1. Vous aviez prévu de longue date la victoire de Bush.
Mais l'attendiez-vous aussi éclatante ?
- Je sais que cela peut paraître présomptueux, mais oui,
dès le début septembre. Je n'ai douté que le jour même des élections à
cause de ces maudits « exit polls » qui donnaient Kerry gagnant. Dans
les milieux conservateurs républicains bien informés il paraissait
acquis que le nombre de suffrages pour Bush serait historique, et que la
position de la droite nationale américaine au Congrès serait renforcée.
Seul angle mort : l'Ohio, car si le vote populaire semblait acquis, il
restait tout de même à gagner le nombre de votes électoraux suffisants.
2. Qu'est-ce que cette victoire peut changer dans le
contexte de la guerre - qui s'annonce planétaire - contre l'islamisme ?
- Elle change tout. L'islamisme est désormais sur la
défensive. Mais les USA sont les seuls à avoir pris la mesure réelle
du danger. Arafat va passer l'arme à gauche et les Palestiniens auront
raté leur fenêtre de tir historique. L'Afghanistan fut une déculottée
sans précédent pour les taliban. L'Irak sera leur tombeau. Les prochains
sur la liste devraient se mettre illico à serrer les fesses. La IVe
guerre mondiale a commencé et ce n'est pas Michaël Moore et les
collabos (lu Festival de Cannes qui seront en mesure de changer cet état
de fait. Quant à l'Europe, et à la France, inutile je pense de tirer sur
l'ambulance, surtout depuis l'assassinat d'un certain Theo Van Gogh...
3. Quelle(s) leçon(s) tirez-vous de la dimension
chrétienne de cette victoire ?
- Ce qui fait peur au laïcard jacobin dans l'Amérique
c'est précisément ce républicanisme prétorien s'appuyant sur le
local control, c'est la dimension religieuse, prophétique, des
Etats-Unis, la seule nation moderne à avoir réussi sa Révolution,
parce qu'en fait, si on sait lire les authentiques fondations
anglocatholiques et tory de celle-ci, elle apparaît plutôt comme une «
contrerévolution ». En fait la Révolution américaine c'est une
restauration monarchique sans monarque ou, plutôt, une monarchie
constitutionnelle dont le monarque est la Constitution.
4. Dans un Québec malheureusement gagné par une décadence
à la française, voyez-vous malgré tout quelques raisons d'espérance ?
- Très peu pour le moment. Mais on ne pourra guère
descendre plus bas, sauf en cas d'« indépendance » , qui ne serait rien
d'autre qu'une dépendance de fait aux jacobins parisiens et aux
potentats islamiques.
5. Quel regard portez-vous sur cette France où la culture
de mort - à la différence de ce qui se passe aux Etats-Unis - semble
régner sans partage ?
- Un regard de pur dégoût.