Ce qui est d'origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n'est rien, voilà ce que Dieu a choisi pour détruire ce qui est quelque chose » (1Co 1,26-28).
 

Dossiers :  Dieu... le Verbe    pouvoir

 

Présentation :... cela expliquerait-il la haine du christianisme ???

Extraits :   « Frères, vous qui avez été appelés par Dieu, regardez bien : parmi vous il n'y a pas beaucoup de sages aux yeux des hommes, ni de gens puissants ou de haute naissance. Au contraire, ce qu'il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion les sages... Ce qui est d'origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n'est rien, voilà ce que Dieu a choisi pour détruire ce qui est quelque chose » (1Co 1,26-28).

en z relations .... Abel et Caïn...  pouvoir... Nietzsche ... Amour... Dieu est amour... homenMULTETUN  ....

 

 

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Source:  http://www.levangileauquotidien.org/

Date : dimanche 04 février 2007
 

Cinquième dimanche du temps ordinaire


Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 5,1-11.


Un jour, Jésus se trouvait sur le bord du lac de Génésareth ; la foule se pressait autour de lui pour écouter la parole de Dieu. Il vit deux barques amarrées au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. Jésus monta dans une des barques, qui appartenait à Simon, et lui demanda de s'éloigner un peu du rivage. Puis il s'assit et, de la barque, il enseignait la foule. Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez les filets pour prendre du poisson. » Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ton ordre, je vais jeter les filets. » Ils le firent, et ils prirent une telle quantité de poissons que leurs filets se déchiraient. Ils firent signe à leurs compagnons de l'autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu'elles enfonçaient. A cette vue, Simon-Pierre tomba aux pieds de Jésus, en disant : « Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur. » L'effroi, en effet, l'avait saisi, lui et ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu'ils avaient prise ; et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, ses compagnons. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. » Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :



Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Sermon 43, 5-6 ; CCL 41, 510-511 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 396 rev.)

 

« Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras »



      Qu'elle est grande la bonté du Christ ! Pierre a été pêcheur, et maintenant un orateur mérite un grand éloge s'il est capable de comprendre ce pêcheur. Voilà pourquoi l'apôtre Paul dit en s'adressant aux premiers chrétiens : « Frères, vous qui avez été appelés par Dieu, regardez bien : parmi vous il n'y a pas beaucoup de sages aux yeux des hommes, ni de gens puissants ou de haute naissance. Au contraire, ce qu'il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion les sages... Ce qui est d'origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n'est rien, voilà ce que Dieu a choisi pour détruire ce qui est quelque chose » (1Co 1,26-28).

      Car si le Christ avait choisi en premier lieu un orateur, l'orateur aurait pu dire : « J'ai été choisi pour mon éloquence ». S'il avait choisi un sénateur, le sénateur aurait pu dire : « J'ai été choisi à cause de mon rang ». Enfin, s'il avait choisi un empereur, l'empereur aurait pu dire : « J'ai été choisi en raison de mon pouvoir ». Que ces gens-là se taisent, qu'ils attendent un peu, qu'ils se tiennent tranquilles. Ils ne seront pas oubliés ni rejetés ; qu'ils attendent un peu, parce qu'ils pourraient se glorifier de ce qu'ils sont en eux-mêmes.

      « Donne-moi, dit le Christ, ce pêcheur, donne-moi cet homme simple et sans instruction, donne-moi celui avec qui le sénateur ne daigne pas parler, même quand il lui achète un poisson. Oui, donne-moi cet homme. Lorsque je l'aurai rempli, on verra clairement que c'est moi seul qui agis. Certes, j'accomplirai aussi mon oeuvre dans le sénateur, l'orateur et l'empereur..., mais mon action sera plus évidente dans le pêcheur. Le sénateur, l'orateur et l'empereur peuvent se glorifier de ce qu'ils sont : le pêcheur, uniquement du Christ. Que le pêcheur vienne leur enseigner l'humilité qui procure le salut. Que le pêcheur passe en premier. »

 

Is 6, 1-2a.3-8
L'année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur qui siégeait sur un trône très élevé ; les pans de son manteau remplissaient le Temple. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui. Ils avaient chacun six ailes : deux pour se couvrir le visage, deux pour se couvrir les pieds, et deux pour voler. Ils se criaient l'un à l'autre : « Saint ! Saint ! Saint, le Seigneur, Dieu de l'univers. Toute la terre est remplie de sa gloire. »
Les pivots des portes se mirent à trembler à la voix de celui qui criait, et le Temple se remplissait de fumée. Je dis alors : « Malheur à moi ! je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures, j'habite au milieu d'un peuple aux lèvres impures : et mes yeux ont vu le Roi, le Seigneur de l'univers ! »
L'un des séraphins vola vers moi, tenant un charbon brûlant qu'il avait pris avec des pinces sur l'autel. Il l'approcha de ma bouche et dit : « Ceci a touché tes lèvres, et maintenant ta faute est enlevée, ton péché est pardonné. » J'entendis alors la voix du Seigneur qui disait : « Qui enverrai-je ? qui sera notre messager ? » Et j'ai répondu : « Moi, je serai ton messager : envoie-moi. »

Ps 137 (138), 1-2a, 2bc-3, 4-5, 7c-8
De tout mon coeur, Seigneur, je te rends grâce :
tu as entendu les paroles de ma bouche.
Je te chante en présence des anges,
vers ton temple sacré, je me prosterne.

Je rends grâce à ton nom pour ton amour et ta vérité,
car tu élèves, au-dessus de tout, ton nom et ta parole.
Le jour où tu répondis à mon appel,
tu fis grandir en mon âme la force.

Tous les rois de la terre te rendent grâce
quand ils entendent les paroles de ta bouche.
Ils chantent les chemins du Seigneur :
« Qu'elle est grande, la gloire du Seigneur ! »

Ta droite me rend vainqueur.
Le Seigneur fait tout pour moi !
Seigneur, éternel est ton amour :
n'arrête pas l'oeuvre de tes mains.

1 Co 15, 1-11
Frères, je vous rappelle la Bonne Nouvelle que je vous ai annoncée ; cet Évangile, vous l'avez reçu, et vous y restez attachés, vous serez sauvés par lui si vous le gardez tel que je vous l'ai annoncé ; autrement, c'est pour rien que vous êtes devenus croyants.
Avant tout, je vous ai transmis ceci, que j'ai moi-même reçu : le Christ est mort pour nos péchés conformément aux Écritures, et il a été mis au tombeau ; il est ressuscité le troisième jour conformément aux Écritures, et il est apparu à Pierre, puis aux Douze ; ensuite il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois - la plupart sont encore vivants, et quelques-uns sont morts - ensuite il est apparu à Jacques, puis à tous les Apôtres. Et en tout dernier lieu, il est même apparu à l'avorton que je suis. Car moi, je suis le plus petit des Apôtres, je ne suis pas digne d'être appelé Apôtre, puisque j'ai persécuté l'Église de Dieu. Mais ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu, et la grâce dont il m'a comblé n'a pas été stérile. Je me suis donné de la peine plus que tous les autres ; à vrai dire, ce n'est pas moi, c'est la grâce de Dieu avec moi.
Bref, qu'il s'agisse de moi ou des autres, voilà notre message, et voilà votre foi.

Lc 5, 1-11
Un jour, Jésus se trouvait sur le bord du lac de Génésareth ; la foule se pressait autour de lui pour écouter la parole de Dieu. Il vit deux barques amarrées....  Voir suite ci dessus..

 

Homélie du Père Joseph-Marie



Les lectures de ce 5ème dimanche du Temps ordinaire, qui nous invitent à articuler un extrait du prophète Isaïe (6, 1-2), un passage de la première lettre de Saint Paul aux Corinthiens (15, 1-11) et le récit de la pêche miraculeuse, pourraient s’intituler : « les trois temps de la vocation ». Dans chacune de ces lectures, il est question d’un « héros » biblique : le prophète Isaïe, Paul et Pierre - trois hommes au tempérament fort, bien trempé. La mise en parallèle de leur itinéraire respectif de rencontre avec le Dieu vivant, va nous permettre de dégager quelques principes de la pédagogie divine, qui s’appliquent à chacun de nous.
Tous les trois ont à découvrir, à l’occasion d’une initiative déconcertante de ce Dieu qu’ils croyaient connaître, qu’il est avant tout le Kadosch, le Saint, littéralement : le Tout-Autre. Altérité radicale, qui s’impose dans sa différence, tout en respectant la personnalité de chacun de ceux à qui elle se révèle.
Saisi par l’Esprit, Isaïe est introduit en présence du Dieu d’Israël et assiste à la liturgie céleste : « Des séraphins se tenaient au-dessus de lui. Ils se criaient l'un à l'autre : “Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu de l’univers. Toute la terre est remplie de sa gloire”». Ecrasé par la Beauté transcendante du Très-Haut, il perçoit en cet instant toute la distance qui le sépare de « Celui-qui-est » : « Malheur à moi, je suis perdu ! Car je suis un homme aux lèvres impures, j'habite au sein d'un peuple aux lèvres impures, et mes yeux ont vu le Roi, le Seigneur de l’univers. »
Comme il nous l’explique lui-même, Saul a acquis son savoir sur Dieu auprès d’un Maître en Israël : « Je suis Juif. C'est aux pieds de Gamaliel que j'ai été formé à l'exacte observance de la Loi de nos pères, et j'étais rempli du zèle de Dieu » (Ac 22,3). Zèle à vrai dire peu éclairé, puisqu’il exige que soit éradiquée la secte chrétienne qui s’oppose à la doctrine traditionnelle : « J'ai persécuté à mort cette Voie, chargeant de chaînes et jetant en prison hommes et femmes » (Ac 22, 5). Confronté sur le chemin de Damas à la vraie lumière - celle du Verbe - il prend conscience de son aveuglement et humblement se laisse enseigner par ceux-là mêmes qu’il persécutait. Faisant mémoire de cette rencontre avec le Ressuscité qui a transformé sa vie, Saint Paul précise : « En tout dernier lieu, il m'est apparu à moi aussi, comme à l'avorton. Car je suis le moindre des apôtres ; je ne mérite pas d'être appelé apôtre, parce que j'ai persécuté l'Église de Dieu ».
Pierre est un pécheur du bord du lac de Galilée ; un maître-pécheur semble-t-il à en juger à l’autorité dont il jouit auprès de ses collègues - ce qui ne l’empêche pas de rentrer certains jours bredouille. On imagine sans peine la surprise de Simon lorsque ce matin là, après avoir enseigné les foules, Jésus l’invite à « avancer en eau profonde » et à « jeter les filets ». Il lui faut à lui aussi une bonne dose d’humilité pour répondre devant ses compagnons : « sur ta parole je vais lâcher les filets ». Nous connaissons la suite : à la vue de la « grande multitude de poissons » qu’ils ramenèrent dans leurs filets, Simon-Pierre tombe aux pieds de Jésus, en confessant : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur ! » L’évangéliste précise : « La frayeur en effet l'avait saisi, lui et ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient prise ».
L’homme - tout homme - ne découvre vraiment son néant, sa misère, son péché qu’en présence de Dieu, lorsque celui-ci lui révèle sa sainteté - à chacun d’une manière adaptée à son propre cheminement. Mais le Seigneur ne nous abandonne pas à notre désarroi : au cœur de cette rencontre bouleversante, qui tourne forcément à notre défaveur, il vient lui-même à notre secours : « L'un des séraphins vola vers moi, explique Isaïe, tenant un charbon brûlant qu'il avait pris avec des pinces sur l'autel. Il l’approcha de ma bouche et dit : “Ceci a touché tes lèvres, et maintenant ta faute est enlevée, ton péché est pardonné” ». Pierre lui-aussi s’entend dire : « Sois sans crainte » ; et Paul, écrivant à Timothée, laisse à son tour éclater sa reconnaissance, tout en dévoilant la pédagogie divine à l’œuvre dans ces interventions : « Le Christ Jésus m'a pardonné pour que je sois le premier, en qui toute sa générosité se manifesterait » (1 Tm 1, 16).
Se manifestant dans son Altérité irréductible, le Seigneur nous révèle notre vérité de créature aliénée par le péché, mais aussi infiniment aimée par un « Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, riche en grâce et en fidélité » (Ex 34,6) ; un Dieu qui croit en l’homme, espère en lui et l’aime d’un amour éternel ; un Dieu qui lui garde sa bienveillance malgré ses transgressions et ses péchés, et n’hésite pas, après lui avoir fait miséricorde, de l’envoyer annoncer sa proximité bienveillante : « Alors j'entendis la voix du Seigneur qui disait : “Qui enverrai-je ? Qui sera notre messager ?” » Fort de son expérience, Isaïe peut maintenant répondre : « Me voici, envoie-moi ». A Pierre qu’il vient de rassurer, le Seigneur Jésus précise : « Désormais ce sont des hommes que tu prendras ». Et Paul s’entendra annoncer par la voix d’Ananie : « Le Dieu de nos pères t'a destiné à connaître sa volonté, à voir celui qui est le Juste et à entendre la parole qui sort de sa bouche. Car tu sera s pour lui, devant tous les hommes, le témoin de ce que tu as vu et entendu » (Ac 22, 14-15).
Ce sont des hommes nouveaux qui se relèvent - Simon est devenu Pierre, Saul est transformé en Paul - et qui peuvent maintenant se mettre vraiment au service du Seigneur, en ne s’appuyant plus sur ce qu’ils croyaient savoir de lui, mais sur ce qu’il leur a fait connaître. Par toute leur vie et par leur mort, ils vont désormais « rendre grâce à son Nom pour son amour et sa vérité », en attendant de le « chanter éternellement en présence des Anges » (Ps 137).

« Seigneur, donne-nous de découvrir nous aussi ta présence au cœur de nos vies ; la présence du Feu de ton Esprit, qui calcine l’arbre mort du vieil homme et embrase le buisson ardent de l’homme nouveau. Alors nous pourrons, avec Isaïe, Pierre, Paul et tous les saints, répondre à ton appel, et nous mettre vraiment à ton service. Pleins de reconnaissance, et ne nous appuyant que sur ta seule fidélité, nous pourrons être tes témoins devant nos frères, leur partageant le récit de ta patience et de ta miséricorde à notre égard. Au terme de notre vie, nous pourrons alors entonner l’hymne de jubilation de la Vierge Marie, que l’Eglise reprend chaque jour au soir tombant : « Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Son amour s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent ! » (Lc 1, 46-50).



Père Joseph-Marie


 

 

 

 

 

 

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