Droit du sol ....ne doit plus en être un

Dossier :

Présentation :...19.09.05 ....François Baroin, ministre de l'Outre-Mer et «fils» préféré de Jacques Chirac.... «Le droit du sol ne doit plus être tabou» ...le fig

Extraits :   bloc-notes d'Ivan Rioufol ....Le mur bétonné du politiquement correct est en train de rompre sous la pression des réalités. La droite, naguère si peu téméraire, a enfin décidé de dire m... au terrorisme intellectuel. Le plus dur est fait.

«Le droit du sol ne doit plus en être un.».... «Le droit du sol sans intégration, c'est la porte ouverte au communautarisme et à la ghettoïsation. »Montesquieu invitait à «être attentif à ne point changer l'esprit général d'une nation»

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Questions sur le droit du sol

 

Le bloc-notes

Ivan Rioufol (irioufol@lefigaro.fr)

[23 septembre 2005]

 

Les maîtres censeurs (suite) (1). Cette fois, ils s'en sont pris à François Baroin, ministre de l'Outre-Mer, qui, dans le dernier Figaro-Magazine, a remis en question le droit du sol appliqué à certains départements d'outre-mer confrontés à une immigration clandestine menaçant la cohésion sociale. Passons sur les indignations rituelles des professionnels de l'antiracisme, agitant le chiffon d'une «course à l'extrême droite». Plus intéressant est de constater que Baroin et l'UMP, venue le soutenir, ont tenu bon devant les donneurs de leçons.

Le droit du sol offre à celui qui est né en France, de parents étrangers, la possibilité d'obtenir à terme la nationalité ; elle lui est acquise automatiquement si l'un de ses parents est né en France. Ce système généreux se prête néanmoins aux détournements, notamment grâce aux mariages blancs et aux états de fait. Aujourd'hui, pour de nombreux déshérités, la qualité de Français attire moins pour ce qu'elle représente d'idéal que pour ce qu'elle offre en protections sociales.

Le conformisme politique aimerait dissimuler cette attirance platement utilitaire, qui peut conduire à devenir français en ignorant la France. Cependant, les belles âmes ont beau brandir leur «humanisme» pour tenter d'«évacuer des débats» (2) ce problème et de disqualifier ceux qui l'abordent, l'accumulation des cas force à s'interroger sur cette nouvelle francité creuse : un discernement conforme aux attentes de ceux qui n'entendent plus rien aux slogans pavloviens des Comités de salut public.


En s'attaquant au tabou du droit du sol, Baroin fait oeuvre utile. Il invite à poser de bonnes questions, à l'heure où l'immigration non voulue peut devenir un risque pour l'équilibre démographique et un défit pour la souveraineté. Ces cas de figure se retrouvent à Mayotte et en Guyane, où plus d'un habitant sur quatre est un étranger en situation irrégulière. La maternité de Mamoudzou, à Mayotte, est devenue la première de France avec 7 500 naissances par an. 80% des mères y sont en situation irrégulière.

Il faut écouter les élus locaux. Antoine Karam, président (PS) du conseil régional : «Nous sommes au bord de la rupture de l'équilibre sociologique de la population guyanaise» (3). Mansour Kamardine, député (UMP) de Mayotte : «Mayotte croule sous le poids de l'immigration et est en train de sombrer» (4). Certains, comme le sénateur Georges Othily, n'hésitent pas à parler de «génocide par substitution du peuple guyanais», tandis que d'autres dénoncent des «invasions».


Le mur bétonné du politiquement correct est en train de rompre sous la pression des réalités. Les citoyens des DOM souffrent de l'immigration imposée et posent crûment le problème inabordable du contenu de la nationalité. Un tel sujet mérite mieux que les cris d'orfraie des moralistes du moment. «L'UMP doit débattre de tout», a répondu pour sa part le porte-parole de ce parti, Luc Chatel. Hier, François Bayrou, président de l'UDF, a également jugé la réflexion «sérieuse». La droite, naguère si peu téméraire, a enfin décidé de dire m... au terrorisme intellectuel. Le plus dur est fait.

«L'esprit d'une nation»

Le droit du sol n'est pas un principe sacro-saint. Quand il est à l'origine des désordres décrits dans certains départements d'outre-mer, il est légitime qu'une réflexion s'engage. L'UMP n'a pas dit autre chose, lorsqu'elle a déclaré, lundi, qu'il n'était «pas question de remettre en cause le principe du droit du sol, mais de l'adapter». François Baroin, proche de Jacques Chirac, avait déclaré précédemment : «Le droit du sol ne doit plus en être un.» Mais cette réflexion doit aussi s'engager concernant la métropole elle-même.


Jean Daniel, intellectuel de gauche, avait fait une juste remarque quand il avait écrit en 2002 dans son hebdomadaire, Le Nouvel Observateur (5) : «Le droit du sol sans intégration, c'est la porte ouverte au communautarisme et à la ghettoïsation.» Or, la faillite de l'intégration d'une partie de la population extra-européenne est établie. Ce constat autorise, dès à présent, à se poser la question du devenir de l'unité nationale. En France aussi, la nationalité n'est parfois vécue que comme une procédure administrative donnant accès à des droits.

Se dirige-t-on vers une défrancisation de la France ? C'est la question iconoclaste à laquelle il faut répondre, dans la foulée des interrogations lancées par Baroin. Alors que Montesquieu invitait à «être attentif à ne point changer l'esprit général d'une nation» (6), l'ampleur du communautarisme et de la ghettoïsation pousse à s'interroger sur le risque «d'abandon d'une certaine originalité française», pour reprendre une inquiétude soulevée par Dominique de Villepin, mardi, devant les députés de l'UMP réunis à Evian.

Le doit du sol a produit le meilleur en permettant à la France de s'ouvrir aux autres, tout en préservant sa propre originalité. Appliqué dans son automaticité à une immigration de masse insouciante de l'hôte, il peut produire le pire. C'est-à-dire, une identité nationale bradée et regroupée sous le qualificatif, devenu vide de sens, de «Français». Ces nouveaux «Hexagonaux» existent déjà, ici et là, indifférents à l'âme de la nation. Qu'en serait-il à la fin de ce siècle ?


Le tintouin de la bien-pensance – qui partage avec l'extrême droite son goût pour l'insulte et l'exclusion – ne peut plus faire taire les voix de ceux qui, face aux désastres annoncés des repliements ethniques, s'interrogent sur les limites à apporter au droit du sol ou sur les exigences qui devraient accompagner celui-ci. Cela afin que les nouveaux compatriotes aient encore à voir avec cette «douce France» reconnaissable à ses qualités et défauts collectifs, hérités d'une histoire acceptée de tous.

......

 suite voir http://www.lefigaro.fr/debats/20050923.FIG0318.html

 

 

texte hébergé en  09/05

 

 

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