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Un
Univers à 10 dimensions....un univers de relations
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Dossier : |
Présentation :...Un large public se
passionne pour la recherche en physique théorique. Le succès des
ouvrages de vulgarisation, qui tiennent Salon à Paris, en témoigne
Extraits : espace et temps
sont en réalité indissociables, que le temps est élastique et les
longueurs contractables.....la
gravité, elle s'applique à la structure à
grande échelle de notre univers. A l'autre extrémité, la mécanique
quantique rend compte du comportement des particules élémentaires à une
échelle infinitésimale. ....
la théorie des supercordes ..... fusionne
des cordes interagissant entre elles ...l'univers est formé,
en tout et pour tout, de 12 particules de matière, 6 quarks et 6
leptons, et de 4 particules porteuses de forces.... la double nature -
ondes et particules - de certains constituants de la matière,
La théorie M, comme « mystère ».
....Que dit cette théorie ? Que les constituants ultimes de la matière -
les quarks ou, s'il en existe, des particules encore plus petites - ne
ressemblent pas à des points, mais à des cordes vibrantes,
en
z
relations
.... inter-relation ... inter-action ... inter- niveaux
... inter-dimensions ... relation ... visible/invisible ... sciences et
paradigmes ... perception limité à certains niveaux .... boudhisme ...
spiritualité ... cosmos ... ensembles-homocoques... les
particules de force seraient-elles des particules de relation ????
entre les particules et l'onde ne se situerait-il pas "la relation
"????
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Auteur:
Ja
Source:
Le
Monde
Date :
14.10.05
La théorie des cordes fait vibrer un univers à 10
dimensions
Un large public se passionne pour la
recherche en physique théorique. Le succès des ouvrages de
vulgarisation, qui tiennent Salon à Paris, en témoigne
LES LIGNES qui suivent sont à
déconseiller aux esprits fragiles et aux âmes mal trempées. Il y est
question d'un monde insaisissable et vertigineux, d'un univers aux
dimensions multiples : 10 au bas mot, à moins que ce ne soit 11, ou
même... 26 ! Inconcevable pour un cerveau normalement constitué.
Pour le commun des mortels, il
n'existe que quatre dimensions, trois spatiales et une temporelle.
Encore percevons-nous volontiers le temps comme le faisait Newton,
c'est-à-dire comme un paramètre absolu, un axe immuable. Nous savons
bien sûr, depuis Einstein et la relativité générale, qu'espace et
temps sont en réalité indissociables, que le temps est élastique et
les longueurs contractables. Il n'empêche que le continuum
espace-temps demeure, pour l'entendement ordinaire, un concept
relativement flou...
Et voilà que les physiciens
inventent de nouvelles dimensions, à en donner le tournis. Pour
comprendre ce qui les amène à cette construction improbable, il faut
rappeler que la physique moderne avance sur deux jambes.
D'un côté, la relativité générale
d'Einstein. Décrivant le comportement des corps soumis à la
gravitation, ou gravité, elle s'applique à la structure à grande
échelle de notre univers. A l'autre extrémité, la mécanique quantique
rend compte du comportement des particules élémentaires à une échelle
infinitésimale.
LA « GRANDE UNIFICATION »
La mécanique quantique a donné
naissance, dans les années 1970, à un superbe modèle, le « modèle
standard ». Il postule, vérifications expérimentales à l'appui, que
l'univers est formé, en tout et pour tout, de 12 particules de
matière, 6 quarks et 6 leptons, et de 4 particules porteuses de
forces. Mais ce modèle n'intègre que trois de ces forces, celles
qui interviennent à l'échelle atomique ou subatomique : la force
électromagnétique liant les électrons aux noyaux et deux forces à
l'oeuvre à l'intérieur des noyaux, la force faible et la force forte.
Le modèle laisse de côté la quatrième force, la gravité, aux effets
négligeables à l'échelle des particules élémentaires mais qui, aux
échelles plus importantes, domine pourtant.
Jusqu'à présent, les physiciens
n'ont pas réussi à faire marcher ces deux jambes du même pas. Si bien
que leur représentation de l'Univers claudique. C'est ici
qu'intervient la théorie des cordes, qui se propose de réconcilier
relativité générale et mécanique quantique. De réaliser la « grande
unification ». Bref, de livrer la clé ultime de l'univers.
La porte a été entrouverte par
l'Italien Gabriele Veneziano. C'était en 1968. Il travaillait alors
sur les interactions nucléaires fortes. « Nous avons mis en évidence
une propriété un peu bizarre, une dualité comparable à la double
nature - ondes et particules - de certains constituants de la matière,
relate-t-il . Et nous nous sommes aperçus que cette propriété
supposait l'existence de particules dont le spectre d'excitation
ressemblait au spectre de fréquences d'une corde musicale. » La
théorie des cordes était née. Elle allait connaître plusieurs
rebondissements. A partir du milieu des années 1970, le succès du
modèle standard l'éclipse. Seule une poignée de physiciens dans le
monde continuent à s'y intéresser.
Par un renversement conceptuel dont
la science est friande, la théorie des cordes effectuera un retour,
non plus à partir de l'étude des interactions fortes, mais de la
gravitation. Plus exactement, comme « théorie quantique de la
gravitation ». Elle suppose en effet l'existence de plusieurs
particules de masse nulle, dont le graviton, lequel porterait la force
de gravité jusqu'alors exclue du modèle standard. La jonction entre
mécanique quantique et relativité était faite. « Le rêve poursuivi
toute sa vie par Einstein, commente Gabriele Veneziano , -était- enfin
réalisé. »
M COMME « MYSTÈRE »
La théorie des cordes suscite, à
partir du milieu des années 1980, un engouement qui ne se démentira
plus. Elle s'enrichira d'une théorie des supercordes. Et se déclinera
en cinq versions, dont subsiste aujourd'hui une principale, dite
théorie M, comme « mystère ».
Que dit cette théorie ? Que les
constituants ultimes de la matière - les quarks ou, s'il en existe,
des particules encore plus petites - ne ressemblent pas à des points,
mais à des cordes vibrantes, c'est-à-dire à des objets
unidimensionnels étendus dans l'espace, pouvant être ouverts ou fermés
en boucle.
Inutile de chercher à voir ces
vibrionnants choristes : la taille d'une corde serait de l'ordre de 10
- 34 mètre. Elles ne peuvent s'exprimer, disent les équations, que
dans un univers comptant, au minimum, 6 dimensions spatiales
supplémentaires par rapport aux 3 que nous connaissons. Ce qui porte à
10 le nombre de dimensions du monde des cordes. Certains physiciens en
ajoutent une, ce qui mène à 11... C'est beaucoup, mais bien moins que
les 26 dimensions un moment supposées, avant que la théorie des
supercordes ne fusionne des cordes interagissant entre elles
pour obtenir un nombre moins extravagant.
Comment se représenter
l'inimaginable ? Pas question, ici, d'univers parallèles. Les
dimensions supplémentaires s'apparenteraient plutôt, décrit Gabriele
Veneziano, à des boucles microscopiques. Leur taille, qu'elle reste de
l'ordre de celle des cordes elles-mêmes ou atteigne 1 millimètre, les
rend inaccessibles à nos sens. Pour que nous percevions ces infimes
circonvolutions de notre espace-temps, il faudrait être à leur
échelle.
Si spéculative soit-elle, la théorie
des cordes séduit un nombre croissant de physiciens. Aujourd'hui,
plusieurs milliers de « cordistes » sur la planète rêvent de valider
ces hypothèses dans le nouveau grand collisionneur de particules du
CERN de Genève ou en observant les traces d'un hypothétique pré-Big
Bang, quand l'espace-temps avait peut-être la taille d'une corde. « Le
modèle standard a mis des dizaines d'années avant d'être formalisé,
dit Gabriele Veneziano . Patience ! » Façon de donner du temps à
l'espace-temps multidimensionnel.
Pierre Le Hir
texte hébergé
en 10/05
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L'intensité du laser fera jaillir la
matière du vide
LE MONDE | 18.10.05 |
La biographie de l'équation E = mc 2
est loin d'être complète. Laremarquable illustration qu'en donne le
documentaire fiction diffusé par Arte le dimanche 16 octobre (Une
biographie de l'équation E = mc2, de Gary Johnstone) pourrait connaître
bientôt un nouveau chapitre passionnant. Au laboratoire d'optique
appliquée (LOA), commun à l'Ecole nationale supérieure de techniques
avancées (Ensta), à l'Ecole polytechnique et au CNRS, de Palaiseau
(Essonne), Gérard Mourou se rapproche du moment où il pourra faire
jaillir de la matière à partir du vide...
"Le vide est mère de toute matière"
, lance-t-il avec une certaine jubilation. A l'état parfait, "il
contient une quantité gigantesque de particules par cm3... et tout
autant d'antiparticules" . D'où une somme nulle qui conduit à cette
apparente absence de matière que nous nommons... le vide. De quoi
contester la définition du dictionnaire pour lequel, depuis le XIVe
siècle, ce dernier est un "espace qui n'est pas occupé par de la
matière" . C'était compter sans l'antimatière et sans la célèbre formule
E = mc 2, qu'Albert Einstein a déduit de la relativité restreinte il y a
cent ans, en 1905.
Pourquoi inverser cette formule en
produisant de la matière à partir du vide ? Pour Gérard Mourou, les
applications iront de la création d'une nouvelle microélectronique
relativiste à l'étude du Big Bang et à la possibilité de simuler des
trous noirs. Ce qu'il nomme la "lumière extrême" permet de développer
laprotonthérapie, capable d'attaquer des tumeurs sans détériorer les
cellules environnantes, une "pharmacologie nucléaire" et la possibilité
de contrôler la radioactivité d'un matériau avec un simple bouton. Sans
parler de la fabrication d'accélérateurs extrêmement compacts pouvant
concurrencer les gigantesques installations du CERN de Genève. La
maîtrise de la lumière est donc loin d'avoir atteint ses limites. Le LOA
travaille avec le laser, l'un des aboutissements les plus spectaculaires
des découvertes qui ont valu à Albert d'Einstein le prix Nobel en 1921.
Gérard Mourou a joué un rôle majeur
dans l'augmentation de la puissance de ce rayon de lumière cohérente
obtenu pour la première fois en 1960. En 1985, il a mis au point une
méthode baptisée chirped pulse amplification (CPA) (Le Monde du 8 juin
1990). "Du jour au lendemain, nous avons fabriqué une source qui tenait
sur une table et dont l'intensité égalait celle d'installations de la
taille d'un terrain de football" , explique Gérard Mourou.
VAGUE DÉFERLANTE
Les physiciens butaient depuis une
vingtaine d'années sur l'apparition de phénomènes non linéaires aux
intensités d'environ 1014 W/cm2 (W/cm2) qui dégradaient l'onde et
provoquaient la destruction des solides dans lesquels naissaient les
lasers. Gérard Mourou utilisait des sources produisant des impulsions
très courtes (picoseconde, soit 10 12 seconde), dont l'une des
caractéristiques était de contenir une large gamme de fréquences. "Pour
résoudre le problème, avant d'amplifier l'impulsion, nous l'avons étirée
en ordonnant les photons" , indique le chercheur qui, pour expliquer la
CPA, utilise l'analogie d'un peloton de cyclistes face à un tunnel. Pour
éviter un blocage lors d'un passage de front, il faut ralentir certains
coureurs avant l'obstacle.
Gérard Mourou procède de même avec les
fréquences. Après les avoir séparées, il impose des parcours différents
à chaque couleur à l'aide d'un réseau de diffraction. Après l'amplication
de chaque fréquence, il "suffit" de réaliser l'opération inverse afin de
retrouver une impulsion au profil identique mais beaucoup plus intense.
Avec la CPA, l'intensité s'est remise à grimper pour atteindre... 1022
W/cm2 aujourd'hui, 1024 W/cm2 en 2006.
"Jusqu'à une certaine valeur de
l'intensité, la composante magnétique de l'onde incidente reste
négligeable par rapport à sa composante électrique, explique Gérard
Mourou. Mais à partir de 1018 W/cm2, elle exerce une pression sur
l'électron." Ce dernier, jusque-là soumis à une simple "houle", se
trouve soudain emporté par une vague déferlante qui l'entraîne jusqu'à
lui faire atteindre sa propre vitesse, c'est-à-dire celle de la lumière.
On entre alors dans l'optique non linéaire relativiste. Les électrons
arrachés transforment leurs atomes en ions qui "tentent de retenir les
électrons, ce qui crée un champ électrique continu, c'est-à-dire
électrostatique, d'une intensité considérable" . On transforme ainsi le
champ électrique alternatif de l'onde lumineuse incidente en champ
électrique continu.
Ce phénomène "extraordinaire" engendre
un champ titanesque de 2 teravolts par mètre (1012 V/m). "Le CERN sur un
mètre..." , résume Gérard Mourou. A 1023 W/cm2, le champ électrostatique
atteindra 0,6 petavolt par mètre (1015 V/m)...
A titre de comparaison, le Stanford
Linear Accelerator Center (SLAC) accélère les particules jusqu'à 50
giga-électronvolts (GeV) sur 3 km. "En théorie, nous pourrons faire de
même sur une distance de l'ordre du diamètre d'un cheveu" , assure le
chercheur. En son temps, Enrico Fermi (1901-1954) estimait que, pour
atteindre le petavolt, l'accélérateur devrait faire le tour de la Terre.
"Les électrons poussés par la lumière
finissent par tirer les ions derrière eux", poursuit M. Mourou.
Désormais, la barque entraîne son ancre. La lumière initiale a engendré
un faisceau d'électrons et d'ions. Le LOA est parvenu à accélérer des
électrons jusqu'à des énergies de 150 méga-électronvolts (MeV) sur des
distances de quelques dizaines de microns. Il compte d'abord pousser
jusqu'au GeV, et "beaucoup plus loin ensuite" .
MINI-BIG BANG
Parallèlement à ce développement qui
pourrait, à terme, concurrencer les grands accélérateurs de particules,
Gérard Mourou se dit très proche, toujours grâce aux énormes intensités
lumineuses obtenues, de "claquer le vide" , c'est-à-dire de faire
apparaître "quelque chose" là où il n'y avait rien en apparence. En
réalité, il ne s'agit pas d'une opération magique mais, "simplement" ,
de faire apparaître ce qui était invisible. L'objectif théorique est une
intensité de 1030 W/cm2. Pour obtenir cette valeur, les physiciens
considèrent le vide comme un diélectrique, c'est-à-dire un isolant. De
la même façon qu'une intensité trop forte fait "claquer" un
condensateur, il est possible de "claquer le vide" . Mais que se
passera-t-il alors ? Quelles particules étranges jailliront-elles du
vide ? Là encore, le mystère est éventé. Il s'agira d'un couple
électron-positron. Une particule et son antiparticule, qui sont les plus
légères et donc celles qui, selon la formule d'Einstein, réclameront le
moins d'énergie pour apparaître. Et ce minimum est également
parfaitement connu : 1,022 MeV.
Ainsi, tout semble prêt pour que la
matière fasse sa première apparition à partir du vide dans un
laboratoire. Ce mini-Big Bang pourrait même se produire avant les 1030
W/cm2. M. Mourou pense qu'en faisant appel à des rayons X ou gamma, il
serait possible de ramener ce seuil aux alentours de 1023 à 1024 W/cm2.
Or c'est justement l'objectif du LOA pour les prochaines années.
Michel Alberganti
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