JE SUIS .....la vie éternelle ...

dossier : Dieu

Sommaire :

« Amen, amen, je vous le dis : avant qu'Abraham ait existé, moi, JE SUIS. » ....« Amen, amen, je vous le dis : si quelqu'un reste fidèle à ma parole, il ne verra jamais la mort. »

 

 

 

 

Amen, amen, je vous le dit ....

Jn 8, 51-59

jeudi 1er avril 2004, jeudi, 5ème semaine de Carême , homelie.info

Jésus disait aux juifs : « Amen, amen, je vous le dis : si quelqu'un reste fidèle à ma parole, il ne verra jamais la mort. »

Les Juifs lui dirent : « Nous voyons bien maintenant que tu es un possédé. Abraham est mort, les prophètes aussi, et toi, tu dis : 'Si quelqu'un reste fidèle à ma parole, jamais il ne connaîtra la mort.' Es-tu donc plus grand que notre père Abraham ? Il est mort, et les prophètes aussi. Qui donc prétends-tu être ? »

Jésus répondit : « Si je me glorifie moi-même, ma gloire n'est rien ; c'est mon Père qui me glorifie, lui que vous appelez votre Dieu, alors que vous ne le connaissez pas. Mais moi, je le connais, et, si je dis que je ne le connais pas, je serai un menteur, comme vous. Mais je le connais, et je reste fidèle à sa parole. Abraham votre père a tressailli d'allégresse dans l'espoir de voir mon Jour. Il l'a vu, et il a été dans la joie. »

Les Juifs lui dirent alors : « Toi qui n'as pas cinquante ans, tu as vu Abraham ! »

Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : avant qu'Abraham ait existé, moi, JE SUIS. »

Alors ils ramassèrent des pierres pour les lui jeter. Mais Jésus, en se cachant, sortit du Temple.

 

Homélie  par le Frère Elie
 

Dans le Temple, la confrontation entre Jésus et quelques juifs se poursuit. Jésus prend la parole : « Amen, amen, je vous le dis : si quelqu'un reste fidèle à ma parole, il ne verra jamais la mort. » Jésus affirme ici sa mission de salut. Sa Parole est parole de vie parce qu’elle préserve de la mort éternelle quiconque l’accueille et la fait sienne.

Mais ses interlocuteurs en restent au niveau horizontal de la vie terrestre. Ils déforment ses propos en les appliquant à la mort physique et en les réduisant à une simple promesse d’immortalité. Dès lors, il leur est facile d’ironiser : « Es-tu donc plus grand que notre père Abraham ? Il est mort, et les prophètes aussi. »

Les propos de Jésus ont pourtant réveillé chez eux une question fondamentale, celle de son identité : « Qui donc prétends-tu être ? » Jésus ne va pas répondre directement. Toute pensée de vanité lui est étrangère. La seule gloire qui compte pour lui est celle qu’il reçoit de son Père : « Si je me glorifie moi-même, ma gloire n'est rien ; c'est mon Père qui me glorifie. » Et le Père se glorifie en son Fils en en faisant le révélateur de son Amour pour tous les hommes. Accueillir cette révélation de Jésus, Parole de Dieu faite chair, à travers ses gestes et ses paroles, c’est cela connaître le Père. Avant toute chose, cette connaissance est concrète. Elle est un rapport personnel, une communion de pensée et de vie avec le Père à travers le Fils.
 

La preuve que les juifs qui s’opposent à Jésus ne possèdent pas cette connaissance est qu’il rejette le Fils. Ils ne l’ont pas accueilli comme celui qui garde la Parole du Père et la révèle à tout homme. Et comme le dit à un autre endroit Jésus : « Nul ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut bien le révéler. » Jésus dénonce leur illusion en leur disant qu’ils ne connaissent pas Dieu et que lui seul le connaît.

Comment se fait-il qu’ils n’aient pas été capables de reconnaître la gloire du Père manifestée en Jésus ? Abraham, n’a-t-il pas lui-même contemplé ce « jour » ? En tant que fils d’Abraham, ils auraient du reconnaître en lui, Jésus, la véritable postérité promise par Dieu à leur père, le véritable objet de sa joie, l’Isaac véritable, dont le premier n’était que la figure (cf. Première lecture).

Nous devons ici nous rappeler que cette discussion de Jésus avec ses interlocuteurs est située par saint Jean le jour de la fête des Tentes. Cette fête commémorait les quarante années passées au désert et les miracles ayant marqué ce séjour, spécialement celui de l’eau que Moïse fit jaillir du rocher. Elle était caractérisée par une joie proverbiale. D’après le Livre des Jubilés, Abraham l’aurait, en effet, instituée pour manifester sa joie à l’annonce de la naissance d’Isaac.

En se présentant comme l’Isaac véritable, Jésus fait donc refluer vers lui la joie de cette fête : « Abraham votre père a tressailli d'allégresse dans l'espoir de voir mon Jour. Il l'a vu, et il a été dans la joie. »

Le Jour du salut est bien arrivé. Le rocher véritable sera bientôt transpercé et l’eau qui jaillira de lui viendra irriguer et faire refleurir les déserts d’une humanité marquée par le péché.
 

Mais les interlocuteurs de Jésus retournent ses paroles : « Tu as vu Abraham ! » Ils ne se rendent pas compte qu’ils viennent pourtant d’exprimer une réalité. Jésus saisit alors la balle au bond : « « Amen, amen, je vous le dis : avant qu'Abraham ait existé, moi, JE SUIS. » C’en est trop. Non seulement Jésus affirme une existence qui transcendance le temps mais en plus il usurpe le nom divin « JE SUIS » (cf. Ex 3, 14). Pour répondre à ce double blasphème, il n’y a que la lapidation (Cf. Lv 24, 16) : « Alors ils ramassèrent des pierres pour les lui jeter. »

Et que fait Jésus ? Il sort du Temple. On entend comme en écho ces autres paroles de Jésus : « Détruisez ce Temple et en trois jours je le relèverait » (Jn 2, 19). La Passion de Jésus se profile à l’horizon.
 

Bientôt, la liturgie nous invitera à suivre Jésus jusqu’à la Croix. Saurons-nous dépasser les résistances qui se lèvent dans nos cœurs à la reconnaissance de Celui dont nous attendons pourtant le jour avec impatience ? Comme le centurion au pied de la Croix, saurons-nous reconnaître dans le Crucifié, le Fils de Dieu venu nous sauver ? En contemplant son côté ouvert, saurons-nous entrer dans la véritable connaissance du Père ?

 

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Voir à ce propos :

 

bullet Voici l'Alliance que je fais avec toi .....A toi et à ta descendance après toi je donnerai tout le pays de Canaan - ce pays où tu es venu en immigré - pour que tu en aies la possession perpétuelle, et je serai votre Dieu.

 

 

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l'EVANGILE AU QUOTIDIEN

Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Jn 6, 68


 

jeudi 28 mai 2009
 

Le jeudi de la 7e semaine de Pâques


Saint(s) du jour : Saint Germain de Paris (+576)

Voir le commentaire ci-dessous, ou cliquer ici
Guigues le Chartreux : « Je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi »


Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean 17,20-26.

Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui accueilleront leur parole et croiront en moi. Que tous, ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu'ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m'as envoyé. Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, pour qu'ils soient un comme nous sommes un : moi en eux, et toi en moi. Que leur unité soit parfaite ; ainsi, le monde saura que tu m'as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m'as aimé. Père, ceux que tu m'as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, et qu'ils contemplent ma gloire, celle que tu m'as donnée parce que tu m'as aimé avant même la création du monde. Père juste, le monde ne t'a pas connu, mais moi je t'ai connu, et ils ont reconnu, eux aussi, que tu m'as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître encore, pour qu'ils aient en eux l'amour dont tu m'as aimé, et que moi aussi, je sois en eux. »

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Guigues le Chartreux (?-1188), prieur de la Grande Chartreuse
Méditation 10 (trad. SC 163, p. 187)

 

« Je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi »



      Il faut suivre le Christ, il faut adhérer à lui, on ne doit pas l'abandonner jusqu'à la mort. Comme Elisée disait à son maître : « Aussi vrai que le Seigneur est vivant et que tu vis toi-même, je ne te quitterai pas » (2R 2,2)... Suivons donc le Christ et attachons-nous à lui ! « Il m'est bon d'adhérer à Dieu » dit le psalmiste (72,28). « Mon âme s'attache à toi, Seigneur ; ta droite me soutient » (Ps 62,9). Et saint Paul ajoute : « Celui qui s'unit au Seigneur est un seul esprit avec lui » (1Co 6,17). Non seulement un seul corps, mais un seul esprit. De l'esprit du Christ, tout son corps vit ; par le corps du Christ, on parvient à l'esprit du Christ. Demeure donc par la foi dans le corps du Christ et tu seras un jour un seul esprit avec lui. Déjà par la foi tu es uni à son corps ; par la vision, tu seras aussi uni à son esprit. Non que là-haut nous verrons sans corps, mais nos corps seront spirituels (1Co 15,44).

      « Père, dit le Christ, je veux que ceux-ci soient un en nous, comme toi, Père, et moi, nous sommes un, afin que le monde croie » : voici l'union par la foi. Et plus loin il demande : « Que leur unité soit parfaite, pour que le monde sache » : voici l'union par la vision.

      Telle est la manière de se nourrir spirituellement du corps du Christ : avoir en lui une foi pure, chercher toujours par la méditation assidue le contenu de cette foi, trouver ce que nous cherchons ainsi par l'intelligence, aimer ardemment l'objet de notre découverte, imiter dans la mesure du possible celui que nous aimons ; et en l'imitant, adhérer à lui constamment pour parvenir à l'union éternelle.

 

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