Allocution de Jean-Paul II
CITE DU VATICAN, Dimanche 4 juillet 2004 (ZENIT.org) – Le
pape Jean-Paul II souligne l’importance de l'éducation en Europe "où de
nombreux jeunes sont désorientés" et la responsabilité de la communauté
chrétienne dans ce domaine.
Jean-Paul II a reçu, samedi 3 juillet en fin de matinée, en la salle
Clémentine du palais apostolique, les participants du symposium européen
de la Commission épiscopale pour l’Education catholique, l’école et
l’université, qui a pour thème "Les défis de l’Education". Le discours
du pape était en français (texte intégral ci-dessous in documents).
"Je me réjouis de votre attention aux questions concernant l’éducation,
particulièrement importantes aujourd’hui en Europe où de nombreux jeunes
sont désorientés", affirmait le pape.
Il déplorait que "les politiques éducatives des États peinent à trouver
de nouvelles perspectives pour faire face aux difficultés des
adolescents, dans leur vie personnelle ou dans le cadre social" et que
"les nécessités économiques incitent souvent à privilégier
l’enseignement scolaire, au détriment de l’éducation intégrale des
jeunes".
Le pape recommandait : "Pour donner un avenir à la jeunesse, il
importe que l’éducation soit entendue comme la recherche du
développement intégral et harmonieux de la personne, de la maturation de
la conscience morale pour discerner le bien et agir en conséquence, et
comme une attention à la dimension spirituelle du jeune en croissance.
Le Continent européen est riche d’une tradition humaniste, qui, au fil
des siècles, a transmis les valeurs spirituelles et morales, qui
trouvent dans les racines chrétiennes leur référence fondamentale et
leur sens plénier".
Le pape, qui parle d’expérience pour
avoir été professeur d’université, ajoutait : " Dans tous les lieux où
vivent les étudiants, l’éducation doit leur permettre de devenir
chaque jour davantage hommes et femmes, d’«être» toujours plus et non
seulement d’«avoir» toujours plus. La formation scolaire est un des
aspects de l’éducation, mais ne peut s’y réduire. Le lien essentiel
entre tous les aspects de l’éducation doit être sans cesse renforcé.
L’unité de la démarche éducative conduira à une unité toujours plus
grande de la personnalité et de la vie des adolescents".
Jean-Paul II lançait cet appel : "Il convient que tous se mobilisent et
travaillent ensemble pour les jeunes: parents, enseignants, éducateurs,
équipes d’aumônerie. Ils se rappelleront aussi que ce qu’ils
enseignent doit être soutenu par le témoignage de vie. En effet, les
jeunes sont sensibles au témoignage des adultes, qui sont pour eux des
modèles. La famille demeure le lieu primordial de l’éducation".
Jean-Paul II faisait tout particulièrement observer "le manque
d’espérance de la jeunesse" alors qu’elle porte aussi en elle "de
nombreux désirs", le pape en apportait pour preuve son expérience des
Journées mondiales de la Jeunesse.
Citant son exhortation apostolique Ecclesia in Europa, il disait :
"J’avais noté qu’«à la racine de la perte de l’espérance se trouve la
tentative de faire prévaloir une anthropologie sans Dieu et sans le
Christ», donnant à l’homme la place de Dieu. «L’oubli de Dieu a conduit
à l’abandon de l’homme» (n. 9)".
"La véritable éducation doit,
recommandait le pape, partir de la vérité sur l’homme, de l’affirmation
de sa dignité et de sa vocation transcendante. Voir tout jeune à travers
ce prisme anthropologique, c’est vouloir l’aider à développer le
meilleur de lui-même, pour qu’il réalise dans l’exercice de toutes ses
capacités ce à quoi il est appelé par Dieu".
"La communauté chrétienne a aussi un rôle dans la démarche éducative,
faisait encore observer Jean-Paul II. Elle a la charge de transmettre
les valeurs chrétiennes et de faire connaître la personne du Christ, qui
appelle chacun à une vie de plus en plus belle et à la découverte du
salut et du bonheur qu’il nous offre".
Le pape exhortait les chrétiens à ne "pas avoir peur d’annoncer aux
nouvelles générations le Christ, source d’espérance et lumière sur leur
route !" et à savoir ""accueillir les adolescents et leurs familles, les
écouter et les aider, même si cela est souvent exigeant !"
" L’éducation de la jeunesse est
l’affaire de toutes les communautés chrétiennes et de toute la société.
Il nous revient de leur proposer les valeurs essentielles, pour qu’ils
soient responsables d’eux-mêmes et qu’ils prennent leur part à
l’édification sociale", insistait Jean-Paul II..
"Je souhaite que votre symposium donne
un nouvel élan à la démarche éducative dans les différents pays
européens", concluait le pape.