tout
ne fait que commencer, alors que nous nous trouvons au tout début d'une
mutation paradigmatique,au tout
début d'un nouveau regard sur l'univers, sur la connaissance et sur la
métalogique cosmique ?
Mutation profonde. Pour chaque homme et chaque femme. Pour tout notre monde
au sortir de sa très contemporaine modernité moribonde.
La complexité/simplicité de la vie EN couple, c'est comme l'art de rouler à
vélo. Lorsqu'on sait, c'est facile. Mais c'est extrêmement compliqué -
voire impossible - à exprimer. On n'apprend pas à rouler à vélo dans les
livres, mais bien dans le vécu, dans l'expérientiel. On peut décrire ou
expliquer le roulage à vélo, sans savoir rouler soi-même, mais ce sera
très compliqué. Rouler vraiment à vélo, comprendre réellement le roulage à
vélo, passent nécessairement par la complexité/simplicité de
l'apprentissage direct, par soi-même IcI en maintenat tous les jours, au-delà des échecs, des chutes et de
éraflures.
C'est cette leçon primordiale que véhicule la nouvelle
sagesse : si l'on veut dépasser le fait d'exister et apprendre à vivre
réellement, il faut abandonner les complications de l'apparence et faire
patiemment l'apprentissage, par soi-même, de la complexité/simplicité de
la vie.
Perfection et simplicité se répondent, se conjuguent,
fusionnent et s'unissent jusqu'aux tréfonds. ..et pédalent
ENsemble...
Tout perfectionnement est recherche de la plus grande
simplicité. Sans simplisme ni simplification. Une simplicité authentique
qui respecte, en la magnifiant, la grande complexité du réel. Car
contrairement à ce que croient les esprits lourds ou ignorants,
simplicité et complexité ne s'opposent jamais. Tout au contraire. Elles se
répondent, se nourrissent réciproquement. Rien n'est à la fois aussi
complexe et aussi simple que le geste du calligraphe qui, précisément,
parce qu'il est à la fois simple et complexe, atteint à la perfection.
La perfection, c'est la totale maîtrise de la complexité
dans la simplicité.
Les humains n'aiment pas la simplicité. Elle les irrite.
Probablement, parce qu'ils sont incapables de l'atteindre. Alors, ils
inventent la complication et ils se compliquent la vie qu'ils encombrent
de tous les inutiles, de tous les futiles.
C'est probablement cette propension à la complication qui
est l'apanage de la modernité. Contre elle monte une nouvelle propension
inédite : l'absolue simplicité dans l'intégrale complexité. Assumer - et
magnifier - intégralement la complexité du réel dans la simplicité de
l'acte. La vie : si complexe et si simple à la fois.
Pourquoi donc les humains sont-ils ainsi si souvent allergiques à la
simplicité ? Le réponse est claire : parce que la simplicité sied au
projet et à l'œuvre, mais dérange l'ego et le sujet. La simplicité diminue
l'ego alors que la complication l'enfle. Enflure artificielle, évidemment,
mais qui convient à cet autre artifice illusoire qu'est, précisément, le
"moi".
Choisir la simplicité, c'est renoncer à l'enflure du "moi".
Et il faut être déjà bien un sage pour faire ce choix
contre-culture. Car c'est le cœur de la philosophie occidentale que
d'avoir hypertrophié le sujet au détriment du projet, d'avoir opté pour
l'Être contre le Devenir. CQFD.
Revenons un instant au couple complexité/simplicité. Il
faut bien comprendre que ce couple n'induit aucune dualité. Il n'y a aucun
rapport dialectique d'opposition entre ces deux. Complexité et simplicité
sont les deux faces du même réel : l'un ne va pas sans l'autre, comme le
yin et le yang du taï-chi.
La simplicité EST dans la complexité et la complexité EST
dans la simplicité. Le complexe est simple et le simple est complexe. Il
ne s'agit ni d'un paradoxe, ni d'un oxymore. Il s'agit d'une vérité
conceptuelle fondamentale que les très récentes sciences de la complexité
redécouvrent bien après les très anciennes traditions spirituelles et
mystiques de l'Orient.
Il faut ici comprendre que le compliqué naît de l'assemblage mécanique
d'éléments externes, alors que la complexité/simplicité naît de
l'émergence organique de processus internes.
Passer de l'assemblage à l'émergence c'est donc passer du
compliqué à la complexité/simplicité. C'est passer du mécanique à
l'organique. C'est passer de la technique à l'art. C'est passer
de l'exogène à l'endogène. C'est passer de l'extériorité à l'intériorité.
C'est passer du paraître au devenir.