Joakim Noah se fait un prénom sur les parquets universitaires
américains
LE MONDE | 29.03.06 | 15h04 • Mis à jour le 29.03.06 | 15h04
NEW YORK CORRESPONDANCE
la télévision et dans tous les journaux du pays,
Joakim Noah est omniprésent. Le fils de l'ancien joueur de tennis
français Yannick Noah passionne l'Amérique. En se qualifiant, avec son
université de Florida, pour les demi-finales du tournoi NCAA, le
championnat universitaire américain de basket-ball, Joakim a attiré le
feu des projecteurs. Séduite, la NBA, le championnat professionnel, lui
fait les yeux doux.
Etonnante ascension. Il y a encore six mois, Joakim
Noah était un inconnu. Ce grand joueur (2 m 08 pour 107 kg) laissait de
marbre les recruteurs. En quatre matches, tout a changé. Leader des
Gators, l'équipe de Florida, Joakim a porté les siens lors des victoires
sur South Alabama, Wisconsin-Milwaukee, Georgetown et Villanova. Ce
tourbillon d'énergie a signé une production moyenne de 17,2 points, 10
rebonds, 4,8 contres et 3,5 passes.
"Contre nous, il a été extraordinaire, il joue avec
un tel enthousiasme, a commenté le coach de l'université de Villanova.
Nous avons essayé de les perturber, mais Joakim était toujours là pour
soutenir son équipe. Il joue à fond tout le temps. Je n'ai pas le
souvenir d'avoir affronté un joueur aussi fort en attaque et en défense.
Avec lui à la barre, les Gators sont mes favoris pour le titre."
Pour atteindre la finale, Florida devra battre, le 3 avril, l'université
George Mason, tandis que l'autre demi-finale mettra aux prises UCLA (Los
Angeles) et LSU (Louisiana State).
Le challenge n'effraie pas le jeune Noah. "Joakim est
un battant, renchérit son entraîneur à Florida, Billy Donovan. "J'adore
l'entraîner, car c'est un jeune homme qui a beaucoup d'émotion, il joue
dur et est compétitif. Il adore le jeu, c'est un excellent coéquipier,
toujours en train de sourire." Et de poursuivre : "Il peut faire
beaucoup de choses en attaque. Il est très fluide balle en main. Joakim
peut jouer à l'extérieur, il peut shooter à 5-6 mètres et partir en
dribblant en attaque du panier de n'importe où, ce qui est
impressionnant pour un joueur de sa taille."
Travailleur, le jeune homme provoque l'admiration de
son coach par son abnégation, son mental de gagnant et son envie de
devenir le meilleur possible.
Il est également toujours à l'écoute des conseils que
peut lui donner son père. "Il m'aide mentalement, explique Joakim
Noah. Parce que, à ce niveau-là, le mental, c'est 80 % de ton jeu."
En dehors des terrains, ce jeune homme de 21 ans est
tout aussi pétillant. Un esprit vif, s'intéressant à tout - "Je veux
apprendre l'arabe" -, n'hésitant pas à débattre avec son entraîneur,
républicain affirmé, de la politique extérieure de George Bush. Né à New
York, Suédois par sa mère, Cécilia Rodhe, d'origine un quart française
et un quart camerounaise par son père, Joakim Noah entend bien tirer la
quintessence de ce patrimoine international. "Joakim est béni,
affirme Cécilia Rodhe. Son héritage culturel et le fait d'avoir été
élevé à New York et à Paris lui ont ouvert l'esprit."
Pour l'heure, Joakim Noah désire surtout perpétuer une
tradition familiale. Son grand-père Zachary a remporté la Coupe de
France de football avec Sedan en 1961 et son père Yannick a triomphé à
Roland-Garros en 1983. Un titre de champion universitaire ne déparerait
pas dans la salle des trophées familiale.