I.....
Elle estime que les
divisions de la « gauche plurielle »
et la critique du gouvernement par les
Verts et les communistes sont
la « cause principale » de
l'échec de Jospin ce 21 avril
(p. 132).
Rien là que de très convenu. La
philosophe
Sylviane
Agacinski
nous intéresse davantage lorsquelle
révèle, au détour d'un fait
divers tragique, la soif intérieure
qui parfois la saisit :
« La prière
nous manque, à nous qui ne
croyons plus. Parfois, je souffre de
ne pas pouvoir prier » (p. 99). On
apprécie aussi sa lucidité sur ce
genre littéraire particulier
qu'est le journal intime (p.
62-64).
La crise de la démocratie
.....Intéressent
davantage ses
considérations sur la crise de la
démocratie, en
référence, à plusieurs
reprises, aux analyses de
Marcel Gauchet. «
La logique démocratique,
écrit-elle, tel un scorpion, pousse
si loin l'individualisme
et la déliaison sociale qu'elle
finit par pulvériser la
dimension collective du politique,
autrement dit sa consistance. La
vieille substance de la démocratie
(le peuple) laisse place aux
seuls individus et à une «politique des droits de l'homme » qu'on
substitue à une
perspective d'ensemble
» (p. 54). Il existe, selon elle, « une crise de la démocratie
par dissolution du sens politique
au profit de l'individualisme ».
La
démocratie victime de l'individualisme
? Madame Agacinski
ne voit pas (encore ?)
que la
démocratie est le règne de l'individu
tout-puissant, libéré de toute
autorité et vérité hors de sa
conscience. Maurras, il y a près
d'un siècle, l'avait fait remarquer
«Profondément, la démocratie
n'est pas autre chose que
l'idolâtrie de l'individu,
compté pour
un,
compté en tant qu'il
est individu. Coïncidence régulière,
cet individualisme démocratique
abaisse, ruine, tue les individus existants. »