Richard Casanova, auteur présumé du "casse du siècle"

Dossiers : Libéralisme capitalisme

n    Auteur:   Le Figaro

Source: http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/04/23/richard-casanova-auteur-presume-du-casse-du-siecle-a-ete-abattu_1037636_3224.html#ens_id=1037641

Date :23.04.08   

Richard Casanova, présenté comme un chef du mythique gang corse de la Brise de mer et protagoniste présumé du "casse du siècle" dans une banque de Genève en 1990, a été abattu, mercredi matin 23 avril, devant le parking d'un garage à Porto-Vecchio, a indiqué le procureur de la République d'Ajaccio. Blessé à plusieurs reprises à l'arme automatique, l'homme de 58 ans est mort avant l'arrivée des secours. Le tueur est parvenu à s'enfuir. Le corps sera autopsié jeudi à Ajaccio.
 

Richard Casanova a été accusé par un complice présumé d'avoir participé au hold-up du 25 mars 1990, au siège de l'Union des banques suisses (UBS) à Genève, où 31,4 millions de francs suisses, soit 220 kg de billets et l'équivalent de 20 millions d'euros avaient été dérobés. Cet argent n'a jamais été retrouvé. Les quatre autres complices présumés, jugés aux assises à Paris, avaient été acquittés au bénéfice du doute, en juin 2004. Richard Casanova n'a lui été arrêté qu'en mars 2006, après seize ans de cavale, avec 12 000 euros en espèces sur lui. S'appuyant sur l'acquittement de 2004, la justice l'avait finalement remis en liberté contre le paiement d'une caution de 150 000 euros.
 

SON NOM RETIRÉ DU FICHIER DU GRAND BANDITISME
 

Cet homme était considéré comme l'un des piliers du groupe criminel de la Brise de mer, du nom d'un restaurant de Bastia où se réunissaient ses membres, au début des années 1970. Selon la police judiciaire d'Ajaccio, il aurait dirigé en sous-main le Fouquet's, restaurant des Champs-Elysées, sous une fausse identité. Il aurait échappé à plusieurs interpellations en Corse dans les années 1990, dont l'une aurait été bloquée, selon un membre des renseignements généraux, par le cabinet du ministre de l'intérieur Charles Pasqua.
 

En 1998, la Direction de la surveillance du territoire (DST) avait relevé l'existence, sur l'île Maurice, d'intérêts contrôlés par Richard Casanova, qui aurait également développé des activités dans les jeux en Afrique, en association avec un proche de M. Pasqua. Enfin, les policiers avaient eu vent de sa participation à une chasse, dans le Loiret, en compagnie de personnalités du monde des affaires et de la police. En 2000, son nom a été retiré, de façon inexpliquée, du fichier du grand banditisme. Il aura fallu attendre début 2005 et une série de règlements de comptes dans l'extrême sud de la Corse pour que la police judiciaire retrouve sa trace et finisse par l'arrêter.

 

 

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