Pour diversifier son financement,
Sciences-Po Paris va faire appel mi-décembre à ses anciens diplômés.
L'argent recueilli pourra servir à rénover le patrimoine immobilier,
créer des bourses d'études ou à développer des projets de recherche.
L'Institut d'études politiques de Paris (IEP) s'appuiera sur le
fichier des 18 000 anciens, dont 12 000 peuvent être contactés par
Internet. "Sur ces 12 000, plus de la moitié cotisent à
l'Association des Sciences-Po et sont donc potentiellement
intéressés par la vie de l'école, analyse Richard Descoings, le
directeur. Notre prévision de budget pour 2007 est faite sans
prendre en compte cet apport potentiel."
Sur 100 millions d'euros de
budget, 65 % proviennent de l'Etat, 10 % des droits de scolarité, 10
% de la formation continue et 6 % du mécénat d'entreprise et de la
taxe d'apprentissage. Les 9 % restants ne venaient pas jusqu'à
présent de particuliers.
M. Descoings estime qu'il est
indispensable de diversifier les financements : "Nous avons un plan
de rénovation de notre bibliothèque estimé à 4 millions d'euros.
Nous avons fait une demande de fonds dans le cadre du contrat de
projet Etat-région mais nous savons que ce financement ne couvrira
pas la totalité de nos besoins."
En contrepartie de leurs dons en
partie défiscalisés, les mécènes seront remerciés "par des
événements intellectuels organisés à leur intention", confie le
directeur de Sciences-Po. L'inscription des noms des bienfaiteurs
sur les dalles de Sciences-Po est aussi envisageable.
L'institution renouerait avec une
tradition oubliée : en 1868, 1 million de francs-or avait été
récolté auprès de personnalités et d'intellectuels engagés, comme
Hippolyte Taine et Ernest Renan, pour permettre l'achat de ses
locaux.
Catherine Rollot