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Présentation :...
Extraits :
Un rabbin italien accuse
Benoît XVI : Le grand rabbin de Venise (Italie) : "les
plus récentes prises de position du pape sur le dialogue, considéré
comme inutile puisqu'il convient de témoigner en toutes circonstances de
la supériorité de la foi chrétienne" conduisent "à annuler les 50
dernières années de l'histoire de l'Eglise"
Benoît XVI
a estimé qu'un dialogue entre religions "au sens strict" est impossible
tout en soulignant le caractère "particulièrement urgent" du dialogue
entre les cultures.
Williamson, l'instrument rêvé pour mettre Benoît XVI dans l'embarras
les
rabbins d'Italie et d'ailleurs menaçaient déjà le Pape de rompre toute
relation, et de considérer comme une offense irréparable la levée des
excommunications
« Inculturation » et évangelisation ...« Rechercher une
harmonie possible entre la civilisation chinoise noble et millénaire et
la nouveauté chrétienne, ferment de libération et d’un authentique
renouvellement de toute société, parce que l’Evangile est un message
universel de salut destiné à tous les hommes quel que soit le contexte
culturel et religieux auquel ils appartiennent. » ...« Sur les
lignes de crête de l’histoire. Le Père Matteo Ricci entre Rome et
Pékin ».
en
z
relations
....
La voie étroite de l’unité de l’Église
Mais le Pape
nous avait prévenus dès la messe de son intronisation sur le Siège
de Pierre :
"Priez pour moi, afin que je ne me dérobe pas,
par peur, devant les loups."
le 13.03.09
le caractère « unique »
de la relation entre les chrétiens et les juifs.
les commencements de sa foi se trouvent dans l'intervention divine
historique dans la vie du peuple juif.... la même
auto-révélation de Dieu,.....pour la
famille humaine du monde
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|
n
Un
rabbin italien accuse Benoît XVI
AFP
13/01/2009 | Mise à jour : 20:33
.
Le grand rabbin de Venise (Italie) Enrico Richetti
a accusé le pape Benoît XVI de remettre en cause cinquante ans de
dialogue entre le judaïsme et l'Eglise catholique, dans un texte
publié mardi par la revue jésuite Popoli.
Alors que les rabbins italiens ont décidé de ne
pas participer cette année à la traditionnelle journée de réflexion
judéo-chrétienne, le 17 janvier, la revue catholique a expliqué la
publication de ce texte par le souci "d'écouter les raisons
d'autrui", "premier pas vers un dialogue authentique".
Le religieux juif rappelle que les rabbins
italiens ont pris leur décision après la réapparition d'une prière
pour la conversion des juifs dans la messe en latin du vendredi
saint réhabilitée par Benoît XVI à l'automne 2007.
En outre, "les plus récentes prises de position
du pape sur le dialogue, considéré comme inutile puisqu'il convient
de témoigner en toutes circonstances de la supériorité de la foi
chrétienne" conduisent "à annuler les 50 dernières années de
l'histoire de l'Eglise", écrit-il.
Dans la préface d'un livre qui vient d'être publié
en Italie ("Pourquoi nous devons nous dire chrétiens" de Marcello
Pera), Benoît XVI a estimé qu'un dialogue entre religions "au
sens strict" est impossible tout en soulignant le caractère
"particulièrement urgent" du dialogue entre les cultures.
Le grand rabbin de Venise souligne que
"l'interruption de la collaboration entre le judaïsme italien et
l'Eglise est la conséquence logique de cette opinion exprimée par la
plus haute autorité de l'Eglise".
"Il est clair que dialoguer veut dire respecter le
droit de chacun à être lui-même et accepter la possibilité
d'apprendre quelque chose de la sensibilité de l'autre, qui puisse
m'enrichir", relève-t-il.
"Lorsque cette idée du dialogue respectueux sera
restaurée, les rabbins seront prêts à jouer le rôle qu'ils ont tenu
durant les 50 dernières années", conclut Enrico Richetti.

La voie étroite de l’unité de l’Église

Williamson, l'instrument rêvé pour mettre Benoît XVI dans
l'embarras
L'affaire Mgr Williamson : décryptage d'une manipulation
Lu sur Eucharistie miséricordieuse
:
"Il
apparaît de plus en plus que toute cette histoire est cousue de
très gros fil blanc. C'est une manipulation - encore plus tordue
et mieux élaborée que celle de Ratisbonne. Elle plonge en
tout cas ses racines plus loin qu'avec
le décret du 23 janvier. L'annonce de la prochaine visite du
Saint-Père en Terre Sainte en est la dernière manifestation
visible. Tout était prêt (devons-nous rappeler que, dès l'annonce
faite par Tornielli, deux jours avant l'annonce officielle,
les rabbins d'Italie et d'ailleurs menaçaient déjà le Pape
de rompre toute relation, et de considérer comme une offense
irréparable la levée des excommunications?), il ne
restait plus qu'à mettre le feu à la mèche, et les propos de
Williamson, opportunément gardés sous le coude depuis deux
mois "au cas où", n'ont rien à voir avec le déclenchement de la
crise, ils ont simplement servi de prétexte après. La
soi-disant défaillance de la "communication" du Vatican n'est pas
davantage en cause.
D'ailleurs, une
station de radio comme Europe 1, qui ne s'intéresse jamais
au Pape, qui ne couvre aucun de ses déplacements, même
pas sa visite en France, annonçait dès le vendredi 23 janvier au
soir (rappelons que c'était le jour de la publication du décret):
"Un des évêques réhabilités a tenu des propos négationnistes,
on n'a pas fini d'en parler" ! Etrange réactivité, sur une
"rubrique" qu'ils ont l'habitude d'ignorer entièrement.
Car l'obscur Williamson n'intéresse bien entendu absolument
personne, d'ailleurs, il retombera dès demain dans l'oubli total,
mais il était l'instrument rêvé pour mettre Benoît XVI dans
l'embarras. Comment en effet mieux discréditer le
Saint-Père, même le détruire médiatiquement, qu'en brandissant
l'accusation qui tue, impensable en ce qui le concerne,
d'antisémitisme? Un enfant de 5 ans pourrait comprendre que, même
si "le crime" profite aussi à ceux qui, au sein de la fraternité
SSPX ne souhaitent pas le rapprochement avec Rome (ils existent
sans aucun doute), ils ne peuvent pas être à l'origine de
celui-ci, pour la raison très simple qu'ils n'ont strictement
aucun accès aux médias. Sinon lorsqu'il s'agit de les
ridiculiser et les étriller. J'attends que quelqu'un me prouve le
contraire. A ce point, je ne suis pas loin de croire que
Williamson est ce que, dans le jargon des forums de discussion sur
Internet, on nomme un "troll".
dans ce même
article .....
Interview
du rabbin Giuseppe Laras: « le Pape a bien parlé, mais le voyage
en Terre Sainte est lointain » ( Le rabbin Laras est le chef
des rabbins italiens.)

31.01.09
Le grand rabbin de France critique Benoît XVI
Le
grand rabbin de France,
Gilles Bernheim, devait être officiellement investi dans ses
fonctions lors d'une cérémonie à la grande synagogue de la
Victoire, dimanche 1er février. Placée sous la
présidence du président du Consistoire central,
Joël Mergui, elle se déroulera en présence de nombreuse
personnalités politiques, religieuses et intellectuelles. Agé de
56 ans, M. Bernheim a été élu en juin 2008, en remplacement du
grand rabbin
Joseph Sitruk. Il est également vice-président de l'Amitié
judéo-chrétienne de France.
Comment réagissez-vous à l'annonce par le
pape Benoît XVI de la levée de l'excommunication de quatre évêques
intégristes, dont l'un,
Mgr Williamson, a tenu des propos explicitement négationnistes
?
Cette annonce m'a fait très mal en tant que juif
et en tant que militant du dialogue entre les religions. Nier la
Shoah, c'est insulter la mémoire des six millions de juifs morts
dans les camps. Les propos de Mgr Williamson sont abjects. En
France et en Allemagne, ils sont punis par la loi. Une fois passé
le choc, j'ai entendu les condamnations de mes amis chrétiens.
Oui, " ces propos ne sont pas ceux d'un chrétien", comme
l'a dit Mgr Barbarin, l'archevêque de Lyon.
Néanmoins, j'ai aujourd'hui plusieurs questions
sans réponse. Comment le pape pouvait-il ignorer le négationnisme
de Mgr Williamson ? Si la levée de l'excommunication est une
invitation à la réconciliation, comment se réconcilier avec celui
qui s'est exclu de la chrétienté par ses propos ? Comment
dialoguer avec cet autre qui voit dans la négation de la Shoah une
opinion personnelle ? Et que se passera-t-il si les quatre évêques
qui ne sont plus excommuniés continuent de refuser Vatican II et
Nostra Ætate (la déclaration adoptée en 1965 par le
concile Vatican II affirmant le lien historique entre les judaïsme
et le christianisme) ?
Ces questions m'inquiètent. Comme beaucoup de
chrétiens et de juifs, j'attends des réponses claires.
Comment jugez vous la part prise par les
institutions juives dans la gestion des tensions liées à
l'offensive israélienne de ces dernières semaines dans la bande de
Gaza ?
Avant de parler des institutions, je voudrais
évoquer les Français juifs qui, dans leur immense majorité, ont
marqué leur attachement indéfectible à Israël avec beaucoup de
dignité face aux diverses formes de violences dont cet Etat est
victime. Les institutions , Conseil représentatif des institutions
juives de France, Consistoire central..., ont rappelé qu'il ne
s'agissait pas d'un conflit contre un autre peuple ou une autre
religion, mais d'un conflit entre Israël et le Hamas, et qu'il ne
fallait pas le transférer en France. J'ai dit ma compassion pour
les victimes civiles israéliennes et celles, palestiniennes,
prises en otage par le Hamas dans la bande de Gaza.
Un rabbin est d'abord une autorité religieuse et
morale. Et mon souhait le plus cher est que se lèvent dans toute
cette région du monde des artisans de paix et de justice. Que le
nom de Dieu n'y soit plus invoqué pour la violence et que
s'ouvrent des chemins de pardon et de réconciliation. Je veux
témoigner ici de mon affection profonde pour les responsables
musulmans qui affichent cette même volonté.
Avez-vous entendu les critiques sur une
possible contradiction entre le "soutien indéfectible à Israël" et
les appels à s'abstenir de toute analyse sur le conflit pour ne
pas l'importer en France ?
Il y a un fossé entre exprimer une opinion, sa
solidarité ou sa compassion et importer un conflit, c'est-à-dire
avoir un comportement violent. Quand on parle de soutien
indéfectible, on ne peut oublier que la très grande majorité des
Israéliens accepte l'idée qu'il puisse y avoir un Etat palestinien
aux côtés d'Israël. Le Hamas a, quant à lui, la volonté de faire
disparaître Israël de la carte. Dans l'absolu, comment réagir face
à celui qui veut vous anéantir ? De façon modérée ? C'est à cette
question qu'il faut répondre.
Les Français juifs sont souvent interpellés sur
la disproportion de la réaction d'Israël. Les missiles du Hamas
auraient pu tuer des centaines de personnes si Israël n'avait pas
tout fait pour protéger sa population civile. Parce que c'est un
principe biblique que de privilégier la vie. Le Hamas, lui, se
livre à l'exaltation du martyre et de la mort. Quand les guerriers
du Hamas s'infiltrent dans les écoles, les mosquées ou les
hôpitaux, ils savent qu'ils seront, par la suite, la cause de
nombreuses victimes civiles.
Quels seront les effets de ce conflit sur les
relations judéo-musulmanes en France ? L'Association
judéo-musulmane (AJM), créée en 2004, n'y a pas survécu, et les
responsables religieux ne sont pas parvenus à produire un texte
commun...
L'AJM est une association encore très jeune, peu
préparée à surmonter les difficultés posées par ce conflit. Quant
au texte commun que les autorités religieuses françaises n'ont pas
su produire, il aurait dû marquer une volonté sans faille de
condamner les actes racistes, antisémites et antimusulmans qui ont
été commis dans notre pays. Et appeler les personnes qui se
sentent solidaires des populations d'Israël et de Palestine à
s'opposer ensemble au mépris, à la haine et à la violence. Mais le
consensus ne s'est pas encore fait.
Dans quel état d'esprit se trouvent
aujourd'hui les communautés juives ?
Face aux actes violents et antijuifs qui se
multiplient et se banalisent, et qui portent atteinte aux valeurs
essentielles de la République, la communauté juive reste calme et
confiante dans les pouvoirs publics. Lors de la deuxième Intifada,
au début des années 2000, elle avait éprouvé un sentiment prolongé
d'insécurité. Je suis sûr que tout est fait aujourd'hui pour
empêcher que cela se reproduise.
Dans ce contexte, quels seront vos chantiers
à la tête du grand rabbinat ?
Je constate une très grande attente des petites
et moyennes communautés qui manquent d'enseignants et de rabbins.
Joël Mergui, le président du Consistoire central, et moi-même
avons une conscience aiguë des efforts à effectuer pour répondre à
leurs problèmes. Ensemble, nous cherchons chaque jour des
solutions. Et nous réussirons avec l'aide de nos rabbins, formés à
l'école rabbinique de Paris, munis à la fois d'une profonde
érudition dans la loi juive et du large savoir culturel qui est
aujourd'hui indispensable en France pour rendre accessible à tous,
croyants ou non, l'apport de notre sagesse.
Propos recueillis par Stéphanie Le Bars
Article paru dans l'édition du 01.02.09.

LEMONDE.FR | 29.01.09 |
13h16
Vidéo
Jongleurs et lionceau, le pape ne connaît pas
la crise
http://www.lemonde.fr/international/video/2009/01/29/jongleurs-et-lionceau-le-pape-ne-connait-pas-la-crise_1147946_3210.html#ens_id=1145640
Alors que la polémique sur la levée de
l'excommunication de trois évêques intégristes enfle autour de
Benoît XVI, le souverain pontife a eu droit à une récréation
insolite, mercredi 28 janvier, au Vatican. Des jongleurs et un
lionceau du cirque français Medrano se sont produits lors de
l'audience générale papale devant 4 000 fidèles. Cette audience
avait néanmoins pour but d'effectuer une mise au point sur la
position du Vatican sur la Shoah et l'antisémitisme. La concomitance
entre le spectacle de cirque et la gravité des autres communications
a conforté le sentiment des vaticanistes que la communication passe
mal entre les différents services du Vatican.
Sur cette même page du lemonde.fr figurent ces
liens :

Après cette main tendue du pape aux intégristes,
"les discussions vont commencer et il faut prier pour qu'il y
ait des passerelles qui se retrouvent et qu'il y en ai beaucoup qui
rentrent à la maison".
LA RÉCONCILIATION AVEC LES INTÉGRISTES PAS
TOTALE
Le cardinal
Giovanni Battista Re, qui a signé le décret sur la levée de
l'excommunication des évêques intégristes dont un négationniste,
estime que la "réconciliation n'est pas encore totale" avec
la Fraternité sacerdotale
Saint Pie X dont ils sont membres, dans une interview samedi à
La Repubblica.
"C'est le début d'un processus (...). La levée de l'excommunication
n'est pas un point d'arrivée mais le début d'un chemin",
déclare Mgr Re. La Fraternité "doit encore montrer clairement
qu'elle accepte le concile" Vatican II, souligne-t-il. Vatican
II (1962-1965) a rompu avec la théologie du peuple juif "déicide"
(coupable de la mort du Christ), qui a alimenté deux millénaires
d'antisémitisme.
31.02.09
Décidément, ce pape est impossible, et il
s’obstine
http://yvesdaoudal.hautetfort.com/archive/2009/01/31/decidement-ce-pape-est-impossible-et-il-s-obstine.html
VIENNE, 31 jan 2009 (AFP) - Autriche: Benoît XVI nomme à Linz un
évêque-auxiliaire ultra-conservateur
Le
Pape Benoît XVI a nommé samedi comme évêque-auxiliaire de Linz
(ouest de l'Autriche) un ultra-conservateur qui, selon le quotidien
régional Oberösterreichischen Nachrichten, ne figurait même pas sur
la liste proposée par l'évêque du diocèse.
C'est
l'évêque de Linz, Ludwig Schwarz, qui a annoncé la nouvelle, tout en
se "réjouissant" de cette nomination.
Le
nouvel évêque-auxiliaire de Linz, Gerhard Maria Wagner, âgé de 54
ans, était depuis 20 ans curé de la paroisse de Windischgarsten. Il
s'était signalé ces dernières années par des déclarations qui
avaient suscité de vives polémiques tant au sein de l'Eglise
catholique autrichienne que parmi les fidèles.
Ainsi,
après le tsunami de 2004 en Thaïlande, il avait estimé "qu'il n'y
avait peut-être pas de hasard dans le fait que la catastrophe
s'était produite à Noël, alors que les riches Occidentaux se ruaient
vers la pauvre Thaïlande pour faire la fête".
De
même, après l'ouragan "Katrina" qui avait dévasté La
Nouvelle-Orléans en 2005, il avait considéré que "ce n'était
peut-être pas le fait du hasard si les cinq cliniques pratiquant
l'avortement dans la ville et les boîtes de nuit avaient été
détruites", se demandant par ailleurs "si les catastrophes
naturelles n'étaient pas la conséquence d'une pollution
spirituelle".
Auparavant, en 2001, il avait mis les jeunes en garde contre la
lecture des romans "Harry Potter" de l'écrivain britannique Joanne
K. Rowling, estimant qu'elle pouvait mener au "satanisme".
Cette
nomination d'un ultra-conservateur intervient dans la foulée de la
levée de l'excommunication de quatre évêques intégristes de la
Fraternité sacerdotale Saint Pie X (FSSPX), dont l'un, Richard
Williamson, un évêque britannique exerçant aujourd'hui en Argentine,
avait nié l'Holocauste et l'utilisation des chambres à gaz pour
exterminer les juifs.
Cette
décision du pape Benoît XVI a suscité de virulentes critiques de la
part de la communauté juive et un grand trouble au sein de l'Eglise
catholique elle-même.
Le 28
janvier, pour tenter de limiter les dégâts, Benoît XVI avait
fermement condamné le négationnisme et a exprimé sa "solidarité" aux
juifs.
Les
germanophones iront plutôt voir la
vidéo de Gloria.tv où le P. Gerhard Maria Wagner, en soutane,
explique pourquoi les « signes extérieurs » sont importants pour la
foi, notamment dans la liturgie.

Urbis et Orbis
Article
extrait du n° 6973 de Présent
du Samedi 21 novembre 2009
Le 4e centenaire de la mort du jésuite Matteo
Ricci (1552-1610) donne déjà lieu à différentes commémorations et
manifestations qui se prolongeront pendant toute l’année 2010. Au
Vatican, dans l’aile gauche de la colonnade de la place Saint-Pierre,
l’exposition qui lui est consacrée est intitulée : Ai crinali
della storia. Padre Matteo Ricci fra Roma e Pechino, qu’on
pourrait traduire par « Sur les lignes de crête de l’histoire. Le
Père Matteo Ricci entre Rome et Pékin ».
Le P. Matteo Ricci, depuis des décennies, est
présenté comme un précurseur du « dialogue entre les cultures »
voire du « dialogue interreligieux ». C’est dans cet esprit que les
Jésuites ont créé des Instituts Ricci, instituts savants où l’on
mène des recherches historiques et linguistiques, des travaux
universitaires. Il y a en quatre dans le monde : le premier a été
créé en 1966 à Taipei (Taïwan), puis ont été fondés ceux de Paris,
San Francisco et Macau. L’Institut Ricci de Paris a mené à bien la
publication du Grand Dictionnaire Ricci de la langue chinoise
(2001), en six volumes, le plus grand dictionnaire chinois-français
existant.
Si l’on revient à la vie du P. Matteo Ricci, on
constate que le célèbre jésuite n’a pas été seulement un homme de
« dialogue culturel », il ne s’est pas contenté d’« inculturer » le
christianisme à la Chine, comme on le dit aujourd’hui. Comme l’a
rappelé Benoît XVI en mai dernier dans un
message important, le P. Ricci a voulu respecter « les bons usages
du pays que les néophytes chinois ne devaient pas abandonner
lorsqu’ils embrassaient la foi chrétienne » mais, en même temps, il
avait « la certitude que la Révélation pouvait encore plus les
valoriser et les compléter ».
Né en 1552 à Macerata, en Italie, Matteo Ricci est
élève du collège jésuite de la ville pendant sept ans, puis il va à
Rome étudier le droit. En 1571, l’année de la bataille de Lépante,
il interrompt ses études de droit et rentre dans la Compagnie de
Jésus. Ses supérieurs, outre la formation spirituelle exigeante
propre aux Jésuites de cette époque, lui font suivre de solides
études, dans le domaine des humanités et des sciences.
Se découvrant une vocation missionnaire, il est
envoyé en Inde où il poursuit ses études théologiques avant d’être
ordonné prêtre en 1580. En 1583, il entre en Chine, avec le P.
Ruggeri. Ils fondent une première résidence jésuite à Zhaoqing. Dès
cette époque, il publie une carte du monde, en chinois, la première
du genre, qui révèle aux lettrés chinois la configuration des
continents et des océans. Mais en même temps – et cet aspect de sa
mission ne doit pas être oublié –, il commence à rédiger, avec le P.
Ruggeri, un catéchisme en chinois.
Universalité et libération
On ne racontera pas toutes les étapes et toutes
les péripéties de la vie du P. Matteo Ricci en Chine : à Shaozhou
(après qu’il eut été expulsé de Zhaoqing par le nouveau vice-roi du
Guangdong), puis à Nanchang, à Nankin et, enfin, à Pékin, à partir
de 1601, où il restera jusqu’à sa mort neuf ans plus tard.
Lors de l’inauguration de l’exposition vaticane,
Mgr Giuliodori, l’évêque de Macerata, ville natale de Matteo Ricci,
a insisté sur ses initiatives culturelles : « Il a dessiné des
mappemondes qui ont fait connaître aux Chinois le reste du monde,
dont ils ne savaient à peu près rien, et sur ces grandes cartes il a
représenté les lieux les plus importants de la chrétienté. Il a
traduit en chinois des livres de philosophie, de mathématiques,
d’astronomie ; et révélé à l’Occident les textes de Confucius. Il a
créé un dialogue très intense avec les lettrés et les hommes de
culture les plus illustres de Chine et il a transformé ces
discussions en livres, également destinés à préparer le terrain à la
semence de l’Evangile. »
Mais le P. Matteo Ricci n’a pas renvoyé à un temps
indéterminé la nécessaire évangélisation.
Il a fait construire, en 1605, la première église
de Pékin, le Nantang, qui existe toujours aujourd’hui, même si elle
a été reconstruite à plusieurs reprises – elle sera la première
église rouverte en 1971, après la révolution communiste de 1949.
Il a publié en 1603, un catéchisme en chinois, qui
portait comme sous-titre : « Véritable explication du Seigneur du
Ciel ». Il publiera, deux ans plus tard, un Sommaire de la
doctrine chrétienne et un recueil de Vingt-cinq sentences
morales.
L’« inculturation » (mot inconnu au XVIIe siècle)
n’était pas, pour Matteo Ricci, une fin en soi. Benoît
XVI, dans le message déjà cité, a
caractérisé ainsi la pratique missionnaire du P. Matteo Ricci :
« Rechercher une harmonie possible entre la civilisation chinoise
noble et millénaire et la nouveauté chrétienne, ferment de
libération et d’un authentique renouvellement de toute société,
parce que l’Evangile est un message universel de salut destiné à
tous les hommes quel que soit le contexte culturel et religieux
auquel ils appartiennent. »
YVES
CHIRON
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