Dieu et l'homme ...l'homme schizophrène  ....

Dossiers :la laïcité  Inter-Relation (JENOUS)  Ensembles humains

Présentation :... à l'occassion du centenaire de la loi de 1905 ...

Extraits :   L'isolement croissant des personnes et la difficulté d'entrer en relation avec autrui nous mettent face à une réalité : nous vivons actuellement une crise du sens, de la reconnaissance, et de la confusion des rôles.

L'aspiration religieuse ou spirituelle, la quête du sens de l'existence et de la transcendance, est malgré tout très forte aujourd'hui. Elle n'est souvent plus le résultat d'une éducation, mais d'une recherche personnelle, qui rend l'adhésion d'autant plus forte.

la liberté religieuse n'est pas seulement la liberté du culte, à laquelle la loi de 1905 donne un statut satisfaisant, mais également la liberté de faire éduquer ses enfants selon ses convictions et d'exprimer celles-ci publiquement.

Réduire le fait religieux à la sphère strictement privée, c'est rendre l'homme schizophrène : comment peut-on penser différemment en privé et en public ?

Reléguer le fait religieux à la sphère privée reviendrait par ailleurs à renier que l'homme est un être personnel et social et que sa dimension sociale comprend une dimension spirituelle.

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“Il est facile de voir qu'il n'y a pas de sociétés qui puisse prospérer sans croyances semblables, ou plutôt il n'y en a point qui subsiste ainsi ; car, sans idées communes, il n'y a pas d'action commune, et, sans action commune, il existe encore des hommes, mais non un corps social.”.... Tocqueville,

 

 

 

Etat et religions : indifférence ou coopération ?

 

Auteur:  Christine Boutin*

Source:  le figaro

Date :   09 décembre 2005     

La coïncidence entre le centenaire de la loi de 1905 et la manifestation violente du malaise social qu'a traversé toute la France nous oblige à nous poser la question de la place des religions dans notre société. L'isolement croissant des personnes et la difficulté d'entrer en relation avec autrui nous mettent face à une réalité : nous vivons actuellement une crise du sens, de la reconnaissance, et de la confusion des rôles. Alors, dans ce contexte, faut-il reléguer le fait religieux à un sentiment individuel que la sphère publique doit ignorer, ou faut-il lui reconnaître une dimension sociale dont notre société a besoin ? Le fait religieux appartient-il au passé ou est-il au contraire un acteur incontournable de la paix sociale ?

Nous avons assisté à une perte du sens religieux institutionnel, qui contribuait pourtant à structurer la personne, à lui donner des repères tout comme le faisaient d'autres organisations non religieuses telles que les syndicats ou les partis politiques. L'aspiration religieuse ou spirituelle, la quête du sens de l'existence et de la transcendance, est malgré tout très forte aujourd'hui. Elle n'est souvent plus le résultat d'une éducation, mais d'une recherche personnelle, qui rend l'adhésion d'autant plus forte. Si l'Etat n'a pas à s'immiscer dans l'organisation de cette «aspiration», il a toutefois à se préoccuper du phénomène religieux et à donner du contenu au principe de laïcité.

Après les multiples débats du XXe siècle sur l'interprétation de la laïcité à la française, nous entrons dans une ère plus pacifique des relations avec les religions et des religions entre elles. Le Forum des républicains sociaux a rappelé son attachement à ce principe de laïcité qui repose sur deux piliers : la liberté religieuse (qui inclut nécessairement la liberté de conscience) et la neutralité de l'Etat. Le Forum souligne que la liberté religieuse n'est pas seulement la liberté du culte, à laquelle la loi de 1905 donne un statut satisfaisant, mais également la liberté de faire éduquer ses enfants selon ses convictions et d'exprimer celles-ci publiquement. Le principe de laïcité n'interdit aucunement de croire en Dieu, de pratiquer une religion ni de le manifester d'une façon ou d'une autre, voire de s'exercer au prosélytisme. Chacun est libre d'adhérer à la religion de son choix, dès lors que ce choix s'effectue sans contrainte, et d'exprimer publiquement son appartenance, fût-ce dans un lieu public, tant que cette expression ne porte atteinte ni à la liberté des autres, ni à l'ordre public, ni à la participation du croyant à la vie collective à laquelle l'oblige sa qualité de citoyen ou de résident sur le sol national.

Réduire le fait religieux à la sphère strictement privée, c'est rendre l'homme schizophrène : comment peut-on penser différemment en privé et en public ? Comment peut-on sereinement agir en chrétien, en musulman, ou en juif en privé, et en athée en public ? Quelle forme de totalitarisme pourrait prétendre gouverner ainsi au for interne des personnes ? Aucune dictature n'a réussi à porter une telle atteinte à l'unité de la personne, tant elle relève de la liberté intérieure sur laquelle rien ni personne ne peut avoir prise.

Reléguer le fait religieux à la sphère privée reviendrait par ailleurs à renier que l'homme est un être personnel et social et que sa dimension sociale comprend une dimension spirituelle. La laïcité respectueuse des religions reconnaît l'homme dans sa diversité et sa complémentarité. Le fait religieux contribue ainsi à poser les règles du vivre ensemble.

Pour répondre à la fragilisation de nos liens sociaux, il serait irresponsable de ne pas reconnaître le rôle des religions et de ne pas les associer à la refondation de notre unité nationale. Ne contraignons pas les religions à se replier sur elles-mêmes et à rentrer dans une logique de revendication communautariste et sectaire. Donnons-leur la possibilité d'être acteurs d'intégration, à leur juste place. Cela implique que nous initiions une politique de coopération tant nationale que locale, qui implique un dialogue confiant et naturel à tous les échelons de la vie politique. Les religions, et plus spécifiquement les religions chrétiennes, qui ont eu un rôle déterminant historiquement et culturellement dans la construction de l'identité française, sont une composante de la vie sociale et doivent à ce titre participer à la vie de la communauté nationale.

*Député UMP des Yvelines, présidente du Forum des républicains sociaux

 

 

 

texte hébergé en  11/05

 

 

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