Les nouveaux programmes de SVT des classes de
1re L et ES, qui entreront en vigueur à la rentrée 2011, portent
atteinte à la liberté de conscience des lycéens. Cela révèle les
nouvelles priorités de l'Éducation nationale, plus motivée pour
modeler les consciences que pour transmettre les savoirs.
A la rentrée, ces lycéens devront se livrer à
la « confrontation de données biologiques et de représentations
sociales" " (Bulletin officiel n° 9 du 30/09/2010), en SVT
(sciences de la vie et de la terre), dans le cadre du module «
Féminin/Masculin » En clair, cela impose d'étudier la distinction
entre l'« identité sexuelle » et l'« orientation sexuelle ». «
L'identité sexuelle correspond au genre selon lequel nous sommes
socialement reconnus. L'orientation sexuelle, en revanche, correspond
au sexe des personnes qui sexuellement nous attirent », explique
le manuel de Sciences 1re L-ES publié par Bordas. Présenter cette
théorie engagée et ultraminoritaire du Gender dans le cadre
d'un cours de sciences la parera immanquablement d'une aura de vérité
scientifique dont elle est objectivement dénuée.
Ce mélange des genres, coutumier depuis que la
pluridisciplinarité des approches thématiques est à la mode à
l'Éducation nationale, rend toute rigueur scientifique impossible et,
partant, affaiblit l'autorité de l'institution. Cela constitue aussi
une atteinte à la liberté de conscience des élèves, des familles, et
même des professeurs, qui devront réciter ce catéchisme
constructiviste sans mot dire. C'est enfin une atteinte évidente à la
laïcité telle que la professait Jules Ferry dans sa fameuse Lettre aux
instituteurs (1882) : « J'ai dit que votre rôle en matière d'éducation
morale est très limité. Vous n'avez à enseigner, à proprement parler,
rien de nouveau, rien qui ne vous soit familier, comme à tous les
honnêtes gens. [...] Vous n'êtes point l'apôtre d'un nouvel évangile ;
le législateur n'a voulu faire de vous ni un philosophe, ni un
théologien improvisé. » Bref, l'école, soucieuse de la rigueur des
savoirs qu'elle transmet, ne doit pas être le champ clos des lobbies.
Cette affaire du Gender, loin d'être un dérapage
isolé, s'inscrit en réalité dans une longue suite d'atteintes à la
liberté de conscience des enfants et, au-delà, à l'autorité morale de
la famille. L'infirmière scolaire délivre depuis 2000 la pilule
abortive du lendemain sans avoir à en informer les parents ;
l'éducation sexuelle est déléguée à des organismes militants tels le
Planning familial ou, depuis 2009, SOS homophobie. Des campagnes
d'information sont organisées dans les établissements, pressant les
jeunes de définir leur « orientation sexuelle » (cf affiche
ci-dessus). On pourrait citer aussi Le Baiser de la lune, ce film qui
devait familiariser les élèves de CM avec l'homosexualité, ou la
diffusion du pass-contraception aux lycéens. En dix ans, une
révolution insidieuse s'est opérée. L'affaire du Gender nous
révèle ce que nous n'avons pas voulu voir : l'Éducation nationale se
moque du respect des consciences des enfants et se sert du cadre
scolaire pour révolutionner les moeurs. La minorité de l'enfant et les
responsabilités éducatives des parents sont tout bonnement niées par
l'institution scolaire, qui se mêle toujours plus d'éduquer et
toujours moins d'instruire.
Dans ce contexte, rien d'étonnant à ce que les
écoles entièrement libres aient la cote auprès de plus en plus de
familles. Avoir le droit de choisir ses professeurs, ses programmes,
ses manuels devient plus que jamais nécessaire alors que l'État se
laisse aller à donner aux minorités politiques une influence déplacée
dans l'éducation de la jeunesse.
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