Source:
http://www.europe2020.org/fr/section_global/150206.htm
http://forum.subversiv.com/redirect.php?url=14657
http://www.newropeans-magazine.org/index.php?option=com_content&task=view&id=3463&Itemid=85
Nos sociétés croulent sous les tabous, les non-dits, le politiquement
correct, mais les gens n’en pensent pas moins pour autant…
Cela fait longtemps qu’on glose sur le décrochage entre politiques et
opinions publiques. Mais la tendance s’est accentuée au point qu’on peut
maintenant parler de décrochage entre nos politiques et la réalité. On
assiste désormais à un « négationnisme » de la réalité bien partagé par
toutes nos élites, qu’elles soient politiques, médiatiques, académiques…
une
situation particulièrement effrayante pour les citoyens que nous sommes,
perdus dans une époque plutôt chaotique. Or lorsque les peuples ont
peur, le pire est à craindre : on ne le répétera jamais assez, les
totalitarismes ne sont pas des maladies mais des symptômes dont les
causes se trouvent dans les régimes qui les ont précédés.
Et les catastrophes politiques ne sont pas loin lorsque les discours de
bon sens ne sont plus audibles qu’aux extrêmes d’une société comme c’est
le cas en Europe aujourd’hui ! Les structures représentatives des
peuples (notamment les partis politiques « démocratiques ») se meurent
car elles ne sont plus capables d’autre chose que de satisfaire quelques
lobbies plus influents que les autres sous couvert de pensée morale : à
gauche, « il faut être gentil, avec les autres » ; à droite, « il faut
obéir aux puissants ». Pendant que nos élites se font des politesses, et
agitent un doigt réprobateur en direction de ces peuples si
« vulgaires », le monde est à feu et à sang, et les peuples s’en
inquiètent bien légitimement… Leurs questionnements sur la
globalisation, sur la protection sociale, sur l’immigration, sur la paix
dans le monde, sur le pétrole, sur les mafias… ne trouvent plus aucun
écho : entre les problèmes « tabous » (immigration…), les problèmes
« dangereux » (mafia, pétrole,…) et les problèmes trop complexes
(globalisation…), les vrais problèmes ne sont plus un sujet pour nos
politiques dont on peut dire qu’ils sont devenus des « négationnistes »
de la réalité. Mais quelle valeur a un politique s’il n’adresse plus les
problèmes et se contente de proposer des solutions toutes faites ?
Il y a actuellement beaucoup plus de lucidité dans les cafés du commerce
que dans les salons dorés de nos gouvernements. Les défis sont évidents
pour les citoyens mais les politiques n’en sont plus pour les relever.
Au lieu de cela, toutes les occasions sont bonnes pour fustiger ces
peuples qui ne réagissent plus comme ils devraient : qui disent Non à
une Constitution dont personne n’a été capable de leur expliquer la
valeur ajoutée par rapport aux inquiétudes très précises qu’ils ont sur
la gestion de l’UE, qui ne comprennent pas que le meurtre d’une personne
par hasard juive donne lieu dans les médias à des analyses sur leur
anti-sémitisme, qui trouvent étrange qu’à propos de l’Iran leurs
gouvernements s’alignent aujourd’hui sur Washington alors que Bush
détruit consciencieusement les bases légales de l’ordre international,
qui ne trouvent pas que le terrorisme est le problème N°1, etc… bref des
pensés somme toute de bon sens qu’il est devenu « mal » d’avoir si l’on
en croit nos politiques et nos médias.
Les cris d’alarme poussés par les peuples se perdent désormais dans le
vide sidéral politico-médiatique… jusqu’au jour où ils rebondiront à
nouveau, mais ce pourrait bien être sur les murs d’une nouvelle prison
totalitaire.
Masha
Loyak