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date d'émergence : 10.2011 

 

Auteur:   place de l'eglise

Source: [cc] http://www.placedeleglise.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=188:le-droit-de-propriete-privee-&catid=3:dse&Itemid=38

 

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le droit de propriété privée

Vendredi, 21 Octobre 2011 15:53 | Écrit par Cyril Brun

Face au bien commun que nous venons d’aborder dans la dernière lettre se pose le problème du bien personnel. Comment concilier les deux ? Question délicate, souvent passionnelle et conflictuelle, au sein même des chrétiens. Cette question cristallise nombre de points de rupture entre l’Église et le monde. Elle vaut bien la peine de nous y arrêter longuement.

* La destination universelle des ressources de la Création tout entière et la communauté fondamentale des biens de la Terre.

Tous les biens terrestres appartiennent en commun et indistinctement à tout le genre humain. Ils sont à la disposition de tous selon les principes de la justice et de la charité. Ce qui faisait dire à saint Basile : « mon superflu est le vol du nécessaire des autres. »

Les biens terrestres doivent en effet servir au bien de tous et à procurer à ceux qui sont dans le besoin des conditions de vie plus humaines. Ils sont destinés à satisfaire les besoins de tous les hommes. En effet, « avec la terre, la principale ressource de l’homme, c’est l’homme lui-même. » Par-là Jean-Paul II signifie que le bien par excellence qui est destiné à tous c’est l’homme lui-même. Aussi la tâche primordiale, qui commande tout développement humain, est-elle d’éveiller l’homme à lui-même, par l’éducation afin qu’il puisse faire un usage responsable de sa liberté.

Au plan international, ce principe fonde l’étroite solidarité des peuples dans la mise en œuvre des richesses du monde pour un mieux-être de l’humanité. Ainsi, un État ne peut-il refuser sans cause juste et raisonnable l’accès de son territoire à des étrangers privés de ressources. Mais l’accueil ne peut se faire au détriment de l’équilibre et du bien-être du pays. « Il s’agit, rappelait Pie XII en 1941, de réaliser une meilleure distribution des hommes sur la surface que Dieu a créée et préparée pour l’usage de tous. »

À l’intérieur même d’une nation, il faut « ramener aux exigences du Bien Commun et aux normes de la justice sociale la distribution des ressources du monde. » (Quadragesimo Anno)

Or cela passe donc par une plus large diffusion de la propriété privée. En effet, seule l’extension à tous de la propriété privée rendra possible la réalisation du droit qui concède à tous l’usage des biens matériels. Mais ne nous trompons pas, ce droit à la propriété privée est second. Il n’est qu’un moyen de réaliser le droit premier et fondamental de la destination universelle des biens.

La propriété privée

Dans la suite logique du Bien Commun, se pose la question épineuse de la propriété privée. Une première distinction s’impose entre le droit de propriété et l’usage.

Le propriétaire possède un droit naturel, donc une exigence qui lui permet et même lui enjoint d’organiser librement et raisonnablement la gestion (l’usage) des biens nécessaires à sa vie, à ses besoins et à ceux de sa famille, dans le présent ET dans l’avenir. Si l’homme tient ce droit de la nature, il ne lui est pas concédé par l’État. La propriété n’est donc pas une fonction sociale au service de l’État, puisqu’elle repose sur un droit personnel que l’État doit respecter. Ce droit s’exerce sur les biens d’usage comme sur les moyens de production.

Mais il demeure subordonné au Bien Commun. Je ne peux avoir un usage désordonné des biens qui me sont confiés. Je dois les faire fructifier et ne pas les utiliser aux dépens des autres hommes. Celui qui possède est vraiment maître, mais il doit tenir compte de la destination universelle des biens et de l’utilité commune du Bien Commun.

Dès lors, la propriété a une fonction sociale en ce qu’elle est subordonnée au Bien Commun et par-là ordonne les hommes entre eux – ce qui est un principe de société –. C’est donc un droit qui comporte des obligations sociales. Aussi, à la question, ‘est-il licite de posséder en propre un bien extérieur à l’homme ?’ saint Thomas d’Aquin répond : « Deux choses conviennent à l’homme au sujet des biens extérieurs. D’abord le pouvoir de les gérer et d’en disposer ; et sous ce rapport, il lui est permis de posséder des biens en propre. C’est même nécessaire à la vie pour trois raisons :

1. Chacun donne à la gestion de ce qui lui appartient en propre des soins plus attentifs qu’à un bien commun à tous ou à plusieurs ; parce que chacun évite l’effort et laisse le soin à l’autre de pourvoir à l’œuvre commune.

2. Il y a plus d’ordre dans l’administration des biens quand le soin de chaque chose est confié à une personne, tandis que ce serait la confusion si tout le monde s’occupait indistinctement de tout.

3.La paix entre les hommes est garantie si chacun est satisfait de ce qui lui appartient.

Ce qui convient encore à l’homme au sujet des biens extérieurs, c’est d’en user. Et sous tout rapport, l’homme ne doit pas posséder ces biens comme s’ils lui étaient propres, mais comme étant à tous, en ce sens qu’il doit les partager volontiers avec les nécessiteux. Aussi S. Paul (I Tim 6,17-18) ‘Recommande aux riches de ce monde… de donner de bon cœur et de savoir partager ’ ». Somme théologique, I-IIae q. 66, a2

Les richesses doivent donc être utilisées pour venir en aide aux autres. La foi chrétienne, fait aux chrétiens un devoir de conscience de s’examiner sur l’origine de leurs revenus, l’utilisation qu’ils en font, le placement de leur capital, l’usage de leurs biens et leur attitude à l’égard de ceux qui sont dans le besoin.

Ici, la Doctrine Sociale de l’Église distingue deux cas :

1- « Dès qu’on a accordé ce qu’il faut à la nécessité et à la bienséance, c’est un devoir de verser le superflu aux pauvres. » rappelle l’encyclique Rerum Novarum. Le tout étant d’apprécier le ‘superflu’ ! Néanmoins, il convient de s’occuper d’abord de soi et tenir compte de son rang, de l’avenir et du devoir d’état. Il est évident que les dépenses dues par le devoir d’état d’un ministre diffèrent de celles requises par un enseignant. Ce surplus reversé peut prendre plusieurs aspects, du don aux œuvres aux placements dans des opérations utiles à la communauté, en passant par les investissements dans des entreprises de production, utiles au Bien Commun. Mais il convient de prendre garde aux déplacements de valeurs dues notamment à la publicité qui crée de faux besoins, ou à des investissements hasardeux.

2- À côté des besoins courants, nous trouvons les cas d’extrême nécessité. C’est alors un devoir de justice de donner le nécessaire. Le droit va plus loin, puisque nous n’avons pas le droit de refuser à un nécessiteux de prendre son nécessaire.

Il convient donc de respecter et de protéger la fonction vitale de la propriété privée dans son rôle personnel et social, tout comme il apparaît clairement que la propriété a une fonction vitale : servir la vie humaine, personnelle, familiale et sociale.

* La propriété favorise, en effet, les facultés d’initiative et de prévoyance, le sens des responsabilités. C’est par ailleurs un stimulant au travail et à l’épargne. Mais par-dessus tout, elle assure le respect de la dignité et de la liberté de l’homme.

* Elle assure également la stabilité, la cohésion, l’unité et l’indépendance de la famille.

* Enfin, comme le constatait saint Thomas, l’homme met mieux en valeur ce qui lui est propre et globalement c’est un accroissement de bien dont profite toute la société.

Notons pour conclure que le régime de la propriété n’est pas immuable. Il peut prendre plusieurs formes. Un rapide parcourt de l’histoire de la propriété – tant familiale que capitaliste – devrait suffire à nous en convaincre. Il n’est qu’un droit second, qu’un moyen.

 

 

 

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... en France ..en Europe ...

...L'amour s'est en effet "refroidi »  ... la charité fait face à l'empire aujourd'hui planétaire de la violence....

Cette montée vers l'apocalypse est la réalisation supérieure de l'humanité. Or plus cette fin devient probable, et moins on en parle.

Il faut donc réveiller les consciences endormies.

Vouloir rassurer, c'est toujours contribuer au pire.

René Girard.

  

 

  "L'esprit constitue un champ de relations tourné vers la totalité de ce qui existe "  Joseph Pieper

Loin que ce soit être qui illustre la relation , c'est la relation qui illumine l'être.     Gaston Bachelard

Les composantes de la société ne sont pas les êtres humains, mais les relations qui existent entre eux.   Toynbee

 

 

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