:Quel monde multipolaire...?    

Ensembles humains - Le monde

 

Présentation :  Monde multipolaire.... bipolaire ...unipolaire ... que de faux débats.

Extraits :  ....pour être un contrepoids il faudrait tout d'abord « faire le poids », ce dont malheureusement l'on ne se préoccupe pas assez, ... Pourquoi en effet être « contre » les États-Unis. Pour se poser il n'est pas nécessaire de s'opposer.

Auteur : Henri Froment-Meurice, ambassadeur de France

Source : Le Figaro, 16 avril 2003

RésonancesLà encore, nous avons une belle illustration du système de René Girard .

Corrélats :coques, énergie,  puissance, relations ..

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En 1989, la partie soviétique du pôle communiste implose dans la paix. A l'intérieur du pôle démocratique les États-Unis, assis sur une puissance militaire et technologique inégalable, décident d'assumer un rôle de « leader ». Aussi aujourd'hui parle-t-on d'une « hyperpuissance »,et, à partir de là, d'un monde unipolaire.

Ce brutal déséquilibre de puissance incite ceux qui, parmi les moins puissants, ne se résignent pas à accepter, du moins comme une donnée durable, la suprématie américaine, à se prononcer pour un monde multipolaire. France et Russie s'en font particulièrement les avocats.

A première vue, un monde multipolaire peut paraître plus satisfaisant qu'un monde bipolaire qui comporte le risque d'une confrontation ou qu'un monde unipolaire qui comporte celui d'un impérialisme dominateur et arbitraire. Mais cette vue est courte, car un tel monde peut aussi bien être source de conflits ou d'anarchie que de stabilité. Tout dépend en effet des rapports que ces pôles entretiennent entre eux.

Or, à l'heure actuelle, si États-Unis, Russie, Chine peuvent, bien qu'à des degrés différents de puissance, être appelés pôles, l'Union européenne ne le peut, sinon à titre de puissance commerciale et, progressivement, monétaire, mais pas diplomatique et militaire. Et cette impuissance tient en majeure partie précisément à un profond désaccord interne sur la nature de ses rapports avec les États-Unis. Aussi longtemps que celui-ci ne sera pas surmonté, toute tentative pour une « Europe Puissance » sera vouée à l'échec.

En France, il est fréquent d'entendre, parmi les meilleurs des partisans d'une « Europe Puissance », justifier cet objectif par la nécessité de créer un « contrepoids » à la puissance américaine.. Cependant, outre que pour être un contrepoids il faudrait tout d'abord « faire le poids », ce dont malheureusement l'on ne se préoccupe pas assez, le mot est mal choisi. Pourquoi en effet être « contre » les États-Unis. Pour se poser il n'est pas nécessaire de s'opposer. L'on ne rassemblera pas les Européen: sur une politique étrangère et par conséquent, sur une politique de défense commune, si un certain antiaméricanisme semble être la motivation plus ou moins cachée de l'entreprise.

En Grande-Bretagne, c'est à un travers inverse qu'il faut s'en prendre. Les dirigeants  britanniques ont trop souvent tendance à agir comme si, en matière diplomatique et militaire, le dernier mot devait appartenir à Washington. On en vient ainsi à opposer une « Europe européenne » à une « Europe atlantique ».

Ceci conduit au débat sur la notion d'indépendance. Les grands pôles de puissance doivent-ils être indépendants les uns des autres ? Oui et non. Oui, si l'on veut éviter une position hyper-hégémonique de l'un d'eux, par exemple des États-Unis sur l'Europe ou, à long terme, d'une Chine qui aurait refoulé la Russie au moins jusqu'au lac Baisai. Mais non, si l'on s'en tient là, car un monde multipolaire ne peut être une source de stabilité que si les pôles créent entre eux des liens, d'interdépendance.

La dialectique entre indépendance et interdépendance est subtile. D'un côté, il y a l'indépendance des moyens, de l'autre, il y a l'interdépendance des intérêts. Même les États Unis n'y échappent pas. Aujourd'hui, s'ils disposent de l'indépendance des moyens militaires, il leur faut néanmoins créer une interdépendance d'intérêts avec le Koweït et le Qatar pour que ceux-ci leur offrent des bases. Apparemment ils n'ont pas réussi à la crée avec la Turquie.

Pour ce qui est de l'Europe elle peut, elle doit s'efforcer d'atteindre un certain degré d'indépendance des moyens.. mais tout autant qu'à l'époque de la guerre froide, bien que face à des menaces nouvelles, notre Union européenne doit inscrire cette indépendance dans une l'interdépendance des intérêts avec les États-Unis, intérêts qui demeurent tout à la fois ceux d'un sécurité mutuelle et d'une défense solidaire des valeurs démocratiques.

Il ne suffit pas d'en être d'accord, il va falloir se mettre autour d'une table pour en débattre sérieusement .

' Ambassadeur de France.

 

 07/03

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sonances:   

 

Là encore, nous avons une belle illustration du système de René Girard .... du mimétisme, source de tensions ... Que l'on le veuille ou non le monde est et sera toujours multipolaire ... multicoques ... mais leur poids relatif ne font que varier ....et par mimétisme les plus faibles essayent de contrebalancer les plus fortes  ...et si les circonstances le permettent de les remplacer...

 

Ce que notre Président souhaite ce n'est pas tellement un monde multipolaire ... mais un monde bipolaire ...anti-USA / USA...  Cela ne fait pas une politique .. encore moins une société ... cela n'ira pas loin.

 

On peut également qualifié cela du terme de l'Envie : ... il ne s'agit pas de s'élever à la hauteur de l'autre par son action ... mais d' empêcher par son action que l'autre  conserve son avantage ...

 

Une politique " cache misère".....

            20.09.03

 

 

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