L’Esprit européen : Monsieur le
Professeur, commençons, voulez-vous, par une question personnelle.
Comment êtes-vous devenu un fédéraliste européen convaincu ?
Le Professeur Maurice Allais :
Pourquoi suis-je devenu un fédéraliste européen convaincu ? Comment
se fait-il que dès 1947 j’ai participé Congrès de Montreux de
l’Union européenne des fédéralistes ? Je vois à cette conviction et
à cet engagement trois raisons majeures.
La première c’est que mon père
fait prisonnier au cours de la Première Guerre mondiale est mort en
captivité en 1915 atteint du typhus, les Allemands ayant mis côte à
côte les prisonniers français et les prisonniers russes atteints du
typhus.
La seconde raison, c’est que la
Première Guerre mondiale et la Seconde, conséquence directe de la
Première, ont été des guerres suicidaires. Au début du XXe siècle
les nations européennes et la civilisation qui était la leur avaient
une situation prédominante dans le monde.
La Première Guerre mondiale a été
motivée par des rivalités européennes internes sans aucune
justification réelle au regard des enjeux effectifs.
La troisième raison, c’est que,
contrairement à une opinion très répandue, je pense que c’est dans
un cadre fédéraliste, ou plutôt confédéral, que les intérêts majeurs
des pays participants peuvent être le mieux préservés.
L’E.E. : Qu’est-ce que, pour
vous, l’Europe ?
M.A. : Pour moi l’Europe, c’est
l’ensemble des pays européens étroitement liés par une histoire et
une civilisation communes.
L’E.E. : Que répondez-vous à
ceux qui se demandent « Pourquoi l’Europe et pour quoi faire » ?
M.A. : Il s’agit avant tout de
vivre ensemble dans un cadre institutionnel commun permettant de
mettre fin à des rivalités absurdes et suicidaires.
En fait, dans ces derniers
siècles, toute l’histoire de l’Europe a été dominée par des
rivalités de la France, de l’Angleterre, et des pays de langue
allemande. Ces rivalités qui ont conduit aux deux guerres mondiales
n’ont fait que les affaiblir et compromettre gravement leur avenir
et leur civilisation.
L’E.E. : Considérez-vous
l’union de l’Europe comme le dernier palier avant la constitution
d’un État et d’un Marché planétaires ?
M.A. : Je ne crois pas que l’union
de l’Europe puisse actuellement être considérée comme le dernier
palier avant la constitution d’un État et d’un Marché planétaires.
Peut-être, dans un ou deux
siècles, arrivera-t-on à créer une organisation politique et
économique commune dans un cadre mondial unitaire. Mais ce n’est pas
là maintenant une question réaliste.
Vivre ensemble à l’échelle du
monde implique de toute évidence une évolution progressive et la
question qui se pose aujourd’hui, c’est la constitution
d’organisations économiques et politiques régionales dans les
différentes parties du monde.
L’E.E. : Pour vous, où s’arrête
le continent européen ? Aux marches orientales de la Pologne ? A
l’Oural ? Au détroit de Béring ? La Russie et la Turquie sont-elles
européennes ? Ont-elles vocation à rejoindre un jour l’Union
européenne ?
M.A. : Dans l’état actuel des
choses l’Europe doit se limiter aux marches orientales de la
Pologne, de la Bulgarie, de la Roumanie. En aucune façon la Russie
et la Turquie ne sauraient être considérées comme européennes. La
Russie, l’Ukraine, la Biélorussie, forment un tout immense
s’étendant jusqu’à l’océan Pacifique, qui doit se grouper dans une
confédération européenne. Quant à la Turquie, tout la différencie de
l’Organisation européenne.
Qu’il s’agisse de la Russie ou de
la Turquie, elles n’ont aucune vocation à rejoindre l’Union
européenne. En fait, qu’il s’agisse de l’Europe, de la Russie, et de
la Turquie, elles doivent prendre place et se développer dans le
cadre d’organisations régionales.
L’E.E. : Huit ans après
l’adoption du traité de Maastricht, quelques années après la
ratification du traité d’Amsterdam et après la calamiteux sommet de
Nice, quel bilan faites-vous de la construction européenne ?
M.A. : Essentiellement toute la
construction européenne depuis la guerre a reposé sur une erreur.
Commencer par la construction économique en remettant à plus tard la
construction politique.
Personnellement je n’ai cessé
d’affirmer depuis 1945 que la construction politique devait précéder
la construction économique.
Si je puis prendre une image,
lorsque l’on construit un immeuble il faut de toute évidence
commencer par ses fondations et son architecture générale avant de
procéder à tous ses aménagements intérieurs.
L’E.E. : Faut-il une
constitution pour l’Union européenne ? Pourquoi ?
M.A. : Cette question se rattache
directement à la précédente.
L’Union européenne doit reposer
sur une confédération de pays participants à l’image de la
Confédération helvétique, et de toute évidence cette Confédération
doit reposer sur une constitution, ou mieux sur une Charte
confédérale, précisant les droits délégués par les pays participant
à l’autorité confédérale et préservant expressément les droits
fondamentaux que chacun des pays participants entend préserver.
S’il s’agit, par exemple, de
l’immigration il est normal que chaque pays participant veuille
éviter que l’autorité confédérale puisse lui imposer une politique
d’immigration qu’il juge indésirable.
L’E.E. : Quelle doit être la
priorité de l’Union européenne : son approfondissement, c’est-à-dire
la réforme de ses institutions, ou bien son élargissement aux États
candidats ?
M.A. : C’est un fait que pour
l’essentiel l’Union européenne groupe actuellement des États ayant
dans l’ensemble de profondes similitudes quant à leur économie et à
leur culture. C’est un fait également que sur le plan économique il
faut distinguer entre l’Europe de l’Ouest et l’Europe de l’Est.
Ainsi et par exemple les niveaux de salaires réels sont extrêmement
différents à l’Ouest et à l’Est. Sur le plan économique élargir
actuellement l’Union européenne en intégrant les pays de l’Europe de
l’Est n’aurait d’autre résultat que de susciter un déferlement de
populations de l’Est vers l’Ouest, et un nombre considérable de
délocalisations, en suscitant à l’Ouest un accroissement
considérable du chômage.
De toute évidence il convient que
les pays de l’Europe de l’Est s’associent préalablement dans un
cadre économique analogue à celui de l’Europe de l’Ouest, ce qui ne
pourrait que favoriser considérablement leur développement et élever
progressivement leurs niveaux de vie. Au terme de cette évolution
l’intégration économique des deux Europe deviendrait possible. Mais
de toute évidence une telle évolution demandera de longues années.
Ainsi ce n’est que lorsque les
niveaux de vie à l’Est et à l’Ouest seront effectivement comparables
qu’une association économiques des deux Europe pourra s’effectuer.
Mais par contre rien n’empêche actuellement que des liens politiques
et culturels s’établissent entre les pays de l’Europe de l’Ouest et
ceux d’Europe de l’Est. Pour le moment ce qui est nécessaire et
urgent pour l’Union européenne, telle qu’elle existe, c’est de
combler le retard institutionnel qui l’a caractérisée.
Pour moi, le cadre qui me paraît
préférable c’est celui d’une confédération politique susceptible de
préserver les droits fondamentaux des États participants tout en
resserrant leurs liens politiques. En tout cas, l’établissement d’un
marché commun effectif implique de toute évidence un cadre
institutionnel commun.
Au total la priorité actuelle pour
l’Union européenne doit être l’établissement d’un cadre politique
confédéral approprié et non son élargissement à l’Est, actuellement
tout à fait prématuré (1).
L’E.E. : Que vous inspirent les
« premiers pas » de l’euro en tant que monnaie unique de plus de 300
millions d’Européens ?
M.A. : Ma conviction est que cette
mise en place est tout à fait prématurée. Autant une monnaie unique
apparaît nécessaire une fois mise en place une Europe politique,
autant il est tout à fait prématuré et dangereux pour les pays
participants de renoncer à leurs monnaies nationales avant que ne
soit précisé le cadre géographique et politique commun d’une
Confédération européenne.
Probablement la meilleure solution
aurait été la coexistence des monnaies nationales et de l’euro tant
qu’un ordre politique commun n’aurait pas été mis en place.
L’E.E. : Afin de résoudre le
problème corse, le gouvernement de Lionel Jospin avait proposé
d’accorder une véritable autonomie à l’Île de Beauté. Exigez-vous la
même chose pour les autres régions françaises ? Y seriez-vous
favorable ?
M.A. : Pour moi accorder une
véritable autonomie à la Corse est tout à fait contre-indiqué.
Quelle est en effet la question
fondamentale de ce siècle ? À quelque échelon que l’on se place, au
point de vue international ou au point de vue national, « c’est
vivre ensemble ».
Il résulte de là que dissocier la
Corse de l’ensemble de la France continentale est tout à fait
contre-indiqué. Autant une décentralisation dans un très grand
nombre de domaines paraît souhaitable, autant une autonomie
quelconque accordée à une partie du territoire ne me paraît pas
souhaitable.
Autant pour l’ensemble des pays de
l’Union européenne « Vivre ensemble » est un objectif majeur ;
autant, pour chacun des pays participants, son démembrement en
régions autonomes paraît indésirable. Ce serait là aller à
l’encontre de l’objectif général poursuivi.
L’E.E. : Que pensez-vous des
institutions de Bruxelles ?
M.A. : Les dangers de
l’organisation bruxelloise ne sont que trop évidents. Encore une
fois ce qui est nécessaire, c’est l’établissement dès que possible
d’une Confédération européenne fondée sur une Charte ou une
constitution précisant le cadre politique commun de l’Union
européenne, et approuvé par référendum avec une majorité qualifiée
dans chacun des pays membres.
Un tel cadre politique doit
comporter une Autorité confédérale et un Parlement constitué d’une
Chambre européenne élue au suffrage universel et d’un Sénat européen
désigné par les différents parlements nationaux et seul capable de
s’opposer à tout empiétement de l’Autorité confédérale sur les
droits propres aux États membres tels que définis par la Charte
confédérale.
L’E.E. : Au-delà de la question
corse et les accords de Matignon, que pensez-vous des revendications
régionalistes en Europe occidentale (Flandre, Écosse, Pays basque,
Savoie, Italie du Nord, etc.) ?
M.A. : Si l’objectif fondamental
de l’Europe de l’Ouest doit être « Vivre ensemble », il est
réellement tout à fait contre-indiqué de favoriser la dissociation
des régions des différents États.
De toute évidence la dissociation
des États en régions autonomes va à l’encontre de l’objectif
fondamental, réaliser des conditions permettant de rapprocher toutes
les populations les unes des autres.
En ce qui concerne notamment les
langues régionales, favoriser leur développement au détriment des
langues nationales paraît réellement en contradiction avec
l’objectif poursuivi.
Pour « Vivre ensemble » il n’est
que trop évident que la multiplication des langues ne peut que
compromettre l’objectif recherché. La diversité actuelle des langues
dans l’Union européenne n’est déjà qu’une source trop évidente de
difficultés.
L’E.E. : Est-ce que la
mondialisation représente une menace pour les identités régionales,
nationales et européennes ?
M.A. : En fait, c’est beaucoup
plus qu’une menace. La mondialisation telle qu’elle est mise en
œuvre, représente un danger majeur à l’ encontre de la civilisation
dans le monde entier, et tout particulièrement à l’encontre de la
démocratie.
Il faut bien réaliser que les
multinationales américaines se sont emparées du pouvoir politique
aux États-Unis. Aucun représentant, aucun sénateur, aucun président
des États-Unis ne peut se faire élire sans leur soutien.
Ces multinationales dominent de
fait toutes les organisations internationales qu’il s’agisse du
F.M.I., l’O.M.C., de l’O.C.D.E. et même l’Organisation de Bruxelles
où partout elles ont placé des hommes dont le soutien leur est
acquis.
À l’exemple des multinationales
américaines, des multinationales se développent partout dans le
monde avec les mêmes objectifs.
Cette domination des
multinationales qui ne poursuivent que leurs propres intérêts
représente aujourd’hui un danger majeur pour le monde entier.
L’E.E. : Le déclin de l’Europe
est-il irrémédiable ?
M.A. : Certainement pas. Si
l’Europe réagit à temps, si elle prend conscience des dangers qui la
menacent, si elle prend des mesures appropriées, elle pourra
redevenir ce qu’elle n’a cessé d’être dans les derniers siècles, un
foyer de culture et de civilisation incomparable.
L’E.E. : Comment expliquez-vous
les médias français vous boycottent et préfèrent donner la parole à
d’autres Prix Nobel (physique, littérature) ?
M.A. : Cette attitude n’est pas
nouvelle. Elle n’a cessé de se manifester depuis la fin de la
guerre.
Pour ne prendre qu’un exemple, le
Prix Nobel que j’ai reçu en 1988 a puissamment contrarié les médias
français. Ainsi aucune chaîne de télévision française n’a envoyé de
représentant à Stockholm à l’encontre par exemple du Japon qui
pourtant n’avait reçu aucun Prix Nobel cette année-là.
La situation aujourd’hui est tout
à fait semblable. Depuis douze ans que je combats la libéralisation
totale des échanges, et que je ne cesse de souligner ses dangers
mortels pour la France et l’Europe, ma voix n’a cessé d’être
étouffée. Un silence de plomb a été fait sur mon dernier ouvrage La
mondialisation, la destruction des emplois et la croissance.
En fait, les médias ne sont pas
libres. Ils sont sous la domination totale de groupes de pression
totalement acquis aux thèses mondialistes. Ces groupes de pression
agissent puissamment dans l’ombre et tout particulièrement par la
voie des subventions accordées aux médias sous le couvert de la
publicité.
En réalité, la démocratie n’est
plus qu’une façade derrière laquelle agissent constamment des mafias
de toutes sortes, poursuivant des objectifs qui, s’ils étaient
réellement connus, seraient rejetés par la presque totalité du
peuple français.
Notes
(1) : À propos de l’élargissement
de l’Union européenne vers l’Est, le Professeur Allais nous a
raconté l’anecdote suivante. Il y a une dizaine d’années, à
l’occasion d’un colloque international, un Polonais lui dit : « Si
la Pologne ne rejoint pas l’Europe, on reviendra au communisme. » Le
Professeur Allais lui répondit : « Si la Pologne adhère trop
rapidement à l’Europe, on deviendra alors communiste ! » (N.D.L.R.)
Maurice Allais est l’auteur de
très nombreux ouvrages, tout particulièrement sur l’économie et les
finances. On ne recense ici que les livres qui traitent de la
construction européenne auxquels le lecteur pourra se reporter
utilement.
L’Europe unie, route de la
prospérité, Calmann-Lévy,1959 ;
L’Europe face à son avenir. Que
faire ?, Robert-Laffont/Éditions Clément-Juglar, 1991 ;
Erreurs et impasses de la
construction européenne, Éditions Clément-Juglar, 1992 ;
Combats pour l’Europe (1992-1994),
Éditions Clément-Juglar, 1994 ;
L’Union européenne, la
mondialisation et le chômage, Éditions Clément-Juglar, 1999.
La mondialisation, la destruction
des emplois et la croissance. L’évidence empirique, Éditions
Clément-Juglar, 1999 ;
Nouveaux combats pour l’Europe
(1995-2002), Éditions Clément-Juglar, 2002.
Pour mieux connaître son
itinéraire intellectuel, signalons aussi :
Autoportraits, Montchrestien, 1989
;
Autoportraits d’un autodidacte,
Éditions Clément-Juglar, 1999.
On trouve la plupart de ces
ouvrages aux Éditions Clément-Juglar : 62, avenue de Suffren, 75615
Paris, France.
Propos recueillis par Maximilien
Malirois.

13.04.06
David Rockefeller a été
l'exemple achevé de ces hommes d'affaires américains qui ont le
regard tourné vers le monde. .... il
est devenu l'un des principaux représentants de ce que l'on pourrait
appeler la tendance internationaliste du capitalisme américain....Les
réseaux internationaux qu'il a fondés ou soutenus financièrement
figurent parmi les plus honnis par les détracteurs de la
mondialisation et de l'intégration des économies de la planète : les
conférences Bilderberg, créées par le prince Bernhard des Pays-Bas,
ou la Commission trilatérale, qui réunit des hommes d'affaires et
des hommes politiques européens, américains et japonais.

13.04.06
Le Nasdaq se retrouve désormais le premier
actionnaire de la Bourse de Londres.A
Londres, le patriotisme économique semble se fissurer face aux
arguments financiers. Les actionnaires britanniques du London stock
exchange (LSE), l'entreprise qui opère la Bourse de Londres, avaient
jusqu'à présent réussi à résister aux sirènes des potentiels
acheteurs de l'entreprise.
Mais mercredi 11 avril,
l'un d'entre eux, le fonds d'investissement Threadneedle,
a confirmé avoir vendu les 13,8 % du capital du LSE qu'il détenait à
la Bourse électronique américaine Nasdaq. ....Cette dernière a aussi
mis la main sur les parts de l'assureur Scottish Widows, portant à
14,99 % sa participation dans la plate-forme d'échanges londonienne.

New York / Euronext : la France est-elle
vendue en douce par ses dirigeants ?
le 27.05.06
http://cacaou3.blogspot.com/
Mieux vaut apparemment, pour les
dirigeants d'Euronext, être dirigés de New York que de
Francfort...L’Express.fr
Déjà la Bourse de Paris avait fait un premier pas, en
2000, en se mariant dans Euronext avec Amsterdam, Bruxelles et
Lisbonne. Ce qui a permis une baisse de ses tarifs de 30 %
mais restait dans un cadre de fusion entre égaux. Cela ne sera
pas le cas si le New York Stock Exchange - il met 8 milliards
d’euros sur la table - prend le pouvoir chez Euronext.
En se jetant dans les bras américains, les dirigeants d’Euronext
tentent surtout d’échapper à l’offre allemande de la Deutsche
Borse, qui aurait signifié, du moins le craignaient-ils, la
concentration du pouvoir outre-Rhin. Et mieux vaut apparemment
pour eux être dirigés de New York que de Francfort.
Depuis trente ans,
les gouvernements de gauche ou de droite ont refusé de bâtir
un capitalisme fort, une économie moderne. Ils en paient
aujourd'hui le prix. Et les Français aussi, des jeunes qui
commencent leur vie professionnelle par le chômage - mais
certains continuent de le préférer au CPE, et cela aussi
suscite toutes les moqueries européennes - aux seniors éjectés
du marché du travail avant l'heure, en passant par tous ceux
qui regardent foncer les trains de la prospérité mondiale.
La France est à vendre parce qu'elle n'est plus
maîtresse de son destin.
Certes, le président de la République
continue lui aussi d'entretenir l'image des «champions
nationaux» en emmenant une brochette de PDG à chacun de ses
voyages en Arabie saoudite, en Inde ou au Brésil comme ces
jours-ci. Mais voilà longtemps que le CAC 40 a quitté le
tortillard France pour s'arrimer au TGV de la croissance
mondiale. Non sans raison: jamais la planète n'avait connu une
telle embellie économique, avec une croissance de 4,9% en 2004
et 4,2% en 2005. La France, elle, fait du surplace, affichant
un maigrelet 1,4% de croissance l'an passé. D'où cette absence
de corrélation flagrante entre la santé florissante du CAC 40
et celle, plus chancelante, du pays.
Un marché parmi d'autres:
voilà à quoi se résume de plus en plus souvent l'Hexagone pour
nos grands industriels. Si le marché français représente
encore un tiers de l'activité des entreprises du CAC 40, pour
sept d'entre elles, il est tombé sous la barre des 15%. C'est
dire si sa marginalisation est en route. Les comités exécutifs
et les conseils d'administration font figure de derniers
bastions de l'élite française: issus du sérail, copains de
promo de l'X ou de l'ENA, ces dirigeants tricolores se serrent
les coudes, se partagent les postes - payés grassement – pour
combien de temps encore ?
La droite nationale doit comprendre ceci : économiquement et
financièrement, la nation française n’existe plus que par
l’identité de papier de ses derniers dirigeants et l’adresse
postale de ses dernières grandes entreprises. Avant même
l’arriver de la droite nationale au pouvoir, si cela devait se
faire, les dirigeants du CAC 40 et beaucoup d'autres auront
transféré leurs sièges à l’étranger, si ce n’est déjà fait.
Que restera-t-il alors pour faire tourner le pays ? La droite
nationale trouvera les caisses de l’Etat vides et ne pourra
plus emprunter pour faire tourner l’administration le temps de
réformer le pays. Qu’arrivera-t-il alors ? Il nous semble
inutile de faire un dessin.
COMMUNIQUE DU RNF : nous demandons aux
responsables de la droite nationale d’expliquer aux français
proches de leurs mouvements les mesures qu’ils comptent
prendre pour bloquer les frontières, non seulement pour
stopper l’immigration, mais aussi ET SURTOUT, pour empêcher
les dirigeants des plus grosses entreprises et leurs
principaux actionnaires d’émigrer à l’étranger en emportant
avec eux ce qui reste du capital de la France. Les
responsables de la droite nationale peuvent nous contacter au
0 875 906 781