du mal-être étudiant ...

Dossiers : Elans du JE

 

Présentation :...Le mal-être étudiant commence à être reconnu, notamment grâce aux travaux des mutuelles étudiantes, qui en ont dévoilé l'ampleur. En juin 2005, une enquête de l'Union nationale des sociétés étudiantes mutualistes régionales (USEM) auprès de 20 000 étudiants révélait que plus de 30 % d'entre eux s'étaient sentis tristes, déprimés, sans espoir, sur plus de quinze jours au cours de l'année écoulée. 10 % de ces jeunes déclaraient avoir eu des idées suicidaires. Des tendances corroborées par le travail mené par la Mutuelle des étudiants (LMDE) au mois de septembre, qui notait le décalage important entre le nombre d'étudiants déclarant des signes de fatigue psychique et le nombre d'étudiants suivis par un professionnel de la santé.

Extraits :   troubles alimentaires, abus de médicaments, usage banalisé de drogues, crises d'angoisse, pensées suicidaires  ... Au bureau de Tours, aucun des thérapeutes ne travaille à plein temps et l'équipe, composée de sept personnes, ne s'est pas étoffée depuis 1996, alors que la demande est en constante augmentation. Pourtant, en dehors des BAPU, il existe peu de lieux d'écoute, et encore moins de soins, pour les étudiants. Et la médecine préventive ne se déploie pas dans toutes les antennes des universités.

en z relations ....   l'homme ego ... le père absent .. un monde sans NOUS ... l'homentranche ... remplaçant les pères

 

 

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A Tours, le bureau d'aide psychologique est débordé par l'affluence des étudiants en difficulté

Source:  Le Monde

Date : 17.11.06    

Elsa, Antoine, Nathalie : tous ont en commun d'être étudiants et en souffrance. Orientés pour la plupart par les services de la médecine préventive universitaire, ces jeunes (à la demande du médecin, en vertu du secret médical, les prénoms ont été modifiés) sont venus frapper à la porte du bureau d'aide psychologique universitaire (BAPU) de Tours. En France, il en existe seize, sous la tutelle de l'éducation nationale et du ministère de la santé, pour 2,3 millions d'étudiants

Au fond d'un couloir du centre médico-psycho-pédagogique d'Indre-et-Loire, le docteur Georges Engel, psychiatre et psychanalyste, passe en revue leurs dossiers. En ce début d'année universitaire, le BAPU reçoit une dizaine de nouveaux cas par mois. "Les mois les plus actifs, nous recevons quatre nouvelles demandes par semaine", explique le psychiatre, responsable du bureau depuis 1972.

A l'issue d'une première consultation, la plupart des patients bénéficient d'un suivi psychothérapeutique individuel ou en groupe. Les soins sont remboursés à 100 % par les organismes d'assurance-maladie (Sécurité sociale et mutuelles étudiantes). En 2005, le BAPU de Tours a ainsi pris en charge près de 150 étudiants.

"AFFRONTER LA SOLITUDE"

Troubles alimentaires, abus de médicaments, usage banalisé de drogues, crises d'angoisse, pensées suicidaires : "L'état étudiant correspond à une période où les jeunes se trouvent confrontés à une multitude de questionnements et d'incertitudes quant à leur orientation professionnelle, leur avenir, analyse le psychiatre. Il leur faut aussi gérer la rupture avec la famille, le stress des examens sans oublier les aléas des rencontres amoureuses." Sans compter les difficultés financières dans lesquelles se débattent certains étudiants.

C'est l'envie de ne pas vivre une autre année d'isolement qui a conduit Dora vers le BAPU. "Ma première année à l'université a été très dure, témoigne cette étudiante en psychologie de 23 ans. J'ai passé mon année à dormir, j'allais en cours et ensuite je m'enfermais chez moi."

Suivie depuis trois ans, elle a trouvé dans sa thérapie "une force" qui lui permet d'être plus sûre d'elle, "d'affronter la solitude et de gagner en autonomie". Elle considère aujourd'hui que "lors de la première année de fac, tout est réuni pour faire une dépression, on quitte sa famille, on se retrouve seule, on n'a souvent pas beaucoup d'argent, c'est vraiment traumatisant".

A 24 ans, Sophie est l'archétype de l'étudiante brillante. Elle achève sa cinquième année de pharmacie. Mais à l'orée de la vie active, tenaillée par des crises d'angoisse, elle a décidé de consulter. "Je ne me voyais pas aller chez un psy en ville, avoue-t-elle. Ici, c'est rassurant de savoir que les thérapeutes ont l'habitude de voir des étudiants. Et puis le fait d'entreprendre une thérapie dans sa ville d'études, permet de le faire en toute confidentialité sans avoir à en rendre compte à sa famille."

Les étudiants sont sensibles au gage de sérieux donné par le BAPU. "Pour trouver un bon psy, j'avais l'impression qu'il fallait mener une étude de marché, résume Alexis, étudiant en anglais. En s'adressant au BAPU, on n'a pas à se prendre la tête, on est mis en contact avec un praticien qui a, a priori, une certaine légitimité. Et puis l'élément primordial, c'est quand même la gratuité des séances."

Ces structures font donc le plein. "A raison d'une séance en moyenne par semaine et par étudiant, notre planning est engorgé à partir de février et nous n'avons pas d'autres choix que de mettre sur liste d'attente de nombreux étudiants", déplore le docteur Engel.

Au bureau de Tours, aucun des thérapeutes ne travaille à plein temps et l'équipe, composée de sept personnes, ne s'est pas étoffée depuis 1996, alors que la demande est en constante augmentation. Pourtant, en dehors des BAPU, il existe peu de lieux d'écoute, et encore moins de soins, pour les étudiants. Et la médecine préventive ne se déploie pas dans toutes les antennes des universités.

Pour pallier cette insuffisance, une semaine du bien-être étudiant était organisée du 6 au 17 novembre à l'initiative de l'Union nationale des sociétés étudiantes mutualistes régionales (USEM). Sur les campus des principales villes de France, sont proposés petits déjeuners d'intégration, ateliers sur la diététique, le sport, le stress, mais aussi des brochures d'information sur les aides et les services existants.

Catherine Rollot

Article paru dans l'édition du 17.11.06

 

 

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