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SOMMAIRE :
Machiavel
: Le pouvoir est toujours le fruit de l’emploi
efficace de la force ...l’Etat est un cadre dans lequel diverses formes
de pouvoir sont exercées ...
Les orgueilleux et les humbles : Dieu s'oppose aux orgueilleux, aux humbles il accorde sa
grâce. Soumettez-vous donc à Dieu, et résistez au démon : il s'enfuira
loin de vous.
Parmi vous, .... celui qui veut devenir grand
sera
votre serviteur ; et celui qui veut être le premier sera votre esclave. Ainsi, le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi,
mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. »
Evangile
Les 3 tentations au désert
: ......Alors le tentateur s'approche et lui dit - Si tu
es le Fils de Dieu, dis que ces pierres deviennent des pains .......Si tu
es le Fils de Dieu, jette-toi en bas, car il est écrit « Il commandera à
ses anges, ........ Si
donc, tombant à mes pieds tu m'adores, la terre sera à toi, tout entière
!
mes parents m’ont voué à la mort, le
juge m’y a condamné et le roi y trouve son avantage. Je ne cherche plus
refuge qu’en Dieu....conte écrit par le poète persan Saadi, au XIIIe
siècle,
La pierre qu'ont rejetée les
bâtisseurs est devenue la pierre angulaire.
'Voici l'héritier : allons-y ! tuons-le, nous aurons
l'héritage !
Quatorzième station
: Le dernier mot n’appartient pas au mensonge, à la haine et à l’abus de
pouvoir. Le dernier mot sera prononcé par l’Amour, qui est plus fort que
la mort.
mes Résonances :
Ceci met bien en évidence les trois types de
pouvoir, de puissance ..... et de gloire ....
illustration parfaite de la lecture de René Girard
Psychanalyse de l’intégriste
:L’intégriste confond d’ailleurs virilité
et brutalité. Il a besoin d’être brutal, c’est-à-dire de dominer, de
mépriser l’Autre pour se sentir viril. Par un phénomène de
surcompensation, ce mode de fonctionnement est le même chez tous ceux
qui se sont installés dans des certitudes.
en relation
....
ROME, Mercredi 31 mai 2006 (ZENIT.org)
– Benoît XVI invite les nouvelles réalités ecclésiales à la charité,
seule capable de « faire refleurir le désert », de susciter un « monde
meilleur ».
.... Il fait en effet observer « combien de mal
l'avidité du pouvoir, de la possession et du plaisir sont capables de
produire dans la vie de l’homme et des nations » et invite les membres
du congrès à apporter « à ce monde perturbé le témoignage de la liberté
par laquelle le Christ nous a libérés (cf. Ga 5,1) ».
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Machiavel :
Auteur :
Internet
Source :
http://www.ledroitpublic.com/hip/machiavel.htm
Né à Florence en 1469. Sous les
Médicis, plusieurs complots éclatèrent. En 1494, la révolte populaire
obligea le duc Pierre à s’enfuir et la république fut proclamée. Le
moine Savonarole établit un gouvernement théocratique qui s’exprima
par une dictature et la répression contre les vices, le règne de
l’argent et le pouvoir des puissants jugés corrompus. La population
florentine se lasse de ces excès et condamna Savonarole qui fut brûlé
sur le bûcher en 1498. Machiavel mène une vie retirée jusqu’à la fin
de la dictature de Savonarole. Il est admis par concours aux fonctions
de secrétaire de la seconde chancellerie de la république florentine
(sorte de ministère chargé des relations extérieures). Dans ce cadre,
il effectue plusieurs missions diplomatiques à l’étranger. La chute de
la République et le retour au pouvoir des Médicis perturbe sa carrière
: il est jugé trop lié au régime déchu. Il prend une retraite forcée à
la campagne pendant laquelle il écrira plusieurs ouvrages dont le
Prince (dédié à Laurent de Médicis – Machiavel espérait entrer dans
ses grâces).
Machiavel ne s'interroge pas, à la façon des utopistes, sur ce que
devraient être les États, mais sur ce qu'ils sont, et sur les lois,
tirées de l'histoire, qui président à leur constitution, à leur vie et
à leur déclin; lorsqu'il envisage l'ensemble des moyens de conserver
le pouvoir, il ne se pose pas les questions sur la nature profonde de
l'être humain qui intéresseront, après lui, Hobbes ou Rousseau. Ce qui
le passionne est plutôt de découvrir la façon la plus efficace
d'exercer le pouvoir, qui n'est pas toujours la manière forte. Le
meilleur moyen de dominer les hommes qui ont goûté à l'indépendance
est encore de leur octroyer certaines libertés. Et, dans le même sens,
Machiavel déconseille au Prince de s'attaquer aux Républiques, qui
"ont plus de vie, haïssent et désirent la vengeance plus âprement". Si
la pensée politique de Machiavel a pu paraître ambiguë, c'est
paradoxalement parce qu'en dévoilant la vérité du pouvoir, elle a pu
être utilisée par des personnages qui n'y ont vu qu'un manuel cynique
d'instauration de la tyrannie.
On attribue au Prince de Machiavel le renouveau de la pensée politique
occidentale. Ce livre qui s'est placé en rupture avec les doctrines
médiévales dont il a rejeté la part métaphysique n'est cependant pas
le premier traité politique moderne et s'inscrit comme le Courtisan de
Castiglione dans la continuité de la culture classique et plus
particulièrement à la Rome antique (Cicéron, Traité des devoirs). Le Policratus de Jean de Salisbury (1115-1180) publié pour la première
fois à Bruxelles en 1480 et le Songe du vergier (1378) avaient déjà
initié le renouvellement de la pensée politique en considérant l'Etat
comme un phénomène social ou un organisme sujet aux maladies et en
plaidant pour la sécularisation de la pensée politique.
L'objet de son étude est l'exercice
du pouvoir. Il explique comment on se l'approprie et comment le
maintenir (69). Il tire de ses constatations des lois régissant
l'action politique. Il analyse d'abord finement les motivations des
différents groupes ou individus qui composent la société et fort de sa
connaissance étroite de la nature humaine, il élabore l'attitude que
le prince devrait adopter.
Le Prince
1) La Religion
L’adoption d’une manière d’agir en accord avec les grands principes
religieux (acceptation de la souffrance, mépris des choses de ce
monde, pardon des offenses…) conduit certainement à l’échec politique.
Pour conquérir et conserver une principauté, il faut avoir et exercer
la force, ce qui est le contraire de la douceur évangélique. Machiavel
n’est pas pour autant antireligieux ou désireux de détruire l’église.
Il pense même que la religion peut favoriser le bon fonctionnement de
l’Etat, à condition que le Prince utilise la religion et non pas qu’il
soit contrôlé par elle. Machiavel marque une hostilité à l’égard de
l’Eglise romaine. Loin de favoriser l’unité italienne, l’Eglise, par
son mauvais exemple, y a détruit tout sentiment de piété et l’a doté
de tous les vices. Sans oublier sa responsabilité dans la division
politique du pays.
2) L’Unité de l’Italie
Machiavel souhaite le renforcement
et l’unification de l’Italie (c’est d’ailleurs sur ce thème que
s’achève le Prince) autour d’une personne capable de la réaliser. Il
songea d’abord au pape Julien II puis à Laurent de Médicis. Cette
unification est la finalité ultime du Prince, elle amènerait la paix
et la prospérité à toute l’Italie. Tous les moyens doivent être
employés pour y parvenir. Au dernier chapitre du "Prince", Machiavel
exprime son désir de voir l'Italie débarrassée des invasions
étrangères et revenir à ces temps, où elle "était dans une certaine
mesure équilibrée" (156). Il pense que les règles qu'il décrit
pourraient amener Laurent de Médicis à se comporter comme un grand
homme et a sauver la nation. Les troubles dont la péninsule souffre
créent une situation tout indiquée pour parfaire cette entreprise. La
première étape serait de mettre sur pied une armée d'une organisation
nouvelle, prenant le meilleur des tactiques militaires européennes; la
seconde serait peut-être d'engager Nicolas Machiavel comme conseiller
du Prince?
3) La Notion d’Etat
Machiavel est le premier auteur à
avoir employé le mot Etat dans son sens moderne : l’Etat est un cadre
dans lequel diverses formes de pouvoir son exercées. Machiavel
distingue deux sortes de gouvernement : les républiques et les
principautés. Dans le Prince, il attache son attention aux
principautés.
4) Les Principautés
Machiavel distingue deux sortes de
principautés : les principautés héréditaires et les principautés
nouvelles. Les principautés héréditaires ne présentent pour lui qu’un
intérêt médiocre. En effet, les principautés héréditaires sont faciles
à acquérir et faciles à conserver à condition " de ne pas outrepasser
l’ordre et les mesures établies par ses prédécesseurs et de céder à
propos aux évènements…". Il va donc s’attacher à étudier les
principautés nouvelles ou principautés non héréditaires. Machiavel en
distingue deux : les principautés mixtes (constituées d’un Etat
existant auquel on a rattaché d’autres terres) et les principautés
écclésiastiques (difficiles à obtenir car il faut payer). Les
principautés nouvelles présentent un danger d’instabilité, car le
peuple peut espérer qu’un nouveau prince sera supérieur au
prédécesseur. Il existe plusieurs moyens pour que le Prince conquiert
le pouvoir : la force et la chance.
Quelle que soit le type de principauté, " on ne doit jamais laisser
subsister un désordre pour éviter une guerre ".
Les qualités que le prince doit
avoir
Une fois le pouvoir acquis, il faut le conserver. Seul un grand homme
peut maîtriser les puissances étrangères et ses sujets (peuple et
grands). Pour ce faire, il doit posséder le talent, le mérite, le
courage et la sagesse. Il s'en tient au bien, s'il le peut, mais sait
entrer dans le mal, s'il le faut (143). Mi-homme, mi-bête, il incarne
l'équilibre dont un État bien réglé a besoin, en usant à bon escient
de la loi comme de la guerre (152). Conformant ses actions avec la
situation, il conserve son État et instaure un ordre social et
"international" durable.
L’art militaire
Les Princes doivent " faire de l’art
de la guerre leur unique étude et leur seule occupation ; c’est là
proprement la science de ceux qui gouvernent ". Le pouvoir est
toujours le fruit de l’emploi efficace de la force. L’armée de
mercenaires présente des inconvénients (coût, fidélité fragile) c’est
pour cette raison qu’elle ne devrait constituer qu’une force d’appoint
à une armée nationale (fidèle car elle se bat pour elle-même, moins
coûteuse car il suffit d’assurer son entretien). Ce prince idéal doit
disposer de bonnes armes. Il peut ainsi s'assurer de ses ennemis et se
concéder l'amitié des faibles. Bien que l'art de la guerre soit le
moyen principal d'arriver à ses fins (127), le prince peut aussi faire
preuve de ruse et de scélératesse, pour manipuler ses adversaires.
Toutefois, voulant restaurer l'ordre de sa monarchie, s'il doit
commettre des actes cruels ou répugnants, il doit le faire sous
couvert d'un bien paraître que rien ne peut altérer.
La Ruse
Les qualités qui font louer ou
blâmer les hommes ne sont pas celles qu’ils ont réellement mais celles
qu’ils paraissent avoir. Il n’est donc pas nécessaire d’être mais
seulement de paraître. La vertu n’est pas un bien en soi, il est même
parfois dangereux de la pratiquer dans un milieu qui ne la reconnaît
pas. Il vaut mieux ne pas pratiquer la vertu plutôt que de risquer de
perdre le pouvoir.
Parce qu'il conseille aux princes la
ruse, parce qu'il leur dit de ne pas tenir leurs promesses, on a fait
de Machiavel un immoraliste. C'est plutôt d'amoralisme qu'il faudrait
parler. Machiavel ne se préoccupe nullement de morale. Il ne cherche
pas à nous expliquer à la manière de la philosophie classique ce que
doit être la cité juste mais il veut analyser la chose politique avec
un jugement de type scientifique à l'exclusion de toute considération
morale. En ce sens Machiavel est le fondateur de la science politique
moderne.
Machiavel constate que la pauvreté est un mal, en rupture avec le
modèle traditionnel valorisant la générosité, il écrit qu’ " un
prince, pour ne pas devenir trop pauvre, pour pouvoir défendre ses
états s’ils sont attaqués, pour ne pas surcharger ses sujets de
nouveaux impôts, doit peu craindre d’être taxé d’avarice puisque ce
prétendu vice fait la stabilité et la prospérité de son gouvernement
".
" Un prince doit évidemment désirer la réputation de clémence, mais il
doit prendre garde à l’usage qu’il en fait ", d’une manière générale,
il vaut mieux qu’il soit craint qu’aimé. Cependant, il " doit se faire
craindre de telle sorte que s’il n’est pas aimé, du moins il ne soit
pas haï ".
Enfin, si certes " il est très louable pour un Prince d’être fidèle à
ses engagements ", il ne faut pas risquer de perdre le pouvoir par un
excès de vertu. Il faut donc essayer d’être honnête, mais si besoin
est déroger à cette honnêteté.
La Propagande
Machiavel fait la théorie du
gouvernement d’opinion. Le Prince doit donner une image de lui-même
qui lui assure le soutien de la population. Il n’est pas nécessaire à
un Prince d’avoir toutes les qualités " mais il lui est indispensable
de paraître les avoir ". Les vertus que l’on aime chez les hommes
ordinaires sont peu appréciées chez les princes et peuvent même être
dangereuses. Le Prince " doit persévérer dans le bien lorsqu’il n’y
trouve aucun inconvénient et s’en détourner lorsque les circonstances
l’exigent ".
3. Les grands traits de la conception Machiavélique
Une vision pragmatique de la politique : naissance du concept de la
raison d’état. La politique a une fin (le bien général) et cette fin
justifie les moyens qui vont être employés pour l’atteindre. Machiavel
prône un gouvernement pragmatique, détaché de la morale et de la
religion, ayant parfois recours au mensonge ou à la force dans le but
d’apporter, à terme, le bien général. Cette attitude diffère
profondément de la pensée médiévale contemporaine à Machiavel.
Le machiavélisme est souvent présenté comme moralement condamnable.
Edward Meyer a recensé 395 références à Machiavel dans la littérature
élisabéthaine et pour tous ces auteurs le machiavélisme est
l’incarnation du mal.
Pour Spinoza " il est certain que cet homme si sagace aimait la
liberté et qu’il a formulé de très bons conseils pour la sauvegarder
".
Hegel, lui, fit l’apologie de
Machiavel.
Antonio Gramshi, marxiste, fit, au XXe siècle, l’apologie de
Machiavel, mettant en parallèle son œuvre et celle de Marx. Pour
Gramshi le Prince moderne est le parti communiste.
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Auteur :
La bible, lectures du Jc 4, 1-10
Frères, d'où viennent les guerres,
d'où viennent les conflits entre vous ? N'est-ce pas justement de tous
ces instincts qui mènent leur combat en vous-mêmes ? Vous êtes pleins de
convoitises et vous n'obtenez rien, alors vous tuez ; vous êtes jaloux
et vous n'arrivez pas à vos fins, alors vous entrez en conflit et vous
faites la guerre. Vous n'obtenez rien parce que vous ne priez pas ; vous
priez, mais vous ne recevez rien parce que votre prière est mauvaise :
vous demandez des richesses pour satisfaire vos instincts. Créatures
adultères ! Vous savez bien que l'amour pour les choses du monde est
hostilité contre Dieu ; donc celui qui veut aimer les choses du monde se
pose en ennemi de Dieu. Vous pensez bien que l'Écriture ne parle pas
pour rien quand elle dit : Dieu veille jalousement sur l'Esprit qu'il a
fait habiter en nous. Mais il nous donne une grâce plus grande encore ;
c'est ce que dit l'Écriture : Dieu s'oppose aux orgueilleux, aux humbles
il accorde sa grâce. Soumettez-vous donc à Dieu, et résistez au démon :
il s'enfuira loin de vous. Approchez-vous de Dieu, et lui s'approchera
de vous. Pécheurs, enlevez la souillure de vos mains ; hommes partagés,
purifiez vos coeurs. Affligez-vous, lamentez-vous et pleurez ; que votre
rire se change en lamentations et votre joie en tristesse. Abaissez-vous
devant le Seigneur, et il vous élèvera.
L' Evangile
Mc 9, 30-37
Jésus traversait la Galilée avec ses
disciples, et il ne voulait pas qu'on le sache. Car il les instruisait
en disant : « Le Fils de l'homme est livré aux mains des hommes ; ils le
tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »
Mais les disciples ne comprenaient pas
ces paroles et ils avaient peur de l'interroger. Ils arrivèrent à
Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demandait : « De quoi
discutiez-vous en chemin ? » Ils se taisaient, car, sur la route, ils
avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. S'étant
assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu'un veut être le
premier, qu'il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »
Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d'eux, l'embrassa, et
leur dit : « Celui qui accueille en mon nom un enfant comme celui-ci,
c'est moi qu'il accueille. Et celui qui m'accueille ne m'accueille pas
moi, mais Celui qui m'a envoyé. »
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La pierre qu'ont rejetée les
bâtisseurs est devenue la pierre angulaire.
Mt 21, 33-43.45-46
Jésus disait aux chefs des prêtres
et aux pharisiens : « Écoutez cette parabole : Un homme était
propriétaire d'un domaine ; il planta une vigne, l'entoura d'une
clôture, y creusa un pressoir et y bâtit une tour de garde. Puis il
la donna en fermage à des vignerons, et partit en voyage. Quand
arriva le moment de la vendange, il envoya ses serviteurs auprès des
vignerons pour se faire remettre le produit de la vigne. Mais les
vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l'un, tuèrent
l'autre, lapidèrent le troisième. De nouveau, le propriétaire envoya
d'autres serviteurs plus nombreux que les premiers ; mais ils furent
traités de la même façon. Finalement, il leur envoya son fils, en se
disant : 'Ils respecteront mon fils. Mais, voyant le fils, les
vignerons se dirent entre eux : 'Voici l'héritier : allons-y !
tuons-le, nous aurons l'héritage !' Ils se saisirent de lui, le
jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Eh bien, quand le maître de
la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? »
On lui répond : « Ces misérables,
il les fera périr misérablement. Il donnera la vigne en fermage à
d'autres vignerons, qui en remettront le produit en temps voulu. »
Jésus leur dit : « N'avez-vous
jamais lu dans les Écritures : La pierre qu'ont rejetée les
bâtisseurs est devenue la pierre angulaire. C'est là l'oeuvre du
Seigneur, une merveille sous nos yeux ! Aussi, je vous le dis : Le
royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à un peuple qui lui
fera produire son fruit. Et tout homme qui tombera sur cette pierre
sera brisé ; celui sur qui elle tombera, elle le pulvérisera ! »
Les chefs des prêtres et les
pharisiens, en entendant ces paraboles, avaient bien compris que
Jésus parlait d'eux. Tout en cherchant à l'arrêter, ils eurent peur
de la foule, parce qu'elle le tenait pour un prophète.
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Homélie Père Joseph-Marie Verlinde
vendredi 12 mars 2004
vendredi, 2ème semaine de
Carême.
Jésus s’adresse aux « prêtres et aux pharisiens » dont l’hostilité
est de plus en plus explicite. Plutôt que de les affronter dans
une discussion stérile, il leur propose une parabole, espérant
ainsi toucher leurs cœurs et les amener à se convertir. Le thème
de la vigne avait déjà été proposé par Isaïe (Is 5, 1ss) dans le
contexte de l’élection d’Israël. Saint Jean Chrysostome en élargit
l’interprétation : la vigne représenterait selon lui l’ensemble de
la création, que Dieu a pris le temps de façonner avec amour,
avant de la confier à l’homme le sixième jour (Gn 1, 28) « pour
qu’il la travaille et la garde » (Gn 2, 15). Dieu peut alors se
retirer : « il partit en voyage » selon la parabole ; « il se
reposa le septième jour, de toute l’œuvre qu’il avait faite »
selon la Genèse (2, 2). Dans cette perspective universaliste, les
vignerons à qui la vigne est confiée en fermage représenteraient
donc toute l’humanité, y compris chacun d’entre nous.
L’attention que porte le
propriétaire à sa vigne, son investissement personnel dans sa
plantation, le soin dont il l’entoure, suggèrent l’attachement de
cet homme à son vignoble. Aussi est-il en droit d’en attendre une
récolte proportionnée au travail consenti. Dans la Bible, le vin,
fruit de la vigne, symbolise habituellement l’amour. On devine que
le divin Maître attend des hommes à qui il a confié toute sa
création, qu’ils lui rendent amour pour amour : à l’initiative du
Père devrait correspondre la reconnaissance filiale de la créature
pour le don gratuit de « la vie, du mouvement et de l’être » (Ac
17, 28).
Or c’est ici que les choses se
gâtent : les vignerons non seulement refusent de « remettre le
produit de la vigne », mais ils traitent les serviteurs du
propriétaire avec violence. Au lieu de l’amour espéré, Dieu ne
récolte que l’indifférence voire la haine de ceux qui refusent
d’entrer dans la dépendance d’une relation filiale. Lorsque
Voltaire rejette avec mépris le Dieu chrétien comme « infâme », il
n’est pas pour autant athée : c’est la proximité d’un Dieu
personnel qui viendrait se mêler de ses affaires qu’il récuse avec
passion. L’homme pécheur, enfermé dans la peur (Gen 3, 10),
préfère le Dieu lointain, indifférent du déisme ou le divin
impersonnel des naturalismes, au Dieu proche de la Révélation
judéo-chrétienne, considéré comme trop « encombrants ». Et lo
rsque le Père « finalement envoya son fils en se disant : “ Ils
respecteront mon fils ” », les hommes manifestent ouvertement leur
refus de la logique de l’amour et du don, à laquelle ils opposent
celle de la haine et de la violence ; ils « se saisirent de lui,
le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent »,.
Arrivé à ce point du récit,
Jésus interrompt abruptement la parabole pour inviter ses
auditeurs à construire eux-mêmes la suite des événements. Sans
hésiter, les « chefs des prêtres et les pharisiens » attribuent au
Maître de la vigne l’intention de « faire périr » les coupables et
de « donner la vigne à d’autres vignerons », mais… sans plus faire
de cas de son fils assassiné !
Devant une telle caricature de
la paternité - qui trahit la dureté de cœur de ses interlocuteurs
- Jésus les renvoie aux Ecritures. Non Dieu ne saurait abandonner
son Fils dans la gueule de la mort, ni « laisser son Saint voir la
corruption » (Ac 2, 27). « L’œuvre du Seigneur » consistera
précisément à tirer un plus grand bien de la malice même des
hommes, en construisant la Jérusalem céleste sur « la pierre
qu’ont rejetée les bâtisseurs » et qui sera érigée en « pierre
d’angle ».
La Passion d’amour du Christ
pour nous, nous révèlera la miséricorde du Père, qui « ne veut pas
la mort du méchant, mais plutôt qu’il se détourne de sa conduite
et qu’il vive » (Ez 18, 23). C’est en nous exposant à cette
charité divine qui rayonne de la Croix glorieuse de notre Sauveur,
que se liquéfieront nos cœurs de pierre et que nous deviendrons
capables d’aimer à notre tour, « faisant enfin produire son fruit
» à la vigne du Seigneur.
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...donner
sa vie en rançon pour la multitude. »
Auteur :
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 20,17-28
Au moment de monter à Jérusalem, Jésus prit à part
les Douze et, pendant la route, il leur dit :
« Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de
l'homme sera livré aux chefs des prêtres et aux scribes, ils le
condamneront à mort et le livreront aux païens pour qu'ils se
moquent de lui, le flagellent et le crucifient, et, le troisième
jour, il ressuscitera. »
Alors la mère de Jacques et de Jean, fils de Zébédée,
s'approcha de Jésus avec ses fils et se prosterna pour lui faire une
demande.
Jésus lui dit : « Que veux-tu ? » Elle répondit : «
Voilà mes deux fils : ordonne qu'ils siègent, l'un à ta droite et
l'autre à ta gauche, dans ton Royaume. »
Jésus répondit : « Vous ne savez pas ce que vous
demandez. Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire ? » Ils lui
dirent : « Nous le pouvons. »
Il leur dit : « Ma coupe, vous y boirez ; quant à
siéger à ma droite et à ma gauche, il ne m'appartient pas de
l'accorder ; il y a ceux pour qui ces places sont préparées par mon
Père. »
Les dix autres avaient entendu, et s'indignèrent
contre les deux frères.
Jésus les appela et leur dit : « Vous le savez : les
chefs des nations païennes commandent en maîtres, et les grands font
sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi :
celui qui veut devenir grand sera votre serviteur ; et celui qui
veut être le premier sera votre esclave.
Ainsi, le Fils de l'homme n'est pas venu pour être
servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la
multitude. »
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Les 3 tentations au désert
Voir aussi :
Tentation du
Christ sous WIKEPEDIA
Auteur :les
Evangiles
Source :
le Diatessaron, p 89
Aussitôt,
Jésus, rempli de l'Esprit Saint, quitte le
Jourdain, et il est conduit au désert. L'Esprit l'y poussait. Il était là
avec les bêtes sauvages (Mc 1, 13b). Il ne mangea rien, pendant ces
jours-là quarante
jours et quarante nuits (cf Ex 24, 18; 34, 28 Dt 9, 9, 11, 18, 25)
tenté par Satan (Mt 4, 1-2). Lorsqu'ils
furent achevés, il eut faim. Alors le tentateur s'approche et lui dit
:
- Si tu es
le Fils de Dieu,
dis que ces
pierres deviennent des pains ! (Mt 4, 3 ; Lc 4, 3)
Mais Jésus
lui répond - Il est écrit
« L'homme ne
vit pas seulement de pain,
mais de
toute parole qui sort de la bouche de Dieu ! » (Dt 8, 3 ; Mt 4, 4 ; Lc
4, 4)
Alors le diable l'emmène à la Ville sainte. Il le place sur le faîte
du Temple et lui dit - Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas, car
il est écrit
« Il
commandera à ses anges,
et ils te
porteront dans leurs mains,
de peur que
ton pied ne heurte la moindre pierre. » (Ps 90, 11-12, cité par Mt 4,
6 et Lc 4, 10-11) Mais Jésus répond
- Il est
écrit
« Tu ne
tenteras pas le Seigneur ton Dieu. »
(Dt 6, 16;
Mt 4, 7 ; Lc 4, 12)
Alors le
diable l'emmène sur une haute montagne et lui montre, en un instant,
tous les royaumes de l'univers et leur gloire. (Mt 4, 8 ; Lc 4, 5)
Et il lui
dit
- À toi, je
donnerai tout ce pouvoir et sa gloire,
car elle m'a
été remise et à qui je veux, je la donne. Si donc, tombant à mes pieds
tu m'adores, la terre sera à toi, tout entière ! (Mt 4, 9 ; Lc 4, 6-7.
Synthèse) Mais Jésus le repousse
- Arrière,
Satan !
Car il est
écrit
« DIEU TON
SEIGNEUR, ADORERAS ET À LUI SEUL, CULTE RENDRAS. »
(Dt 6, 13 en
Mt 4, 10)
Alors, ayant
achevé toute tentation, le diable s'éloigne de lui,
jusqu'au
temps opportun (kairos *Lc 4, 13) Et voici que des anges
s'approchèrent et ils le servaient (Mt 4, 11; Mc 1, 13).
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IL ETAIT UNE FOIS UN
ROI ....
AUTEUR : Vers
l'enfantement d'un nouveau genre humain?
Jean Marie Le
Méné
SOURCE :Libertépolitique.com
« IL ETAIT UNE FOIS UN ROI qui était atteint d’un terrible mal. Les
médecins convinrent que le seul remède possible serait de lui faire
une greffe à partir d’un être humain sélectionné. Le roi ordonna de
rechercher un homme correspondant à la description des médecins.
Finalement, on trouva un jeune paysan qui remplissait toutes les
conditions et, après avoir donné de l’argent à ses parents, on
l’emmena à la cour. Le juge promulgua un décret aux termes duquel il
était permis de faire couler le sang d’un sujet innocent lorsqu’il
s’agissait de rendre la santé au roi. Au moment où le bourreau allait
procéder à l’exécution, le jeune garçon tourna son visage vers le ciel
et se mit à rire. Le roi, surpris, lui demanda les raisons de son
allégresse. L’enfant répondit : “Le devoir des parents est de protéger
leurs enfants, celui du juge d’entendre les plaignants et celui du roi
de défendre ses sujets. Mais mes parents m’ont voué à la mort, le juge
m’y a condamné et le roi y trouve son avantage. Je ne cherche plus
refuge qu’en Dieu”. Le Roi fut ému aux larmes par ces paroles et dit :
“Ma mort est préférable au sang d’un innocent.” Il embrassa l’enfant,
lui conféra de grands biens et lui rendit la liberté.
On raconte que, dans la même semaine, le roi recouvra la santé. »
Cette histoire n’est pas une parabole évangélique mais un conte
écrit par le poète persan Saadi, au XIIIe siècle, qui nous fournit un
modèle prophétique de réflexion pour notre époque.
Certes, aujourd’hui, les parents ne vendent pas leurs enfants, mais
ils sont néanmoins incités à donner leurs embryons à la science.
Certes, aujourd’hui, les juges ne condamnent pas à mort les innocents,
mais ils condamnent tout de même les médecins qui ne condamnent pas à
mort les innocents, quand ils sont handicapés. Certes, aujourd’hui, la
greffe d’un être humain sélectionné n’est pas exigée par un souverain
égoïste. Elle est toutefois revendiquée par une fraction de l’opinion
publique qui est favorable au clonage. En somme, ce conte
philosophique résume les trois questions fondamentales posées par le
projet de loi de bioéthique qui sera examiné début 2002 : la question
scientifique du clonage, la question éthique de la transgression
acceptée par la loi et la question financière sous-jacente.
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...donner sa vie en rançon pour la multitude. »
Auteur :
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 20,17-28
Au moment de monter à Jérusalem, Jésus prit à part les
Douze et, pendant la route, il leur dit :
« Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l'homme
sera livré aux chefs des prêtres et aux scribes, ils le condamneront à
mort et le livreront aux païens pour qu'ils se moquent de lui, le
flagellent et le crucifient, et, le troisième jour, il ressuscitera. »
Alors la mère de Jacques et de Jean, fils de Zébédée,
s'approcha de Jésus avec ses fils et se prosterna pour lui faire une
demande.
Jésus lui dit : « Que veux-tu ? » Elle répondit : « Voilà
mes deux fils : ordonne qu'ils siègent, l'un à ta droite et l'autre à ta
gauche, dans ton Royaume. »
Jésus répondit : « Vous ne savez pas ce que vous
demandez. Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire ? » Ils lui
dirent : « Nous le pouvons. »
Il leur dit : « Ma coupe, vous y boirez ; quant à siéger
à ma droite et à ma gauche, il ne m'appartient pas de l'accorder ; il y
a ceux pour qui ces places sont préparées par mon Père. »
Les dix autres avaient entendu, et s'indignèrent contre
les deux frères.
Jésus les appela et leur dit : « Vous le savez : les
chefs des nations païennes commandent en maîtres, et les grands font
sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi : celui
qui veut devenir grand sera votre serviteur ; et celui qui veut être le
premier sera votre esclave.
Ainsi, le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi,
mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. »
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QUATORZIÈME STATION
CHEMIN DE CROIX AU COLISÉE VENDREDI SAINT DE L’AN 2000
ANNÉE SAINTE MÉDITATIONS ET PRIÈRES DU PAPE JEAN-PAUL II
http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/speeches/documents/hf_jp-ii_spe_20000421_via-crucis_fr.html
Le corps de
Jésus est mis au tombeau
. Adoramus
te, Christe, et benedicimus tibi.
-. Quia per
sanctam crucem tuam redemisti mundum.
«Il a été
crucifié, est mort et a été enseveli...»
Le corps
sans vie du Christ a été déposé dans le tombeau. Pourtant, la pierre
du tombeau n’est pas le sceau définitif de son œuvre.
Le dernier
mot n’appartient pas au mensonge, à la haine et à l’abus de pouvoir.
Le dernier
mot sera prononcé par l’Amour, qui est plus fort que la mort.
«Si le grain
de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s’il meurt, il
donne beaucoup de fruit» (Jn 12, 24).
Le tombeau
est la dernière étape de la mort du Christ au cours de toute sa vie
terrestre; c’est le signe de son sacrifice suprême pour nous et pour
notre salut.
Très vite,
désormais, ce tombeau deviendra la première annonce de louange et
d’exaltation du Fils de Dieu dans la gloire du Père.
«Il a été
crucifié, est mort et a été enseveli,(...) le troisième jour est
ressuscité des morts».
Avec la mise
au tombeau du corps sans vie de Jésus, au pied du Golgotha, l’Église
commence la veillée du Samedi saint.
.....
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Psychanalyse de l’intégriste
François PERROT
http://www.fairelejour.org/article.php3?id_article=425
Que se passe t-il dans la tête des
intégristes, qu’ils soient politiques, religieux ou philosophiques ?
Quels sont leurs symptômes ? Quelle est leur problématique ?
Les intégristes parlent beaucoup de
sexualité et toujours de façon négative comme si le sexe était
intrinséquement mauvais. Leur obsession, c’est le sexe. Et c’est
logique dans la mesure où se sont avant tout des êtres frustrés. Chez
eux, la frustration, c’est le manque de puissance, plus exactement, le
sentiment de manquer de virilité. Les intégristes ont un problème avec
leur propre virilité. L’intégriste confond d’ailleurs virilité et
brutalité. Il a besoin d’être brutal, c’est-à-dire de dominer, de
mépriser l’Autre pour se sentir viril. Par un phénomène de
surcompensation, ce mode de fonctionnement est le même chez tous ceux
qui se sont installés dans des certitudes. Tous les idéologues ont la
même représentation de l’histoire. Celle-ci est considérée comme un
combat terrible qui grâce au Graal, qu’ils sont certains d’avoir
trouvé, se termine par la victoire apocalyptique des bons sur les
méchants. Chez les intégristes religieux, le Graal, c’est la foi. Tous
les intégrismes partagent le même fantasme. Tous rêvent de rétablir un
passé mythique. Tous adhèrent à une vérité déjà dite une fois pour
toute, tous condamnent la modernité et la démocratie, tous voient dans
chaque idée nouvelle une erreur à combattre et chez ceux qui les
produisent un ennemi à détruire. Au fond tous les intégristes aspirent
à retrouver l’état idyllique ou fusionnel qu’ils ont connu quand ils
étaient dans le ventre de leur mère. Il est frappant de voir que tous
les intégrismes notamment religieux honorent la Mère et détestent les
femmes qui sont toujours leurs premières victimes.
Pourquoi tant de haine envers les
femmes ? Tout se passe chez les puritains, comme si la différence
sexuelle était une maladie honteuse, comme si la féminité recelait un
mystérieux danger, auquel la mort serait mille fois préférable. Les
intégristes purs et durs n’ont pas peur de la mort : ils ont peur de
la Femme. Mais pourquoi des êtres si forts auraient-ils tant à
craindre des êtres si "faibles" que sont supposées être les femmes. Et
pourquoi ces hommes qui n’en finissent pas de réaffirmer leur
puissance virile, en méprisant les femmes, en s’offrant en sacrifice,
pourquoi se donnent-ils tant de mal pour que leur virilité soit bien
visible. Auraient-ils un doute sur ce point ?
La crainte de perdre sa maîtrise virile est centrale dans la
problématique masculine. C’est tout d’abord parce que l’érection n’est
pas un acte volontaire. Ne pas pouvoir contrôler son érection cause
une blessure narcissique. Plutôt que d’assumer son désir, l’intégriste
verra chez les femmes des êtres doués du pouvoir occulte de le
posséder. D’où le fameux mythe de la sorcière. La femme symbolise la
séduction et la tentation, elle est celle qui fait sortir du chemin.
C’est pourquoi le voilement des femmes correspond non seulement à un
déni de la réalité mais à un évitement de la différence sexuelle, et
finalement, de la sexualité masculine. La femme représente aussi
l’absence de pénis. Elle est celle qui est castrée. Cette absence de
pénis la disqualifie. C’est pourquoi, la faiblesse est assimilée à la
femme. Par conséquent, sa place doit se cantonner à la maison. Et de
l’exclusion à la diabolisation, il n’y a qu’un pas. Il faut à tout
prix protéger la société de l’influence des femmes. C’est à cause de
la Femme que l’homme a été banni de son paradis originel.
Tous les intégristes sont misogynes.
Ils affirment tous qu’ils ont un grand respect de la femme et que tout
ce qu’ils font pour elle est destiné à l’honorer. En fait la seule
femme qu’ils respecte, c’est la Mère. Il est bien évident qu’imposer
un voile aux femmes, exiger d’elles qu’elles soient soumises au père
au mari ou au frère n’a rien à voir avec des sentiments amoureux !
Dans le système de représentation des intégristes, ces comportements
trouvent pourtant des justifications, pour la plupart liées à la
notion de pureté. Les femmes possèdent le pouvoir de porter les
enfants. Il faut donc les surveiller pour garantir la pureté du
groupe. Du fait que ce sont les femmes qui sont enceintes, un homme ne
peut jamais être sûr que l’enfant est de lui, d’où la nécessité du
contrôle de la sexualité des femmes. Les tchadors et burkas des
musulmanes n’ont pas d’autre fonction. Cependant, les femmes sont
toujours suspectées d’être des créatures impures, du fait même
qu’elles perdent régulièrement du sang. Ainsi quoi qu’elles fassent
elles sont coupables ! Le fantasme de la pureté est le fondement
inconscient de toutes les idéologies totalitaires. Le mot d’ordre qui
appelle aux massacres et à la barbarie est "la purification".
Ce mythe de la purification a pour
conséquence la haine de celui qui est différent : le juif, le
franc-maçon, le libre-penseur, etc. Cette haine a pour origine la
haine de soi, en effet il y a toujours un écart entre l’image de soi
que l’on aimerait donner aux autres et ce que l’on est réellement et
qui se manifeste qu’on le veuille ou non. Ce rejet de sa nature
profonde peut aller jusqu’à l’autodestruction que les intégristes
nomment le sacrifice. D’où l’utilité des guerres saintes !
L’intégriste est très souvent violent envers son prochain. En effet,
les gens qui sont solidement installés dans leurs certitudes
condamnent ceux qui ne les partagent pas. Assurés de leur bon droit et
de leur vérité, ils cèdent à la tentation d’imposer leur foi par la
violence. Si un homme refuse de se convertir, l’Amour du Bien commande
alors de le contraindre. L’alibi c’est : je le combats pour son bien.
La violence est ainsi légitimée, et c’est une raison supplémentaire de
considérer que la guerre puisse être sainte ! C’est grâce à ces
"bonnes" intentions que l’on passe du désir de paradis à l’enfer qui
lui n’a rien de virtuel comme le montre l’histoire humaine.
Les intégristes ont peur de la sexualité. Il est toujours question
chez eux de ce doute sur la virilité. Pour lutter contre sa propre
angoisse, le fanatique évite autant qu’il lui est possible de jouir.
Et qui s’interdit de jouir ne supporte pas logiquement que l’autre
jouisse. L’objectif alors devient évident : la répression du désir.
Cela donne quoi ? Des hommes culpabilisés et par conséquent soumis,
mais aussi des fous furieux, des meurtriers. De toutes les idéologies,
les religions sont les armes les plus terribles, parce qu’elles
peuvent transformer un être humain en guerrier voire en kamikaze. On
ne peut en déduire pour autant que les religions sont dangereuses. Le
message divin est ambivalent, il est à la fois guerrier et pacifique.
"De vos socs, forgez des épées !" lit-on dans le prophète Joël. Mais
dans Isaïe il est aussi écrit , " De vos épées, forgez des socs ! ".
La Bible dit tout et son contraire. Il en est de même pour le Coran. A
la sourate 2, la guerre tuant tous les adversaires est permise face à
l’agression, et à la sourate 8, il faut cesser les hostilités si
l’ennemi le désire. Comme les textes sacrés sont souvent des
compilations de maximes orales mises bout à bout , on y trouve à la
fois la guerre et la paix. Si nous considérons la religion comme
uniquement dangereuse nous tombons dans l’intégrisme athée. Les
religions ne sont-elles d’ailleurs pas elles aussi en droit de
vilipender les athéismes, quand on voit les horreurs commises par
Hitler, Staline, Mao et plus récemment Pol Pot. Voyons plutôt à quel
désir Dieu correspond. Le Dieu des intégristes est à leur image :
cruel, sanglant, revanchard, sadique. Mais le vrai danger ne vient pas
de la religion, il réside plutôt dans notre rapport à nos propres
désirs. Devient intégriste celui qui refuse de regarder son désir en
face, celui qui refuse de l’assumer, qui cherche à le contrôler en le
niant et non à le maîtriser.
L’intégriste idolâtre le chef.
Celui-ci est l’homme sans peur et sans reproche, un père imaginaire
tout-puissant. L’intégriste n’a pas besoin de Dieu, mais il lui faut
un gourou à la perpétuelle érection. Les dictateurs symbolisent le
Phallus qui fascine. Le tyran est seul capable d’échapper au pouvoir
maléfique de la féminité, il est crédité d’un contrôle total sur ses
pulsions, donc sur ses désirs. L’intégriste en choisissant un chef
aura par personne interposée l’impression "d’en avoir". Son idolâtrie
calme son angoisse de castration.
Ainsi, liée à une intense frustration sexuelle, la peur des femmes
n’est pas seulement le symptôme d’une maladie appelée intégrisme ,
mais son ressort inconscient. Un fanatique ne discute pas car il
dispose d’une arme absolue : la certitude d’avoir raison. L’intégriste
est d’abord un homme qui est gonflé d’orgueil par son omniscience, au
point qu’il trouve légitime d’imposer sa vérité à tous, fût-ce par la
force. Il a la prétention de possèder la Vérité, et ce privilège le
rend invincible. Et puisqu’il la possède, il peut s’en servir comme
d’une arme, d’autant plus que cette vérité contient une promesse
messianique qu’il lui appartient de réaliser. A lui de faire advenir
le Paradis sur la terre ! La vérité ainsi conçue est unique et
immuable. Or l’existence même de la féminité, parce qu’elle incarne la
différence, remet en question la réalisation du fantasme d’une société
parfaite. Voilà comment se fait la différence entre ceux qui croient
savoir et ceux qui s’autorisent à douter. Entre ceux qui haranguent et
ceux qui essaient de dialoguer. Entre une logique totalitaire, fondée
sur le narcissisme, et une logique démocratique, fondée sur la
reconnaissance de l’altérité.
Les intégristes sont incapables de
passer du narcissisme à l’altruisme obsédés et tétanisés qu’ils sont
par leur propre désir.
François PERROT
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mes Résonances:
Ceci met bien en évidence les trois types de
pouvoir, de puissance ..... et de gloire
l'Economie - la force de l'Argent
le Pouvoir, la force de la
politique, de l'Etat, du Prince
les Religions, les Idéologie - la force
de l'Esprit
L'État : les forces régaliennes,
l'autorité, le politique
L'Esprit : Weltanschauung,
religions, idéologies,... d'où l'importance de ce qui le façonne...
à savoir les agents de la formation ou de la déformation....la propagande, les
médias, les intellectuels, les clercs, les éducateurs des enfants ....
L'Argent : les monnaies, l'économique, le
scientifique ...
Les ensembles forts sont ceux où les trois
pouvoirs se fondent....agissent en synergie.....au risque de devenir
totalitaire.
Au fil du temps, et suivant les pays,
le tiercé-pouvoirs varie.
D'un autre société occidentale actuelle, le
tiercé gagnant semble être: Argent --Pensée, État
--...
Avec la mondialisation, principalement
économique, le pouvoir dominant est naturellement celui de l'argent. Les
alter-mondialistes essayent de lui opposer celui de l'Etat mondial !
Dans les pays islamistes le tiercé
soudé se trouve être Pensée --Argent, Etat -- Argent ...
Quelque soient les pouvoirs et les niveaux, leurs
attraits demeurent très forts .. et par mimétismes conduisent à la
violence .... et bien souvent se transforment en conflit pur ...l'objet
du conflit s'étant estompé ....illustration parfaite de la lecture à la René Girard
La puissance et la gloire ...désirs-sources des maux des
hommes.
Le JE/nous haïssable ....
en
relation
: le Prince, pouvoir, bien général,
nation, propagande, tyrannie, république ....Etat-Unis, Irak ... ONU
....
10.11.03
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_________________________________________
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voir aussi :
le pouvoir par l’action psychologique :
L’action
psychologique (psychological
operations ou PSYOPS) comprends toute forme d’action planifiée prise pour
affecter la perception ou le comportement d’une cible politique choisie
sans l’usage de force militaire
|