Darwinisme et individualisme

Dossier : l'Inter-Action

Extraits: 

 « Les thèses de Darwin ont été utilisées pour justifier l'individualisme »...la solidarité est première......elle est à l'origine  (de toutes les grandes inventions ) de la vie.....La compétition vient se greffer sur l'existant, que seule la solidarité, moteur de vie, autorise....l'homme est l'espèce vivante la plus destructrice vis-à-vis d'elle-même et de son environnement. Or, pour survivre, elle doit être plus solidaire.

Résonances :

Article intéressant à plusieurs titres.

Il est révélateur de l'évolution de la pensée scientifique

Il met en évidence que la vie  est  «Inter» ... relation ... action ..dépendance ..

Il montre combien il est encore tabou de parler d'harmonie,  d'interdépendance, d'amour, .. du multiple et Un, ... que dire de l'UN ...

Alors restons en... à la solidarité... Mot magique qui confère la responsabilité de l'autre aux Autres  ... vive le téléthon, vivent "les pièces jaunes", vive la taxe Tobien... que de faux-semblants lénifiants ...qui donne bon conscience aux uns  ... et le pouvoir aux Autres.

en io-relation ....

L'INTER, l'entente, l'harmonie, la lutte, la violence,  ying et yang, amour versus force, vraie grandeur, fausse grandeur, Simone Weil, la vie,

La théorie de l'Evolution : une idéologie laïciste non-scientifique ?

 

 

 

« Les thèses de Darwin ont été utilisées pour justifier l'individualisme »

Auteur:Jean Marie Pelt

Source: Le Figaro du 2 novembre 2004

Professeur émérite de biologie végétale et de pharmacologie, président de l'Institut européen d'écologie, Jean Marie Pelt réfute l'idée selon laquelle la loi de la jungle prédominerait dans la nature. Dans La Solidarité (Ed. Fayard), il affirme que cette interprétation vise en réalité à légitimer l'individualisme et le capitalisme sauvage.


LE FIGARO. - Dans votre ouvrage, vous reconnaissez que la compétition est au caeur des relations entre végétaux, animaux et humains, tout en affirmant que c'est en fait la solidarité qui prime. Comment s'articulent ces deux notions ?

Jean-Marie PELT. - L'agressivité et l'entraide sont toutes deux présentes dans la nature, quelles que soient les espèces. Mais la solidarité est première. En effet, elle est à l'origine de toutes les grandes inventions de la vie. Ainsi, c'est parce qu'un atome d'oxygène et deux atomes d'hydrogène se sont associés que la molécule d'eau a pu voir le jour, et donner naissance aux premières formes de vie. De plus, la nature offre d'innombrables modèles de coopération entre les êtres. Par exemple, chez de multiples espèces d'oiseaux ou de poissons, certains individus aident les autres à nourrir leurs petits ou à se nettoyer. La compétition vient se greffer sur l'existant, que seule la solidarité, moteur de vie, autorise.

 Pourquoi la théorie de la lutte entre les êtres vivants pour leur survie reçoit-elle alors un bien plus large écho que celle de la solidarité ?

Pour des raisons idéologiques. Dans la deuxième moitié du XIX, siècle, Darwin soutient l'idée d'une « sélection naturelle » entre les êtres, qui ne permet qu'aux plus forts de survivre. Or, à cette époque, le système capitaliste a précisément besoin d'une « théorie du progrès » pour justifier l'individualisme et le triomphe des meilleurs. Les thèses de Darwin sont donc utilisées à cette fin, en étant plus ou moins directement transposées aux sociétés humaines. Notamment par les tenants du « darwinisme social », selon lesquels la hiérarchie des groupes sociaux résulte d'une sélection qui profite aux meilleurs. Depuis, ces idées sont restées ancrées, plus ou moins consciemment, dans notre imaginaire. Pourtant, Darwin n'a jamais tenté d'appliquer ses thèses au monde social. En outre, il a également souligné les multiples symbioses existant entre les êtres vivants. Mais cette partie de son oeuvre a été totalement occultée.

Vous affirmez qu'aujourd'hui, si les hommes ne sont pas plus solidaires entre eux et avec leur environnement, l'espèce humaine est menacée...

En effet, le libéralisme et la mondialisation nécessitent de nouveaux mécanismes de solidarité. Sinon, les richesses continueront à se concentrer sur certaines régions du globe entre les mains de quelques uns. Par ailleurs, les ressources de la planète sont limitées : si chaque humain consommait autant qu'un Occidental, nous serions dans quelques décennies à court d'eau et de nourriture. Il est donc indispensable d'accorder davantage d'importance à l'économie sociale (fondée sur les associations, les mutuelles, les ONG...) et de mettre en couvre les principes d'un développement durable.

Vous affirmez que nous devrions davantage nous inspirer des « lois » de la nature... Votre raisonnement n'est-il pas, en fin de compte, le même que celui des représentants du « darwinisme social » ?

Non, car il ne s'agit pas de dire qu'il faut s'inspirer des « règles » de la nature (complexes et ambivalentes), mais d'énoncer un constat : l'homme est l'espèce vivante la plus destructrice vis-à-vis d'elle-même et de son environnement. Or, pour survivre, elle doit être plus solidaire. Et donc s'inspirer des systèmes de coopération à l'ceuvre chez les animaux et les végétaux, et non de leurs mécanismes de lutte.



Propos recueillis pat Catherine Balle

29 janvier 2006

Darwinisme : le cardinal Schönborn persiste, signe et approfondit

La mise en cause du darwinisme est un sujet à la mode, et qui est traité dans les médias de manière abêtissante : pour La Vie du 12 janvier, l'intervention du cardinal Schönborn (ici, v.o.)  dans ce débat dans le New York Times en juillet dernier représentait une "première victoire d'un mouvement néoconservateur d'inspiration nord-américaine" !

Les débats actuels autour des théories de l'évolution, au carrefour de différentes disciplines, sont difficiles à suivre : les généralistes, comme votre serviteur, peinent à évaluer les arguments dans chaque domaine; tandis que les spécialistes peinent à prendre du recul par rapport à leur discipline.

Trop souvent, deux niveaux de débat sont amalgamés :

- A un premier niveau, le mouvement du "Dessein Intelligent" (ID) (autour du Discovery Institute) veut imposer un débat scientifique sur des "failles" dans la théorie de l'évolution. Ses principaux arguments portent sur des organismes qui ne peuvent avoir simplement "évolué" à partir d'un autre, car ils sont trop complexes. On peut prendre l'image suivante : les darwiniens disent que des saumons que l'on trouve dans un lac en altitude viennent d'un bassin en contrebas, après être remontés par un torrent; les tenants de l'ID plaident que certaines portions du torrent (chutes abruptes...), ne peuvent pas avoir été remontées par les saumons. Ce débat est, au coeur, purement scientifique, mais les deux parties tendent à déborder vers...

- Le débat sur les conclusions anthropologiques ou théologiques que l'on peut tirer du darwinisme.

C'est à ce dernier niveau qu'était intervenu le cardinal Schönborn l'an dernier. Constatant que sa tribune a "suscité énormément de réactions, et pas toutes positives", le cardinal est revenu sur le sujet dans le numéro de janvier de la revue First Things (ici, v.o.), où le physicien catholique Stephen Barr (ici, v.o.) l'avait critiqué.

Le cardinal Schönborn explique se situer non sur le plan de la foi, mais de la raison. Il s'attaque à un positivisme darwinien qui touche y compris des catholiques : si, d'un point de vue méthodologique, les scientifiques sont justifiés à faire comme si le mécanisme de l'évolution était autonome, ils ne peuvent en revanche imposer cette assertion en-dehors de leur discipline.

Ce qui passe fréquemment pour la science moderne - sur laquelle s'est greffé beaucoup de matérialisme et de positivisme - se trompe fondamentalement à propos de la nature. La science moderne est souvent, comme je l'ai écrit dans ma tribune [du New York Times] "de l'idéologie, pas de la science." Les problèmes causés par le positivime sont particulièrement aigus dans les larges conclusions anti-téléologiques qui sont tirées de la théorie de Darwin sur l'évolution, qui est devenue  (selon les termes du Pape Benoît XVI, écrivant il y a quelques années) la nouvelle "philosophie première" du monde moderne, une description totale et fondamentale de la réalité qui va bien au-delà de ce que lui permet la science [...]. Ma tribune avait pour but de réveiller les catholiques pris dans un sommeil dogmatique à propos du positivisme en général et l'évolutionnisme en particulier. Elle semble avoir atteint son but.

Henri Védas

PS : Documents catholiques traitant de l'évolution : Encyclique Humani Generis de Pie XII; lettre de Jean-Paul II à l'Académie pontificale des sciences en 1996 (en anglais); document de 2004 de la Commission Théologique Internationale présidée par le cardinal Ratzinger (en anglais).

 

 

20 novembre 2008

Pourquoi défendent-ils tant le darwinisme ?

http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2008/11/pourquoi-d%C3%A9fendentils-tant-le-darwinisme-.html

Mélangeant allègrement créationnisme et dessein intelligent (ou ID : la vie étant trop complexe pour être issue d'un processus comme la sélection naturelle, l'évolution des espèces ne peut qu'être l'oeuvre d'un concepteur d'ordre supérieur), Le Monde nous apprend pourquoi la communauté médiatico-politique est farouchement opposée à ces concepts par la voix d'Olivier Boisseau ou Brosseau (on ne sait pas trop), docteur en biologie :

"Cette influence croissante des idées créationnistes ne serait pas si grave si elle n'avait pas de répercussions politiques. Mais dès lors qu'on fait accepter, d'une façon prétendument scientifique, l'existence d'un concepteur à l'origine du monde, il devient facile d'appuyer des positions législatives très conservatrices, et de faire admettre certains comportements - l'homosexualité, la contraception, l'avortement - comme déviants".

Voilà pourquoi on tente de justifier l'évolution des espèces "d'une façon prétendument scientifique". Pour autant, scientifiquement, l'avortement c'est la destruction d'une vie, la contraception et l'homosexualité sont contraires à la nature.

 

13.01.2013

Indonésie: nouvelles traces humaines ancestrales

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/01/13/97001-20160113FILWWW00321-indonesie-nouvelles-traces-humaines-ancestrales.php

 

Des outils de pierre vieux d'au moins 118.000 ans ont été découverts sur l'île de Sulawesi en Indonésie, preuve que les premiers humains ont colonisé la région bien avant ce qu'on pensait, selon une étude publiée aujourd'hui dans la revue Nature. Gerrit van den Bergh de l'Université de Wollongong en Australie et ses collègues font état de nouvelles fouilles sur l'île de Sulawesi, menées entre 2007 et 2012. Elles ont permis la découverte de quatre nouveaux sites contenant des outils de pierre qui dateraient de 118.000 à 194.000 ans, selon les auteurs.

Les humains modernes, l'Homo Sapiens, ont atteint l'île de Sulawesi, tardivement, il y a 40.000 ans. "Ce fait a été démontré tout récemment, en 2014, par la découverte d'art rupestre qui semble daté de 40.000 ans", explique à l'AFP Gert van den Bergh. Et seul l'homme de Flores découvert en 2003 sur l'île indonésienne éponyme, proche de l'île de Sulawesi, semblait jusqu'à maintenant avoir atteint la région avant l'Homo Sapiens. L'île de Sulawesi est un milieu naturel très isolé, perdue dans l'océan pacifique.

"Nos résultats semblent indiquer que Flores n'a pas été la seule île qui était autrefois habitée par les humains archaïques, avant l'arrivée de l'Homo Sapiens", indique le chercheur. Mais aucun fossile humain datant de cette époque n'a été retrouvé sur l'île de Sulawesi. Et les outils sont trop vieux pour avoir été fabriqués par l'Homo Sapiens. L'identité des outilleurs reste donc encore un mystère. Les premières personnes à atteindre l'Australie et leurs descendants ont une petite proportion de leur ADN héritée d'un groupe énigmatique d'humains appelé l'Homme de Denisova. Une espèce primitive qui aurait disparu il y a au moins 30.000 ans.

"Nous ne savons pas à quoi ressemblaient l'hominidé de Denisova car leurs restes fossiles sont très fragmentaires", note Gert van den Bergh. Mais l'ADN d'un fragment d'os découvert en Sibérie a révélé que les premiers Australiens ont hérité d'une partie de leur matériel génétique. Nous savons aussi que l'échange génétique entre les ancêtres des Australiens modernes et les Danisovans a probablement eu lieu quelque part en Asie du Sud-Est. "Il se pourrait bien que les Danisovans soient les fabricants des outils de pierre récemment découverts sur l'île de Sulawesi", suggère le chercheur.

 

 

 

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