CITE DU VATICAN, Mercredi 9 mars 2005 (ZENIT.org) –
« Une authentique démocratie n’est pas seulement le
résultat d’un respect formel des règles, mais c’est le fruit d’une
acceptation convaincue des valeurs qui inspirent les procédures
démocratiques : la dignité de toute personne humaine, le respect des
droits de l’homme, l’assomption du bien commun comme fin et critère
régulateurs de la vie politique ». Citant le Compendium de la doctrine
sociale de l’Eglise de récente publication, le président du conseil
pontifical Justice et Paix, le cardinal Renato Raffaele Martino, est
intervenu en ces termes lors de son discours de conclusion de ce
congrès.
Les sociétés libérées de systèmes agressifs, de
dominations tribales, de tutelles coloniales, courent le risque,
expliquait le cardinal Martino, de « considérer comme qualifiant la
démocratie des aspects qui, en réalité, sont plutôt des conséquences
de la crise morale et institutionnelle, qui traverse les démocraties
historiques » .
Et d’expliquer: « L’individualisme absolu, le
matérialisme, l’hédonisme, l’indifférentisme éthique et la domination
des logiques économiques compétitives » .
Pour le président de Justice et Paix, le relativisme
éthique est un des risques majeurs pour les démocraties actuelles
parce qu’il conduit à considérer comme inexistant un critère objectif
et universel pour établir le fondement et la correcte hiérarchie des
valeurs. On considère la majorité comme la règle d’or, au-delà du bien
et du mal, et c’est ainsi que disparaît toute frontière morale au
pouvoir » .
Citant encore le « Compendium » , le cardinal Martino
insistait sur « la participation à la vie communautaire » comme l’un
des piliers de tous les ordres démocratiques, comme le « cœur qui
anime toute démocratie vivante et féconde » .
En outre, le cardinal Martino a condamné fermement le «
triste phénomène de la corruption » comme l’un des aspects les plus
alarmants des démocraties aujourd’hui, parce qu’elle compromet « le
fonctionnement correct de l’Etat » et provoque chez les citoyens «
méfiance » et « désaffection » face à la politique et à ses
représentants, avec comme conséquence « l’affaiblissement des
institutions » .
Pour ce qui concerne l’émigration, le cardinal Martino
recommandait de ne pas la considérer comme « la solution des
catastrophes provoquées par la pauvreté au plan mondial », tandis que
le vrai nœud de la question consiste à créer les bases effectives
d’une croissance économique et sociale dans leurs pays de provenance
de l’immigration ».
ZF05030904