Un porte-parole de l’arrogance mondialiste

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Europe selon Carl Bildt

 

 Auteur:   Yves Daoudal

Source:  http://www.daoudal-hebdo.info/Daoudal_Hebdo/Bienvenue.html

 Date : 28.05.09    

Éditorial Daoudal Hebdo du n°37 - Semaine 22

Le Figaro a publié mardi une interview de Carl Bildt, qui en tant que ministre des Affaires étrangères de Suède va devenir le 1er juillet, pour six mois, le président du Conseil européen des affaires étrangères.

Le Figaro titre sur ce que dit Carl Bildt à propos de la Turquie : « L'UE a besoin de la Turquie pour peser dans le monde. »

Au moins en voilà un qui ne pratique pas le double langage : il fera tout pour favoriser les négociations d’adhésion de la Turquie, sans prétendre le contraire.

Chypre est au large de la Syrie…

Il ajoute deux arguments stupéfiants :

• « Si nous fermions la porte à la Turquie, nous encouragerions les tendances nationalistes dans une autre direction et nous enverrions un signal très négatif au reste du monde. »

Carl Bildt veut donc encourager les tendances nationalistes turques dans la direction de l’Union européenne. C’est en effet leur objectif : reprendre pied en Europe après en avoir été chassées. Quant à « l’autre direction », les tendances nationalistes n’ont pas besoin d’y être encouragées : la Turquie va en fait jusqu’à la Chine, par une chaîne d’Etats turcophones où l’on obtient le passeport turc sur simple demande. La dilemme n’existe pas.

• « Si nous estimons que Chypre est en Europe alors que c’est une île au large de la Syrie, il est difficile de ne pas considérer que la Turquie est en Europe. »

On voit là tout le mépris de Carl Bildt pour la civilisation européenne, pour la civilisation chrétienne (d’où son appel à la Turquie). Comme le souligne Bernard Antony sur son blog, « Chypre est avant tout, depuis la plus haute antiquité une île grecque et depuis les premiers siècles de notre ère, une île chrétienne. Hélas aujourd’hui à moitié occupée militairement par la Turquie. Faudrait-il donc, sous le prétexte qu’elles sont au large de la Turquie, et même tout près, que les dizaines d’îles grecques de la mer ionienne soient considérées comme asiatiques et, sous le prétexte qu’elle est au large de la Libye, que la Crête soit considérée comme africaine ? » On pourrait lui demander aussi si la Martinique est américaine, et si La Réunion est africaine.

Un porte-parole de l’arrogance mondialiste

Carl Bildt affiche d’autre part son mépris de la démocratie quand on lui demande ce qui se passera après le référendum irlandais « dans les deux cas de figure ». Il répond qu’il n’y a pas de plan B, mais seulement un plan A : les Irlandais n’ont pas d’autre choix que de voter oui. Il faudra alors se dépêcher de mettre en œuvre le traité de Lisbonne. Il oublie simplement qu’il faudra attendre que la République tchèque et la Pologne ratifient le traité. A supposer que l’Allemagne l’ait fait d’ici là, et que la Cour constitutionnelle n’ait pas exigé l’organisation d’un référendum…

On rappellera, ceci expliquant cela, que Carl Bildt, après avoir perdu son poste de Premier ministre en 1994, a été Haut Représentant de l’UE en Bosnie, puis envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU dans les Balkans. Président de deux entreprises de consultants et d’une entreprise de communication, directeur non exécutif de plusieurs autres sociétés suédoises (notamment pétrolières), il est également – aux Etats-Unis – directeur non exécutif de Legg Mason (l’un des plus grands gestionnaires d’investisse-ments du monde). Il est administrateur des principaux lobbies de l’européisme, membre du conseil de direction du CFR, membre de la Trilatérale, invité régulier de la conférence annuelle du groupe de Bilderberg.

Bref, c’est un mondialiste pur jus, et du plus haut niveau.

 

 

 

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