..Les généralités alarmistes ne servent à rien pas plus que les banalisations
apaisantes et l'optimisme
béat... Les défis qui
déjà nous
menacent sont l'afflux
croissant de gens qui
viennent
chez nous de pays lointains et divers; la diffusion d'une
culture non chrétienne
au sein de populations
chrétiennes. Nous
devons reconnaître que le phénomène d'une
immigration massive
nous a tous un peu surpris. Cela a été une surprise pour
l'Etat, qui donne encore
l'impression d'être
perdu et ne semble pas
avoir encore repris sa
capacité à gérer de
façon rationnelle la situation(...
). Les communautés chrétiennes
aussi ont été surprises,
admirables dans de nombreux
cas à s'employer pour
alléger privations et peines,
mais dépourvues jusqu'ici
d'une vision non
abstraite.
Les exaltations générales
de solidarité et de la primauté
de la charité
évangélique -
qui en soi et avant tout sont
légitimes et même
justes - montrent
qu'elles sont des intentions
plus bonnes qu'utiles,
quand on les compare
vraiment à la complexité du
problème et à la rudesse de
la réalité.
Respect
des minorités
et non
de la majorité
Il est nécessaire que nous
nous
préoccupions sérieusement
de sauver l'identité
propre de la
nation.
L'Italie
n'est pas
une lande déserte ou
à demi
habitée, sans histoire,
sans
traditions vives et vitales,
sans une
unique physionomie
culturelle
et
spirituelle,
comme s'il n'y avait pas un
patrimoine
symbolique d'humanisme
et de civilisation qui ne devait être perdu. Il est nécessaire que celui qui veut demeurer et s'installer chez
nous ait les facilités et les
moyens
concrets pour
connaître au
mieux les traditions
et l'identité de l'humanité
particulière à laquelle
il demande
l'hospitalité.
Sous ce profil, le cas des
musulmans sera traité avec
une
attention particulière. Ils
ont une
forme d'alimentation
différente
(...),
un jour de fête
différent, un droit de la
famille incompatible avec le
nôtre, une conception de la
femme très éloignée de
la nôtre (jusqu'à
admettre et pratiquer
la polygamie). Surtout,
ils ont une vision extrêmement
intégriste de la vie
publique, si bien qu'une parfaite identification entre religion
et politique fait partie de leur foi sans aucun doute
ni renoncement, même s'ils
attendent prudemment
d'être devenus
majoritaires
Enfin, il serait bien que
personne n'ignore ou n'oublie que le catholicisme - qui est plus
la "religion officielle de l'Etat"- n'en demeure pas moins la
"religion historique" de la nation italienne, la source première
de l'inspiration déterminante de nos
valeurs les plus authentiques. Il faut
aussi dire que c'est une
conception
particulière de la
démocratie que de faire coïncider
le respect des minorités
avec le non-respect de la majorité. C'est de fait ce
qui arrive avec l'élimination
de ce qui est acquis
et traditionnel dans
une communauté
humaine.
Une "intolérance substantielle"
se manifeste,
par
exemple, quand on supprime
dans les
écoles les signes et les
usages
catholiques, chers à
l'immense
majorité, à cause
de la
présence de quelques
élèves d'une autre religion.
Plus que l'immigration, c'est la diffusion d'une "culture
non chrétienne" parmi
les populations d'une foi
chrétienne séculaire qui nous
interpelle et demande
une réponse.
Aujourd'hui
est
en
marche une des plus graves et
grandes agressions contre le
christianisme dont l'histoire se souvient. Tout l'héritage de
l'Evangile est progressivement renié par la législation ,
raillé par les "messieurs de
l'opinion",
chassée
des
consciences, en particulier
chez les
jeunes.
Europe
chrétienne ou musulmane ?
Face à une telle hostilité,
aussi
violente que sournoise,
nous avons
tort de nous étonner
à partir du moment ou
le Seigneur
et ses apôtres
nous l'ont
annoncé à de nombreuses
reprises
:
«
Ne soyez
pas étonné si le monde vous
hait
» (1
Jean 1.
26).
On peut au contraire
s'étonner des hommes d'Eglise
qui ne savent ou ne veulent
pas en prendre acte
:
en
réalité, la seule chose que l'on
peut
craindre de qui est bien
décidé à
oeuvrer dans la foi,
est la
vanité des "fils de la lumière",
lesquels parfois ne se
contentent pas de «
se réjouir avec qui est heureux et
de pleurer
avec qui pleure »
(Lettre aux Romains, 12.15),
mais
finissent aussi par se
perdre avec qui se perd.
Je pense que l'Europe redeviendra
chrétienne ou sera
musulmane.
Ce qui me semble
sans avenir est la "culture
du rien", de la liberté sans
limite et
sans contenus, du
scepticisme
vanté comme conquête intellectuelle, qui
semble être l'attitude dominante parmi les peuples européens,
tous plus ou moins
riches
matériellement
et
pauvres spirituellement.
Cette "culture du rien"
promue par
l'hédonisme et
par
l'insatiabilité libertaire ne
sera pas
capable de soutenir
l'assaut de l'islam qui ne manquera pas :
seule la redécouverte de
"l'événement chrétien" comme
unique moyen pour
l'homme de se sauver
et donc seulement une résurrection décidée de l'ancienne
âme de l'Europe -
pourra offrir
une issue différente à cette
rencontre inévitable.
»