Motu Proprio de Benoit XVI

Dossiers : Christianisme et ses chapelles

Présentation :...Le motu proprio qui réhabilite l'ancien rite a été publié samedi 07.07.07

Pas de meilleur présentation que celle  d'Artémisa Mariès sur son blog A vrai dire, trouvé le 16.07.07.... grâce au Salon Beige :

Par ce décret publié le Pape reconnaît que la messe dite "de Saint Pie V" n'a jamais été abrogée, et donc que tous ceux qui sont restés fidèles à cette messe n'ont pas désobéi à l'Eglise. Cela est très important.

Puis, S.S. Benoît XVI déclare que tout prêtre peut désormais célébrer cette messe librement, sans avoir à demander une autorisation à quiconque, et que les fidèles peuvent demander cette messe et que le curé doit la leur accorder.

Pour la majorité de Français, maintenant, tout cela n'a aucune importance, puisque la plupart de Français ne croient plus en rien si ce n'est la République, ou la Tolérance, ou la Laïcité.

Il n'empêche que ce Motu Propio est d'une importance majeure, car les églises ont commencé à se vider quand les évêques progressistes ont abusivement imposé le nouveau rite qui incarne, en fait, une nouvelle théologie de la prière. La désacralisation de la liturgie a fait partir des dizaines de milliers de catholiques, et le milieu ambiante de marxisme, de libéralisme, de hédonisme matraqué par les médias a fait le reste.

Maintenant, petit à petit, on peut espérer que de plus en plus de Français découvriront la liturgie qui a produit et nourrie tant de saints et de héros Français, et qu'ils commenceront à se montrer dignes d'un tel héritage.

Devant la menace de plus en plus précise de l'islam, le seul moyen de nous armer spirituellement vient de nous être donné. Déo gratias!!

Extraits : 

  1.  Cette libéralisation du rite ( ancien rite de 1962) qui appelle à la conversion des juifs

  2. Réactions vives de certains juifs au Motu Proprio de Benoit XVI

  3. Exemple de manipulation des esprits...

 

en z relations ....

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Méfiez-vous des hommes : ils vous livreront aux tribunaux et vous flagelleront dans leurs synagogues.

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Le 07.07.07

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Benoît XVI a interdit la messe de saint Pie

 

 

 

Réactions  au motu propriode Benoit XVI

 

09 juillet 2007  ...le Figaro

 

Cette libéralisation du rite ( ancien rite de 1962) qui appelle à la conversion des juifs

EXTRAIT :

Le motu proprio qui réhabilite l'ancien rite de 1962 a été publié samedi. Pour le cardinal Barbarin, Benoît XVI ne s'éloigne pas des choix de Jean-Paul II.

CE DÉCRET attendu depuis plusieurs mois, a tenu à assurer le Pape, ne va pas « amenuiser l'autorité du concile Vatican II » ni provoquer « des fractures ». Président de la conférence des évêques de France, Mgr Ricard a cependant prévu « quelques grumeaux dans la pâte ». Pour le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, « tout se passera bien si les traditionalistes ne brandissent pas leurs drapeaux ».

....

Cette libéralisation du rite ( 'ancien rite de 1962) qui appelle à la conversion des juifs va être suivie d'une « Note de la congrégation pour la Doctrine de la foi » affirmant que « l'Église du Christ » se trouve dans l'Église catholique. Benoît XVI ne rompt-il pas la ligne de dialogue chère à son prédécesseur ?
Philippe Barbarin :Tout le monde sait l'attachement sans ambiguïté de Benoît XVI à nos « frères aînés ». Et n'oublions pas que le mot de conversion (en hébreu, teshouva) appartient aussi à la prière des juifs. Que chacun d'entre nous se tourne vraiment vers Dieu, dans l'attente et l'espérance du Messie. Quant à l'engagement de l'Église catholique pour l'oecuménisme, il est irréversible. Benoît XVI ne risque pas de s'éloigner des choix faits par Jean-Paul II dans ce domaine. Nous recevons la prière du Seigneur - « Que tous soient un » - comme un ordre. Dire avec clarté la position de l'Église catholique sur le mystère de l'Église ne peut qu'aider l'oecuménisme.
 

z   ... Pas très catholique me semble-t-il .... c'est là qu'apparaît incidemment la différence de vue entre la vision de la bonne Nouvelle ...du Christ ... de Dieu  entre Jean-Paul II ( nous avons tous le même Dieu...  donc les religions monothéistes s'équivalent)  et Benoît XVI.(« l'Église du Christ » se trouve dans l'Église catholique... le Christ s'est Incarné ...ne l'attendez plus en brassant vos petites affaires ...le divin parle : « Va vers toi ...Non pas « vers toi », introspection, mais quête du sujet parlant......... la parole tierce")

Cette confusion entre oecuménisme ( unité de L'Eglise chrétienne) et le dialogue inter-religieux n'est sans doute pas fortuite ... vive nos bergers-escamoteurs !

Ceci expliquant par ailleurs  la précipitation avec laquelle la place Nôtre Dame à Paris a été "débaptisée" en place Jean-Paul II par le Khmer-vert de Paris....du MultetUN vers le mondialisme des homenTRANCHE...

Nous touchons là, me semble-t-il, la raison profonde de l'hostilité profonde et peut-être inconsciente manifestée par les homENTRANCHE et les homenUN à l'égard de Benoît XVI ....

 

ressusciter ...une mutation   ...  C’est moi, mais ce n’est plus moi: si nous vivons de cette manière, nous transformons le monde. C’est la formule qui contredit toutes les idéologies de la violence, et c’est le programme qui s’oppose à la corruption et à l’aspiration au pouvoir et à l’avoir.  ... la communion existentielle  ....  Benoît XVI

être, c'est participer à l'Être ....  Les êtres sont constitués par leur participation à l'Être. ..... Dieu est par essence un être relationnel. Trinitaire, il est ipso facto communautaire et non un être solitaire. ....Falk van Gaver

  Maurice Zundel

Ce peuple qui enseigne des préceptes humains ....  texte fondamental de la vision sacré du christianisme....Evangile

Mardi le 10 juillet 2007

Réactions vives de certains juifs au Motu Proprio de Benoit XVI

Par le conservateur, lundi 9 juillet 2007 à 19:41

Rapportant le Motu Proprio libéralisant la messe en latin, les médias français ont placé l'accent principalement sur le "retour en arrière", la "victoire des traditionalistes", ou pour reprendre cette phrase culte de Mme Chazal, le fait que "l'église recule dans son ouverture à la société". Aux Etats-Unis, pays d'immigration de communautés religieuses singulières et persécutées, la notion de traditionalisme n'est pas comprise - au point que certains américains peinent à voir le danger de l'islamisme (en particulier chez les néo-conservateurs naïfs). Outre-atlantique, c'est la question des relations judéo-catholiques qui a focalisé l'attention. Point soulevé par TF1 également. Le Vendredi Saint comprendrait dans "l'ancien missel" une prière pour la conversion des juifs.

L'ADL (Anti-Defamation League, équivalent de notre LICRA), a qualifié la décision du pape de "coup violent porté aux relations judéo-catholiques ("body blow to Catholic-Jewish relations"). Son directeur, Abraham Foxman, a qualifié la prière incriminée d' "insultante" ("insensitive and insulting"). Pour sa part, le Simon Wiesenthal Center a appelé le pape a condamner ce type de prières comme étant contraire aux enseignements de l'Eglise ("now entirely contrary to the teaching of the church"). D'autres, comme l'American Jewish Committee, considèrent en revanche qu'il ne faut pas réagir de manière alarmiste.

Il y a quelque chose d'extraordinaire dans ces réactions, visant à placer notre liberté d'opinion sous tutelle. Il est évident que pour tout catholique, Jésus est le Messie, et que par conséquence, les juifs qui refusent de le reconnaître comme tel sont dans l'erreur ! Un catholique qui soutiendrait l'inverse serait un relativiste, c'est à dire non seulement un "croyant partiel", mais plus simplement, une personne illogique. La façon dont certains juifs, parmi mes connaissances, qualifient le christianisme ne me laisse pas le moindre doute sur l'absence totale de relativisme dans leur raisonnement. Le christianisme ne serait qu'une "secte née sous la tutelle de St Paul", pour reprendre les propos d'une relation juive.

Le "missel actuel" contient une prière en faveur des juifs dite le Vendredi Saint. Prière évidemment bienveillante mais pourtant limpide - il me semble - sur le rappel des "exigences" de l'Alliance :

"Prions pour les juifs a qui Dieu a parlé en premier : qu'ils progressent dans l'amour de Son Nom et la fidélité à Son alliance (...) Dieu éternel et tout puissant toi qui as choisi Abraham et sa descendance pour en faire les fils de ta promesse conduis à la plénitude de la Rédemption le premier peuple de l'alliance, comme ton Eglise t'en supplie"

Il va sans dire qu'il est stupide de concevoir l'idée d'une "culpabilité collective" des juifs dans la Passion. D'une part la notion de "culpabilité collective" est indéfendable. De l'autre sa transmission aux générations suivantes pour l'éternité constitue un raisonnement bien primaire. Il suffit de penser pour s'en convaincre aux "indigènes" (autoproclamés) comme Houria Boutedlja défendant l'idée d'une "culpabilité collective transmise par héritage" des blancs (juifs compris) pour les crimes prétendus et avérés de la colonisation. Le rejet des juifs reposant sur ce type de raisonnement est chrétiennement inacceptable, et intellectuellement disqualifiant.

Mais dire cela n'implique pas l'obligation intellectuelle et morale du relativisme, telle que certains extrémistes parmi les juifs comme parmi les laïcistes voudraient nous l'imposer. Pour un authentique catholique, le christianisme est la Vraie Foi. "Je suis le chemin, la vérité, la vie, nul ne va à Dieu si ce n'est par moi", nous a appris Jésus. Ne pas montrer ce chemin, en toute amitié, à nos frères juifs, c'est renoncer à notre croyance. N'en déplaise à Claire Chazal et à l' Anti-Defamation League.

 

Exemple de manipulation des esprits...

Le Monde le 10.07.07

Vatican : seule l'Eglise catholique possède la vérité du christianisme

En septembre 2000, le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la doctrine romaine, avait provoqué l'une des plus belles tempêtes de la fin du pontificat de Jean Paul II. Dans un document intitulé Dominus Jesus, il avait affirmé que l'Eglise catholique était la seule à pouvoir se prévaloir de la qualité d'Eglise. Les Eglises protestantes et le Conseil oecuménique des Eglises (Genève) s'étaient élevés contre cet exclusivisme catholique. L'affaire avait largement contribué à la réputation d'intransigeance du futur pape et son élection avait été accueillie avec beaucoup de réserves dans les milieux oecuméniques.

Messe en latin et prière pour la "conversion" des juifs

Annoncée dans son motu proprio du samedi 7 juillet sur la liturgie, la permission plus largement donnée à l'usage du "missel" en latin de Jean XXIII en date de 1962 - version actualisée, juste avant Vatican II, de la messe de saint Pie V (XVIe siècle) - a jeté le trouble dans certains milieux juifs. Le pape Jean XXIII, qui fut l'un des initiateurs du dialogue avec les juifs, avait supprimé la prière du vendredi-saint pour les "juifs perfides". Le retour de cette mention est bien sûr exclu. Mais le rituel de la messe de Saint-Pie V, chère aux traditionalistes, révisée par Jean XXIII, contient toujours une prière pour la "conversion des juifs" ainsi énoncée : "Prions pour les juifs. Que le Seigneur notre Dieu lève le voile de leurs coeurs et leur permette de reconnaître Jésus-Christ." La messe "moderne", celle de Paul VI (1970), correspond mieux à l'exigence du respect des juifs : "Prions pour le peuple juif, le premier à avoir entendu la Parole de Dieu pour qu'il puisse continuer à croître dans l'amour de son nom et la croyance en son alliance."

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Son successeur, le cardinal américain William Levada, publie, mardi 10 juillet, un document qui reprend intégralement cette thèse, comme si la Curie n'avait tiré aucune leçon de la polémique. Pour lui, "l'Eglise du Christ subsiste" (en latin, subsistit in), historiquement et pleinement, dans la seule Eglise catholique : "Elle n'a cessé d'exister au cours de l'Histoire, et toujours elle existera, et c'est en elle seule que demeurent à jamais tous les éléments institués par le Christ lui-même."

C'est aussi la reprise, presque mot pour mot, de la constitution sur l'Eglise (Lumen Gentium) du concile Vatican II, adoptée en 1964. En faisant ce rappel, l'auteur de ce document romain entend lutter contre les "interprétations erronées" venues de la pratique depuis quarante ans d'un "oecuménisme" mal compris et de "visions inacceptables, encore répandues dans le monde catholique", selon lesquelles l'unité des Eglises ayant éclaté, plus aucune ne peut se considérer comme détentrice de la seule vérité

Autrement dit, une seule Eglise possède la vérité intégrale du christianisme. Les autres - orientales (orthodoxes) ou protestantes - ne sont pas dépourvues d'"éléments de vérité et de sanctification", mais n'ayant pas été fidèles à la foi catholique des origines, elles n'ont pas la "plénitude" des voies du salut, qui ne peuvent être trouvées qu'à Rome.

Les orthodoxes méritent un sort à part. Ils sont les plus proches des catholiques : ils n'ont pas rompu avec le principe de la "succession apostolique" (les évêques descendent des apôtres) et ils ont une conception "valide" du sacrement de l'Eucharistie. Mais ils divergent avec l'un des "principes constitutifs" de la foi catholique : la primauté du pape, évêque de Rome. Pour les orthodoxes, tous les évêques sont successeurs des apôtres et leurs pouvoirs sont identiques. C'est une "déficience", juge le texte romain. Aussi les Eglises orthodoxes ne peuvent être considérées au mieux que comme des "Eglises particulières ou locales".

ENTORSE AU DIALOGUE

Quant aux Eglises protestantes, nées de la Réforme du XVIe siècle (anglicanisme, luthéranisme, calvinisme, méthodisme), elles ne sont même pas des Eglises authentiques au sens propre. Elles ne sont que des "communautés ecclésiales". Impossible de les qualifier autrement, écrit le cardinal Levada, malgré la "blessure" que ce mot peut provoquer. Car il manque aux protestants les "éléments essentiels" de la foi catholique. Ils croient au "sacerdoce universel" des fidèles : il n'y a pas de différence entre eux, sinon de fonction. Etre "pasteur" est une fonction, non un ministère sacré. Ils ont rompu avec la "succession apostolique" : leur épiscopat, leur sacerdoce ne sont pas "valides". Leur conception de l'Eucharistie (la "Sainte-Cène") n'est "ni authentique, ni intégrale".

Ces points de doctrine ne sont pas nouveaux. Mais les acteurs du dialogue - y compris catholiques - peineront à comprendre les raisons et l'utilité d'un tel rappel de divergences aujourd'hui. Le cardinal Levada n'entend pas contrarier, assure-t-il, le dialogue oecuménique, mais il veut le mener à ses conditions : la fidélité "à l'identité de la foi catholique".

Les réactions risquent d'être vives. Les protestants, en particulier, n'acceptent pas que leur qualité d'Eglise soit ainsi contestée. Cette manière d'affirmer que l'Eglise catholique est seule à posséder la vérité ne pourra que satisfaire son aile la plus identitaire et dogmatique. Derrière un argumentaire technique et une apparente fidélité à la lettre du concile Vatican II, c'est l'esprit du dialogue ouvert depuis quarante ans entre les confessions chrétiennes qui subit une nouvelle entorse.

Henri Tincq

Article paru dans l'édition du 11.07.07.

à rapprocher avec le texte a officiel :

 

RÉPONSES À DES QUESTIONS CONCERNANT CERTAINS ASPECTS DE LA DOCTRINE SUR L'ÉGLISE

 

Autre exemple de manipulation .....

Benoît XVI organise le repli sur la doctrine, par Paul Thibaud

Paul Thibaud, président de l'Amitié judéo-chrétienne de France   .... LE MONDE | 21.07.07

Le motu proprio sur la liturgie a reconnu que ceux qui s'obstinent à utiliser le missel de Pie V, et non celui de Paul VI, avaient une manière particulière, "extraordinaire" mais légitime, de pratiquer le rite catholique. D'un missel à l'autre, la langue n'est pas la seule différence. Si, le pape ayant exclu du champ ouvert au pluralisme liturgique les célébrations de la semaine pascale, les messalisants de l'espèce extraordinaire ne pourront pas prier le Vendredi saint pour la conversion des juifs, ils pourront ignorer toute l'année les nombreux textes de l'Ancien Testament qu'on lit à la messe depuis Vatican II. On peut craindre que les messes traditionalistes ainsi reconnues permettent à un intégrisme désormais légitime de se regrouper et de s'étendre.

A travers le conservatisme linguistique, s'exprime une passion plus générale, celle d'affirmer "l'inerrance" de l'institution catholique et la fixité de ses formules dogmatiques. Le texte sur la célébration de la messe a été suivi, quelques jours après, d'une déclaration de la Congrégation de la doctrine de la foi sur les relations de l'Eglise catholique avec les autres obédiences chrétiennes. Les deux textes visent le même public, qu'on veut rassurer et récupérer, dont les requêtes, dit le théologien Hervé Legrand (La Croix du 11 juillet), sont à la fois liturgiques et doctrinales.

Les intégristes veulent une autorité qui les rassure en répétant que leur Eglise est dans son essence étrangère au péché et fidèle au Christ, donc que les autres religions ou confessions, si elles ne sont pas sans valeur, n'en ont que dans la mesure où elles participent de la vérité complète dont l'Eglise romaine a le dépôt. Leur force tient à ce que le catholicisme n'a pas complètement rompu avec une telle idée de soi idéale et rigidifiée : on en a seulement réduit la portée.

L'Eglise effective, comme les repentances de l'an 2000 l'ont montré, ne prétend plus être conforme à l'image de l'Eglise idéale qui la légitime et qu'elle revendique comme son identité. Mais n'est-on pas dans la schizophrénie quand on se réfère à la fois, sans expliciter le lien de l'une à l'autre, à une identité idéale et à une mise en oeuvre pécheresse ? D'un côté l'épouse du Christ sans péché, de l'autre l'Inquisition, l'antijudaïsme, l'antiféminisme... La même séparation entre la thèse et l'hypothèse est utilisée pour rendre possible le dialogue oecuménique : la supériorité affirmée d'une obédience chrétienne sur les autres n'est, dit-on, qu'une vérité "canonique", de principe, platonique ; quant à apprécier les comportements des uns et des autres c'est, dit-on aussi, une tout autre affaire.

Ainsi l'Eglise se conçoit à la fois comme mondaine et hors du monde, comme incarnée et désincarnée sans que soit problématisé le lien entre le souci du monde et le souci de soi, qui fait l'histoire réelle de l'institution. Ces deux manières de se concevoir coexistent ou alternent (Jean Paul II était sensible aux réalités sociales, Benoît XVI est un dogmaticien) sans que leur rapport soit éclairé.

Ce qui est en cause ici, c'est d'abord une conception de la foi. Est-elle une garantie sur quoi on se repose, que l'on répète, qui dispense de risquer ? Ou bien est-elle une confiance qui oriente et anime la vie : la certitude qu'au bout du compte le Christ ne fera pas défaut à ceux qui le suivent. Et cela engage aussi deux rapports au monde. La conception magique de la foi dévalorise le monde, lieu de chute, au mieux espace neutre, alors qu'une foi espérante se formule et se reformule dans le temps, à l'épreuve du temps ; elle n'est pas séparée de l'histoire mais informée par celle-ci. C'est dans leur époque, défiés par celle-ci, qu'un Las Casas et un Bonhöffer ont été témoins de la foi.

Se représenter, éprouver la foi non comme un patrimoine mais comme une exigence à déchiffrer permet, mieux que le contraste entre l'Eglise conceptuelle et l'Eglise pécheresse, de penser le parcours réel de l'institution, la force à l'oeuvre, les choix institutionnels, les essais et les erreurs à travers lesquels l'Eglise a appris (ou non) à connaître l'humanité en lui transmettant maladroitement le message et ce qui permet d'espérer d'autres étapes de cette dynamique. Rencontrant les Indiens d'Amérique, le pape s'est trouvé devant un dilemme : ou bien vanter la colonisation au nom de l'évangélisation ou bien la dénoncer comme cruelle et rapace en gommant son lien avec l'extension du christianisme. Une réflexion utile aurait sans doute porté sur les voies ambiguës du christianisme réel, sur le lien réciproque qu'il entretient avec la mondialisation, sur l'horizon éthique dont celle-ci a besoin...

Les hésitations et les ambiguïtés de l'Eglise romaine la montrent vulnérable au chantage des intégristes quand ils confondent fidélité et rigidité dogmatique. A cela les autorités catholiques prêtent la main dans la mesure où elles ont fait de ce qui est exigence décisive et objet de confiance, la fidélité au Christ, une assurance extrinsèque, un droit acquis. Cette façon de s'accrocher à une garantie externe sépare le christianisme du monde, le rend donc incapable de s'adresser à lui, inculque aux fidèles, sous prétexte de les orienter vers l'essentiel et l'universel, une conscience de soi anhistorique. Défini de cette manière, le christianisme n'arrive plus à se comprendre comme ayant fait l'histoire, ayant été marqué par elle et pouvant encore l'inspirer.

Le christianisme a d'abord été tenté par le rêve d'être la fin de l'histoire, d'établir, comme a dit Maritain à propos du Moyen Age, le "trône de Dieu sur la terre", rêve dont la prétention de "périmer" le judaïsme en l'accomplissant a sans doute été la matrice. Ensuite, devant le démenti apporté par la modernité à cette prétention, l'Eglise s'est repliée, imaginant échapper à une histoire dont elle serait en somme exemptée. Bien qu'elle soit impliquée par l'idée même d'incarnation, la sortie de cette longue complaisance dogmatique n'est pas achevée. Le rêve de restauration de la chrétienté, de même que celui d'une convergence facile avec la modernité ont été pour le catholicisme des tentatives avortées de retrouver l'histoire, le repli sur la doctrine qui en ce moment rapproche le Vatican des intégristes est une manière de reconnaître ces échecs, mais c'est aussi un renoncement au renouvellement que notre époque appelle.

Paul Thibaud, président de l'Amitié judéo-chrétienne de France

Paul Thibaud

page ouverte en  06/07

 

 
 

vendredi 13 juillet 2007
 

Le vendredi de la 14e semaine du temps ordinaire


Saint(s) du jour : St Henri II, empereur (+ 1024),  St Joël, prophète (4ème s. av JC)

Voir le commentaire ci-dessous, ou cliquer ici
Saint Aphraate : « Le serviteur n’est pas plus grand que son maître » (Jn 15,20)


Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 10,16-23.

« Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc adroits comme les serpents, et candides comme les colombes. Méfiez-vous des hommes : ils vous livreront aux tribunaux et vous flagelleront dans leurs synagogues. Vous serez traînés devant des gouverneurs et des rois à cause de moi : il y aura là un témoignage pour eux et pour les païens. Quand on vous livrera, ne vous tourmentez pas pour savoir ce que vous direz ni comment vous le direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là. Car ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit de votre Père qui parlera en vous. Le frère livrera son frère à la mort, et le père, son enfant ; les enfants se dresseront contre leurs parents et les feront mettre à mort. Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ; mais celui qui aura persévéré jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé. Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre. Amen, je vous le dis : vous n'aurez pas encore passé dans toutes les villes d'Israël quand le Fils de l'homme viendra.


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Aphraate ( ?-vers 345), moine et évêque à Ninive, près de Mossoul dans l’actuel Irak
Les Exposés, n° 21 (trad. SC 359, p. 835s)

 

« Le serviteur n’est pas plus grand que son maître » (Jn 15,20)



      Jésus a été persécuté comme les justes [de l’Ancien Testament] ont été persécutés, afin que soient consolés les persécutés d'aujourd'hui, eux qui sont persécutés à cause de Jésus persécuté. Car il nous a écrit et nous a lui-même rendu coeur : « S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi. Puisqu'ils vous persécutent, c'est que vous n'êtes pas du monde, comme moi je n'en suis pas » (Jn 15,19-20;17,14). Auparavant en effet, il nous avait écrit : « Vos pères vous livreront, vos frères et vos parents, tout le monde vous prendra en haine à cause de mon nom ». Il nous a encore enseigné : « Lorsqu'ils vous feront comparaître devant les chefs, devant les magistrats et devant les rois qui tiennent le monde, ne vous creusez pas la tête auparavant pour ce que vous devrez dire, comment vous pourrez répondre : c'est moi qui vous donnerai une bouche et une sagesse telle que vos adversaires ne pourront vous vaincre, car ce n'est pas vous qui parlerez, mais l’Esprit de votre Père, lui, parlera pour vous ».

      C'est cet Esprit qui a parlé par la bouche de Jacob à Ésaü son persécuteur ; l'Esprit de sagesse qui a parlé devant Pharaon par la bouche de Joseph persécuté ; l'Esprit qui a parlé par la bouche de Moïse en tous les miracles qu'il a fait au pays d'Égypte…; l'Esprit qui chantait par la bouche de David persécuté, c'est par lui qu'il chantait pour soulager du mauvais esprit Saül son persécuteur ; l'Esprit qui avait revêtu Élie, avec lequel il a réprimandé Jézabel et Achab son persécuteur…; l'Esprit qui a réconforté Jérémie, et il s'est tenu debout, audacieusement, pour réprimander Sédécias ; l'Esprit qui a gardé Daniel et ses frères au pays de Babylone ; ce même Esprit qui a sauvegardé Mardochée et Esther dans le pays de leur captivité.

      Écoute, mon ami, les noms des martyrs, des confesseurs et des persécutés : Abel, Jacob, Joseph, Moïse, Josué, Jephté, Samson, Gédéon et Baraq, David, Samuel, Ezechias, Elie, Elisée, Michée, Jérémie, Daniel, Ananias et ses frères, Judas Maccabée et ses frères… Mais le martyre de Jésus a été le plus grand et le meilleur : il a surpassé en tribulation et en confession tous ceux d’autrefois et tous ceux à venir.

Alexis II salue positivement le motu proprio Summorum Pontificum

30 08 2007

Dans une interview au quotidien italien Il Giornale, le patriarche de Moscou et de Toutes les Russies fait l’éloge de ce document par lequel le pape autorise, à partir du 14 septembre, la célébration de la liturgie romaine en langue latine, dans les rites prévus par la réforme liturgique de Jean XXIII, d’avant la réforme de 1970. ->

Voilà qui semble faire l’unanimité avec tout ce qui n’est pas ni évêque ni français dans le monde




 

 

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