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ZF07072203 - 22-07-2007
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Sydney 2008 : Le pape présente l’Esprit Saint, le « grand inconnu »,
aux jeunes
Publication du message de la Journée mondiale de la Jeunesse 2008
ROME, Dimanche 22 juillet 2007 (ZENIT.org)
– Dans son message pour la prochaine Journée mondiale de la Jeunesse,
qui aura lieu en juillet 2008 à Sydney, en Australie, le pape Benoît
XVI présente l’Esprit Saint, le « grand inconnu », aux jeunes.
Le texte du message du pape a été publié ce samedi, en italien, par la
salle de presse du Saint-Siège. Il a également été diffusé en anglais
sur le site des JMJ (www.wyd2008.org)
par les organisateurs des Journées.
Le pape commente le thème : « Vous allez recevoir une force, celle de
l’Esprit Saint qui descendra sur vous. Alors vous serez mes témoins »
(Ac 1, 8).
« Le fil conducteur de la préparation spirituelle au rendez-vous de
Sydney est l’Esprit Saint et la mission », explique le pape dans son
message.
« Il est par conséquent fondamental que chaque jeune puisse réfléchir
dans sa communauté et avec ses éducateurs sur cet Acteur de l’histoire
du salut qu’est l’Esprit Saint ou Esprit de Jésus », poursuit le pape.
« Ils sont nombreux en effet, les chrétiens pour lesquels Il reste le
‘grand inconnu’ », constate-t-il.
Comme préparation spirituelle à la rencontre de Sydney, pour les
jeunes qui se rendront là-bas mais aussi pour tous ceux qui ne
pourront faire le voyage, le pape propose trois objectifs.
Il les invite tout d’abord à « reconnaître la véritable identité de
l’Esprit avant tout en écoutant la Parole de Dieu dans la Révélation
de la Bible ».
Dans un deuxième temps il les invite à « prendre clairement conscience
de sa présence continuelle et active dans la vie de l’Eglise, en
particulier en redécouvrant que l’Esprit Saint se présente comme
‘l’âme’, le souffle vital de toute vie chrétienne, grâce aux
sacrements de l’initiation chrétienne : le Baptême, la Confirmation et
l’Eucharistie ».
Dans un troisième temps, ils les exhorte à approfondir leur
compréhension de Jésus et « dans le même temps, à mettre l’Evangile en
pratique de manière efficace, à l’aube du troisième millénaire ».
La préparation à la rencontre de Sydney est l’occasion, écrit le pape
aux jeunes, de « vérifier la qualité de votre foi dans l’Esprit Saint,
la retrouver si vous l’aviez perdue, la renforcer si elle s’était
affaiblie, en jouir comme compagnie du Père et du Fils Jésus Christ,
précisément grâce à l’œuvre indispensable de l’Esprit Saint ».
« De nombreux jeunes considèrent leur vie avec appréhension et se
posent de nombreuses questions sur leur avenir. Ils se demandent,
inquiets : comment s’insérer dans un monde marqué par de nombreuses et
graves injustices et souffrances ? Comment réagir face à l’égoïsme et
la violence qui semblent parfois prévaloir ? Comment donner un sens
plein à la vie ? » écrit le pape.
« N’oubliez jamais que l’Eglise, et même l’humanité elle-même, celle
qui vous entoure et qui vous attend dans votre avenir, attend beaucoup
de vous, les jeunes, parce que vous avez en vous le don suprême du
Père, l’Esprit de Jésus », affirme le pape.
Voici le texte intégral trouvé le
lendemeain sur le même site :
http://www.zenit.org/article-15894?l=french
ZF07072301 - 23-07-2007
Texte intégral du message de Benoît XVI pour les JMJ
2008
ROME, Lundi 23 juillet 2007 (ZENIT.org)
– Nous reprenons ci-dessous le texte intégral du message de Benoît XVI
aux jeunes du monde à l’occasion de la XXIIIe Journée mondiale de la
Jeunesse, qui aura lieu en juillet 2008 à Sydney, en Australie (cf.
Zenit du 22 juillet), publié ce lundi sur le
site du Vatican.
MESSAGE DU PAPE BENOÎT XVI
AUX JEUNES DU MONDE À L’OCCASION
DE LA XXIIIe JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE, 2008
«Vous allez recevoir une force,
celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous.
Alors vous serez mes témoins» (Ac 1, 8)
Chers jeunes,
1. La XXIIIe Journée mondiale de la Jeunesse
Je me souviens toujours avec grande joie des
différents moments que nous avons passés ensemble à
Cologne en août 2005. À la fin de cette inoubliable
manifestation de foi et d’enthousiasme, qui demeure gravée en mon
esprit et en mon cœur, je vous ai donné rendez-vous pour la
prochaine rencontre qui aura lieu à Sydney en 2008. Ce sera la
XXIIIe Journée mondiale de la Jeunesseet elle aura pour thème:
«Vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit qui viendra
sur vous. Alors vous serez mes témoins» (Ac 1, 8). Le fil
conducteur de la préparation spirituelle pour le rendez-vous de
Sydney est l’Esprit Saint et la mission. Si en 2006, nous nous
sommes arrêtés pour méditer sur l'Esprit Saint comme Esprit de
vérité, en 2007 nous avons cherché à découvrir plus profondément l’Esprit
d'amour, pour nous acheminer ensuite vers la Journée mondiale de
la Jeunesse de 2008, en réfléchissant sur l’Esprit de force et de
témoignage, qui nous donne le courage de vivre l’Évangile et
l’audace de le proclamer. Il est donc fondamental que chacun de vous
les jeunes, dans sa communauté et avec ses éducateurs, puisse
réfléchir sur le Protagoniste de l’histoire du salut qu’est l'Esprit
Saint, ou Esprit de Jésus, pour parvenir aux buts élevés suivants:
reconnaître la véritable identité de l'Esprit, d’abord en écoutant
la Parole de Dieu dans la Révélation biblique; prendre conscience
lucidement de sa présence continue, active, dans la vie de l’Église,
en particulier en redécouvrant que l'Esprit Saint se présente comme
“âme”, souffle vital de la vie chrétienne, grâce aux sacrements de
l’initiation chrétienne – Baptême, Confirmation et Eucharistie;
devenir ainsi capable de mûrir une compréhension de Jésus toujours
plus approfondie et plus joyeuse, et en même temps de réaliser une
mise en pratique efficace de l’Évangile à l’aube du troisième
millénaire. Par ce message, je veux vous offrir une trame de
méditation à approfondir durant cette année de préparation qui vous
permettra de vérifier la qualité de votre foi dans l'Esprit Saint,
de la retrouver si elle est perdue, de la fortifier si elle est
affaiblie, de la goûter comme compagnie du Père et du Fils Jésus
Christ, précisément grâce à l’action indispensable de l'Esprit
Saint. N’oubliez jamais que l’Église, et même l’humanité qui vous
entoure et qui vous attend dans l’avenir, compte beaucoup sur vous
les jeunes, parce que vous avez en vous le don suprême du Père,
l'Esprit de Jésus.
2. La promesse de l'Esprit Saint dans la Bible
L’écoute attentive de la Parole de Dieu en ce qui concerne le
mystère et l’œuvre de l'Esprit Saint nous ouvre à de grandes et
stimulantes connaissances, qui se résument dans les points suivants.
Peu avant son Ascension, Jésus dit à ses disciples: «Et moi, je vais
envoyer sur vous ce que mon Père a promis» (Lc 24, 49). Cela s’est
réalisé le jour de la Pentecôte, lorsqu’ils étaient réunis en prière
au Cénacle avec la Vierge Marie. L’effusion de l’Esprit Saint sur
l’Église naissante fut l’accomplissement d’une promesse de Dieu
beaucoup plus ancienne, annoncée et préparée tout au long de
l’Ancien Testament.
En effet, dès les premières pages, la Bible évoque l’esprit de Dieu
comme un souffle «qui planait au-dessus des eaux» (Gn 1, 2)
et précise que Dieu insuffla dans les narines de l’homme un
souffle de vie (cf. Gn 2, 7), lui donnant ainsi la vie
elle-même. Après le péché originel, l’esprit vivifiant de Dieu se
manifestera sous différentes formes dans l’histoire des hommes,
suscitant des prophètes pour inciter le peuple élu à revenir vers
Dieu et à observer fidèlement ses commandements. Dans la célèbre
vision du prophète Ézéchiel, Dieu fait revivre par son esprit le
peuple d’Israël, représenté par des «ossements desséchés» (cf. 37,
1-14). Joël prophétise une «effusion de l’esprit» sur tout le
peuple, dont nul n’est exclu: «Après cela – écrit l’Auteur sacré –,
je répandrai mon esprit sur toute créature... Même sur les
serviteurs et sur les servantes je répandrai mon esprit en ces
jours-là» (3, 1-2).
À la «plénitude des temps» (cf. Ga 4, 4), l’ange du Seigneur annonce
à la Vierge de Nazareth que l’Esprit Saint, «puissance du
Très-Haut», descendra sur elle et la prendra sous son ombre. Celui
qu’elle enfantera sera donc saint et appelé Fils de Dieu (cf. Lc 1,
35). Selon l’expression du prophète Isaïe, le Messie sera celui sur
qui reposera l’Esprit du Seigneur (cf. 11, 1-2; 42, 1). C’est
précisément cette prophétie que Jésus reprit au début de son
ministère public, dans la synagogue de Nazareth: « L'Esprit du
Seigneur – dit-il devant ses auditeurs étonnés – est sur moi, parce
que le Seigneur m’a consacré par l'onction. Il m’a envoyé porter la
Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu’ils sont
libres, et aux aveugles qu’ils verront la lumière, apporter aux
opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par
le Seigneur» (Lc 4, 18-19; cf. Is 61, 1-2). S’adressant aux
personnes présentes, il s’appliquera à lui-même ces paroles
prophétiques en affirmant: «Cette parole de l’Écriture, que vous
venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit» (Lc 4, 21).
Et encore, avant sa mort sur la croix, il annoncera à plusieurs
reprises à ses disciples la venue de l’Esprit Saint, le
“Consolateur”, dont la mission sera de lui rendre témoignage,
d’assister les croyants, de les enseigner et de les conduire vers la
Vérité tout entière (cf. Jn 14, 16-17. 25-26; 15, 26; 16, 13).
3. La Pentecôte, point de départ de la mission de l’Église
Au soir de sa résurrection, apparaissant à ses disciples, Jésus
«répandit sur eux son souffle et il leur dit: “Recevez l'Esprit
Saint”» (Jn 20, 22). Avec encore plus de force, l'Esprit Saint
descendit sur les Apôtres le jour de la Pentecôte: «Soudain, il vint
du ciel un bruit pareil à celui d’un violent coup de vent – lit-on
dans les Actes des Apôtres – : toute la maison où ils se
tenaient en fut remplie. Ils virent apparaître comme une sorte de
feu qui se partageait en langues et qui se posa sur chacun d'eux»
(2, 2-3).
L’Esprit Saint renouvela intérieurement les Apôtres, les
revêtant d’une force qui leur donna l’audace d’annoncer sans
peur: «Le Christ est mort et il est ressuscité!» Libérés de toute
peur, ils commencèrent à parler avec assurance (cf. Ac 2, 29;
4, 13; 4, 29. 31). Ces pêcheurs craintifs de Galilée étaient devenus
de courageux annonciateurs de l’Évangile. Même leurs ennemis ne
comprenaient pas comment «des hommes quelconques et sans
instruction» (Ac 4, 13) pouvaient faire preuve d’un tel courage et
supporter avec joie les contrariétés, les souffrances et les
persécutions. Rien ne pouvait les arrêter. À tous ceux qui
cherchaient à les contraindre au silence, ils répondaient: «Quant à
nous, il nous est impossible de ne pas dire ce que nous avons vu et
entendu» (Ac 4,20). C’est ainsi qu’est née l’Église, qui, depuis le
jour de la Pentecôte, n’a cessé de répandre la Bonne Nouvelle
«jusqu'aux extrémités de la terre» (Ac 1, 8).
4. L’Esprit Saint, âme de l’Église et principe de communion
Mais pour comprendre la mission de l’Église, nous devons revenir au
Cénacle où les disciples restèrent ensemble (cf. Lc 24, 49), priant
avec Marie, la “Mère”, dans l’attente de l’Esprit promis. C’est de
cette icône de l’Église naissante que toute communauté chrétienne
doit en permanence s’inspirer. La fécondité apostolique et
missionnaire n’est pas d’abord le résultat de méthodes et de
programmes pastoraux savamment élaborés et “efficaces”, mais le
fruit de l’incessante prière communautaire (cf. Paul VI, Exhort.
apost.
Evangelii nuntiandi n. 75). En outre, l’efficacité de la mission
présuppose que les communautés soient unies, à savoir qu’elles aient
«un seul cœur et une seule âme» (Ac 4, 32), et qu’elles soient
disposées à témoigner de l’amour et de la joie que l’Esprit Saint
répand dans le cœur des fidèles (cf. Ac 2, 42). Le Serviteur de Dieu
Jean-Paul II écrivait qu’avant même d'être une action, la mission de
l’Église est un témoignage et un rayonnement (cf. Encycl.
Redemptoris missio, n. 26). C’est ce qui se passait au début du
christianisme, quand les païens, écrit Tertullien, se
convertissaient en voyant l’amour qui régnait entre les chrétiens:
«Voyez – disent-ils – comme ils s’aiment» (cf. Apologétique,
n. 39 § 7).
En concluant ce rapide aperçu sur la Parole de Dieu dans la Bible,
je vous invite à remarquer combien l’Esprit Saint est le don le plus
grand que Dieu fait à l’homme, et donc le témoignage suprême de son
amour pour nous, un amour qui s’exprime concrètement comme un «oui à
la vie» que Dieu veut pour chacune de ses créatures. Ce «oui à la
vie» prend sa forme la plus accomplie en Jésus de Nazareth et dans
sa victoire sur le mal par la rédemption. À ce propos, n’oublions
jamais que l’Évangile de Jésus, en raison même de l’Esprit, ne se
réduit pas à une simple constatation, mais qu’il veut devenir «bonne
nouvelle pour les pauvres, libération pour les prisonniers, retour à
la vue pour les aveugles...». C’est ce qui s’est produit avec
vigueur le jour de la Pentecôte, devenant pour l’Église une grâce et
un devoir envers le monde, sa mission prioritaire.
Nous sommes les fruits de cette mission de l’Église par l’action de
l’Esprit Saint. Nous portons en nous le sceau de l’amour du Père en
Jésus Christ qu’est l’Esprit Saint. Ne l’oublions jamais, parce que
l’Esprit du Seigneur se souvient toujours de chacun et qu’il veut,
en particulier à travers vous les jeunes, susciter dans le monde le
vent et le feu d’une nouvelle Pentecôte.
5 L’Esprit Saint, «Maître intérieur»
Chers jeunes, aujourd’hui encore l’Esprit Saint continue donc à agir
avec puissance dans l’Église et ses fruits sont abondants dans la
mesure où nous sommes disposés à nous ouvrir à sa force rénovatrice.
C’est pourquoi il est important que chacun de nous Le connaisse,
qu’il entre en relation avec Lui et qu’il se laisse guider par Lui.
Mais à ce point, une question surgit naturellement: qui est l’Esprit
Saint pour moi? Pour de nombreux chrétiens en effet, Il est encore
le «grand inconnu». Voilà pourquoi, en nous préparant à la prochaine
Journée mondiale de la Jeunesse, j’ai voulu vous inviter à
approfondir votre connaissance personnelle de l’Esprit Saint. Dans
la profession de foi, nous proclamons: «Je crois en l’Esprit Saint,
qui est Seigneur et qui donne la vie; il procède du Père et du Fils»
(Symbole de Nicée-Constantinople). Oui, l’Esprit Saint,
esprit d’amour du Père et du Fils, est Source de vie qui nous
sanctifie, «puisque l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par
l'Esprit Saint qui nous a été donné» (Rm 5, 5). Cependant il ne
suffit pas de le connaître; il faut L’accueillir comme le guide de
nos âmes, comme le «Maître intérieur», qui nous introduit dans le
Mystère trinitaire, parce que Lui seul peut nous ouvrir à la foi et
nous permettre d’en vivre chaque jour en plénitude. C’est Lui qui
nous pousse vers les autres, allumant en nous le feu de l’amour, et
qui nous rend missionnaires de la charité de Dieu.
Je sais bien toute l’estime et tout l’amour envers Jésus que vous,
les jeunes, vous portez dans votre cœur et combien vous désirez Le
rencontrer et parler avec Lui. Rappelez-vous donc que c’est
précisément la présence de l’Esprit en nous qui atteste, qui
constitue et qui construit notre personne sur la Personne même de
Jésus crucifié et ressuscité. Devenons donc familiers de l'Esprit
Saint pour l’être aussi de Jésus.
6 Les Sacrements de la Confirmation et de l’Eucharistie
Alors, me direz-vous, comment nous laisser renouveler par l’Esprit
Saint et comment grandir dans notre vie spirituelle? La réponse est,
vous le savez, que cela est possible par les Sacrements, car la foi
naît et se fortifie grâce aux Sacrements, en particulier ceux de
l’initiation chrétienne: le Baptême, la Confirmation et
l’Eucharistie, qui sont complémentaires et inséparables (cf.
Catéchisme de l’Église Catholique, n. 1285). Cette vérité sur
les trois Sacrements qui sont à l’origine de notre être chrétien est
sans doute négligée dans la vie de foi de nombreux chrétiens, pour
lesquels ce sont des gestes accomplis dans le passé, sans incidence
réelle sur le présent, comme des racines sans sève vitale. Il arrive
qu’une fois la Confirmation reçue, des jeunes s’éloignent de la vie
de foi. Il y a également des jeunes qui ne reçoivent même pas ce
sacrement. C’est pourtant par les sacrements du Baptême, de la
Confirmation et, de manière continuée, par l’Eucharistie, que
l’Esprit Saint nous rend fils du Père, frères de Jésus, membres de
son Église, capables de rendre un vrai témoignage envers l’Évangile,
de goûter la joie de la foi.
Je vous invite donc à réfléchir sur ce que je vous écris. Il est
particulièrement important aujourd’hui de redécouvrir le sacrement
de la Confirmation et d’en retrouver la valeur pour notre croissance
spirituelle. Que celui qui a reçu les sacrements du Baptême et de la
Confirmation se souvienne qu’il est devenu «temple de l’Esprit»:
Dieu habite en lui. Qu’il en soit toujours conscient et fasse en
sorte que le trésor qui est en lui porte des fruits de sainteté. Que
celui qui est baptisé, mais qui n’a pas encore reçu le sacrement de
la Confirmation, se prépare à le recevoir en sachant qu’il deviendra
ainsi un chrétien «accompli», parce que la Confirmation parfait la
grâce baptismale (cf.
CCC, nn. 1302-1304).
La Confirmation nous donne une force spéciale pour témoigner
de Dieu et pour le glorifier par toute notre vie (cf. Rm 12, 1);
elle nous rend intimement conscients de notre appartenance à
l’Église, «Corps du Christ», dont nous sommes tous des membres
vivants, solidaires les uns des autres (cf. 1 Co 12,12-25). Tout
baptisé peut apporter sa contribution à l’édification de l’Église en
se laissant guider par l’Esprit, grâce aux charismes qu’Il
donne, car «chacun reçoit le don de manifester l’Esprit en
vue du bien commun» (1 Co 12, 7). Et quand l’Esprit agit, il
apporte dans l’âme ses fruits, qui sont «amour, joie, paix,
patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maîtrise de soi» (Ga
5, 22). À ceux d’entre vous qui n’ont pas encore reçu le sacrement
de la Confirmation, j’adresse une invitation cordiale à se préparer
à l’accueillir, en demandant l’aide de leurs prêtres. C’est une
occasion de grâce toute particulière que le Seigneur vous offre: ne
la laissez pas passer!
Je voudrais encore ajouter une parole sur l’Eucharistie. Pour
croître dans la vie chrétienne, il est nécessaire de se nourrir du
Corps et du Sang du Christ: en effet, nous sommes baptisés et
confirmés en vue de l’Eucharistie (cf.
CCC, 1322; Exhort. apost.
Sacramentum caritatis, n. 17). «Source et sommet» de la vie
ecclésiale, l’Eucharistie est une «Pentecôte perpétuelle», parce que
chaque fois que nous célébrons la Messe, nous recevons l’Esprit
Saint, qui nous unit plus profondément au Christ et qui nous
transforme en Lui. Chers jeunes, si vous participez fréquemment à la
célébration eucharistique, si vous prenez un peu de votre temps pour
l’adoration du Saint-Sacrement, alors, de la Source de l’amour
qu’est l’Eucharistie, vous sera donnée la joyeuse détermination à
consacrer votre vie à la suite de l’Évangile. Vous ferez en même
temps l’expérience que là où nous ne réussissons pas par nos propres
forces, l’Esprit Saint vient nous transformer, nous remplir de sa
force et faire de nous des témoins remplis de l’ardeur missionnaire
du Christ ressuscité.
7 La nécessité et l’urgence de la mission
Bien des jeunes regardent leur vie avec appréhension et se posent de
nombreuses questions sur leur avenir. Et ils se demandent avec
préoccupation: comment nous insérer dans un monde marqué par des
injustices et des souffrances nombreuses et graves? Comment réagir
face à l’égoïsme et à la violence qui semblent parfois l’emporter?
Comment donner tout son sens à la vie? Comment faire en sorte que
les fruits de l’Esprit que nous avons rappelés précédemment, «amour,
joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et
maîtrise de soi» (n. 6), inondent notre monde blessé et fragile, le
monde des jeunes en particulier? À quelles conditions l’Esprit
vivifiant de la première création et surtout de la seconde création,
ou rédemption, peut-il devenir l’âme nouvelle de l’humanité?
N’oublions pas que plus le don de Dieu est grand – et celui de
l’Esprit de Jésus est éminent – plus est grand le besoin du monde de
le recevoir et donc grande et passionnante la mission de l’Église
d’en donner un témoignage crédible. Et vous les jeunes, par la
Journée mondiale de la Jeunesse, d’une certaine façon vous attestez
votre volonté de participer à cette mission. À ce propos, il me
tient à cœur de vous rappeler, chers amis, quelques vérités de base
sur lesquelles méditer. Une fois encore, je vous répète que seul le
Christ peut combler les aspirations les plus intimes du cœur de
l’homme; Lui seul est capable d’humaniser l’humanité et de la
conduire à sa «divinisation». Par la puissance de son Esprit, Il
répand en nous la charité divine qui nous rend capables d’aimer
notre prochain et prêts à nous mettre à son service. L’Esprit Saint
éclaire, nous révélant le Christ mort et ressuscité; il nous indique
la route pour devenir davantage semblables à Lui, à savoir pour être
«expression et instrument de l’amour qui émane de lui» (Encycl.
Deus caritas est, n. 33). Et celui qui se laisse guider par
l’Esprit comprend que se mettre au service de l’Évangile n’est pas
une option facultative, parce qu’il perçoit combien il est urgent de
transmettre aussi aux autres cette Bonne Nouvelle. Cependant, il
convient de le rappeler encore, nous ne pouvons être des témoins du
Christ que si nous nous laissons guider par l’Esprit Saint, qui est
«l’agent principal de l’évangélisation» (Evangelii
nuntiandi, n. 75) et «le protagoniste de la mission» (Redemptoris
missio, n. 21). Chers jeunes, comme l’ont rappelé à maintes
reprises mes vénérés Prédécesseurs Paul VI et Jean-Paul II, annoncer
l’Évangile et témoigner de sa foi est aujourd’hui plus que jamais
nécessaire (cf.
Redemptoris missio, n. 1). Certains pensent que présenter le
précieux trésor de la foi aux personnes qui ne la partagent pas
signifie être intolérants à leur égard, mais il n’en est pas ainsi,
car proposer le Christ ne signifie pas l’imposer (cf.
Evangelii nuntiandi, n. 80). D’ailleurs, cela fait deux mille
ans que douze Apôtres ont donné leur vie afin que le Christ soit
connu et aimé. Depuis lors, l’Évangile continue à se répandre au
cours des siècles grâce à des hommes et à des femmes animés par le
même zèle missionnaire. C’est pourquoi, aujourd’hui encore, des
disciples du Christ n’épargnent ni leur temps, ni leur énergie pour
servir l’Évangile. Il faut que des jeunes se laissent embraser par
l’amour de Dieu et qu’ils répondent généreusement à son appel
pressant, comme tant de jeunes bienheureux et saints l’ont fait dans
le passé, mais aussi à des époques plus récentes. En particulier, je
vous assure que l’Esprit de Jésus vous invite aujourd’hui, vous les
jeunes, à porter la belle nouvelle de Jésus aux jeunes de votre âge.
L’indéniable difficulté des adultes à rejoindre de manière
compréhensible et convaincante le monde des jeunes peut être un
signe par lequel l’Esprit entend vous pousser, vous les jeunes, à
prendre en charge cette tâche. Vous connaissez les idéaux, les
langages, ainsi que les blessures, les attentes, et le désir du bien
qu’ont les jeunes de votre âge. S’ouvre à vous le vaste monde des
affections, du travail, de la formation, de vos souhaits, de la
souffrance des jeunes... Que chacun de vous ait le courage de
promettre à l’Esprit Saint d’amener un jeune à Jésus Christ, selon
le moyen qui lui semble le meilleur, en sachant «rendre compte de
l’espérance qui est en lui, avec douceur» (cf. 1 P 3, 15).
Mais pour atteindre ce but, chers amis, soyez saints, soyez
missionnaires, parce qu’on ne peut jamais séparer la sainteté
de la mission (cf.
Redemptoris missio, n. 90). N’ayez pas peur de devenir des
saints missionnaires comme saint François-Xavier, qui a parcouru
l’Extrême Orient en annonçant la Bonne Nouvelle jusqu’à l’extrémité
des ses forces, ou comme sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, qui fut
missionnaire sans avoir quitté son Carmel: l’un comme l’autre sont
«Patrons des Missions». Soyez prêts à mettre en jeu votre vie pour
illuminer le monde avec la vérité du Christ; pour répondre avec
amour à la haine et au mépris de la vie; pour proclamer l’espérance
du Christ ressuscité en tout point de la terre.
8. Invoquer une «nouvelle Pentecôte» sur le monde
Chers jeunes, je vous attends nombreux en juillet 2008 à Sydney. Ce
sera une occasion providentielle de faire pleinement l’expérience de
la puissance de l’Esprit Saint. Venez nombreux, pour être un signe
d’espérance et un soutien précieux pour les communautés de l’Église
en Australie, qui se préparent à vous accueillir. Pour les jeunes du
pays qui nous accueillera, ce sera une opportunité exceptionnelle
d’annoncer la beauté et la joie de l’Évangile à une société à bien
des égards sécularisée. L’Australie, comme toute l’Océanie, a besoin
de redécouvrir ses racines chrétiennes. Dans l’exhortation
post-synodale
Ecclesia in Oceania, Jean-Paul II écrivait: «Par la puissance du
Saint-Esprit, l'Église en Océanie se prépare à une nouvelle
évangélisation des peuples qui aujourd'hui ont soif du Christ... La
première priorité pour l’Église en Océanie, c'est de procéder à une
nouvelle évangélisation» (n. 18).
Je vous invite à consacrer du temps à la prière et à votre formation
spirituelle en cette dernière étape du chemin qui nous conduit à la
XXIIIe Journée mondiale de la Jeunesse, afin qu’à Sydney, vous
puissiez renouveler les promesses de votre Baptême et de votre
Confirmation. Ensemble, nous invoquerons l’Esprit Saint, demandant
avec confiance à Dieu le don d’une Pentecôte renouvelée pour
l’Église et pour l’humanité du troisième millénaire.
Que Marie, réunie en prière au Cénacle avec les Apôtres, vous
accompagne durant ces mois et qu’elle obtienne pour tous les jeunes
chrétiens une nouvelle effusion de l’Esprit Saint qui embrase vos
cœurs. Rappelez-vous que l’Église a confiance en vous! Nous les
Pasteurs, nous prions en particulier pour que vous aimiez et fassiez
aimer Jésus toujours plus et que vous marchiez à sa suite
fidèlement. Dans ces sentiments, je vous bénis tous avec une grande
affection.
De Lorenzago, le 20 juillet 2007.
BENEDICTUS PP. XVI
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