L'autoflagellation, mal français

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Extraits :   En s'appliquant l'autoflagellation, la France en quête de destin laisse son passé lui échappe....Qui saura contenir la charia, sinon l'affirmation d'une identité respectueuse de ses racines judéo-chrétienne .... Un front commun des démocraties se dessine enfin contre le «nazislamisme» palestinien et iranien

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L'autoflagellation, mal français

Le bloc-notes d'Ivan Rioufol
03 février 2006

 

Qui bat sa coulpe pour son passé esclavagiste et s'excuse du colonialisme de jadis ? Qui abandonne la mémoire collective au gré des ressentiments de nouvelles communautés ethniques ? La France, toujours la France.«En commémorant, vous luttez contre le racisme», a dit Jacques Chirac à des lycéens, lundi, à l'occasion de sa décision d'instituer, le 10 mai, la commémoration de l'abolition de l'esclavage. Mais un racisme antifrançais se délecte de ces procès en déshonneur.

Que la nation regarde son histoire en face est la moindre des choses. L'esclavage et le colonialisme doivent être enseignés au même titre que la Saint-Barthélemy, le génocide vendéen, le zèle collaborationniste de Vichy. Cependant, les demandes de repentances ne cherchent plus seulement à consolider des souvenirs. Elles sont utilisées pour s'approprier des plaies et marquer des humiliations. Un refus de l'héritage commun accompagne souvent ces dénigrements.


Commentaire de l'historien et philosophe Paul Thibaud, mobilisé contre «la guerre des mémoires» : «Nous sommes inquiets des effets de la concurrence mémorielle qui tend à déchirer le corps politique et à dresser des groupes de victimes de l'histoire les uns contre les autres (...)». Une surenchère présente la France comme injuste, méprisable, criminelle. La seule évocation par le Parlement des «aspects positifs» du colonialisme a été vue comme une provocation.


En s'appliquant l'autoflagellation, la France en quête de destin laisse son passé lui échapper. Où est la fierté quand le bicentenaire d'Austerlitz est célébré en catimini, de crainte d'irriter des minorités ? D'autres pays européens, davantage impliqués dans la traite des Noirs ou le colonialisme, se gardent de succomber à cette mésestime de soi. L'exercice n'effleure pas les pays arabes et africains, premiers des esclavagistes.


C'est une faiblesse que montre la France, en se pliant aux «devoirs de mémoire» réclamés unilatéralement, y compris par le Parti communiste, s'agissant du colonialisme. Remarquons, au passage, que le PC a contribué, la semaine dernière, à faire échec à la condamnation officielle, par le Conseil de l'Europe, des crimes commis par les régimes communistes (100 millions de morts). «Touche pas à mon histoire !», dit-il, quand ça l'arrange...

Villepin : le revirement


Dominique de Villepin a-t-il pris la mesure du malaise existentiel des Français, qui voient leur histoire, mais aussi leur culture et leur langue malmenées ? A Salzbourg (Autriche), vendredi dernier, il a déclaré, parlant du besoin de frontières pour l'Europe : «Aucun projet politique ne peut se construire dans un mouvement d'expansion rapide et continue aux limites incertaines (...) L'Europe n'a pas vocation à s'élargir indéfiniment. L'idée d'une fuite en avant me paraît dangereuse.»


Propos d'autant plus intéressants que le premier ministre était, il y a un an, parmi les défenseurs de l'entrée de la Turquie en Europe, projet sur lequel il se fait plus discret, et l'avocat enfiévré d'une Europe ouverte à l'Islam (Bloc-notes du 3/06/05). Dans L'Homme européen (Plon, 2005), il plaidait aussi pour que l'Europe reste «une ambition en mouvement, au lieu de se résigner à la glaciation». «Évitons ce piège d'une Europe qui se fermerait et déclarerait d'elle-même la fin de son histoire», écrivait-il.


Ce revirement rappelle l'éloignement des dirigeants face aux préoccupations des peuples attachés à leurs origines. «Depuis des décennies, nos élites sont devenues les pédagogues du renoncement national», écrit Max Gallo dans un livre décapant qui sortira mercredi («Fier d'être français», Fayard). L'écrivain y appelle à défendre la «survie de la nation». Un message qui devrait être entendu : le patriotisme, longtemps qualifié de réactionnaire, s'impose depuis peu dans sa respectabilité.


Certes, il reste encore de bon ton de critiquer l'hégémonie occidentale, qui mettrait en péril l'identité musulmane. Mais c'est l'inverse qui se profile, avec la poussée de l'Islam en Europe. 60 000 «Gaulois» se seraient déjà convertis à cette religion (L'Express du 26 janvier). Elle est disposée à développer son influence, au-delà de la sphère privée, dans des domaines sociaux et politiques. Qui saura contenir la charia, sinon l'affirmation d'une identité respectueuse de ses racines judéo-chrétiennes ?

Menaces sur la liberté d'opinion

A ce propos : la libre expression, constitutive de l'esprit français, ne peut donner raison aux menaces du monde islamique contre les quelques journaux européens, dont France-Soir, qui ont publié des caricatures cruelles de Mahomet. L'épreuve de force veut faire taire les critiques contre l'Islam. Le Vatican a-t-il remis en cause la liberté d'opinion, après telle caricature avilissante de Benoît XVI parue le 17 août dans Charlie Hebdo, ou après des films et publicités jugés blasphématoires ?

Ces intimidations ont conduit, hier, au renvoi du directeur de la publication de France-Soir. L'enseignant Louis Chagnon avait également été lâché par sa hiérarchie, en 2004, après avoir décrit les comportements guerriers du prophète. En décembre, une pièce de Voltaire, Le Fanatisme ou Mahomet le prophète, avait suscité la colère d'associations et de la mosquée de Genève. Au Pays-Bas, Theo Van Gogh a été assassiné pour avoir dénoncé l'islamisme. Une résistance est, plus que jamais, nécessaire.

Front commun

La victoire du Hamas : elle a le mérite d'ouvrir les yeux des Européens sur la réalité du totalitarisme islamiste et son obsession à détruire Israël. Un front commun des démocraties se dessine enfin contre le «nazislamisme» palestinien et iranien. C'est la seule bonne nouvelle, dans cette région désespérante pour la paix.

irioufol@lefigaro.fr

 

 

 

 

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