Source:
Le Figaro 9.07.05
2004 Membre du Groupe
islamique combattant marocain (GICM), Hassan el-Haski est considéré
par la justice espagnole comme l'un des maîtres d'oeuvre du carnage
madrilène. L'homme a été interpellé aux Canaries fin 2004 grâce à un
renseignement de la DST française. Quelques mois plus tôt, il avait
échappé à un coup de filet visant une cellule du GICM implantée dans
les Yvelines et la Seine-Saint-Denis. Les services de renseignements
marocains avaient attiré l'attention de leurs homologues français
début 2003. Les attentats de Casablanca, en mai 2003, avaient encore
renforcé leur inquiétude. En apparence, les suspects étaient pourtant
au-dessus de tout soupçon. Leur interpellation après les attentats de
Madrid allait pourtant révéler que les renseignements marocains
étaient bons. Selon un magistrat, ces hommes étaient très actifs et
l'un d'entre eux présentait un profil psychologique proche de celui
d'un kamikaze prêt à mourir pour sa foi.
2003 La Special Branch
interpelle à Londres un groupe d'islamistes algériens. Un nouveau coup
de filet, réalisé à Manchester, se termine dramatiquement : l'Algérien
Kamel Bourgas poignarde mortellement un policier de la Greater
Manchester Police et en blesse plusieurs autres.
Décembre 2002 La DST démantèle en
Seine-Saint-Denis un groupe d'islamistes majoritairement algériens qui
préparaient un attentat.
Entre ces événements, deux points
communs : deux hommes, vétérans algériens de la cause islamiste. Abou
Doha est interpellé au Royaume-Uni en 2002 et son lieutenant, Rabah
Kadri, est arrêté à Londres l'année suivante. Rabah Kadri est impliqué
dans la tentative d'attentat contre la cathédrale de Strasbourg en
décembre 2000. Il est encore présent dans la tentative de la fin 2002
où l'on retrouve des rescapés du groupe de Francfort désireux de
frapper de nouveau la France. A l'occasion, ces Algériens djihadistes
s'associent à d'autres compatriotes venus tout droit des maquis. Des
membres, des gardiens de la prédication salafiste, ont ainsi participé
au projet du groupe de La Courneuve-Romainville. Pour les services de
sécurité, la leçon est claire, les islamistes algériens menacent plus
que jamais Paris. L'évolution récente d'un autre groupuscule, le
Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), les
préoccupe notamment. Né en 1998, le GSPC a fait publiquement
allégeance à al-Qaida en 2003 avant d'exprimer, il y a quelques
semaines, sur Internet son soutien à Abou Moussab al-Zarkaoui.
2001 Quand, en décembre 2001,
Richard Reid ne parvient pas à allumer ses chaussures piégées, le
monde pousse un ouf de soulagement. La France découvre, quant à elle,
que le terroriste a résidé plusieurs mois à Paris et qu'il a été en
contact avec des réseaux pakistanais extrémistes implantés au coeur de
la capitale. L'enquête va également démontrer que Reid était en
relation avec d'autres terroristes en Europe. Un deuxième kamikaze,
Sajid Badat, devait sauter à bord d'un avion reliant Amsterdam aux
Etats-Unis. Badat a flanché au dernier moment et il sera interpellé en
novembre 2003 à son domicile de Gloucester (Angleterre). Il a été
condamné à treize ans de prison par la justice britannique. L'enquête
de cette dernière a de nouveau ramené les projecteurs sur Paris. Sajid
Badat et Richard Reid étaient en contact avec un troisième homme bien
connu des policiers français. Le Marocain Nizar Trabelsi était le
kamikaze de la tentative d'attentat imaginée par le Franco-Algérien
Djamel Beghal contre l'ambassade des Etats-Unis à Paris.