L’Europe politique contre la dictature du marché ...... Maurice Allais

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Extraits :  

La mondialisation telle qu’elle est mise en œuvre, représente un danger majeur à l’ encontre de la civilisation dans le monde entier, et tout particulièrement à l’encontre de la démocratie.

Il faut bien réaliser que les multinationales américaines se sont emparées du pouvoir politique aux États-Unis. Aucun représentant, aucun sénateur, aucun président des États-Unis ne peut se faire élire sans leur soutien.

Ces multinationales dominent de fait toutes les organisations internationales qu’il s’agisse du F.M.I., l’O.M.C., de l’O.C.D.E. et même l’Organisation de Bruxelles où partout elles ont placé des hommes dont le soutien leur est acquis.

À l’exemple des multinationales américaines, des multinationales se développent partout dans le monde avec les mêmes objectifs.

Cette domination des multinationales qui ne poursuivent que leurs propres intérêts représente aujourd’hui un danger majeur pour le monde entier. 

 

David Rockefeller  ...  NASDAQ

en z relations ....

'C’est très facile de venir en France. Le plus difficile, c’est de savoir comment retourner au pays.’

 

 

L’Europe politique doit s’affirmer contre la dictature du marché (entretien avec Maurice Allais)

 

Source:  http://europemaxima.com/article.php3?id_article=121

Date : Paru dans L’Esprit européen, n° 8, printemps-été 2002.   

 

Né en 1911, major de l’École Polytechnique en 1933, disciple des économistes néo-classiques Léon Walras et Vilfredo Pareto, Maurice Allais est, à ce jour, le seul Français à avoir reçu en 1988 le Prix Nobel en sciences économiques.

Dans ses recherches, il a su combiner l’analyse micro-économique à la réflexion macro-économique. Il favorisa aussi le rapprochement des sciences économiques avec les mathématiques et la statistique.

 

L’Esprit européen : Monsieur le Professeur, commençons, voulez-vous, par une question personnelle. Comment êtes-vous devenu un fédéraliste européen convaincu ?

Le Professeur Maurice Allais : Pourquoi suis-je devenu un fédéraliste européen convaincu ? Comment se fait-il que dès 1947 j’ai participé Congrès de Montreux de l’Union européenne des fédéralistes ? Je vois à cette conviction et à cet engagement trois raisons majeures.

La première c’est que mon père fait prisonnier au cours de la Première Guerre mondiale est mort en captivité en 1915 atteint du typhus, les Allemands ayant mis côte à côte les prisonniers français et les prisonniers russes atteints du typhus.

La seconde raison, c’est que la Première Guerre mondiale et la Seconde, conséquence directe de la Première, ont été des guerres suicidaires. Au début du XXe siècle les nations européennes et la civilisation qui était la leur avaient une situation prédominante dans le monde.

La Première Guerre mondiale a été motivée par des rivalités européennes internes sans aucune justification réelle au regard des enjeux effectifs.

La troisième raison, c’est que, contrairement à une opinion très répandue, je pense que c’est dans un cadre fédéraliste, ou plutôt confédéral, que les intérêts majeurs des pays participants peuvent être le mieux préservés.

L’E.E. : Qu’est-ce que, pour vous, l’Europe ?

M.A. : Pour moi l’Europe, c’est l’ensemble des pays européens étroitement liés par une histoire et une civilisation communes.

L’E.E. : Que répondez-vous à ceux qui se demandent « Pourquoi l’Europe et pour quoi faire » ?

M.A. : Il s’agit avant tout de vivre ensemble dans un cadre institutionnel commun permettant de mettre fin à des rivalités absurdes et suicidaires.

En fait, dans ces derniers siècles, toute l’histoire de l’Europe a été dominée par des rivalités de la France, de l’Angleterre, et des pays de langue allemande. Ces rivalités qui ont conduit aux deux guerres mondiales n’ont fait que les affaiblir et compromettre gravement leur avenir et leur civilisation.

L’E.E. : Considérez-vous l’union de l’Europe comme le dernier palier avant la constitution d’un État et d’un Marché planétaires ?

M.A. : Je ne crois pas que l’union de l’Europe puisse actuellement être considérée comme le dernier palier avant la constitution d’un État et d’un Marché planétaires.

Peut-être, dans un ou deux siècles, arrivera-t-on à créer une organisation politique et économique commune dans un cadre mondial unitaire. Mais ce n’est pas là maintenant une question réaliste.

Vivre ensemble à l’échelle du monde implique de toute évidence une évolution progressive et la question qui se pose aujourd’hui, c’est la constitution d’organisations économiques et politiques régionales dans les différentes parties du monde.

L’E.E. : Pour vous, où s’arrête le continent européen ? Aux marches orientales de la Pologne ? A l’Oural ? Au détroit de Béring ? La Russie et la Turquie sont-elles européennes ? Ont-elles vocation à rejoindre un jour l’Union européenne ?

M.A. : Dans l’état actuel des choses l’Europe doit se limiter aux marches orientales de la Pologne, de la Bulgarie, de la Roumanie. En aucune façon la Russie et la Turquie ne sauraient être considérées comme européennes. La Russie, l’Ukraine, la Biélorussie, forment un tout immense s’étendant jusqu’à l’océan Pacifique, qui doit se grouper dans une confédération européenne. Quant à la Turquie, tout la différencie de l’Organisation européenne.

Qu’il s’agisse de la Russie ou de la Turquie, elles n’ont aucune vocation à rejoindre l’Union européenne. En fait, qu’il s’agisse de l’Europe, de la Russie, et de la Turquie, elles doivent prendre place et se développer dans le cadre d’organisations régionales.

L’E.E. : Huit ans après l’adoption du traité de Maastricht, quelques années après la ratification du traité d’Amsterdam et après la calamiteux sommet de Nice, quel bilan faites-vous de la construction européenne ?

M.A. : Essentiellement toute la construction européenne depuis la guerre a reposé sur une erreur. Commencer par la construction économique en remettant à plus tard la construction politique.

Personnellement je n’ai cessé d’affirmer depuis 1945 que la construction politique devait précéder la construction économique.

Si je puis prendre une image, lorsque l’on construit un immeuble il faut de toute évidence commencer par ses fondations et son architecture générale avant de procéder à tous ses aménagements intérieurs.

L’E.E. : Faut-il une constitution pour l’Union européenne ? Pourquoi ?

M.A. : Cette question se rattache directement à la précédente.

L’Union européenne doit reposer sur une confédération de pays participants à l’image de la Confédération helvétique, et de toute évidence cette Confédération doit reposer sur une constitution, ou mieux sur une Charte confédérale, précisant les droits délégués par les pays participant à l’autorité confédérale et préservant expressément les droits fondamentaux que chacun des pays participants entend préserver.

S’il s’agit, par exemple, de l’immigration il est normal que chaque pays participant veuille éviter que l’autorité confédérale puisse lui imposer une politique d’immigration qu’il juge indésirable.

L’E.E. : Quelle doit être la priorité de l’Union européenne : son approfondissement, c’est-à-dire la réforme de ses institutions, ou bien son élargissement aux États candidats ?

M.A. : C’est un fait que pour l’essentiel l’Union européenne groupe actuellement des États ayant dans l’ensemble de profondes similitudes quant à leur économie et à leur culture. C’est un fait également que sur le plan économique il faut distinguer entre l’Europe de l’Ouest et l’Europe de l’Est. Ainsi et par exemple les niveaux de salaires réels sont extrêmement différents à l’Ouest et à l’Est. Sur le plan économique élargir actuellement l’Union européenne en intégrant les pays de l’Europe de l’Est n’aurait d’autre résultat que de susciter un déferlement de populations de l’Est vers l’Ouest, et un nombre considérable de délocalisations, en suscitant à l’Ouest un accroissement considérable du chômage.

De toute évidence il convient que les pays de l’Europe de l’Est s’associent préalablement dans un cadre économique analogue à celui de l’Europe de l’Ouest, ce qui ne pourrait que favoriser considérablement leur développement et élever progressivement leurs niveaux de vie. Au terme de cette évolution l’intégration économique des deux Europe deviendrait possible. Mais de toute évidence une telle évolution demandera de longues années.

Ainsi ce n’est que lorsque les niveaux de vie à l’Est et à l’Ouest seront effectivement comparables qu’une association économiques des deux Europe pourra s’effectuer. Mais par contre rien n’empêche actuellement que des liens politiques et culturels s’établissent entre les pays de l’Europe de l’Ouest et ceux d’Europe de l’Est. Pour le moment ce qui est nécessaire et urgent pour l’Union européenne, telle qu’elle existe, c’est de combler le retard institutionnel qui l’a caractérisée.

Pour moi, le cadre qui me paraît préférable c’est celui d’une confédération politique susceptible de préserver les droits fondamentaux des États participants tout en resserrant leurs liens politiques. En tout cas, l’établissement d’un marché commun effectif implique de toute évidence un cadre institutionnel commun.

Au total la priorité actuelle pour l’Union européenne doit être l’établissement d’un cadre politique confédéral approprié et non son élargissement à l’Est, actuellement tout à fait prématuré (1).

L’E.E. : Que vous inspirent les « premiers pas » de l’euro en tant que monnaie unique de plus de 300 millions d’Européens ?

M.A. : Ma conviction est que cette mise en place est tout à fait prématurée. Autant une monnaie unique apparaît nécessaire une fois mise en place une Europe politique, autant il est tout à fait prématuré et dangereux pour les pays participants de renoncer à leurs monnaies nationales avant que ne soit précisé le cadre géographique et politique commun d’une Confédération européenne.

Probablement la meilleure solution aurait été la coexistence des monnaies nationales et de l’euro tant qu’un ordre politique commun n’aurait pas été mis en place.

L’E.E. : Afin de résoudre le problème corse, le gouvernement de Lionel Jospin avait proposé d’accorder une véritable autonomie à l’Île de Beauté. Exigez-vous la même chose pour les autres régions françaises ? Y seriez-vous favorable ?

M.A. : Pour moi accorder une véritable autonomie à la Corse est tout à fait contre-indiqué.

Quelle est en effet la question fondamentale de ce siècle ? À quelque échelon que l’on se place, au point de vue international ou au point de vue national, « c’est vivre ensemble ».

Il résulte de là que dissocier la Corse de l’ensemble de la France continentale est tout à fait contre-indiqué. Autant une décentralisation dans un très grand nombre de domaines paraît souhaitable, autant une autonomie quelconque accordée à une partie du territoire ne me paraît pas souhaitable.

Autant pour l’ensemble des pays de l’Union européenne « Vivre ensemble » est un objectif majeur ; autant, pour chacun des pays participants, son démembrement en régions autonomes paraît indésirable. Ce serait là aller à l’encontre de l’objectif général poursuivi.

L’E.E. : Que pensez-vous des institutions de Bruxelles ?

M.A. : Les dangers de l’organisation bruxelloise ne sont que trop évidents. Encore une fois ce qui est nécessaire, c’est l’établissement dès que possible d’une Confédération européenne fondée sur une Charte ou une constitution précisant le cadre politique commun de l’Union européenne, et approuvé par référendum avec une majorité qualifiée dans chacun des pays membres.

Un tel cadre politique doit comporter une Autorité confédérale et un Parlement constitué d’une Chambre européenne élue au suffrage universel et d’un Sénat européen désigné par les différents parlements nationaux et seul capable de s’opposer à tout empiétement de l’Autorité confédérale sur les droits propres aux États membres tels que définis par la Charte confédérale.

L’E.E. : Au-delà de la question corse et les accords de Matignon, que pensez-vous des revendications régionalistes en Europe occidentale (Flandre, Écosse, Pays basque, Savoie, Italie du Nord, etc.) ?

M.A. : Si l’objectif fondamental de l’Europe de l’Ouest doit être « Vivre ensemble », il est réellement tout à fait contre-indiqué de favoriser la dissociation des régions des différents États.

De toute évidence la dissociation des États en régions autonomes va à l’encontre de l’objectif fondamental, réaliser des conditions permettant de rapprocher toutes les populations les unes des autres.

En ce qui concerne notamment les langues régionales, favoriser leur développement au détriment des langues nationales paraît réellement en contradiction avec l’objectif poursuivi.

Pour « Vivre ensemble » il n’est que trop évident que la multiplication des langues ne peut que compromettre l’objectif recherché. La diversité actuelle des langues dans l’Union européenne n’est déjà qu’une source trop évidente de difficultés.

L’E.E. : Est-ce que la mondialisation représente une menace pour les identités régionales, nationales et européennes ?

M.A. : En fait, c’est beaucoup plus qu’une menace. La mondialisation telle qu’elle est mise en œuvre, représente un danger majeur à l’ encontre de la civilisation dans le monde entier, et tout particulièrement à l’encontre de la démocratie.

Il faut bien réaliser que les multinationales américaines se sont emparées du pouvoir politique aux États-Unis. Aucun représentant, aucun sénateur, aucun président des États-Unis ne peut se faire élire sans leur soutien.

Ces multinationales dominent de fait toutes les organisations internationales qu’il s’agisse du F.M.I., l’O.M.C., de l’O.C.D.E. et même l’Organisation de Bruxelles où partout elles ont placé des hommes dont le soutien leur est acquis.

À l’exemple des multinationales américaines, des multinationales se développent partout dans le monde avec les mêmes objectifs.

Cette domination des multinationales qui ne poursuivent que leurs propres intérêts représente aujourd’hui un danger majeur pour le monde entier.

L’E.E. : Le déclin de l’Europe est-il irrémédiable ?

M.A. : Certainement pas. Si l’Europe réagit à temps, si elle prend conscience des dangers qui la menacent, si elle prend des mesures appropriées, elle pourra redevenir ce qu’elle n’a cessé d’être dans les derniers siècles, un foyer de culture et de civilisation incomparable.

L’E.E. : Comment expliquez-vous les médias français vous boycottent et préfèrent donner la parole à d’autres Prix Nobel (physique, littérature) ?

M.A. : Cette attitude n’est pas nouvelle. Elle n’a cessé de se manifester depuis la fin de la guerre.

Pour ne prendre qu’un exemple, le Prix Nobel que j’ai reçu en 1988 a puissamment contrarié les médias français. Ainsi aucune chaîne de télévision française n’a envoyé de représentant à Stockholm à l’encontre par exemple du Japon qui pourtant n’avait reçu aucun Prix Nobel cette année-là.

La situation aujourd’hui est tout à fait semblable. Depuis douze ans que je combats la libéralisation totale des échanges, et que je ne cesse de souligner ses dangers mortels pour la France et l’Europe, ma voix n’a cessé d’être étouffée. Un silence de plomb a été fait sur mon dernier ouvrage La mondialisation, la destruction des emplois et la croissance.

En fait, les médias ne sont pas libres. Ils sont sous la domination totale de groupes de pression totalement acquis aux thèses mondialistes. Ces groupes de pression agissent puissamment dans l’ombre et tout particulièrement par la voie des subventions accordées aux médias sous le couvert de la publicité.

En réalité, la démocratie n’est plus qu’une façade derrière laquelle agissent constamment des mafias de toutes sortes, poursuivant des objectifs qui, s’ils étaient réellement connus, seraient rejetés par la presque totalité du peuple français.

 

Notes

(1) : À propos de l’élargissement de l’Union européenne vers l’Est, le Professeur Allais nous a raconté l’anecdote suivante. Il y a une dizaine d’années, à l’occasion d’un colloque international, un Polonais lui dit : « Si la Pologne ne rejoint pas l’Europe, on reviendra au communisme. » Le Professeur Allais lui répondit : « Si la Pologne adhère trop rapidement à l’Europe, on deviendra alors communiste ! » (N.D.L.R.)

Maurice Allais est l’auteur de très nombreux ouvrages, tout particulièrement sur l’économie et les finances. On ne recense ici que les livres qui traitent de la construction européenne auxquels le lecteur pourra se reporter utilement.

L’Europe unie, route de la prospérité, Calmann-Lévy,1959 ;

L’Europe face à son avenir. Que faire ?, Robert-Laffont/Éditions Clément-Juglar, 1991 ;

Erreurs et impasses de la construction européenne, Éditions Clément-Juglar, 1992 ;

Combats pour l’Europe (1992-1994), Éditions Clément-Juglar, 1994 ;

L’Union européenne, la mondialisation et le chômage, Éditions Clément-Juglar, 1999.

La mondialisation, la destruction des emplois et la croissance. L’évidence empirique, Éditions Clément-Juglar, 1999 ;

Nouveaux combats pour l’Europe (1995-2002), Éditions Clément-Juglar, 2002.

Pour mieux connaître son itinéraire intellectuel, signalons aussi :

Autoportraits, Montchrestien, 1989 ;

Autoportraits d’un autodidacte, Éditions Clément-Juglar, 1999.

On trouve la plupart de ces ouvrages aux Éditions Clément-Juglar : 62, avenue de Suffren, 75615 Paris, France.

Propos recueillis par Maximilien Malirois.

 

13.04.06   David Rockefeller a été l'exemple achevé de ces hommes d'affaires américains qui ont le regard tourné vers le monde. .... il est devenu l'un des principaux représentants de ce que l'on pourrait appeler la tendance internationaliste du capitalisme américain....Les réseaux internationaux qu'il a fondés ou soutenus financièrement figurent parmi les plus honnis par les détracteurs de la mondialisation et de l'intégration des économies de la planète : les conférences Bilderberg, créées par le prince Bernhard des Pays-Bas, ou la Commission trilatérale, qui réunit des hommes d'affaires et des hommes politiques européens, américains et japonais.

13.04.06  Le Nasdaq se retrouve désormais le premier actionnaire de la Bourse de Londres.A Londres, le patriotisme économique semble se fissurer face aux arguments financiers. Les actionnaires britanniques du London stock exchange (LSE), l'entreprise qui opère la Bourse de Londres, avaient jusqu'à présent réussi à résister aux sirènes des potentiels acheteurs de l'entreprise. Mais mercredi 11 avril, l'un d'entre eux, le fonds d'investissement Threadneedle, a confirmé avoir vendu les 13,8 % du capital du LSE qu'il détenait à la Bourse électronique américaine Nasdaq. ....Cette dernière a aussi mis la main sur les parts de l'assureur Scottish Widows, portant à 14,99 % sa participation dans la plate-forme d'échanges londonienne.

New York / Euronext : la France est-elle vendue en douce par ses dirigeants ?

le 27.05.06 http://cacaou3.blogspot.com/ 

 
Mieux vaut apparemment, pour les dirigeants d'Euronext, être dirigés de New York que de Francfort...L’Express.fr

Déjà la Bourse de Paris avait fait un premier pas, en 2000, en se mariant dans Euronext avec Amsterdam, Bruxelles et Lisbonne. Ce qui a permis une baisse de ses tarifs de 30 % mais restait dans un cadre de fusion entre égaux. Cela ne sera pas le cas si le New York Stock Exchange - il met 8 milliards d’euros sur la table - prend le pouvoir chez Euronext.
En se jetant dans les bras américains, les dirigeants d’Euronext tentent surtout d’échapper à l’offre allemande de la Deutsche Borse, qui aurait signifié, du moins le craignaient-ils, la concentration du pouvoir outre-Rhin. Et mieux vaut apparemment pour eux être dirigés de New York que de Francfort.
Depuis trente ans, les gouvernements de gauche ou de droite ont refusé de bâtir un capitalisme fort, une économie moderne. Ils en paient aujourd'hui le prix. Et les Français aussi, des jeunes qui commencent leur vie professionnelle par le chômage - mais certains continuent de le préférer au CPE, et cela aussi suscite toutes les moqueries européennes - aux seniors éjectés du marché du travail avant l'heure, en passant par tous ceux qui regardent foncer les trains de la prospérité mondiale. La France est à vendre parce qu'elle n'est plus maîtresse de son destin.

Certes, le président de la République continue lui aussi d'entretenir l'image des «champions nationaux» en emmenant une brochette de PDG à chacun de ses voyages en Arabie saoudite, en Inde ou au Brésil comme ces jours-ci. Mais voilà longtemps que le CAC 40 a quitté le tortillard France pour s'arrimer au TGV de la croissance mondiale. Non sans raison: jamais la planète n'avait connu une telle embellie économique, avec une croissance de 4,9% en 2004 et 4,2% en 2005. La France, elle, fait du surplace, affichant un maigrelet 1,4% de croissance l'an passé. D'où cette absence de corrélation flagrante entre la santé florissante du CAC 40 et celle, plus chancelante, du pays. Un marché parmi d'autres
: voilà à quoi se résume de plus en plus souvent l'Hexagone pour nos grands industriels. Si le marché français représente encore un tiers de l'activité des entreprises du CAC 40, pour sept d'entre elles, il est tombé sous la barre des 15%. C'est dire si sa marginalisation est en route. Les comités exécutifs et les conseils d'administration font figure de derniers bastions de l'élite française: issus du sérail, copains de promo de l'X ou de l'ENA, ces dirigeants tricolores se serrent les coudes, se partagent les postes - payés grassement – pour combien de temps encore ?

La droite nationale doit comprendre ceci : économiquement et financièrement, la nation française n’existe plus que par l’identité de papier de ses derniers dirigeants et l’adresse postale de ses dernières grandes entreprises. Avant même l’arriver de la droite nationale au pouvoir, si cela devait se faire, les dirigeants du CAC 40 et beaucoup d'autres auront transféré leurs sièges à l’étranger, si ce n’est déjà fait. Que restera-t-il alors pour faire tourner le pays ? La droite nationale trouvera les caisses de l’Etat vides et ne pourra plus emprunter pour faire tourner l’administration le temps de réformer le pays. Qu’arrivera-t-il alors ? Il nous semble inutile de faire un dessin.
COMMUNIQUE DU RNF : nous demandons aux responsables de la droite nationale d’expliquer aux français proches de leurs mouvements les mesures qu’ils comptent prendre pour bloquer les frontières, non seulement pour stopper l’immigration, mais aussi ET SURTOUT, pour empêcher les dirigeants des plus grosses entreprises et leurs principaux actionnaires d’émigrer à l’étranger en emportant avec eux ce qui reste du capital de la France. Les responsables de la droite nationale peuvent nous contacter au
0 875 906 781

 

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