Intervention de Philippe de VILLIERS
Université d'été du MPF,
Grasse, 11 septembre 2005
L'idée même d'un sursaut s'éloignait chaque jour
davantage. La machine, la grande broyeuse, aux allures splendides,
roulait inexorablement sur nous.
Les élites échangeaient leurs certitudes.
Nous nous sentions seuls. Les premiers en cordée. Avec
nos piolets fragiles glissant sur la paroi. Le coup d'arrêt paraissait
impossible.
Un jour, Malraux fut affiché sur les murs de Paris :
"L'esclave dit toujours oui, seul l'homme libre dit non"
Mais où est donc l'homme libre dans ce vacarme
inquisiteur ?
Et puis surgit, inattendu, le message des Français,
"On veut garder la France". "On ne veut plus être gouvernés par
d'autres".
Nos petites collines incertaines devenaient soudain
une montagne de surprise. Il y a donc un sursaut français. Le pays
roulait à l'abîme. Mais il était déclaré redressable par le peuple
lui-même. La France renouait avec l'Espérance. Nous étions le 29 mai.
Ce soir-là, nous avons fêté notre première victoire
politique.
- Victoire intellectuelle et morale
Parce que notre activité militante, notre position de
fer de lance, ont infléchi la tendance. Nous avons donné le ton et le
tempo : souvenez-vous : la Turquie, Bolkestein, etc.
- Victoire idéologique aussi
La machine a reçu un coup probablement fatal. Elle ne
perdra peut-être qu'une tôle par an. Mais le moteur ne tourne plus que
sur un seul cylindre, celui de la vitesse acquise. Le cylindre populaire
est en panne.
Il y a, en ce moment, à Bruxelles, une atmosphère
lourde qui fait penser à la RDA juste après la chute du mur. Les
apparatchiks sont toujours là. Les formes et le rituel sont encore à
heures fixes. Mais le peuple, lui, est parti ailleurs.
* *
*
Un paysage complètement nouveau est sans doute en
train de se dessiner dans notre pays abîmé, certes, mais élancé, malgré
tout, vers sa survie.
D'abord, les Français n'ont plus peur de la
transgression.
Les préconisations de la classe politique,
déconsidérée, les numéros gouvernementaux de duettistes qui de la main
droite promettent pour demain ce que la main gauche refuse pour
aujourd'hui n'ont plus de prise sur la majorité des Français.
Il y a, aujourd'hui, en France, deux majorités : la
Majorité présidentielle du oui ; la Majorité populaire du non.
J'inscrirai mon action, désormais, au coeur de la
Majorité populaire de l'Alternance Patriotique, c'est-à-dire cette
Majorité de Français qui pense intuitivement qu'on ne résoudra aucun
problème, sans passer par la question nationale
Ensuite, nous assistons à l'implosion des structures
partisanes.
Quand il n'y a plus d'idées, il n'y a plus de force
d'entraînement. Le choc des ambitions sans convictions dégénère en
affrontements haineux.
Imaginons le temps perdu, le désarroi des militants,
l'écoeurement de nos concitoyens qui se battent contre : la vie chère,
les faillites, les fins de mois.
Enfin, troisième leçon, le vote "non" est fondateur
de légitimité.
Il arbitre pour l'avenir : rendant les uns illégitimes
à la mesure de leurs erreurs et de leurs mensonges et les autres
légitimes à la mesure de leurs justes intuitions.
Les victoires idéologiques précèdent toujours les
victoires politiques.
De même qu'il y a la contagion des défaites, il y a,
dans l'histoire politique de notre pays, un enchaînement des victoires.
L'ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE SERA LE 2ème TOUR DU
RÉFÉRENDUM.
Pourquoi ? A cause de ce qui s'est passé cet été.
Le référendum du 29 mai a révélé une véritable
"fracture démocratique", comme s'il y avait deux France :
- d'un côté, la France des élites mondialisées ; de
l'autre, la France qui souffre.
- d'un côté, la France du système représentatif :30
ans d'échecs, de dissimulation ; de l'autre, la France du pays profond :
30 ans d'espérances trahies par des alternances de façade et des
ruptures "virtuelles".
- d'un côté, la France boursière de la mobilité
spéculative, la France furtive des fortunes soudaines, la France de l'euroland,
des indices et des enclaves résidentielles ; de l'autre, la France
tuméfiée des déchirures, des délocalisations la France blessée de la
casse et de la peur, des usines qui déménagent et des voitures qui
brûlent. La France de tous les abandons.
Or, ces deux France ne se rencontrent plus, ne
s'entendent plus, ne se comprennent plus.
La première, celle qui commande la pensée, explique à
la seconde, ébahie, que : "La France est une nostalgie résiduelle ;la
Turquie, une chance ; l'euro, une réussite ; la mondialisation, une
aubaine ; l'immigration, une aube nouvelle ; les incendiaires, des
victimes ; les casseurs, des coeurs tendres ; la société
multiculturelle, notre destin".
Elle est là, la fracture.
Or cette « fracture démocratique » n'a pas été réduite
depuis. Au contraire, elle s'est élargie pendant cet été, comme un
abîme.
Dans les mois à venir, c’est à la réduction de cette
fracture que je m’emploierai. Je serai le porte-parole des 15 millions
de patriotes qui ont voté NON, tous ces Français qui se sentent
aujourd'hui trahis par la classe dirigeante qui refuse de tirer les
conséquences de leur vote, qui persiste à voir dans le référendum, un
simple vote d'humeur alors que la victoire du NON a exprimé une volonté
profonde du peuple français de recouvrer sa souveraineté.
Cette attitude dilatoire est attentatoire à l'unité
nationale. Le référendum a divisé les Français. Le gouvernement pourrait
réconcilier les deux France par le haut en respectant la volonté
générale qui s'est exprimée le 29 mai.
Il préfère, hélas, aller à contresens du message
envoyé par le peuple. Car c'est une faute politique majeure de ne pas
avoir annoncé le rejet définitif de la Constitution européenne et
l'inscription, dans notre Constitution, de la supériorité juridique de
nos règles constitutionnelles sur le droit européen.
C'est une faute diplomatique lourde de ne pas avoir
"repris la main" cet été, laissant ainsi Tony Blair imposer seul sa
vision de l'Europe.
C'est une forfaiture de ne pas faire la chaise vide à
Bruxelles, le 3 octobre prochain, pour la négociation sur l'entrée de la
Turquie.
Il faudra élire, en 2007, un Président qui aura le
courage de dire aux chefs d'Etat européens : "c'est nous ou eux ; ou
c'est la France en Europe ou c'est la Turquie ; mais pas les deux";
Nous ne voulons pas d'une Europe turque.
Alors, que peut-on faire pour réduire la « fracture
démocratique » ? Remonter aux causes du grand malaise. Ne plus se
contenter de rester à la surface des choses.
L'activité politique se résume aujourd'hui, hélas, à
un double protocole. Un protocole promotionnel établi sur l'exclusivité
de l'instant, la posture des larmes, la couverture people. Et un
protocole compassionnel établi sur le traitement brancardier des effets
plutôt que sur le traitement chirurgical des causes. On liquide notre
industrie et on crée une "Agence nationale" pour réindustrialiser la
France. On ferme les squats et on ouvre grand les frontières. On fait de
la croissance sociale en creusant des trous dans la caisse plutôt que de
la croissance économique en bouchant les trous de la caisse. Il fallait
5 milliards d'économies, on a fait 5 milliards de dépenses.
Il faudrait soulever les trois chapes qui nous
étouffent et nous écrasent. La chape de plomb fiscale, la chape de
l'endettement : nous avons endetté nos enfants pour 3 générations et la
chape de Bruxelles qui nous interdit de nous protéger et d'ajuster notre
monnaie.
Et faire le diagnostic juste sur la crise dans
laquelle notre pays s'enfonce. La France est aujourd'hui menacée dans
son unité, sa vitalité, son identité et sa souveraineté. Menacée de
désintégration par deux idéologies mortelles qui gangrènent la classe
politique : le communautarisme et le mondialisme.
Ces deux idéologies se complètent et se répondent.
L'idéologie mondialiste s'appuie sur le communautarisme pour désintégrer
les cadres nationaux protecteurs. L'idéologie communautariste rêve elle
aussi d'un monde unique dans lequel il serait possible de substituer au
sentiment d'appartenance culturel, géographique, national un sentiment
d'appartenance planétaire, ethnico-religieux.
Souvenez-vous des confidences des geôliers de
Malbrunot : "Nous voulons reconstituer l'empire islamique de l'Espagne
aux confins de la Chine".
L'idéologie mondialiste consiste à aller produire là
où c'est le moins cher et à aller vendre là où il y a du pouvoir
d'achat. Elle se nourrit d'un antagonisme moralement inacceptable entre
le capital et le travail. Le capital, le CAC 40 qui caracole à Paris ;
le travail qui part en Chine. Le capital qui voyage dans l'opulence sans
frontières ; le travail qui disparaît dans le silence des fraternités
brisées.
Le mondialisme prospère sur l'instabilité sociale.
D'un côté, c'est la ronde planétaire des opportunités et des ivresses
cosmiques. De l'autre, la grande errance des friches oubliées,
l'immensité désolée des territoires déchirés, cette grande écharpe du
désert qui s'étend sur la France. La fin de notre agriculture, notre
pêche, notre construction navale, notre métallurgie, notre électronique.
Observez la grande faucheuse mondialiste dont
Bruxelles est la courroie d’entraînement : la France veut protéger dix
secteurs stratégiques, Bruxelles fait savoir : "impossible". L'Europe
capitule devant la Chine sur les quotas textiles.
Et nos gouvernants accompagnent le mouvement,
accompagnent la France des forces vives aux soins palliatifs.
Le mondialisme s'enchâsse dans le communautarisme qui
lui sert de bras de levier.
A-t-on seulement songé que le "communautarisme" est un
mot nouveau en France ? C’est un phénomène récent, lié à la déferlante
migratoire des dernières décennies.
La mort de 24 migrants africains dans les incendies
des squats de Paris symbolise le désastre de ce qu'on appelle par
antiphrase "la politique française d'immigration". Aujourd'hui, des
centaines de milliers de personnes entrent en France chaque année sans
avoir ni travail, ni logement et s'entassent dans des taudis misérables.
Laisser entrer en France ces familles africaines déracinées (je le dis
avec mon amour de l'Afrique tramé dans des liens profonds notamment avec
le Bénin), laisser entrer, c'est-à-dire laisser espérer, laisser rêver
ces familles quand on n'a rien à leur proposer pour les loger ou leur
donner du travail. Ce n'est pas une attitude de générosité, c'est une
attitude criminelle.
Aujourd'hui, le communautarisme se développe, sur
notre territoire, sous trois formes insidieuses :
Le communautarisme des quartiers
La France est en train de se transformer en profondeur
: une France ethnique, fragmentée, communautarisée s'installe
progressivement en lieu et place de la France une et indivisible. Un
véritable apartheid français se met en place : c'est la grande fracture
territoriale avec deux cartes de France :
. une carte de France, celle de l'élite, abritée
derrière les remparts des beaux quartiers. Cette France là plaide pour
toujours moins de frontières.
. et une autre carte de France, celle du peuple, qui
souffre profondément au contact direct du voisinage obligé, de la peur,
de la poudre et de la haine. 630 cités interdites, bientôt mille : la
voilà la nouvelle frontière alors que se multiplient partout les
territoires perdus de la République, perdus pour l'Etat de Droit auquel
ils échappent, perdus pour la police, les pompiers, les médecins qui ne
peuvent plus y pénétrer, perdus pour la paix civile. Dans la nuit du 14
juillet, un record a été battu : 400 voitures incendiées. Et maintenant
on passe à l'étape suivante : c'est au tour des immeubles d'habitation
de s'enflammer.
Et ce sont les citoyens français qui paient : ils
paient alors qu'un Français sur deux est obligé d'attendre aujourd'hui 5
ans pour obtenir un logement ; ils paient pour reloger des immigrants
illégaux qui ne respectent pas la loi française ; ils paient pour les
familles polygames ; ils paient pour les clandestins qui, contrairement
aux citoyens français, ont un accès totalement gratuit à tous les soins
médicaux sans aucun ticket modérateur ; ils paient - on l'a vu la
semaine dernière - pour des migrants irréguliers qui en viennent à
refuser le relogement proposé sous prétexte de "ne pas quitter leur
quartier" comme cette famille malienne qui a récusé l'offre d'un six
pièces porte de Saint-Cloud dans le 16ème arrondissement.
Et que propose le gouvernement ? Créer 10 000
logements sociaux supplémentaires.
En d'autres termes, il y a le feu et le gouvernement
propose un appel d'air.
Cet apartheid à la française est porteur de deux
logiques dangereuse. D'abord, il fait le lit de l'islam radical. On
propose aujourd'hui, dans beaucoup de ces quartiers, la boîte à outils
du parfait terroriste. Avec, dans la boîte, les outils nécessaires pour
aller porter la terreur.
D'abord l'outil idéologique : le discours sur le
djihad, sur la traque guerrière, tenu chaque jour dans 40 mosquées rien
que dans la région parisienne où on prêche le feu, où les mots sont des
balles traçantes. Un discours qui désarçonne beaucoup de musulmans dont
le civisme est irréprochable et qui sont eux-mêmes terrorisés.
Ensuite, l'outil logistique pour combattre : armes de
guerre, explosifs circulant en toute impunité.
Enfin, l'outil de la contrainte pour soumettre les
jeunes filles, les femmes, les enfants c'est-à-dire les premières
victimes de cette néobarbarie : 70 000 jeunes filles menacées de mariage
forcé (Haut Conseil à l'Intégration) ; flambée de la polygamie ; fatwa
islamiste contre l'enseignement de la philosophie, de l'histoire etc.
Cet apartheid nous conduit tout droit à la guerre
civile ethnique. L'explosion des violences à caractère ethnique marque
une nouvelle étape dans la fragmentation de la France : les actes
racistes et antisémites ont encore doublé entre 2003 et 2004 (de 833 à
1565) commis par des jeunes des cités ; les violences antiblancs ont
perdu leur caractère tabou dans la presse (le Monde – le 13 mars 2005) ;
les violences intercommunautaires se répandent, comme à Perpignan, en
juillet, entre Gitans et Maghrébins.
Le deuxième volet du communautarisme, c'est le
communautarisme d'Etat. Il consiste à institutionnaliser la
fragmentation de la France.
Trois décisions récentes ont ainsi pulvérisé les
principes les plus élémentaires de la cohésion nationale.
La première décision, c'est la création du Conseil
Français du Culte Musulman. Le Ministre de l'Intérieur a promu l'Islam
en religion d'Etat. L'idée d'une puissance publique parallèle financée
par des puissances étrangères dotée d'une mission politico-religieuse
est contraire à nos principes. On confie à des notables religieux élus,
un rôle de représentativité politique à l'intérieur de l'Etat. Le
Conseil Français du Culte Musulman est un Etat dans l'Etat, lui-même
contrôlé par les islamistes radicaux de l'UOIF dont le mot d'ordre
claque comme un drapeau : "notre seule constitution, c'est le Coran". On
introduit au coeur même de la République ceux là même qui veulent faire
de la France une république islamiste.
La deuxième décision, c'est la mise en place d'une
"Fondation de l'Islam de France" financée notamment par la Caisse des
Dépôts, la banque des collectivités locales dont la mission a été
subrepticement révisée : elle financera de moins en moins les projets
locaux des Maires et des institutions territoriales et désormais
l’épargne française qu’elle collecte financera la construction des
mosquées.
La troisième décision, c'est la formation des Imams
dans les universités françaises. Imagine-t-on l'Etat former lui-même les
séminaristes ou les futurs rabbins ?
Le communautarisme des diplômes et des emplois,
annoncé à La Baule par le Ministre de l'Intérieur, avec cette phrase
lourde de sens : "Je veux faire entrer la France dans la logique de la
discrimination positive". C'est le passage de la société du Mérite à la
société ethnique. C’est en quelque sorte « la préférence raciale ».
Pendant ce temps là le Ministre de l'Economie est
chargé de préparer une relance massive de l'immigration du travail en
France. Et le versement des allocations familiales pour les enfants
entrés illégalement en France vient d’être décidé.
Comment donc maîtriser l'immigration dans ces
conditions ?
Les pouvoirs publics engagent la France dans le
communautarisme au moment même où l'Angleterre et les Etats-Unis en
reviennent et tentent d'y renoncer, après avoir payé le prix du sang.
* *
*
Je n'accepte pas cette désintégration de la France :
les tissus qui se déchirent, les plaies béantes qu'on ne soigne plus,
les cris du malheur qu'on ne veut plus entendre.
Pendant tout l'été, j'ai observé, écouté, réfléchi,
décidé.
J'ai décidé d'être candidat à l'élection
présidentielle pour faire face à deux urgences : stopper l'islamisation
progressive de la société française qui est en train de basculer dans le
communautarisme. Et, face au mondialisme des élites politiciennes, qui
n'ont qu'une idée en tête - liquider la France -, je veux proposer un
patriotisme populaire, moderne et ambitieux pour protéger nos
entreprises contre les délocalisations, pour défendre notre patrimoine
industriel et culturel et pour créer un service national civique qui
éveillera les jeunes à l'amour de la France.
Je serai le candidat du patriotisme populaire.
La seule vraie rupture, elle est là : la rupture du
patriotisme populaire
Dans les mois qui viennent, je proposerai aux Français
des objectifs forts pour le redressement national et une méthode
nouvelle pour les mettre en oeuvre.
La méthode : c'est la démocratie directe, le
référendum pour l'école, l'immigration, la débureaucratisation fiscale,
administrative, syndicale, la reconnaissance d’un droit de sauvegarde
national dans le domaine économique
Des objectifs simples : une politique d'immigration
stoppée plutôt qu'une politique d'immigration choisie ; une politique
d'assimilation, plutôt qu'une politique d'insertion communautaire.
Nous mettrons fin à l'eldorado des avantages sociaux
pour les clandestins.
Les mesures de reconduite à la frontière pour entrée
illégale seront mises en oeuvre à 100 %.
Nous interdirons les mariages blancs et la polygamie.
Nous surveillerons les islamistes en créant une Garde
Nationale pour contrôler nos frontières et les prêches dans certaines
mosquées où on diffuse la haine.
La souveraineté interne de la France sera rétablie sur
notre territoire. La souveraineté externe de la France sera rétablie en
Europe et dans le monde. La France redeviendra une puissance mondiale.
Il lui sera possible à nouveau de défendre, de promouvoir ses intérêts
vitaux.
Nous lancerons une politique de souveraineté
énergétique pour sortir, par la voie écologique, du "Tout Pétrole" et du
"Tout Nucléaire".
Notre politique économique aura pour objectif de
rendre le travail plus payant que l’assistanat et de rapprocher le train
de vie de l’Etat du train de vie des foyers français.
Nous reconstruirons l'Europe sur d'autres bases :
l'Europe des peuples.
Nous lancerons une grande politique de codéveloppement
avec les pays francophones pauvres pour tarir les sources de
l’immigration.
Nous nous opposerons à l'entrée de la Turquie dans
l'Union européenne.
Le Service Civique d'un an, obligatoire pour les
jeunes Français dans une oeuvre humanitaire, pour une cause nationale,
chez les sapeurs-pompiers ou dans l'Armée permettra d'éprouver les
valeurs de solidarité et de culture commune.
Il est urgent de solder la période post-soixante
huitarde, qui a débouché sur la société du vide et du néant.
Nous sommes au point de retournement
Nous entrons dans une époque complètement nouvelle.
Dans la torpeur estivale, un évènement historique
s'est produit : "La France est de retour". Elle est de retour dans les
esprits comme figure historique pertinente pour penser notre avenir.
Depuis 30 ans, il n'y avait plus d'autre horizon pour un jeune Français
que de briser ses attachements vitaux, d'abolir la France en soi, de la
fondre dans un magma informe quitte à contrarier le rayonnement de sa
langue et de son message universel.
Depuis le 29 mai, nous sommes devant une formidable
inversion. Il n'y a plus d'avenir pour l'utopie bruxelloise : la brèche
est ouverte, la digue a cédé, le mur de Maastricht est tombé. Il s'est
écroulé avec fracas sur les piteuses sentinelles de l'européisme
post-national.
Il faudra désormais reconstruire à partir des peuples,
des démocraties, des patries. L’horizon indépassable du droit
international, ce sont les Etats. La nation est le seul cercle
d'appartenance qui soit à la fois à l'échelle de l'homme et à l'échelle
du monde.
La nation est l'exact pendant de la mondialisation.
Elle est de retour dans les cœurs. Il suffit d'écouter
les mots de l'été, les mots qui sont passés à la trappe et que le
vocabulaire politique n'ose plus prononcer : le mot « Europe de
Bruxelles », le mot « fédération d'Etats nations ». Il suffit d'écouter
les expressions qui reviennent : "patriotisme économique", "politique
industrielle nationale", "sanctuarisation nationale des secteurs
stratégiques". Et, après l’échec sur les Jeux Olympiques, "La déception
de toute une nation". Tout à coup, on a le droit d'être déçus en tant
que nation.
La France est de retour. Elle n'est plus un interdit,
un mot désuet. Elle devient un mot d'avenir.
La France est de retour. L'avenir est aux patriotes.
Il n'y a pas de politique sans la nation.
Le retour de la France, c'est le retour de la vraie
politique, des vrais choix.
A nouveau, il y a un destin français.
Depuis des décennies, on avait perdu le fil, le goût
de la France, cauchemar de l'absence. On avait oublié que les nations
sont des rêves tramés dans l'étoffe des songes. On ne songeait plus.
Depuis des décennies, la France est désignée à
elle-même comme un coupable sur mesure pour les dérèglements du monde.
Aujourd'hui, ce n'est plus possible. Nous ne pouvons
plus accepter qu'on fasse de notre pays l'astre noir de la nuit des
hommes et qu'on vienne salir le visage de la France.
Quand on évoque 14-18, c'est pour nous parler d'un
pays de MUTINS.
Quand on nous parle de 40, c'est pour nous présenter
une France de COLLABOS.
Quand on nous parle de l'Algérie, c'est pour dénoncer
un pays de TORTIONNAIRES.
Mais les mutins, les collabos, les tortionnaires, ce
n'est pas la FRANCE.
Notre tradition, celle de nos familles, sans
discontinuité, celle de notre pensée, sans faille, c'est le fil glorieux
et humble qui relie les poilus ensevelis dans la "Tranchée des
Baïonnettes", les résistants qui disent "non" sous la torture, les
soldats de l'honneur et du courage français.
C'est en leur nom, face à l'avenir, face au peuple
français, que je me présente aujourd'hui devant vous, par amour des
Français, par amour de la France.