 2 octobre dernier : « Il y a un lien tragiquement conceptuel entre le 11 septembre 2001 à New York et le 1er septembre 2004 à Beslan, en Ossétie du Nord. C'est le lien d'un terrorisme d'origine islamique qui, en trois ans, a semé la mort aux quatre coins de la planète. En réalité, ce terrorisme n'a pas changé ses buts depuis son origine jusqu'à Ben Laden : la guerre contre les juifs et les "Croisés" (les chrétiens, considérés comme des ennemis invétérés de l'islam), la guerre contre le monde occidental et les Etats-Unis. »

C'est un tournant si l'on veut bien se souvenir que, lors de la prise d'otages à Beslan et du massacre qui s'ensuivit, Avvenire et L'Osservatore Romano avaient rendu compte de la tragédie sans jamais signaler que les terroristes étaient des musulmans. Au point que Sandro Magister, journaliste chargé de suivre le Vatican pendant 25 ans, avait essayé d'expliquer cette « omission » dans L'Espresso : « Le silence sur l'originique islamique de l'offensive terroriste est le prix à payer pour protéger les chrétiens de plus sérieuses menaces et, en particulier, les chrétiens qui vivent dans des pays musulmans. »

Cette « prise de conscience vaticane », traduite désormais dans Civilta Cattolica, mais aussi dans Avvenire, doit sans doute beaucoup à Mgr Cesare Mazzolari, évêque de Rumbeck au Sud-Soudan. Sur place depuis 1981 - et dans un environnement férocement musulman - Mgr Mazzolari a été témoin d'horreurs : massacres des chrétiens, enfants réduits à l'esclavage et torturés à mort quand ils refusent de se convertir à l'islam, génocide - toujours en cours - des populations chrétiennes du sud du Soudan.

Interrogé récemment par Il Giornale sur la question de savoir si le Dieu des chrétiens et l'Allah des musulmans « c'est la même chose », Mgr Mazzolari a été catégorique

- En aucune façon ! Où serait le concept de la Trinité ? Et le Christ n'est certainement pas le plus grand des prophètes des musulmans.

Mettant en garde contre les conséquences à terme d'une immigration musulmane massive en Europe, il ajoutait : « Ce seraient les musulmans qui nous convertiraient, et pas le contraire. Là où ils s'installent, ils finiront par devenir tôt ou tard une force politique dominante. Les Italiens sont incités à les accueillir chaleureusement. Mais ils se rendront compte bientôt que les musulmans ont tiré avantage de leur bonne volonté. »

Il précise encore

- L'Eglise a vaincu le communisme, mais elle commence seulement à comprendre que le prochain défi, peut-être pire encore, c'est l'islamisme.

On pensera peut-être que cette « clairvoyance » est le fait d'évêques en poste dans des pays musulmans et finalement peu écoutés. Il n'en est rien. Pour preuve, la récente déclaration du cardinal Angelo Sodano, secrétaire d'Etat du Vatican et prélat influent, qui - mioctobre - déclarait à La Repubblica

- Le grand problème de l'avenir, ce sera nos relations avec le monde islamique. C'est un défi qui ne concerne d'ailleurs pas la seule Eglise.

texte hébergé en  11/04

 

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