Férie de l'Avent :
semaine avant Noël (21 déc.)
Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 1,39-45.
En
ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la
montagne de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua
Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l'enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie de
l'Esprit Saint, et s'écria d'une voix forte : « Tu es bénie entre
toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. Comment
ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ?
Car, lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation, l'enfant a
tressailli d'allégresse au-dedans de moi. Heureuse celle qui a cru à
l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du
Seigneur. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Commentaire du jour :
Origène (vers 185-253), prêtre et théologien
Commentaire sur le Cantique des
Cantiques, III,11,10s (trad. cf SC 376, p. 603)
« Marie se mit en route
rapidement vers une ville de la montagne de Judée »
« Le
voici qui vient, bondissant sur les montagnes » (Ct 2,8). Le Christ
ne s'est fait d'abord connaître à l'Eglise que par sa voix. Il a
commencé par lancer sa voix devant lui par l'intermédiaire des
prophètes ; sans se laisser voir, il se faisait entendre. Sa voix
portait dans les messages que l'on annonçait de lui, et pendant tout
ce temps l'Eglise-Epouse rassemblée depuis l'origine du monde,
l'entendait seulement. Mais un jour elle l'a vu de ses yeux et a dit
: « Le voici qui vient, bondissant sur les montagnes ! »...
Et
chaque âme, si du moins l'amour du Verbe de Dieu l'étreint..., est
heureuse et consolée quand elle sent la présence de l'Epoux, alors
qu'elle se trouvait devant des paroles difficiles de la Loi et des
prophètes. A mesure qu'il s'approche de ses pensées pour l'éclairer
en sa foi, elle le voit bondir sur montagnes et collines..., et elle
peut bien dire : « Le voici qui vient ! »... Certes l'Epoux a promis
à son Epouse, c'est-à-dire à ses disciples : « Voici que je suis
avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde » (Mt 28,20). Mais
cela ne l'empêche pas de dire aussi qu'il part prendre possession de
son Royaume (Lc 19,12); alors, de nouveau en pleine nuit, s'élève le
cri : « Voici l'Epoux qui vient » (Mt 25,6). Tantôt donc l'Epoux est
présent et il enseigne ; tantôt il est dit absent et on le désire...
Ainsi, quand l'âme cherche à comprendre et n'arrive pas, pour elle
le Verbe de Dieu est absent. Mais quand elle trouve ce qu'elle
cherche, il est présent sans aucun doute et l'illumine de sa
lumière... Si donc nous aussi nous voulons voir le Verbe de Dieu,
l'Epoux de l'âme, « bondissant sur les collines », écoutons d'abord
sa voix, et nous aussi nous pourrons le voir.